Quartier de la Nouvelle Athènes

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Entre 1820 et 1860, le paysage rural de ce quartier des Porcherons, se transforme en quartier d'habitations nommé en 1823, par le journaliste Dureau de la Malle, Nouvelle Athènes en référence au goût pour la Grèce développé par ses contemporains, qui se traduit dans l'architecture et les arts, s'inspirant amplement de l'antiquité.
Le quartier s'étend sur les pentes du quartier Saint Georges entre les rues Blanche, Saint Lazare, La Bruyère, et l'église Notre Dame de Lorette.


Rue de la Tour des Dames

Le mot tour correspond à un moulin à vent existant dans la rue dès 1320 et détruit en 1822, et le mot Dame fait référence aux abbesses de Montmartre. Cette rue fut l'épicentre de la Nouvelle Athènes dans la première moitié du XIXe siècle avec le nombre d'artistes qui y vécurent.

Hôtel de Mademoiselle Mars

Hôtel de Mlle Mars
  • Au N° 1 de la rue, l'hôtel construit en 1746 appartint, entre autres, à François Mahé de La Bourdonnais, gouverneur aux Indes, puis au maréchal d'Empire Gouvion Saint-Cyr.
  • Profondément remanié par Constantin en 1822, Mademoiselle Mars (1779-1847) l'acheta en 1824 et le fit modifier par Louis Visconti (1791-1853). Comédienne célèbre du Théâtre Français, devenue riche, elle occupa cet hôtel jusqu'en 1838. En 1840, l'hôtel fut racheté par le comte de Wagram, époux de Charlotte Clary, qui modifia la décoration intérieure. Une verrière gravée porte encore leurs initiales.

L'Hôtel est classé partiellement aux Monuments Historiques depuis le 30 décembre 1977 [1].

Hôtel de Lestapis

Hôtel de Lestapis
  • Au N° 2 de la rue, à l'angle avec la rue de la Rochefoucauld, l'hôtel, de style néo-classique, a été construit en 1822 pour la résidence parisienne du prince Paul Charles de Wurtemberg (1785-1852), par Henri et Théodore Vandevelde. Dès 1823, il est vendu inachevé à Claude Bailliot, pair de France. À sa mort, sa fille en hérite mais laisse la propriété à sa mère qui revend l'hôtel en 1838 à Pierre de Lestapis qui l'occupera jusqu'en 1870.
Cour et communs
  • À l'origine, l'hôtel ne comportait qu'un rez-de-chaussée, l'étage fut rajouté dans la seconde moitié du XIXe siècle. Une façade de style néo-classique, centrée sur un avant-corps percé de trois baies en plein cintre surmontées d'une clef sculptée. À l'étage les trois fenêtres sont encadrées de pilastres ioniques.
  • De nos jours, l'hôtel est occupé par l'Espace La Rochefoucauld, une société d'évènementiels, et les communs ont été transformés en bureaux.


Hôtel de Mademoiselle Duchesnois

Hôtel de Mlle Duchesnois
  • Au N°3 de la rue, l'hôtel a été construit en 1820 par Jean Lapeyrière, receveur général du département de la Seine, sur le terrain de l'ancien Hôtel de Valentinois qui a été morcelé (entre la rue Saint Lazare et la Tour des Dames).
  • Jean Lapeyrière va devenir le principal lotisseur du quartier de la Nouvelle Athènes, avec l'architecte Auguste Constantin, son associé.
  • En 1822, l'hôtel est acheté par Mademoiselle Duchesnois (Catherine Raffin, 1777-1835), tragédienne au Théâtre Français (qui deviendra la Comédie Française). Mlle Duchesnois sera la rivale de Mademoiselle Georges (1787-1837), protégée de Napoléon Bonaparte, qui l'obligera à quitter le théâtre en 1833.
  • L'hôtel est de style néo-classique, il existe encore le boudoir polychrome de Mlle Duchesnois. Elle quittera son hôtel en 1933, n'ayant plus les moyens de l'entretenir. Elle s'installe au 19 rue de la Rochefoucauld où elle décède en 1835.
  • L'hôtel est vendu puis acheté en 1844 par la princesse de Wagram par son mariage avec le fils du maréchal Berthier, puis à la mort du prince de Wagram en 1887 l'hôtel revient à sa fille Caroline Berthier de Wagram et à son second époux le comte Agénor Goluchowski, ministre des affaires étrangères d'Autriche.

