Philippe PÉTAIN

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Philippe Pétain (1856-1951)

Biographie

Né à Cauchy-à-la-Tour (Pas de Calais), le 24 avril 1856

Entre à l'Institution Saint-Bertin à Saint-Omer en 1867, où il effectue toutes ses études secondaires. Prépare le concours d'entrée à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr chez les dominicains d'Arcueil.

Admis à Saint-Cyr en 1876, il en sort sous-lieutenant en 1878 pour être affecté au 24° Bataillon des Chasseurs Alpins de Villefranche (Alpes-Maritimes). Après cinq ans passés au 3° Bataillon des Chasseurs, le lieutenant PÉTAIN est admis en 1888 à l' Ecole Supérieure de Guerre dont il sort breveté d'Etat-major en 1890. Capitaine la même année, il entre en 1901 comme professeur à l'Ecole de Guerre.

Il est nommé colonel en 1910. Il quitte alors l'Ecole de Guerre et prend le commandement du 33° régiment d'infanterie à Arras.

Le 31 août 1914, Philippe PÉTAIN est nommé général de brigade et reçoit le commandement de la 6° division qui atteint le canal de l'Aisne, après la victoire de la Marne.

Promu alors général de division début 1915, il reçoit le commandement du 33e corps et tient le secteur d'Arras qu'il dégage le 9 mai après des combats acharnés. Le général PÉTAIN est élevé au grade de Commandeur de la Légion d'honneur, puis désigné au commandement de la 2e armée en septembre 1915.

Il sauve la place de Verdun, attaquée le 21 février 1916, en organisant, la défense aérienne et terrestre, et en mettant en œuvre une noria de relèves acheminées par la route de Bar-le-Duc à Verdun, baptisée "La voie sacrée"

Le 15 mai 1917, il est nommé commandant en chef des armées françaises qu'il conduira jusqu'à la victoire. Il est notamment appelé à réprimer les mutineries qui avaient éclaté après l'attaque du Chemin des Dames en avril. Philippe PÉTAIN réduit au minimun les exécutionss prononcées par le Conseil de Guerre et rétablit l'ordre et la discipline, en restaurant la confiance des troupes par l'amélioration des conditions matérielles et morales du soldat, ainsi que par la suppression des offensives de grand style, en attendant "les Américains et les chars".

C'est sa fameuse stratégie expectante définie dans sa directive N°4 du 20 décembre 1917.

Le 8 décembre 1918, Philippe PÉTAIN reçoit le bâton de Maréchal de France.

Nommé vice-président du conseil supérieur de la guerre en 1920 et Inspecteur général de l'armée en le 18 Janvier 1922 [1], le maréchal PÉTAIN se consacre à la réorganisation de l'armée française.

En 1925, lors de la guerre du Rif, Philippe PÉTAIN est envoyé au Maroc par le gouvernement PAINLEVÉ pour réprimer la révolte d'Abd el-Krim qui sera capturé et exilé.

En 1930, il est candidat à l'Académie française. Le 22 janvier 1931, il est reçu officiellement sous la coupole où il fait, selon la coutume l'éloge de son prédécesseur le maréchal FOCH, après que Paul VALÉRY ait prononcé le discours de réception.

Au lendemain des événements du 6 février 1934, le président du Conseil, Gaston DOUMERGUE, nomme le maréchal PÉTAIN ministre de la Guerre. Le ministère tombe en novembre 1934.

Le 2 mars 1939, il est envoyé en qualité d'ambassadeur extraordinaire en Espagne auprès du général FRANCO.

Le 14 mai 1940, après la drôle de guerre, l'offensive allemande enfonce le front français à Sedan ; la route de Paris est ouverte.

Le 17 mai, le président du Conseil Paul REYNAUD, rappelle d'urgence le maréchal PÉTAIN qui avait été envoyé en qualité d'ambassadeur extraordinaire en Espagne auprès du général FRANCO pour occuper le poste de vice-président du Conseil. Ne partez pas Monsieur le Maréchal lui dit FRANCO : " vous êtes le vainqueur de Verdun, n'associez pas votre nom à la défaite que d'autres ont subie ". Je sais cela Général, répond-t-il :" mais ma patrie m'appelle et je me dois à elle, peut-être est-ce là le dernier service que je pourrai lui rendre ".Une page nouvelle s'ouvre.

Le général WEYGAND est nommé à la tête des armées en remplacement du général GAMELIN, mais il est trop tard . C'est le drame de Dunkerque, les Anglais rembarquent et rejoignent leur pays. Notre armée est coupée en tronçons, elle ne livre plus ça et là que des combats héroïques mais sans espoir, pour l'honneur du drapeau. Paris va être perdu, le Gouvernement part s'installer à Bordeaux. Des centaines de milliers de Français et de Belges l'accompagnent dans sa fuite, c'est l'exode de toute une population chassée de ses foyers par une panique sans mesure qui tourne à la débâcle.

Donc, En mai 1940, (85 ans) il est rappelé d'urgence en France par le président du Conseil, Paul REYNAUD, pour occuper le poste de vice-président du Conseil.

