Renseignements sur la sépulture
Définition
Lieu où l'on enterre un corps mort. C'est aussi les manières de disposer d'un corps mort
Lexique
- Cadaver : corps mort
- Cénotaphe : tombeau vide, dressé à la mémoire d'un mort enterré ailleurs, ou dont on ne peut trouver le corps
- Croque-mort : ceux qui sont chargés de transporter les morts au cimetière
- Domicile mortuaire : lieu où une personne avait son domicile légal, au moment de son décès.
- Drap mortuaire : drap ou grande pièce de velours, noir avec la croix blanche, ou blanc avec la croix noire, qui sert dans les funérailles.
- Droits mortuaires : droits perçus pour les cérémonies funèbres, portion du bétail ou des meubles que l'église paroissiale prélevait en quelques endroits sur les successions
- Encrêper : garnir de crêpe pour le deuil
- Enfeu : cave dans une église pour la sépulture des corps morts.
- Ensépulture(r) : donner la sépulture
- Maison mortuaire : celle où est le décédé, et où l'on se réunit pour lui rendre les derniers devoirs.
- Mortuaire : appartenant au service funèbre, c'est aussi le registre des morts
- Nau : cercueil, bière
- Nécrologie : notice consacrée à la mémoire d'une personne morte depuis peu de temps
- Oraison funéraire : discours prononcés à la louange des morts
- Ordonnateur : celui qui marche à la tête d'un convoi funéraire
- Orémus : prière, oraison
- Poêle : drap mortuaire qu'on étend dans l'église sur le cercueil
- Registre mortuaire : c'était autrefois un registre qui se tenait dans chaque paroisse, des personnes qui y meurt, voir Registre des Sépultures.
- Sépulcre : tombeau, monument, lieu particulier destiné pour y mettre un corps mort.
- Setme : office pour un défunt le septième jour de sa mort
- Trépasser : mourrir
- Viatique : Sacrement de la Sainte Eucharistie quand on l'administre aux malades qui sont en péril de mort
Pratiques funéraires à travers les âges
Il était d'usage, dans les premiers temps du christianisme, d'enterrer les morts dans des cimetières hors de la ville. Il était défendu de les enterrer dans les églises. L'empereur Léon abrogea ces usages : les premières sépultures dans les églises datent du Xe siècle. Elles étaient faites pour afficher la dévotion du défunt, l'attachement au lieu saint ; c'était aussi une protection contre les profanations. Commun à tous les croyants chrétiens au départ, l'enterrement dans les églises devint un luxe, réservé aux privilégiés (grands dignitaires ecclésiastiques), aux riches, aux nobles.
Les églises étaient au centre d'un enclos, et ce fut cette partie close qui servit à inhumer les corps. Il est devenu rare, de nos jours, de trouver encore ces petits cimetières autour de l'église car les mentalités évoluant, les Lois de 1776 et de 1804 les éloignèrent du village. C'est donc autour des églises que l'on trouve en général les plus vieilles pierres tombales.
Lois
Loi du 10 Mars 1776
Article 1 : "Nulle personne ecclésiastique, ou laïque, de quelque qualité, état et dignité qu'elle puisse être, à l'exception des archevêques, évêques, curés, patrons des églises, hauts-justiciers et fondateurs des chapelles, ne pourra être enterrée dans les églises, même dans les chapelles publiques ou particulières, oratoires et généralement dans tous les lieux clos et fermés où les fidèles se réunissent pour la prière, célébration des saints mystères, et ce pour quelque cause, et sous quelque prétexte que ce soit."
Article 2 : "Les archevêques, évêques ou curés, patrons hauts-justiciers et fondateurs des chapelles exceptés dans le précédent article, ne pourront jouir de la dite exception....à condition.. de faire construire dans les dites églises ou chapelles des caveaux pavés de grandes pierres tant au fond qu'à la superficie. Le dit caveau aura au moins 72 pieds carré en dedans d’œuvre et ne pourra l'inhumation y être faite qu'à 6 pieds en terre au dessous du sol intérieur sous aucun prétexte que ce soit".
Article3: "Le droit d'être enterré dans les dits caveaux ainsi construit ne pourra être cédé à personne par ceux auxquels les dits caveaux appartiendront...."
Article4 : "Les autres personnes qui ont le droit d'être enterrées dans les églises dont dépendent les cloîtres pourront être enterrées dans les dits cloîtres & chapelles, ouvertes y attenantes si le cloître n'est pas clos ni fermé avec condition d'y construire un caveau suivant la forme et les dimensions de l'article , que l'inhumation devra se faire 6 pieds sous terre en dessous du sol intérieur...."
Article 5 : "Ceux qui ont le droit d'être enterrés dans les églises dont il ne dépend pas de cloître comme sont les églises des paroisses, devront choisir dans les cimetières des dites paroisses un lieu séparé pour leur sépulture, même faire couvrir le dit terrain, y construire un caveau ou monument pourvu que le dit terrain ne soit ni clos, ni fermé. Cette permission ne pourra être donnée par la suite qu'à ceux qui ont le droit par titre légitime et non autrement d'être enterrés dans les dites églises..."