L'hôtel est inscrit partiellement aux Monuments Historiques depuis le 26 octobre 1927 : [2]



Hôtel de Cambacérès

Hôtel de Cambacérès
  • Au N°4, à l'origine, sur cette parcelle se trouvait le moulin la tour des Dames qui appartenait à l'abbaye de Montmartre. La parcelle est vendue en 1822 par Jean Augustin Lapeyrière à Henry Clouet, receveur des finances du 2e arrondissement de Paris.
  • L'hôtel, construit par l'architecte Gingembre, est de style néo-classique, une frise décore la façade entre le rez-de-chaussée et le premier étage, la façade côté jardin est percée de trois portes-fenêtres, la véranda a été rajoutée au cours du XIXe siècle.
  • En 1826, le comte Étienne de Cambacérès (neveu de l'homme d'État Jean-Jacques de Cambacérès) acquiert l'hôtel. En 1838 il le cède à Jules Talabot, entrepreneur des chemins de fer.
  • De nos jours, l'hôtel est occupé par un cabinet d'avocats.



Hôtels de peintres

N° 5 habité par Horace Vernet
N° 7 habité par Paul Delaroche


  • Au N°5, l'hôtel a été construit par l'architecte Haudebourg en 1822, et sera habité par Horace Vernet (1789-1863), peintre bonapartiste.
  • Au N° 7, l'hôtel a été construit par l'architecte Auguste Constantin, et sera habité par le peintre Paul Delaroche, gendre d'Horace Vernet.



Hôtel de Talma

Hôtel de Talma
  • Au N° 9 : Le dramaturge François-Joseph Talma (1763-1826) se fait construire en 1820 un hôtel dans le quartier de la Nouvelle Athènes par l'architecte Charles Lelong. La façade sur rue est très austère alors que côté jardin un pavillon central couvert d'un toit à pans brisés, encadré d'ailes en retrait, donne sur un très beau jardin, orné de deux statues de déesses et d'une statue d'orateur romain ayant appartenu à la peintre Madame Vigée-Lebrun.
  • Talma fait appel aux meilleurs artistes de l'époque pour décorer son hôtel . entre autres, Eugène Delacroix (1798-1863) qui peindra les trumeaux (démontés depuis). Une seule pièce subsiste de cette période : une pièce en alcôve transformée en petite scène, décorée de miroirs surmontés de portraits de poètes et d'artistes.
  • François-Joseph Talma, était considéré comme le plus grand tragédien de l'époque, formé à la Comédie Française, il s'est fait remarquer du 1e Consul en interprétant Cinna de Corneille dont il deviendra le comédien préféré de Bonaparte. Il va moderniser l'art dramatique en osant jouer bras nus et jambes nues, ce qui choque profondément à cette époque, et apparaît sur scène sans perruque. Puis il modernise la tragédie en la faisant évoluer vers le drame historique et politique. Il sera professeur au Conservatoire d'Art dramatique dès 1806.
  • De nos jours, l'hôtel est transformé en appartements privés.

L'hôtel est inscrit partiellement aux Monuments Historiques depuis le 2 mai 1975 : [3].



Au N°13

N° 13


  • Un certain Jean-Philippe Smet (qui deviendra Johnny Hallyday) habita une grande partie de sa jeunesse avec son oncle et sa tante, dans un appartement de deux pièces sans douche. C'est dans ce quartier qu'il fit partie de la bande de copains avec Jacques Dutronc et Eddy Mitchell.





