Soeurs Hospitalières de l'Hôtel-Dieu - Beaune - 21054
La congrégation des Hospitalières de Sainte-Marthe de Beaune est un institut religieux catholique régulier qui s'est formé entre 1933 et 1939 avec la réunion des fondations hospitalières qui s'inspiraient de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Elle reçut un statut pontifical en 1939. Héritière de la communauté des sœurs hospitalières de Beaune créée par Nicolas Rolin en 1459, elle regroupe à ce titre la communauté beaunoise et d'autres communautés françaises issues de Beaune.
Chronologie
- 1443 : Création de l'Hôtel-Dieu par Nicolas ROLIN (chancelier de Bourgogne) et Guigone de Salins
- 1443-1447 : les premières sœurs hospitalières arrivent de Flandre, elles sont dirigées par Alardine Gasquière
- 1er Janvier 1452 : entrée du premier malade dans la salle des pauvres
- 1459 : Nicolas Rolin rédige une règle de vie pour les sœurs hospitalières de Beaune, ainsi que le statut de l'Hôtel-Dieu : cet acte crée la communauté "Les Sœurs Hospitalières de Beaune". Il la place sous la dépendance directe de Rome
- 1470 : 50 à 60 malades sont répartis entre les 18 sœurs
- 1632 : la réputation des Hospices de Beaune incite plusieurs villes à fonder des communautés à l'image de Beaune :
- Création de la 1ère communauté "Fille" des Sœurs Hospitalières de Beaune à l'Hôpital Saint-Laurent de Châlon-sur-Saône
- Création d'une communauté à Pont-de Vaux en 1664
- Création d'une communauté à Villefranche en 1666
- Cette expansion des communautés des sœurs de Beaune durera de 1632 à 1813 en France, Suisse, et Afrique
- 1788 : Création du noviciat, dirigé par une sœur institutrice afin de normaliser la formation des sœurs
- 1789 : L'Hôtel-Dieu est renommé Hôpital d'Humanité
- 1794 : Les sœurs doivent quitter leur costume et se faire appeler Citoyenne, quelques unes sont emprisonnées, la plupart continue à aider les malades
- 1796 : les chambres payantes sont interdites
- 26 décembre 1810 : un décret napoléonien restaure l'intégralité du statut des religieuses
- 1939 : Création de la Congrégation des Sœurs Hospitalières de Sainte-Marthe de Beaune, les sœurs doivent prononcer des vœux perpétuels
- 1955 : une partie des patients pauvres sont délocalisés pour permettre aux touristes de visiter certaines salles
- 1961 : les sœurs ne portent plus leur costume séculaire
- 1971 : l'Hôtel-Dieu des Hospices de Beaune devient un lieu de visite pour les touristes.
Règle concernant les premières sœurs hospitalières de Beaune
L'Hôtel-Dieu était dirigé par un patron ou une patronne qui s'occupait des livres de comptes tenus par les membres du bureau. Nicolas ROLIN avait aussi désigné une maîtresse des sœurs. La première, Alardine Gasquière, arrivée de Valenciennes en 1447, fut congédiée par Nicolas ROLIN en 1459, car elle imposait « une discipline très stricte »[1] autant aux malades qu'à ses consœurs. Cela amena le chancelier à rédiger une règle agréée par Pie II la même année.
- Elles n'ont pas besoin de prononcer des vœux perpétuels.
- La Mère supérieure et les sœurs ont le droit de disposer de leurs biens.
- Elles peuvent quitter l'hôpital et rentrer dans les ordres, se marier ou rentrer dans leur famille sur simple autorisation.
- Elles doivent se consacrer aux soins des malades dans l'exercice de la miséricorde, faire preuve de compassion envers les pauvres.
La communauté des sœurs hospitalières de Sainte-Marthe de Beaune
Cette communauté est placée sous la protection de plusieurs saints, dont sainte Marthe.
Cette fois-ci, les sœurs doivent prononcer des vœux perpétuels.
Les sœurs sont classées ainsi :
- La Directrice
- La Maîtresse
- Les Postulantes
- Les Novices
- Les Professionnelles
Chaque sœur est chargée d'un "office", salle de malade ou service pour 3 ans.
Directrice
- Cécile Boilaud : est dite directrice, en l'An VI de la République
Maîtresse
Elle est élue par les sœurs, elle assiste à tous les conseils de direction. Elle reçoit les malades, et s'occupe de la nourriture pour le personnel et les malades, elle est aidée par une assistante. Au début, Nicolas Rollin la désignait comme La Mère des malades.
Les Postulantes
Les filles entre 18 et 30 ans, catholiques, honnêtes, louables, sont souvent des filles de famille fortunée, nobles ou notables, désirant postuler. Elles devaient en faire la demande à la Mère supérieure.
C'est la dot qu'elle avait de ses parents qui entretient la sœur sa vie durant.
Le postulat durait de 6 mois à 1 an pour confronter les filles à la vie hospitalière et concrétiser la foi de la postulante.
Elle était vêtue d'un habit séculier modeste, composé d'un devantier (tablier) et d'un bonnet.
Les Novices
La novice concrétise sa vocation.
Le noviciat s'étale de plusieurs mois à plusieurs années.
Après une consultation des sœurs et de ses administrateurs, la mère supérieure prononce l'admission de la novice.
Elle est vêtue d'un habit religieux, avec un petit voile blanc sur la tête, accompagné d'une robe bleu gris et d'un tablier.
