Service du Travail Obligatoire (STO)

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Les volontaires

D'août 1940 à juin 1942, entre 60.000 et 150.000 volontaires partent travailler en Allemagne.

La Relève

Leur nombre étant insuffisant, Laval instaure le 22 juin 1942 « la Relève » , dont le principe consiste à échanger un prisonnier qui rentrerait en France, contre trois ouvriers français qui partiraient en Allemagne.
Cette initiative étant également un échec, le « service du travail obligatoire », dit « STO », est instauré.

Service Obligatoire du Travail (SOT)

Le 16 février 1943, une loi de l'État français institue le Service Obligatoire du Travail, rebaptisé très vite Service du Travail Obligatoire (STO) en raison des moqueries suscitées par ses initiales. Il prévoit la mobilisation de tous les gens nés entre 1920 et 1922.
Entre 400.000 et 450.000 jeunes gens sont ainsi contraints à partir, toutes professions et catégories sociales confondues.

Le STO

Ce Service du Travail Obligatoire prévoyait initialement l'envoi d'un million et demi de travailleurs français en Allemagne.
700.000 Français iront finalement travailler en Allemagne dans le cadre du STO, qui fut très impopulaire et conduisit de nombreux Français à entrer dans la résistance.

Les prisonniers de guerre, tout comme les travailleurs civils, travaillèrent bientôt dans tous les domaines, de l'artisanat à l'armement en passant par l'approvisionnement public.
82 000 kommandos de travail dans l'industrie, l'agriculture ou l'artisanat qui avaient eux-mêmes souvent leur propre camp, de taille variable.
Certains des kommandos de travail installés dans les villes furent logés dans des bâtiments de type écoles et hangars, mais la plupart étaient dans des baraques clôturées parfois de fil de fer barbelé et les prisonniers ne pouvaient les quitter que sous surveillance, par exemple pour aller et revenir du travail.
Dans les kommandos de travail qui recevaient plus difficilement les envois de secours, l'approvisionnement en vêtements était déjà si critique en 1942 que les patrons eux-mêmes s'occupèrent, dans certains cas, de parer au plus pressé.
L'alimentation n'était suffisante que grâce aux paquets envoyés par les familles, le gouvernement français et la Croix-Rouge, car les rations allemandes prévues étaient maigres.
Le matin, il y avait un thé léger ou un ersatz de café avec un peu de pain.
Les jours de travail, une soupe qui devint de plus en plus liquide, la plupart du temps à base de choux, de pommes de terre, d'orge, d'orties ou de rutabagas, était servie le midi ou le soir, soit à l'usine soit au camp.
L'autre repas était parfois constitué d'une tartine avec de la margarine.

La clandestinité

Certains, malgré les risques et la pression des autorités françaises et allemandes, se soustraient et deviennent réfractaires à cette loi.
L'administration les considère comme des défaillants, ils sont hors-la-loi et plongent dans la clandestinité.
Les organisations de Résistance apparaissent alors comme un recours pour ces jeunes, et nombre d'entre eux rejoignent les maquis.

Les réfractaires au Service de Travail Obligatoire (STO)

Pendant la seconde guerre mondiale, les Allemands, avaient besoin de travailleurs pour fabriquer des armes de guerre, travailler dans les usines. Le régime de Vichy instaura le Service de Travail Obligatoire (STO), qui envoyait des jeunes adultes français en Allemagne.
Certains refusèrent ce travail, en fuyant, en ne répondant pas aux convocations, ils faisaient de la résistance passive.
Des groupes de Résistance Français décidèrent de venir en aide à ces jeunes réfractaires.
Cette notion de résistance constituée par ce refus de travailler pour les allemands et de désobéir aux lois du gouvernement de Vichy, fut définie par l’article 8 de la loi n° 50-1027 du 22 août 1950 établissant le statut de réfractaire.
Il ne doit pas être confondu avec l’engagement de résistant actif.
En tout état de cause, les mérites et le courage de ces jeunes Français qui se sont soustraits à la réquisition au S.T.O. ont été reconnus par la Nation.
Ainsi, la loi précitée du 22 août 1950, a prévu la réparation des préjudices physiques subis pour les jeunes ayant déserté le Service du travail obligatoire (STO) en Allemagne par référence à la législation sur les victimes civiles de guerre.

rigth

La transformation du statut de prisonniers de guerre en travailleurs civils

Une autre idée, lancée par Scapini en mai 1941 mais qui ne fut mise en œuvre par les Allemands qu'en 1943, fut la transformation du statut de 197 000 à 250 000 prisonniers de guerre en travailleurs civils.
Elle était particulièrement avantageuse pour les Allemands : augmentation de leur productivité grâce à un surplus de motivation de la part des travailleurs qui recevaient un salaire de civil, économie de 30 000 soldats allemands affectés à la surveillance des prisonniers et possibilité d'utiliser ceux-ci sans scrupules dans l'industrie d'armement.
Pour les prisonniers de guerre, la « transformation » signifiait certes la perte de la protection, déjà poreuse, de la Convention de Genève mais, en même temps, des avantages matériels directs et plus de liberté. [1]

Les Actes de « Résistance Civile »

Sur 663 dossiers d’actes de « résistance civile », on relève : [2]

  • 144 mentions de refus de travail,
  • 42 mentions de tentatives d’évasion,
  • 184 mentions de sabotages.

