Rechercher les traces d'un combattant
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Retracer l’itinéraire d'un soldat n'est plus le "parcours du combattant" d'il y a quelques années ! Grâce aux nombreuses archives numérisées, on peut espérer retrouver des informations facilement. Néanmoins, les sources sont nombreuses, et très différentes selon les époques. Dans tous les cas, la méthode est la même. Dans un premier temps, consultez les archives familiales, puis les archives numérisées, et enfin vérifiez quelles archives sont disponibles en salle ou par correspondance pour la période qui vous concerne.
Consulter les archives familiales
Les familles conservent souvent des documents qui peuvent vous apporter les premiers éléments d'enquête :
- le livret militaire du soldat permet de connaître l’ensemble de son parcours, et notamment le numéro de son unité, ses différentes affectations et ses années de service.
- le "carnet de guerre", tenu par de nombreux soldats qui désiraient ainsi témoigner de leur quotidien
- les lettres et cartes postales (souvent avec photo de leur unité) échangées entre les familles et les soldats, sans oublier les "marraines de guerre",
- les photographies : du régiment, des camarades de l'unité...
- les décorations avec les dossiers correspondants
- les actes de naissance et de décès
Les archives numérisées
Les registres matricules
Le registre-matricule des états de services est tenu par canton ou par arrondissement et par classe de recrutement. Sur ce registre figurent les états de services des conscrits. Ce registre est ensuite déposé aux Archives Départementales, il est conservé dans la :
- Série R : Registre des Matricules État de Service
- Sous-Série 1R : Préparation militaire et recrutement
De nombreuses archives départementales ont mis en ligne les registres matricules, vous pouvez consulter la liste sur Geneanet [1].
Pour les officiers, les registres matricules sont conservés au Service Historique de l'Armée de Terre (SHAT) Pour les coloniaux, les registres matricules sont conservés aux Archives d'Outre-Mer (ANOM)
Chaque fiche signalétique fournit des informations précieuses sur chaque individu telles que :
- Nom, Prénom
- Date de Naissance, Lieu de Naissance
- Métier et Lieu du dernier domicile
- Nom des Parents
- Caractéristiques physiques,
- Degré d’instruction
- Informations médicales
- Adresse de tous les domiciles connus du soldat
- Affectations, campagnes militaires, décoration
- Date, lieu et cause du décès du soldat
Un incontournable : le site Mémoire des Hommes
Le Ministère de la Défense a numérisé de nombreux documents d'archives. Sur ce site, le généalogiste a la possibilité de consulter plusieurs bases de données sur les soldats français, de l'Ancien Régime à nos jours.
Le site propose aussi une base nominative des soldats inhumés dans les carrés militaires et nécropoles nationales :
Bases de données
- La base des fiches des Morts pour la France : contient les fiches de plus de 1,3 millions de militaires décédés au cours de la Grande Guerre. Chaque fiche contient les informations suivantes :
- - Nom & prénoms,
- - Grade, corps, année de recrutement, n° de Matricule au corps et de recrutement
- - Lieu et date de naissance
- - Lieu et date de décès, raison du décès
- - Lieu et date de Transcription sur l'état civil
- La base des fusillés de la Première Guerre mondiale : contient les dossiers des conseils de guerre et des procès en révision
- La base du personnel de l'aéronautique
- Les journaux de marche et des opérations des unités engagées
- L'historique des régiments
- La base des 1 010 personnes fusillées au Mont-Valérien dont les noms sont inscrits sur le monument commémoratif de Suresnes.
- Guerre d'Indochine (1945-1954)
- Guerre de Corée (1950-1953)
- Guerre d'Algérie, Maroc et Tunisie (1952-1962)
Combattants de la guerre franco-prussienne - 1870-1871
Le Journal Officiel
- Décoration :
- Votre ancêtre a peut être reçu la Médaille de 1870-1871. Les archives du Journal Officiel sont numérisées sur Gallica.