Les Professionnelles
La sœur devient un membre à part entière de la communauté.
La profession amène la sœur à émettre des promesses pour toute la durée où elle restera à l'hôpital :
- Obéissance
- Chasteté
- Pauvreté
Elle est vêtue d'un habit religieux, recouvert d'une guimpe, d'un voile long blanc appelé Hennin blanc
Quelques sœurs
- Soeur Moissenet : (1850)
- Soeur Patriarche : (1850)
Quelques termes
- Guimpe : morceau de toile dont les Religieuses se servent pour se couvrir le cou et la gorge.
- Pouillerie : dans un hôpital, c'est l'endroit où l'on dépose les habits des malades pauvres.
Hôtel Dieu créé en 1443
Son architecture est de style gothique flamboyant, et est composée de toits polychromes. La grande salle des Pauvres a un plafond lambrissé et peint et est prolongée par la chapelle. Derrière la rangée de lits, courait la fameuse "ruelle" où les sœurs pouvaient pratiquer des soins intimes en toute discrétion.
L’édifice abrite de nombreuses salles de malades, qui ont évolué au fil du temps. Viennent compléter l'ensemble : une cuisine avec ses chaudrons en cuivre, une infirmerie-laboratoire, une salle d'apothicaire avec ses pots en faïences et en verre. Mais aussi d'anciens greniers ayant abrité autrefois une cuverie.
Les sœurs logeaient dans le bâtiment sur rue, à l'ouest de la Salle des Pôvres. Leur dortoir leur permettait d'avoir un œil sur leurs malades. En 1777, leur réfectoire est habillé de boiseries « de style Louis XV »[2] et complété d'une fontaine et d'une cheminée.
Elles participaient aux offices dans la chapelle, où 32 stalles leur étaient réservées.
Article détaillé : Pour découvrir l'histoire et la présentation de l'Hôtel-Dieu
Règlement interne de l'Hôtel-Dieu
Accueil des malades
L'Hôtel-Dieu accueille tous les malades pauvres, il est accessible toute la journée. À son arrivée le malade prend un bain et revêt les habits de l'hôpital. Ses vêtements étant désinfectés au soufre et conservés à la pouillerie, il pouvait les récupérer à sa sortie, une fois guéri. Par contre, s'il mourrait, ceux-ci étaient vendus au profit des hospices.
Les malades étaient soumis à des règles d'hygiène rigoureuses. Ils bénéficiaient d'une nourriture régulière, dont « un quart de vin »[3] quotidien.
Soins médicaux
À cette époque, les soins étaient basés sur une théorie principale visant à évacuer les mauvaises "humeurs" ou humeurs en excès, d'où la pratique de lavements, de purges ou de saignées. Les plaies étaient nettoyées avec du vin blanc.
Les sœurs préparaient elles-même les drogues qui devaient servir à soigner les malades, dont la fameuse thériaque, ancêtre de notre morphine. Elles trouvaient les plantes dans un jardin des simples attenant aux hospices, dont elles s'occupaient. Elles extrayaient les substances utiles des plantes grâce à deux alambics situés dans la salle d'apothicaire.
Les onguents, huiles, pilules, ou sirops étaient rangés dans des bocaux, certains au nom évocateur : Poudre de cloportes, Poudre de noix vomiques, Élixir de propriété, Yeux d'écrevisses... 130 pots se trouvent encore dans l'apothicairerie, certains datant de 1782. La pharmacie de Beaune se réfère à Dioscoride, médecin grec avec son Traité de matière médicale qui fut une référence dans la médecine jusqu'au XVIIe siècle.
Divers
Mais les premières sœurs ne se contentaient pas d'être infirmières, elles devaient aussi assumer les tâches d'entretien du linge ou des locaux, de la cuisine et de la distribution des repas.
Archives
Les archives des Hospices de Beaune ont été déposées aux Archives Municipales en 2011 en Série Z, sous série 84.
En photos
Bibliographie
- Notice sur la commune et les vins de Beaune : suivie de la nomenclature des clos et des propriétaires - René Danguy - Charles Aubertin - Ed. H. Armand (Dijon) - 1892
- Maxi-Guide Destination... Beaune - Philippe Ménager - Ed. Escargot Savant
- Collectif d'auteurs, HÔTEL-DIEU, Hospices de Beaune, Paris, Beaux-Arts Éditions, 2012, 42 pages, ISBN 978-2-84278-955-8
- Bruno FRANÇOIS, Les Hospices de Beaune en dates et en chiffres, Éditions Jean-Paul GISSEROT, 2012, 63 pages, ISBN 978-2-75580-264-1
- Guy RENAUD, LA BOURGOGNE de A à Z, Saint-Cyr-sur-Loire, Éditions Alan SUTTON, 2009, 221 pages, ISBN 978-2-84910-937-3
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Notes et références
- ↑ Collectif d'auteurs, HÔTEL-DIEU, Hospices de Beaune, Paris, Beaux-Arts Éditions, 2012, 42 pages, ISBN 978-2-84278-955-8
- ↑ Bruno FRANÇOIS, Les Hospices de Beaune en dates et en chiffres, Éditions Jean-Paul GISSEROT, 2012, 63 pages, ISBN 978-2-75580-264-1
- ↑ Guy RENAUD, LA BOURGOGNE de A à Z, Saint-Cyr-sur-Loire, Éditions Alan SUTTON, 2009, 221 pages, ISBN 978-2-84910-937-3
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