Square d'Orléans

rue Taitbout

Voûte d'accès
  • Cour privée, appelée autrefois Cité des Trois Frères, elle eut son entrée au N° 36 rue Saint Lazare jusqu'en 1854, date à laquelle fut percée la section de la rue Taitbout entre la rue Saint Lazare et la rue d'Aumale.
  • C'est de la fin du XVIIIe que datent les premières constructions sur le terrain. Puis après 1797, M. et Mme Aubert, propriétaires sous la Révolution, y édifièrent six immeubles bas, dont l'un sur deux étages était décoré de quatre colonnes.
  • La propriété passera ensuite entre de nombreuses mains, au rythme des spéculations immobilières qui transformèrent le quartier. La Nouvelle Athènes, surnom du quartier, devint alors le lieu de résidence préféré des artistes et des élégants. La célèbre actrice Mademoiselle Mars acheta la Cité 250 000 francs-or en 1822 et la revendit le double deux après après.
  • Des investisseurs anglais successifs, dont l'architecte Cresy, furent propriétaires du Square entre 1830 et 1857. Ils agrandirent et remodelèrent les bâtiments, qui prirent leur configuration actuelle. Rebaptisé Square d'Orléans sous la monarchie de Juillet, il fut acquis en 1863 par Jean Pierre Normand qui avait fait fortune dans le commerce du cachemire.
  • Le Square d'Orléans abrita des artistes célèbres au XIXe siècle :
- Frédéric Chopin au pavillon N° 9
- George Sand au pavillon N°5
- Pierre Zimmermann, professeur au Conservatoire et beau-père de Gounod, au pavillon N° 7
- Marie-Sophie Taglioni, danseuse, au pavillon N° 7
- Alexandre Dumas père avec sa maîtresse la comédienne Bella Krelsamer
- Pauline Viardot, sœur de la Malibran
- Jean-Pierre Dantan Fils, sculpteur
- Friedrich Kalkbrenner, pianiste
- et plus récemment le peintre Serge Ivanoff.




Villa Frochot

Villa Frochot, villa Mikuna avec vitrail Hokusai 1930
  • La Villa Frochot est une voie privée, fermée par une grille, située entre la Place Pigalle et la rue Victor Massé. Les pavillons cachés dans un cadre de verdure ont attiré de nombreux artistes :
- des écrivains : Charles Baudelaire, Théophile Gautier, le dramaturge Paul Maurice (1820-1905) qui y héberge Victor Hugo dès son retour d'exil à Guernesey en 1870 ;
- des peintres y avaient leur atelier  : Pierre Auguste Renoir (1841-1919) et ses enfants le cinéaste Jean Renoir ainsi que ses frères Claude et Pierre, Paul Merwart (1855-1902) peintre de la Marine et des Colonies, Henri de Toulouse Lautrec (1864-1901), Gustave Moreau (1826-1898), Théodore Chassériau (1819-1856) peintre orientaliste, Charles-François Daubigny, Henri Guinier, Jules Dupré
- le chef d'orchestre Charles Lamoureux (1834-1899), le guitariste Django Reinhardt (1910-1953), la cantatrice Régine Crespin y vécut jusqu'à son décès en 2007 ; le chanteur Patrick Hernandez qui y écrit Born to be alive entre 1974 et 1975.
  • L'hôtel particulier à l'entrée de la voie privée, a son entrée au 2 rue Frochot. Il a été construit en 1837 dans un style néo-Renaissance avec des niches abritant des statues sur sa façade, et possède un magnifique vitrail inspiré de la vague du japonais Hokusai, réalisé entre 1920 et 1930 par le peintre verrier Georges Hagnauer. Dans les années 30, le lieu est transformé en cabaret chinois, le Shanghaï. En 1954, la comédienne Paquita Claude et le metteur en scènes André Villiers crée Le théâtre en rond, constitué d'une scène de 5.30 m de diamètre et pouvant accueillir 300 spectateurs. Ce théâtre fermera en 1966 suite à des difficultés financières. L'hôtel particulier est occupé par un Cercle de jeux, puis par la salle de réception Villa Frochot. En 2020, il deviendra la Villa Mikuna un restaurant dédié à la gastronomie péruvienne.