Le 16 juin, Paul REYNAUD ayant démissionné, le maréchal PÉTAIN devient chef du gouvernement, désigné par le président de la République, Albert LEBRUN.

Le 12 juin , le général WEYGAND constatant l'impossibilité de regrouper l'armée et d'arrêter l'ennemi, conseille l'armistice au plus tôt afin d'éviter de plus grands dommages. Paris est occupé le 14 juin 1940. l'Angleterre, menacée d'invasion, refuse de nous envoyer des renforts. L'Amérique, par la voix de son Président , nous assure de " son extrême sympathie ". La France est seule devant son malheur, chaque jour qui passe rapproche l'ennemi des bords de la Méditerranée. La marée allemande menace de recouvrir tout le pays et d'envahir l'Afrique.

Le maréchal PÉTAIN refuse de quitter le sol métropolitain : " Il est impossible, sans déserter, d'abandonner la France, le devoir du Gouvernement est, quoi qu'il arrive, de rester dans le pays, sous peine de ne plus être reconnu comme tel. Priver la France de ses défenseurs naturels dans une période de désarroi général, c'est la livrer à l'ennemi, c'est tuer l'âme de la France. Je resterai parmi le peuple français, pour partager ses peines et ses misères

Devise"Travail-Famille-Patrie"

Les pouvoirs civil et militaire avaient conduit la France au désastre.

Le 17 juin 1940, Philippe PÉTAIN prononce son premier message radio-diffusé aux Français pour leur annoncer qu'il a demandé l'armistice (qui sera signé le 22 juin avec les Allemands et le 24 juin avec les Italiens). L'armistice sera signé à Rethondes le 22 juin 1940, approuvé par le conseil des ministres présidé par Albert LEBRUN, Président de la République.

Le 29 juin, le gouvernement PÉTAIN quitte Bordeaux et s'installe à Vichy. La loi du 10 juillet 1940, par un vote des deux assemblées (569 voix pour 80 contre et 17 abstentions), confie au maréchal PÉTAIN, la charge de Chef de l'Etat avec les pleins pouvoirs. Elle lui donne mission de promulguer une nouvelle constitution de l'Etat Français, garantissant les droits du Travail, de la Famille et de la Patrie.

Le 24 octobre, le maréchal PÉTAIN, soucieux d'obtenir le retour des <<deux millions de prisonniers de guerre>> et de limiter le coût écrasant des frais d'occupations, se laisse convaincre de rencontrer HITLER à Montoire (Loir-et-cher). Il garde néanmoins le contact avec les Anglais -mission ROUGIER et CHEVALIER, novembre 1940 - et les Américains par l'intermédiaire de leur ambassadeur, l'amiral LEAHY.

En novembre 1942, après l'invasion de la zone Sud, le maréchal PÉTAIN refuse de quitter Vichy pour assurer la continuité de l'Etat.

En avril 1944, il se rend à Paris après les bombardements alliés; il est acclamé par une foule immense.

Le 20 août 1944, les Allemands pénètrent en force à l'Hotel du Parc à Vichy et enlèvent le maréchal PÉTAIN pour lui assigner résidence à Sigmaringen en Allemagne.

PÉTAIN refuse de constituer un gouvernement fictif et le 24 avril 1945, profitant de la débacle allemande, il fausse compagnie à ses gardiens et se réfugie en Suisse.

Il refuse l'hospitalité qui lui est offerte par le gouvernement helvétique et décide de rentrer en France pour défendre ceux qui l'ont servi.

Le 26 avril, escorté par un détachement de l'armée suisse qui lui rend les honneurs, il franchit la frontière à Vallorbe.

Arrêté, puis traduit devant la Haute Cour de justice le 23 juillet 1945, il est inculpé pour "intelligences avec l'ennemi".

Il est comdamné à mort le 15 août 1945. Sa peine étant commuée en détention perpétuelle, il est finalement transféré le 15 novembre 1945, au fort de la Pierre-levée, à L'Île-d'Yeu (Vendée).

Il y décède, à l'âge de 95 ans, le 23 juillet 1951, après six longues années de captivité. C'est le plus vieux prisonnier de France.

Philippe PÉTAIN repose à L'Île d'Yeu.

Reconnaissance

Le 20 juin 1958, Charles de Gaulle est contre le transfert des cendres du maréchal Pétain à Douaumont.

La défense du maréchal Pétain est un droit reconnu par la Cour Européenne de Strasbourg (arrêt du 23 septembre 1998).



1968 - Gerbe du président Charles de Gaulle
1973 - Gerbe du président Georges POMPIDOU
1978 - Gerbe du président Giscard d'Estaing
1984 - Gerbe du président François MITTERRAND
1986 - Gerbe du président François MITTERRAND
1987 - Gerbe du président François MITTERRAND
1988 - Gerbe du président François MITTERRAND
1989 - Gerbe du président François MITTERRAND
1990 - Gerbe du président François MITTERRAND
1991 - Gerbe du président François MITTERRAND
1992 - Gerbe du président François MITTERRAND

En photos

Bibliographie

Voir aussi (sur Geneawiki)

Liens utiles (externes)

Notes et références

  1. Almanach illustré du Petit Parisien - 1923