Renseignements sur le mariage
Définition
Le mariage c'est l'union d'un homme & d'une femme par le lien conjugal.
Lexique
- Achesmeresse : celle qui fait métier de parer et d'ajuster les mariées.
- Accordailles : cérémonie qui se fait pour la signature d'un contrat de mariage.
- Anténuptial : qui est antérieur au mariage.
- Apparieuse: femme qui s'occupait gratuitement ou non de conclure des mariages.
- Baceller : courtiser les jeunes filles
- Bachelard : galant, amoureux
- Formariage : union contractée par une personne de condition serve ou mainmortable, avec une personne franche, ou avec une personne mainmortable d'une autre Seigneurie, sans la permission du Seigneur.
- Franc mariage : union entre personnes de condition noble et libre.
- Mariage de conscience : c'est une union où les formalités & les cérémonies de l'Église n'ont été observées que secrètement.
- Mariage de garnison : liaison qu'un militaire en garnison contracte avec une femme et qui n'a pas d'autre durée que celle du séjour dans la garnison.
- Mariage in extremis : union conjugale contractée dans un temps où l'une des parties est en danger de mort.
- Mariage par échange : union entre personnes serves appartenant à deux seigneurs différents, et à la suite duquel le seigneur de l'époux donnait à l'autre seigneur une serve en échange de l'épouse.
- Mariage mixte : mariage qui est contracté par des personnes de religions ou de communions différentes.
- Mariage par paroles de présent : mariage devant notaires, sur le refus du curé.
- Mariage putatif : mariage que les parties ont contracté à tort, mais de bonne foi, dans l'ignorance où elles ont des empêchements qui s'opposaient à leur union.
- Mariage réchauffé : mariage d'un veuf ou d'une veuve.
- Mariage sous la cheminée : union secrète contractée entre un homme et une femme, sans que les formalités légales aient été remplies.
- Mariage subséquent : celui qui est contracté après la naissance d'un ou de plusieurs enfants, qu'on légitime en les reconnaissant dans l'acte de ce mariage subséquent.
- Mener au Moutier : pour une fille qu'on mène à l'église pour la marier
- Nuptial : qui concerne la cérémonie des noces.
- Ousclage : dot constitué par les maris.
- Serpeau-Serpoil : trousseau que les père et mère donnent en mariage à leur fille
Conditions requises pour contracter mariage
Selon la Déclaration de 26 novembre 1639 & de 1697
- Art 1. et Art 6. : les filles âgées de 15 ans, même les veuves doivent requérir le consentement de leurs père et mère, mais elles ne sont pas obligées d'obtenir celui-ci et leurs sommations respectueuses suffisent pour les mettre en droit de passer outre à la célébration du mariage.
- A l'égard des enfants mâles majeurs de 25 ans & mineurs de 30, ils sont tenus non seulement de demander mais de l'obtenir ce consentement, sans quoi ils pourraient être exhérédés (terme de jurisprudence : déshériter). Mais leur mariage ne seraient pas considéré comme nul, ni abusif par le défaut de ce consentement.
Selon la loi du 20 septembre 1792
- Art 1. Age Requis : 13 ans pour les femmes et 15 ans pour les hommes.
- Art 2. Toute personne sera majeur à 21 ans.
- Art 3. Les mineurs ne pourront se marier sans le consentement de leur père ou de leur mère, ou voisins.
- Art 4. Le consentement du père sera suffisant.
- Art 5. Si le père est mort ou interdit (qui est privé, par autorité de justice, de la libre disposition de ses biens et même de sa personne), le consentement de la mère sera suffisant.
- Art 6. Dans le cas ou la mère est décédée ou elle même en interdit, le consentement des 5 plus proches parents paternels ou maternels sera obligatoire.
- Art 7. Si le contractant n'a plus de parents ou en nombre insuffisant de 5 dans le district, des voisins du lieu ou le mineur est domicilié suppléeront aux parents.
- Art 8. Les voisins et parents tiendront une assemblée dans la maison commune du lieu de domicile du mineur et délibèreront devant le maire ou un officier public, en présence du procureur de la commune.