L'hôtel particulier est inscrit partiellement aux Monuments Historiques depuis le 27 juin 2006 : [4]

  • Au N°1 : la villa passe pour être maudite, un crime sauvage y a été commis au début du XXe siècle qui n'a jamais été résolu ; Victor Massé (1822-1884), compositeur et professeur est également retrouvé mort dans son lit. puis Matthieu Galey (1934-1986), critique de théâtre décède paralysé au même endroit. Sylvie Vartan avait acheté la villa mais ne l'a jamais habitée



Cité Malesherbes

Cité Malesherbes
Heurtoir
  • Voie privée, close par des grilles, entre la rue des Martyrs et la rue Victor Massé. L'emplacement, de plus d'un hectare et demi, était la propriété du magistrat Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes (1721-1794), ministre, juriste, protecteur de Diderot et défenseur de Louis XVI ce qui lui valut d'être guillotiné en 1794.
  • Le dernier propriétaire de l'hôtel Malesherbes en 1855, Adrien Abraham, décida de détruire la résidence et d' ouvrir une nouvelle voie en réalisant une opération financière. Une quinzaine de beaux hôtels particuliers virent le jour, attirant des peintres, des acteurs, des intellectuels en vogue de la Nouvelle Athènes, de grands bourgeois ainsi que quelques dames entretenues :
- au N°3, existait la clinique Marie-Louise où sont nés : Bernard Buffet, Johnny Hallyday (Jean-Philippe Smet), Françoise Hardy,
- au 5 bis : le publiciste Henri Rochefort (1830-1913) y habita
Villa Jollivet
- au N°11 : hôtel du peintre Pierre-Jules Jollivet (1794-1871), construit par Anatole Jal en 1856. Il est l'un des édifices les plus atypiques avec sa façade polychrome ornée de céramiques, laves et terres cuites émaillées. Les céramiques étaient à l'origine prévues pour l'église Saint Vincent de Paul, mais jugées trop scandaleuses par ses personnages trop peu vêtus et leurs postures trop sensuelles ont été enlevées de l'édifice. Le peintre Pierre-Jules Jollivet s'en est inspiré. L'hôtel est classé aux Monuments Historiques.



- au N°12 : Robert Demachy (1859-1936), directeur de banque et photographe amateur, chef de file du mouvement pictorialiste, y habita entre 1916 et 1936.
- La S.F.I.O. (Section Française de l'Internationale Socialiste), créée en 1905, y avait son siège, puis entre 1936 et 1975, le Parti Socialiste s'y installa. De nos jours elle abrite la Fondation Jean Jaurès qui a pour but de favoriser l'étude du mouvement ouvrier et socialiste dans le monde.
Villa Clara


- au N°17 : Hôtel de l'architecte Anatole Amoudru (1739-1812) avec sa rotonde d'angle et son échauguette néo-gothiques, et ses profils en médaillons sur sa façade rose, donnant un curieux mélange de styles, assez courant pendant cette période d'éclectisme architectural.



Rue Victor Massé


Rue Clauzel


Rue de Navarin


Place saint Georges

  • Le quartier Saint Georges fut loti entre 1812 et 1824 par la société financière présidée par Monsieur Dosne, futur beau-père de Thiers.

Hôtel de La Païva

Hôtel de La Païva
  • Hôtel construit en 1840 par l'architecte Edouard Renaud (1808-1886), de style néo-Renaissance dont la surcharge décorative de la façade fit scandale. On y voit des angelots, des griffons et des lions, au niveau du premier étage on distingue les figures de l'Architecture (avec la règle), de la Sculpture (avec le marteau), de la Sagesse et celle de l'Abondance. Les dessins du décor sont dus aux frères Lechene et les sculptures sont de Desboeufs et Garaud.
  • L'hôtel est surtout connu par celle qui n'y habita qu'un an entre 1851 et 1852, Thérèse Lachman, (1819-1884), d'origine polonaise. À Paris en 1848, elle est la maîtresse d'un riche aristocrate portugais, le marquis Païva y Arunjo, qu'elle épouse en 1851 et il lui offre l'hôtel de la place Saint Georges. Elle fera de son Salon le lieu de rencontre du Tout-Paris du Second Empire.
  • Très vite séparée du marquis, La Païva devient la maîtresse d'un richissime aristocrate prussien, le comte Guido Henckel von Donnersmarck, puissant homme d'affaires cousin de Bismarck, qui lui fait construire un hôtel sur le Champs Elysées, également connu sous le nom de Hôtel de la Païva, construit par Pierre Manguin de 1856 à 1866. Elle a été l'une des courtisanes les plus influentes du Second Empire.