Article 6 : "Les religieux exempts ou non exempts même les chevaliers et religieux de l'Ordre de Malte seront tenus de choisir dans leurs cloîtres ou dans l'enceinte de leurs monastères ou maisons un lieu convenable autre que leurs églises distincts et séparés pour leur sépulture à la charge d'y faire construire des caveaux ci-dessus indiqués proportionnés au nombre de ceux qui y seront inhumés et les supérieurs seront tenus de veiller à l'observation du présent article et en cas de négligence d'en prévenir l'archevêque et évêque diocésain."
Article 7 : "Les cimetières qui seront insuffisants pour contenir le corps des fidèles seront agrandis. Ceux qui sont placés dans l'enceinte d'une habitation pourraient nuire à la salubrité de l'air seront portés autant que les circonstances le permettront hors de la dite enceinte en vertu des ordonnances des archevêques et évêques diocésains y seront tenus les juges des lieux, les officiers municipaux et habitants d'y concourir chacun en ce qui les concernera."
Article 8 : "Permettons aux villes et communautés qui seront tenues de porter ailleurs leurs cimetières d'acquérir les terrains nécessaires pour les dits cimetières dérogeant à cet effet à l'édit du mois d'août 1749, nous voulons que les dites villes & communautés soient exempts des droits d'indemnité ou d'amortissement à condition que les dits terrains ne soient utilisés à d'autres fins..."
Décret du 23 prairial an XII
Titre I - Des sépultures et de lieux qui leur sont consacrés
Art 1er : "Aucune inhumation n'aura lieu dans les églises, temples, synagogues, hôpitaux, chapelles publiques et généralement dans aucun édifices clos et fermés où les citoyens se réunissent pour la célébration de leurs cultes, ni dans l'enceinte des villes et bourgs".
Art 2. : "Il y aura hors de chacune de ces villes ou bourgs à la distance de 35 à 40 m au moins de leur enceinte, des terrains spécialement consacrés à l'inhumation des morts".
Art 3. : "Les terrains les plus élevés et exposés au nord seront choisis de préférence ; ils seront clos de murs de 2 m au moins d'élévation. On y fera des plantations, en prenant les précautions convenable pour ne point gêner la circulation de l'air."
Art 4. : "Chaque inhumation aura lieu dans une fosse séparée, chaque fosse qui sera ouverte aura 1m5 à 2m de profondeur, sur 8 dm de largeur et sera ensuite remplie de terre bien foulée".
Art 5. : "Les fosses seront distantes les unes des autres de 3 à 4 dm sur les côtés et de 3 à 5 dm à la tête et aux pieds".
Art 6. : "Pour éviter les dangers qu'entraîne le renouvellement trop rapproché des fosses, l'ouverture des fosses pour de nouvelles sépultures n'aura lieu de 5 années en 5 années ; en conséquence les terrains destinés à former les lieux de sépulture seront 5 fois plus étendus que l'espace nécessaire pour y déposer le nombre présumé des morts".
Règles canoniques
- Les épouses et les veuves doivent être enterrées avec leur époux. ("Les époux partageront la même tombe, car ils ne sont qu'une seule chair et l'homme ne doit pas séparer ceux que Dieu a unis" - Canon C. Ebron). Une femme qui a été mariée plusieurs fois sera enterrée avec son dernier époux, dont elle conserve le domicile et le nom. Une femme décédée avant son mari, si elle n'a pas choisie de sépulture, doit être inhumée dans celle choisie par son époux ou dans celle de ses ancêtres si le mari n'a choisi aucune sépulture.
- Un étranger ayant fait un court séjour, devra être enterré dans la sépulture de sa famille, et sera ramené dans sa commune
Pompes funèbres
Cette mission peut être assurée par les communes, directement ou par voie de gestion déléguée.
L’article 1re de la loi du 8 janvier 1993, (L 362-1 du Code des Communes) dispose que le service extérieur des pompes funèbres est une mission de service public comprenant des prestations obligatoires soit :
- le transport des corps avant et après mise en bière (véhicules agréés et conformes)
- l’organisation des obsèques (soumis à habilitation Préfectorale)
- les soins de conservation et les transports avant mise en bière (entre 24 h et 48 h)
- la fourniture des housses, des cercueils et de leurs accessoires (garniture) intérieurs (sauf le capiton et le coussin : facultatifs) et extérieurs (4 poignées) ainsi que des urnes cinéraires (cendriers)
- la fourniture des corbillards (conformité) et des voitures de deuil
- la fourniture de personnel habilité et des objets et prestations nécessaires aux obsèques, inhumations, exhumations (creusements) et crémations à l’exception des plaques funéraires, emblèmes religieux, fleurs, travaux divers d’imprimerie (facultatifs) et de la marbrerie funéraire.