- Art 9. Le consentement sera donné ou refusé d'après la majorité des suffrages.
- Art 10. Toute personne déjà engagé ne peut contracter un second mariage tant que le premier n'a pas été dissous conformément aux lois.
- Art 11. Le mariage est prohibé entre parents naturels et légitime en ligne direct et entre les alliés de cette ligne et entre frère et sœur.
- Art 12. Ceux qui incapable de consentements ne peuvent se marier.
- Art 13. Les mariages faits contre les dispositions précitées seront nuls et de nuls effet.
Age minimum au mariage
- Avant 1792 : 12 ans pour les filles et 14 ans pour les garçons.
- De 1792 à l'an XII : 14 ans pour les filles et 15 ans pour les garçons.
- De l' an XII (21 mars 1804) à 2005 : 15 ans pour les filles et 18 ans pour les garçons.
- Depuis 2005 : 18 ans pour les filles et 18 ans pour les garçons.
L'église jusqu'en 1792 et depuis l'état ont toujours accordé suivant nécessité des dispenses.
Age du consentement obligatoire des parents
- De 1556 à 1792 : 25 ans pour les femmes et 30 ans pour les hommes.
- De 1792 à l'an XII : 21 ans pour les femmes et 21 ans pour les hommes.
- De l'an XII à 1907 : 21 ans pour les femmes et 25 ans pour les hommes.
- De 1907 à 1974 : 21 ans pour les femmes et 21 ans pour les hommes.
- Depuis 1974 : 18 ans pour les femmes et 18 ans pour les hommes.
Publications de mariage
Mai 1579
Le Mariage doit être précédé d'une annonce publique pendant 3 dimanches consécutifs dans la paroisse de chacun des époux et l'échange des consentements se fera en présence de quatre témoins.
Selon la loi du 20 septembre 1792
- Art 1 : les personnes majeures qui veulent se marier doivent publier leurs promesses réciproques dans le lieu du domicile de chaque prétendant. Les promesses des enfants mineurs seront faites aux lieux de domicile de leurs parents et ceux-ci sont morts dans le lieu ou aura lieu l'assemblée de famille.
- Art 2 : il faut avoir habité 6 mois dans ce domicile.
- Art 3 : le mariage sera précédé d'une publication le dimanche à l'heure de midi devant la porte principale extérieure de la maison commune par l'officier public. Le mariage ne pourra être contracté que 8 jours après cette publication.
- Art 4 : il sera dressé acte de cette publication sur un registre particulier, il ne sera pas tenu en double et sera déposé lorsqu'il sera fini aux archives municipales.
- Art 5 : la publication contiendra le prénom, le nom, professions et domiciles des prétendants, ceux de leurs pères et mères et les jours et heures de publication, elle sera signée par un officier public.
- Art 6 : un extrait de l'acte de publication sera affiché à la porte de la maison commune dans un tableau à ce destiné.
- Art 7 : dans les grandes villes excédant 10 milles âmes, un autre tableau sera affiché sur la porte du chef-lieu des sections.
La Cérémonie du Mariage
Selon la Déclaration du 26 novembre 1639
Louis XIII ordonne par cette déclaration que le mariage devra être célébré :
- en présence de 4 témoins et du curé.
- le curé doit recevoir les consentements des parties, et unir ceux-ci selon les lois de l’Église.
Selon la Loi du 20 septembre 1792
- Acte 1 : l'acte de mariage sera reçu dans la maison commune du lieu de domicile de l'une des deux parties.
- Acte 2 : le jour ou les parties voudront contracter leur mariage, sera par elles désigné et l'heure indiquée par l'Officier public chargé d'en recevoir la déclaration.
- Acte 3 : les parties devront se rendre dans la salle publique de la maison commune avec 4 témoins majeurs, parents ou non parents, sachant signer.
- Acte 4 : Il y aura lecture par l'officier public des pièces relatives à l'état des parties et aux formalités du Mariage, tels que les actes de naissance, les consentements des pères et mères, l'avis de la famille, les publications, oppositions et jugements de main levée.