Hôtel de Thiers

Fondation Dosne-Thiers
Côté jardin
  • En 1827, Alexis Dosne, agent de change, achète le terrain sur la place Saint Georges à l'architecte Auguste Constantin et fait construire un hôtel particulier par l'architecte Théodore Charpentier.
  • Adolphe Thiers (1797-1877), homme d'État et historien, fut élu Président de la République en 1871 par l'Assemblée Nationale. Madame Dosne, vendit l'hôtel à son gendre, Adolphe Thiers, en 1833 pour la somme de 100 000 F, quand celui-ci épousa Élise Dosne.
  • L'hôtel fut détruit en mai 1871 par les communards ; c'est le peintre Gustave Courbet qui sauva les biens de Thiers, et l'hôtel fut reconstruit entre 1873 et 1875 par l'architecte Alfred Philibert Aldrophe, dans un style néo-Louis XV, en pierre de taille.
  • Adolphe Thiers, également historien, consacra une partie de sa vie à l'Histoire du Consulat et de l'Empire. L'hôtel est légué à l'Institut en 1905 avec sa bibliothèque, par la belle-sœur de Thiers, Félicie Dosne.
  • L'hôtel abrite aujourd'hui la Fondation Dosne-Thiers, une bibliothèque de plus de 150 000 livres, consacrés à l'Histoire de France au XIXe siècle, ainsi que le Centre de Recherche Humaniste.


Fontaine Gavarni

Fontaine avec buste de Paul Gavarni
Personnages de carnaval par Denys Puech
  • Depuis 1911 se dresse la fontaine avec le buste du peintre caricaturiste Paul Gavarni, (1804-1866), qui avait habité le quartier et illustré la vie parisienne de l'époque, en étant un critique acerbe de la comédie humaine tout en fréquentant les salons à la mode simplement pour mieux en dénoncer les hypocrisies.. Elle fut érigée suite à une pétition accompagnée d'une souscription.
  • Sur le pylône sont représentés, en haut-relief, quatre personnages de carnaval : un pierrot, une lorette (figure typique du quartier), un débardeur, un rapin.
  • Il est le seul monument parisien évoquant le Carnaval de Paris, une coutume ancienne et vivace qui disparaîtra en 1950.



Rue Chaptal

Théâtre du Grand Guignol

  • Aujourd'hui, salle dépendant de l'École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre, disposant de 347 places. Construite en 1896, elle fut successivement : une chapelle, un magasin de ferronneries religieuses, puis l'atelier du peintre d'histoire Georges Rochegrosse, et enfin à partir de 1898, le Théâtre du Grand Guignol sous la direction de Max Maurey.
  • Un peu d'humour, beaucoup d'horreur ; les spectacles aux trucages sanguinolents procuraient des sensations fortes. Maupassant, Courteline, Guitry, Mirbeau, Tristan Bernard alimentèrent ce répertoire.
  • Il ne put cependant résister à la concurrence du cinéma, où les effets spéciaux étaient plus faciles à réaliser. Le Grand Guignol ferma en 1962 pour être, un temps, réaménagé et restauré par Marcel Lupovici qui en fit le Théâtre 347.



Rue Ballu

La rue porte le nom de l'architecte Théodore Ballu (1817-1885), qui reconstruisit l'Hôtel de Ville de Paris, ainsi que l'église de la Sainte Trinité.