Les Archives militaires
Les soldats ayant combattu lors de la guerre franco-prussienne sont des conscrits entre 1830 et 1850 environ. Vous pouvez trouver les registres matricules numérisés sur les sites des Archives départementales correspondantes (voir ci-dessus)
Combattants de la Grande Guerre (1914-1918)
Le site Grand Mémorial
Le site gouvernemental Grand-Mémorial centralise une grande partie des registres matricules numérisés par les départements. Véritable méta-moteur, il indexe plusieurs types de sources (Matricule, Fiche mort pour la France, sépulture, indexation etc.) pour les conscrits des classes 1887 à 1921.
Vos ancêtres ont été faits prisonniers
Votre ancêtre a pu être fait prisonnier par l'ennemi, envoyé en camp puis en revenir ou y mourir.
- La Gazette des Ardennes recense des milliers de noms, publiés à l'époque :
- La Croix-Rouge Française a numérisé 5 millions de fiches, de soldats, de civils prisonniers de guerre français et étrangers (Allemand, Américain, Anglais et Commonwealth, Austro-Hongrois, Belge, Bulgare, Grec, Italien, Portugais, Roumain, Russe, Serbe, Turc) :
- Les Journaux, les Archives Départementales, la Bibliothèque Nationale Française (BNF) ont numérisé une grande partie de la presse de l'époque.
- On trouve beaucoup d'informations sur les régiments, les prisonniers civils et militaires, les Morts pour la France, les décorés. N'hésitez pas à lire ceux-ci.
- Archives départementales en ligne - Carte cliquable
- Presse et revues sur Gallica (BNF)
Les soldats disparus
- L'Association française pour la recherche des disparus a publié pendant la guerre, pendant trois années (1915, 1916, 1917), des listes de prisonniers disparus, sur la demande des familles. 74 numéros sont disponibles sur Gallica.
Études effectuées par des historiens, des archivistes et des généalogistes
Chacun de nous apporte à sa manière sa petite contribution à l'histoire, à travers, les généalogies, les témoignages des ancêtres, des soldats, les dépouillements que chaque généalogiste font chaque jour. Ces sites, ces livres, peuvent vous aider à appréhender les archives, à comprendre ces guerres, pour vous permettre d'analyser le parcours de votre combattant :
Sur Geneanet et Geneawiki, vous trouverez des pages dédiées aux travaux personnels consacrés aux soldats de la Grande Guerre :
- Études généalogiques et historiques des Poilus et de la Guerre : page consacrée aux sites privés qui recensent des transcriptions de carnets de soldats, des témoignages vidéo ou sur papier, des correspondances que les hommes ont laissé à leur famille (bien souvent des témoignages poignants).
D'autres études sont disponibles sur Internet :
Combattants de la Seconde Guerre mondiale
Plusieurs centres d'archives disposent de fonds qui pourront aider à retrouver des informations sur les combattants de la Seconde Guerre mondiale.
Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine
- Références : F/9/6899-F/9/6962 (1940-1955) - 64 cartons (Librement communicables)
- Wehrmachtauskunftstelle (WASt) pour les listes des prisonniers de guerre
- United Nations Relief and Rehabilitation Administration (UNRRA) pour le recensement des travailleurs et des personnes déplacées
- Service international de Recherches d'Arolsen pour les fiches et listes de travailleurs et de prisonniers transformés.
- Références F/9/2661 à 2801 : Service diplomatique des prisonniers de guerre (Mission Scapini), Délégation de Berlin,
- Références F/9/3420 à 3665 : Archives des camps de prisonniers de guerre,
- Références F/9/3290 à 3315 : Ministère des Prisonniers, Déportés et Réfugiés, mission française de rapatriement en Allemagne,
- Références F/9/3842 à 3882, F/9/6846 à 6898, 19830559/1 à 4 : Ministère des Anciens Combattants et Victimes de guerre, missions de recherches et de rapatriement à l'étranger,
- Archives saisies en Allemagne : Voir l' État des inventaires.
La Contemporaine (ex BDiC) - Nanterre
La Contemporaine à Nanterre possède des archives des amicales de Stalags. Les Amicales de prisonniers ont pris en 1945, la suite des secrétariats des camps, qui avaient été créés pour assurer le lien entre les prisonniers de guerre en Allemagne et la France pendant la durée de la guerre. Elles ont à leur disposition des listes de militaires, des informations sur chaque camp.