- Acte 5 : Après cette lecture le Mariage sera contracté par la déclaration que fera chacune des parties à haute voix, en ces termes : "Je déclarer prendre (le nom) en Mariage".
- Acte 6 : Aussitôt après cette déclaration, l'officier public en leur présence et en celle des mêmes témoins, prononcera au nom de la loi, qu'ils sont unies en Mariage.
- Acte 7 : l'acte de mariage sera ensuite dressé par l'officier public, il contiendra :
- Prénoms et Noms des époux,
- Ages et lieux de naissances,
- Professions,
- Domiciles des époux,
- Prénoms et Noms des parents,
- Professions des parents,
- Domiciles des parents,
- Prénoms et Noms des Témoins,
- Ages des Témoins,
- Professions des Témoins,
- Domiciles des Témoins,
- La mention des publications dans les divers domiciles, des oppositions qui auront été faites,
- La mention du consentement des parents, ou de l'assemblée de famille,
- La mention des déclarations des parties et de la prononciation de l'officier public,
- Cet acte devra être signé par les époux, par leurs parents, et les témoins et par l'officier public, s'ils ne savent pas signer, cette mention sera précisée.
Selon la Loi du 13 fructidor an VI (30 août 1798)
- Art 3. : la célébration des mariages n'a lieu que le décadi dans le local destiné à la réunion des citoyens au chef lieu du canton ou dans des municipalités particulières des cantons divisés en plusieurs municipalités.
- Le Décadi : les mois sont de 30 jours divisés en 3 fois 10 jours, le dernier de ces 10 jours est similaire au dimanche
- Art 4. : à compter du 1er vendémiaire de l'an VII, le président de chaque administration municipale de canton ou celui qui le remplacera, fera les fonctions d'Officier public pour célébrer les mariages. A cet effet, il sera ouvert un double registre de mariage dans chaque administration municipale.
- Art 5. : les actes de mariage, soit des différentes communes de canton, soit de l'arrondissement municipal seront inscrits dans ce registre et signés par le président de l'administration municipale ou par celui qui en remplit les fonctions et par le secrétaire de la municipalité.
- Les officiers publics et agents municipaux qui en exercent les fonctions cesseront de recevoir les dits actes de mariage, à peine de nullité et de dommage intérêt des parties.
Selon la Loi du 18 pluviôse an VIII (7 février 1800)
- Art. 9 et 13 : rétablissent la célébration dans les communes. C'est donc, avec le décalage des courriers et des retards possibles à l'application, du 22 septembre 1798 au 26 juillet 1800 que dura cette particularité.
La Cérémonie du Mariage d'un ressortissant étranger
- En 1905, un ressortissant étranger majeur était dispensé de devoir présenter les certificats de décès de ses parents. Par contre il devait présenter un certificat de coutume (pièce administrative, délivrée par un juriste, qui renseigne sur les coutumes d’une personne, relatives au mariage) qui pouvait être délivré par l'ambassade de celui-ci.
La saison des mariages
En Occitanie
Pourquoi se marie-t-on en février au XVIII° siècle en Occitanie ?
Quand on travaille sur les relevés des actes de mariage d’un secteur comprenant partie de la Haute-Vallée de l’Aude et la vallée voisine de la Sals, on a l’impression qu’un grand nombre d’unions sont conclues au mois de février. Ceci se confirme après comptage. Alors qu’un étalement régulier des bénédictions sur l’année donnerait une fréquence de 8,33 % par mois, on obtient :
A Espéraza, sur la période 1671/1800, 23,7 % en février, 13,9 % en janvier et 13,7 % en novembre. Tous les autres mois sont inférieurs à la moyenne. Et seulement 10 mariages en décembre en 130 ans contre 191 en février.
Cette situation est confortée par le comptage de la paroisse voisine de Couiza de 1712 à 1790 : 25,8 % pour le mois de février, 15,8 % en janvier et 15,4 % en novembre. Et toujours presque aucun en décembre : 3 mariages pour 67 en février.
Il en va de même à Rennes-les-Bains de 1663 à 1791 : 25,2 % en février, 13,4 % en janvier et 16,5 % en novembre. Et seulement 3 en décembre pour 81 en février.