  • Au 11 bis de la rue, l'hôtel a été construit pou Eugène Bertin en 1858, et abrite depuis 1930 la Société des Auteurs-compositeurs.
  • Au N° 23 de la rue, Émile Zola et Edgar Degas habitèrent l'immeuble. La Villa Ballu cache des hôtels particuliers qui ont appartenu au marquis de Custine, le comte de Feydeau de Brou ...


Maison de Ary Scheffer : Musée de la Vie Romantique

Rue Chaptal

Sur les terrains de l'ancienne maison religieuse de Saint-Lazare, vendus comme biens nationaux en 1792, d'habiles spéculateurs avaient créé vers 1815 un vaste parc d'attractions, dont les "Montagnes russes", les premières en France, formaient le clou du spectacle.

Vendus vers 1820, ces terrains furent lotis en petits hôtels avec jardins qui attirèrent la jeunesse romantique un peu fortunée de l'époque.

Le peintre Ary Scheffer s'installa dans la rue Chaptal nouvellement ouverte et aménagea autour de son petit hôtel un atelier et un jardin d'hiver avec fontaine en rocaille. Peintre d'histoire et habile portraitiste, Scheffer recevait ici toute la société artistique et littéraire de son temps : Chopin et George Sand, ses voisins du square d'Orléans, Franz Lizt et Pauline Viardot, Félicité de La Menais et l'historien Augustin Thierry. Ce dernier y amena Ernest Renan, qui devait épouser Cornélie Scheffer, nièce du maître de maison.

Transmis par la famille Renan à la ville de Paris, ce lieu consacré au monde littéraire des années 1820-1860 est devenu le musée de la vie romantique.

Le Musée est inscrit aux Monuments Historiques depuis le 3 mai 1956 : [5].


Musée Gustave Moreau

rue de la Rochefoucauld

  • Maison familiale, acquise en 1852, où Gustave Moreau (1826-1898) vécut avec ses parents, et où il disposait, à l'origine, d'un atelier minuscule au 3e étage. En 1862, encore inconnu, il semble qu'il se soit inquiété du sort de son œuvre.
  • En 1865 il demande à l'architecte Albert Lafon de transformer la maison familiale en musée. Les appartements du premier étage deviennent un petit musée où sont exposées les portraits de famille ainsi que les œuvres offertes par ses amis Théodore Chassériau, Eugène Fromentin et Edgar Degas. Les deuxième et troisième étages deviennent de grands ateliers vitrés où sont accrochés plusieurs centaines de peintures, aquarelles et dessins. Un somptueux escalier à vis les relie entre eux. Il a lui-même présidé à l'accrochage de ses tableaux devenant ainsi son propre muséographe. En le léguant à l'État il voulait que rien n'y soit changé. Le leg a été accepté en 1902 et le musée ouvert en 1903.
  • Georges Rouault, élève de l'artiste et lui-même plutôt orienté vers l'expressionnisme en fut le conservateur.
  • Le musée contient plus de 1300 peintures et aquarelles, et 5000 dessins.
  • L'oeuvre de Gustave Moreau est très éclectique ; croyant, il cherche à transposer toutes les aspirations de rêve, de tendresse, d'amour, d'élévation religieuse vers les sphères supérieures et invite à la rêverie pour se rapprocher de Dieu.
  • Quelques dates :
- En 1874, Gustave Moreau triomphe au Salon de New York avec Œdipe et le Sphynx
- En 1876, il présente Salomé dansant à Los Angelès, Hercule et l'Hydre de Lerne à Chicago, Saint Sébastien" à Cambridge, et l'aquarelle l'Apparition à Paris
- En 1892, il est nommé professeur à l'École des Beaux-Arts, il a pour élèves Rouault, Matisse, Marquet, Manguin, des artistes en devenir
- En 1895, il achève Jupiter et Sémélé le chef d'oeuvre de sa vieillesse, et fait transformer la maison en musée.

Le Musée est inscrit aux Monuments Historiques depuis le 18 octobre 1979 : [6].


En photos

  • Dans chacune des rues du quartier, de nombreuses plaques sur les maisons témoignent de la présence d'artistes à un moment ou à un autre de leur vie dans le quartier :



Notes et références


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