ONACGV
L'ONACGV est l'’Office national des anciens combattants et victimes de guerre, c'est un établissement public sous tutelle du ministère des Armées qui accompagne depuis 1916 tous les combattants et les victimes des conflits de guerre. Chaque ONACGV a un centre départemental, et c'est au lieu du dernier domicile qu'il faut chercher des informations.
La Croix Rouge
La Croix Rouge gérait les prisonniers dans leurs ensemble. Elle est composée de plusieurs services :
Service des recherches
Les recherches de documents sur les prisonniers de guerre, sont à demander auprès du Comité international de la Croix-Rouge (ICRC).
L'ICRC [1] a un quota de recherches à effectuer par trimestre, vérifier toujours sur le site si celui-ci est atteint ou non.
Quand le service est en mesure de réaliser la recherche c'est à ce contact que vous pouvez faire votre demande
Service des successions
Durant la Seconde Guerre mondiale, conformément aux dispositions de la Convention de Genève du 27 juillet 1929, les biens personnels et les objets trouvés sur les champs de bataille ou sur les morts en campagne et ceux délaissés par les prisonniers de guerre décédés, rapatriés, libérés sur parole ou évadé transitèrent par un Service - chargé de transmettre des objets recueillis - connu sous le nom de Service des successions.
Cette tâche était partagée entre le CICR et les bureaux nationaux de renseignements (BNR).
Archives de l'International Tracking Service (Bad Arolsen)
Ce service d'archives, l'un des plus importants au monde concernant les persécutions nazies, est supervisé par une commission internationale.
Plus de 14 millions de documents sont maintenant accessibles en ligne !
- Vous pouvez effectuer une recherche sur les noms de victimes des persécutions nazies sur le portail.
Une copie des archives est consultable aux Archives Nationales à Pierrefitte-sur-Seine.
Archives étrangères
- Archives de l'État en Belgique
- Un million de fiches alphabétiques répertoriant les dossiers des dommages de guerre conservés aux Archives de l'État ont été numérisées.
- Les anciens journaux de Saint-Vith - Conservées aux Archives de l'État à Eupen, les éditions de février 1866 à décembre 1964 ont été numérisées en 2013, avec le soutien de la Communauté germanophone.
Voir aussi (sur Geneawiki)
- Recherches militaires (soldats, marins, guerre, armées, ...)
- Liste de 16000 militaires faits prisonniers (1810-1814) qui sont morts en Russie, en Pologne et en Allemagne, suivie d'une autre liste de militaires encore vivants en Russie
- Hôpitaux militaires de la région nord (14/18)
- L'histoire des Monuments aux morts
- Nécropoles et cimetières militaires en France
- Les camps de prisonniers.
- Première Guerre mondiale - 1914-1918
- Seconde Guerre mondiale - 1939-1945
- Service national (France)
- Archives militaires
Voir aussi (sur Geneanet)
- Geneanet propose, sur un mode collaboratif, de faire des photos et relever les noms sur les monuments aux morts des communes de France (la quasi-totalité a été réalisée), ou dans les cimetières militaires. On trouve aussi dans sa base les 600 000 noms figurant sur l'Anneau de la Mémoire pour les soldats décédés dans le Nord-Pas-de-Calais.
- sur le blog de Geneanet, des explications détaillées :
- Pendant quatre ans, Geneanet a publié chaque jour un extrait du Petit Journal
- L'état civil régimentaire 1914-1918 : c'est un fonds de 9233 registres d'état civil tenus sur le terrain par les officiers des unités engagées dans le combat, ainsi que par les ambulances et hôpitaux militaires, sur l'ensemble des théâtres d'opérations (en France mais aussi en Allemagne, Belgique, Grèce, Turquie, Orient...) jusqu'en 1927. Il est à consulter aux Archives Nationales (voir les cotes ici) et sur Geneanet : ici.
- sur la boutique de Geneanet
Liens utiles (externes)
- 131.325 actes pensionnaires reçus à l’Hôtel des Invalides à Paris, de 1673 à 1796
- Enfants de Troupes
- Un membre de Geneanet a mis en ligne des noms d'officiers de marine trouvés au hasard de ses recherches personnelles :
Notes et références
- ↑ International Committee of the Red Cross