A Quillan, la situation n’est pas différente de 1700 à 1760 : 24,7 % en février, 16,2 % en janvier et 12,7 % en novembre. Et aucun mariage en décembre en 60 ans sur 400 mariages.
A Bugarach de 1650 à 1750, ce sont 28,6 % en février, 11,4 % en janvier, 13,3 % en novembre et 1 seul en décembre conte 103 en février.
Il y a une préférence marquée pour une période hivernale qui pourrait s’expliquer par la saisonnalité des travaux agricoles essentiellement. Mais alors pourquoi pas de mariages en décembre ? Faut-il y voir quelque superstition ?
Cette pratique générale au sein d’une micro région pourrait éventuellement concerner une zone plus vaste. L’enquête peut être élargie dans le temps et dans l’espace afin d’en trouver les limites.
Symboles du mariage
Anneau Nuptial
C'était le symbole de l'union. Dans certaines bénédictions l'anneau était béni au moment du mariage.
Il se plaçait au 4e doigt parce qu'on croyait qu'une veine de ce doigt correspondait au cœur.
Il y avait un rituel à Reims, un prêtre plaçait l'anneau à différent doigt en prononçant une formule que le fiancé répétait :
- Au pouce : par cet anel l’Église enjoint.
- A l'index : que nos deux cœurs en un soient joints.
- Au doigt du milieu : par vrai amour et loyale foi.
- Au quatrième doigt : pour tant je te mets en ce doy.
Si au moment où le mari donne l'anneau à son épouse, il se bloque sur la jointure du doigt, la femme régnera sur le mariage, tandis que s'il l'enfonce jusqu'au bout du doigt, l'homme régnera en maître chez lui.
Bouillon Nuptial
- Chaudeau : bouillon chaud que l'on porte quelquefois aux mariés le matin du lendemain de leurs noces
- Pot de chambre de la mariée : le bouillon en question peut être servi dans un pot de chambre...
Corbeille
La corbeille c'était les bijoux, que le futur époux envoyait à la personne qu'il devait épouser.
Globe de mariage
Enveloppe sphéroïdale de verre qui protégeait traditionnellement la couronne de la mariée. On la posait sur la cheminée dans la chambre.
Jarretière de la Mariée
Dénouer la jarretière... Dans les temps reculés, la dame faisait don à son amant, d'une de ses jarretières, sur laquelle était brodé de sa main, son nom et cette devise : "Amour sans fin".
Plus récemment la jarretière de la mariée lui était dérobée par le garçon d'honneur pendant le repas de noces et était mise aux enchères.
Livrées de la Noce
Rubans de couleur que la mariée distribue aux parents et amis pour assister aux noces, chaque parent avait droit à sa couleur, et le jour du mariage les parents de chaque côté portaient le ruban de la couleur du parent ou de la parente qui se mariait, marquant ainsi qu'ils se reconnaissaient de sa famille et lui voulait faire honneur.
Robe de la Mariée
- La robe blanche est un symbole de pureté et d'innocence et de virginité, elle apparaît en France et en Angleterre au XVIe siècle.
Trousseau de la Mariée
Il se dit aussi des vêtements, du linge, de tout ce qu'on donne à une jeune fille lorsqu'elle se marie.
Vases des mariés
Entre 1850 et 1930, la coutume était d'offrir une paire de vases aux nouveaux mariés. Ils entouraient le globe du même nom qui trônait sur la cheminée.
Traditions
- En Grèce, on parait les chambres nuptiales d'Aubépine pour chasser les mauvais esprits
Voir aussi (sur Geneawiki)
- Dispense de mariage
- Contrat de mariage en Normandie
- Dépouillement collaboratif des tables de mariage du 19ème siècle
Bibliographie
- Retrouver contrats et dispenses de mariage, de Marie-Odile Mergnac, Paris, Archives & Culture, 2012, 80 p.
- Dictionnaire historique des institutions, mœurs et coutumes de la France - Adolphe Chéruel - L. Hachette et cie, 1855.
- Répertoire universel et raisonné de jurisprudence - Philippe Antoine Merlin - Garnery, 1813.
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