C’est le motif le plus souvent relevé. Le sabotage prend des formes très variées : destructions de moyens de production ou de moyens de transport, malfaçons, ralentissement de la production et flânerie au travail.

  • 7 384 Travailleurs français [3] arrêtés sur le territoire du Reich et transférés en camp de concentration.[4]
Sur ces 7 384 Travailleurs, on compte 18 % de Prisonniers de Guerre Transformés, 80 % de Requis, STO, Raflés, Volontaires et 329 Femmes, en majorité volontaires, que l’on retrouvera à RAVENSBRÜCK.
Camps Nb de trav. ✞ Décédés Disparus Camps Nb de trav. ✞ Décédés Disparus
Dachau 2.196 433 59 Neuengamme 398 41 11
Buchenwald 1.122 185 - Mauthausen 253 93 6
Auschwitz 45 17 3 Stutthof 273 23 4
Flossenbürg 494 103 28 Sachsenhausen 980 153 53
Gros Rosen 321 28 16 Ravensbrück 220 27 -
Dora 51 8 2 - - - -

Archives : Si le Requis est décédé en Allemagne, son dossier complet se trouve au Service Historique de la défense, Bureau des archives des conflits contemporains : B.P. 552 14037 CAEN CEDEX. Ne pas oublier de donner la date de naissance. Si le dossier existe, on peut le consulter en se rendant à CAEN après avoir obtenu un rendez-vous.

Les archives

Archives nationales-Pierrefitte-sur-Seine
Référence : 611/MI/1 à 611/MI/5
Listes, originales ou non, pour la plupart en allemand, des usines ayant employé des travailleurs étrangers et des français ayant travaillé en Allemagne de 1939 à 1945.
Les listes proviennent des firmes et des villes elles-mêmes ou des caisses de maladie et ont été collectées en 1947 à la demande du directoire « prisonniers de guerre et personnes déplacées » de l’Autorité alliée de contrôle qui a fait procéder à cette date au recensement des avoirs des anciens prisonniers de guerre et travailleurs forcés dans les 4 zones d’occupation en Allemagne.

Comment retrouver la trace d'un déporté, victime du travail forcé en Allemagne

Auprès des Services départementaux de l’ONACVG [5] (rattachés aux Préfectures) du département d’où a eu lieu le départ.
Ces services disposent des listes de départ, voire de retour.
Ces listes ne comportent pas de renseignements sur la ou les entreprises, les villes où le déporté a vécu et travaillé.
Certains de ces services ont déjà remis ces listes aux archives départementales où l’on peut les consulter.

Si votre parent possède la carte officielle de Victime du Travail forcé, ou de l’attestation " dite T11 ", l’ONACVG du département de départ possède un dossier.

Si vous avez connaissance de la ou des firmes où il a travaillé, certaines, parmi les plus importantes et qui existent toujours, possèdent des archives du personnel employé entre 1942 et 1945 qu’elles acceptent généralement d’ouvrir.

Les décorations

À savoir

Archives nationales

Accès
Site de Pierrefitte-sur-Seine
59 rue Guynemer, 93380 Pierrefitte-sur-Seine
Téléphone : +33 (0)1 75 47 20 02
Métro : Saint-Denis Université (Ligne 13)
Parking Q-Park Saint-Denis Université rue Toussaint Louverture

Horaires d'ouverture
Le site et la salle de lecture sont ouverts au public du lundi au samedi de 9h00 à 16h45
Le site est fermé les dimanches et jours fériés.
Conseils pour la consultation des documents
Attention : les commandes sur place pour le jour même et les réservations pour le lendemain matin doivent être passées avant 15h00. Le samedi, seuls les documents réservés au préalable, ou prolongés peuvent être consultés.

Voir aussi (sur Geneawiki)

Liens utiles (externes)

Notes et références

  1. CATHERINE, Jean-Claude (dir.). La captivité des prisonniers de guerre : Histoire, art et mémoire, 1939-1945. Pour une approche européenne. Nouvelle édition [en ligne]. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2008 (généré le 01 mars 2020). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/pur/5452>. ISBN : 9782753530683. DOI : 10.4000/books.pur.5452.
  2. Ces informations sont puisées dans le Mémoire DEA d’Arnaud BOULLIGNY et dans l’étude publiée sous sa signature en 2007 dans le Bulletin Trimestriel de la Fondation AUSCHWITZ
  3. (recensés en 2008, chiffre provisoire)
  4. publié par Le Livre Mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
  5. Office national des anciens combattants et victimes de guerre (105 services de proximité)


^ Sommaire


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