Prénoms révolutionnaires (Espéraza)
PAR TOUS LES SAINTS !
Extrait de vikidia : « Le culte de l'Être suprême est un culte révolutionnaire imposé par Robespierre en mai 1794. On y célébrait l'Être suprême, la Nature, le Genre humain, le Peuple français... Le culte disparut immédiatement après l'élimination des Robespierristes en thermidor an II (27 juillet 1794). »
Les actes de la commune d’Espéraza nous donnent un exemple frappant de cette phase révolutionnaire. Les directives y sont appliquées à la lettre et les saints du calendrier immédiatement abandonnés.
Jean-Pierre BIERNE, membre du Conseil général de la commune (ROQUEFORT ainé étant maire), va rédiger consécutivement les huit actes de naissance suivants. On peut les consulter sur le site des Archives du département de l’Aude, série 1E8 (1780-1797) p. 156 à 159 ainsi qu’un double série 6 p. 38 à 42, plus lisible.
- 4 mai 1794 : FIDELE Vérasole (garçon) ; référence au ver à soie ?
- 13 mai 1794 : DEBOSQUE Valériane ou Valérianne (garçon) ; une plante ;
- 13 mai 1794 : PEYRE Garpe ou Guarpe (garçon) ; référence à la carpe ?
- 19 juin 1794 : BERNAT Seigle ;
- 11 juillet 1794 : ESPEZEL Haricote ;
- 11 juillet 1794 : SABATIER Haricote ;
- 21 juillet 1794 : JAFFUS Melon ;
- 3 août 1794 : TIFFOU Guimauve (garçon) ;
Et ensuite on en revient aux prénoms des saints du calendrier catholique.
Le 24 floréal an II (13 mai 1794) se sont produits des évènements graves relatés par le maire dans un procès-verbal consultable sur les archives en ligne de l’Aude (Affaires communales-Espéraza série 1D4 p. 14 à 16). Le Représentant du Peuple, accompagné de la force publique et de plusieurs révolutionnaires acharnés, a reproché aux autorités municipales de ne pas transformer assez rapidement l’église en temple de la Raison. S’en suivit la destruction de statues, tableaux et autres objets brûlés. Immédiatement après fût baptisé selon la façon révolutionnaire le nommé Valériane.
Mais dans deux cas avérés, et peut-être plus, les prénoms n’ont pas été utilisés, voire reniés.
Haricote SABATIER, indique à son mariage « Haricote dite Anne » ; 8.10.1817 série 10 p. 69-70.
Melon JAFFUS fait prendre un jugement rectificatif inscrit en marge de son acte de naissance le 14.8.1833 indiquant de substituer Melchior Jean Pierre à Melon.