Les communes ou leurs délégataires ne bénéficient d’aucun droit d’exclusivité pour l’exercice de cette mission. Elle peut être également assurée par toute autre entreprise ou association bénéficiaire de l’habilitation prévue à l’article 1362-2-1 du Code des Communes.
Transport funéraire
- Voiture de Louage, la voiture de louage devait porter l'inscription : convoi funéraire
- Brancard pour les enfants de - de 7 ans
Corbillard - Sighisoara - Roumanie |
Cimetières
Définition
C'est un mot grec qui signifie "Lieu de sommeil". "C'est là où reposent les corps des catholiques. Ils attendent la résurrection. Ils sont donc en état de sommeil plutôt que de mort". 1
Les cimetières autrefois
Il y avait autrefois une galerie couverte qui entourait les cimetières, que l'on nommait Aitre. Ce mot est utilisé dans le patois Meusien, il signifie Cimetière.
Certains cimetières se trouvaient autrefois devant l'église et dans les actes on disait In atrium ecclesiae en parlant des sépultures.
Régional
Dans le Forez (Haute-Loire et Puy-de-Dôme), on trouve dans les terriers et dans les vieux actes le mot : Vas qui signifie tombeau, cimetière. C'était aussi au Moyen-Age une chapelle sépulturale.
Vocable funéraire
Bière
Coffre de bois où l'on met un corps mort, cercueil.
Catafalque
Décoration funèbre qu'on élève au milieu d'une Église, pour y placer le cercueil ou la représentation d'un mort à qui l'on veut rendre les plus grands honneurs
Cierge dormant
Gros cierge qu'on porte aux enterrements, et que l'on place à l'église auprès du banc du défunt
Corbillard
Autrefois les honneurs du corbillard étaient généralement le privilège exclusif des gens de la cour et des riches financiers. Les pauvres et les roturiers étaient portés dans la bière sur les épaules à bout de bras.
La révolution de 1789 généralisa à Paris, le corbillard pour tous le peuple. En fonction de son argent, ils seront plus ou moins ornementés, richement décorés
Clocheteur
Autrefois c'était un homme qui précédait les convois funèbres tenant à la main une clochette qu'il faisait sonner de temps en temps. On l'appelait le Clocheteur des trespassés. A la mort de quelqu'un il criait : "Réveillez-vous et priez pour le pauvre corps de..., qui est trespassé".
Les symboles funéraires gravés sur la stèle
Le symbolisme funéraire peut être révélateur de la personnalité du défunt ou des conditions de sa mort.
La "lecture" du symbole peut déterminer la tranche d’âge lors du décès, le sexe, l’état civil, le métier, les options philosophiques et politiques...
Exemples :
- L'ange : L'ange est le messager de Dieu, l'exécuteur de la volonté divine.
- Le blé : Le blé représente la vie
- La chaîne brisée : La chaîne représente la vie. Si un maillon est cassé, elle symbolise la mort.
- La herse : La herse est l'outil symbolique par excellence de l'agriculteur.
- La lyre : La lyre est un attribut de sainte Cécile, la patronne des musiciens. Elle est représentée sur la sépulture de musiciens, de chanteurs, de compositeurs...
- L'encrier : L'encrier sera présent plus particulièrement sur la tombe d'un écrivain, d'un compositeur de musique, d'un historien. Souvent, une plume l'accompagne.
- etc ...
Annonce nécrologique
C'est une annonce publiée dans la presse par la famille ou des associations ou des anciens combattants... pour informer les lecteurs d'un décès et des obsèques d'une personne. C'est aussi une annonce pour informer sur un anniversaire de décès. On peut y trouver quelques renseignements intéressants.
- Noms et prénoms de famille proches
- Noms des famille collatérales
- Noms des entreprises ou associations d'anciens travailleurs
- Les faits accomplis par le défunt (ancien médecin, ancien combattant, ancien maire ou conseiller...)
- Les médailles
Voir aussi (sur Geneawiki)
- Carte de prière
- Cimetières
- Deuil
- Monuments aux morts
- Lieux de sépulture de personnes célèbres
- Registres des convois funéraires
Bibliographie
- Dictionnaire de la langue française (1872-77) - Émile Littré
- Dictionnaire du patois Forezien - Louis Pierre Gras - Louis Pierre Gras
- Répertoire universel et raisonné de jurisprudence civile, criminelle, canonique et bénéficiale, volume 11 - Joseph Nicolas Guyot - Pankoucke, 1777
- Dictionnaire historique d'architecture - Antoine Quatremère de Quincy - Le Clere, 1832
- 1. Les sépultures devant l'histoire , l'archéologie, la liturgie, le droit ecclésiastique et la législation civile - Edouard de Hornstein - Albanel, 1868
Liens utiles (externes)