Radelier
Le métier de radelier est une spécialité Espérazannaise. Le radelier (on dit aussi carracier ou carrassié) flotte le bois attaché en radeau, ici sur l’Aude. Divers ouvrages ou publications ont traité du sujet : plusieurs entrées sur internet. Voir notamment délibération du Conseil municipal d'Espéraza sur un projet de nouvelle réglementation - 30.3.1845 AD 11, série 1D1 p. 48g - qui donne de nombreux renseignements sur la profession. Contact [email protected].
Les actes de baptême de la période 1691 à 1730 comportent la profession du père. Ils vont nous permettre d’estimer le nombre de radeliers exerçant à cette époque. Avant et après les professions ne sont pas mentionnées.
Voyons tout d’abord le plus ancien recensement disponible en 1836. 1472 habitants vivent à Espéraza, se répartissant en 730 hommes ou enfants mâles (366 célibataires, 326 mariés, 38 veufs) et 742 femmes ou jeunes filles (367 célibataires, 327 mariées, 48 veuves). Notons une remarquable parité. Et nous comptons 36 radeliers et déjà bon nombre de chapeliers.
Sur la période 1691-1730 nous recensons 29 baptêmes par an en moyenne et la profession est indiquée dans 90 % des actes. Le métier de radelier apparait dans 27,4 % des cas de mention. Chiffre considérable alors que dans la plupart des paroisses les travailleurs de la terre représentent souvent 90 % de la population, les autres étant principalement artisans.
Prenons en compte une mortalité infantile de 7,6 par an en moyenne constatée et d’une espérance de vie de 60 ans. On peut estimer que 20 personnes par année de naissance subsistent en moyenne jusqu’à 60 ans. D’où une population de 1 200 habitants environ cohérente avec celle de 1836. En 1795 une distribution de savon fait état de 1248 hab (Conseil municipal 1D9 p. 4 à 8)
Si on considère les hommes de 18 à 60 ans, soit 10/an x 43 = 430 on peut estimer le nombre des radeliers à 27,4 % soit 118.
Bien entendu ce calcul comporte de très nombreuses approximations et peut être discuté et affiné. Mais on voit qu’il s’agit d’une activité très développée et qui va péricliter jusqu’à être remplacée par la chapellerie.