Passages couverts de Paris
Histoire
- En 1789, après la Révolution française, la suppression des privilèges et la vente des biens du clergé provoquent un mouvement d'opérations immobilières, les premiers passages couverts sont construits sur les biens confisqués à la noblesse et au clergé.
- Les premières galeries furent celles créées en 1780 à l'initiative du duc d'Orléans, alors propriétaire du Palais Royal, qui avait un grand besoin d'argent ; il fit construire par Victor Louis (1731-1800) trois galeries autour du Palais Royal pour louer les boutiques du rez-de-chaussée à des commerçants et tenanciers de tripots afin de réaliser une opération immobilière. De ces galeries, il ne subsiste que les colonnades de la galerie d'Orléans. La quatrième galerie n'ayant pu être construite faute de crédits suffisants, une galerie en bois couverte d'une verrière fut alors construite. Les galeries du Palais Royal devinrent un modèle de la vie dans les passages.
- Leur but était de protéger la population aisée des rues boueuses, sans trottoirs, sans égouts et mal pavées, ainsi que des intempéries. Ces lieux pleins de charme éclairés par de belles verrières, attiraient les flâneurs du XIXe siècle qui y trouvaient des librairies, des restaurants, des salons de thé, des boutiques de jouets et des lieux de spectacle.
- Les passages couverts connurent une grande vogue dès leur ouverture, essentiellement entre 1823 et 1825 puis entre 1839 et 1847. Plus de 150 passages couverts seront construits entre 1786 et 1914. Ils sont tous situés sur la rive droite de la Seine, principalement dans les zones drainant la clientèle plutôt aisée de l'époque, comme les Grands Boulevards et à proximité des théâtres.
- La mode des Grands Boulevards date de la décision de Louis XIV de démolir les remparts qui protégeaient Paris (suite aux nombreuses fortifications construites par Vauban le long des frontières françaises) en remplaçant les fortifications par une promenade plantée. Cette promenade devenant l'endroit à la mode, le lieu de plaisir pour les Parisiens qui fréquentent les cafés, les théâtres ainsi que les premiers cinémas.
- Pour obtenir le statut de passage couvert il fallait répondre aux caractéristiques fixées par Auguste Luchet en 1835 :
- - être réservé aux piétons
- - relier deux rues animées en offrant un raccourci
- - être bordé de boutiques
- - avoir une toiture protégeant des intempéries et laissant passer la lumière
- - être éclairé par un moyen artificiel
- - le luxe doit faire partie de son architecture ainsi que dans le choix des boutiques et des articles vendus.
- Chaque passage couvert a son propre caractère et sa propre spécificité : leur décor s'inspire du néo-classicisme, de la Renaissance, ou bien encore Art Déco. Leurs techniques de construction font appel à de nouveaux matériaux industriels, comme la charpente métallique, mais l'atout majeur étant la toiture vitrée.
- Les passages étaient dotés d'une horloge pour indiquer l'heure aux voyageurs car, au XIXe siècle, il y avait presque toujours un départ de diligence à l'entrée d'un passage couvert.
- Entre 1850 et 1860, quelques galeries fastueuses seront éclairées et chauffées au gaz.
- Plus tard, les passages furent célébrés par les surréalistes qui en firent un lieu unique d'observation sociale : Balzac fait fréquenter la galerie du Palais Royal par Lucien de Rubempré ; Zola fait évoluer Nana passage des Panoramas ; dans Le paysan de Paris, Aragon observe ses congénères dans l'aquarium humain du passage Jouffroy avec ses arrières-salles de maisons closes ; dans Mort à crédit Louis Ferdinand Céline donne le coup de grâce au passage de Choiseul : il y a grandi dans une chambre donnant au-dessus de la boutique de sa mère dans l'odeur infecte des becs de gaz.
- Les passages couverts sont le témoignage du culte de l'éphémère, et les percées haussmanniennes du XXe siècle les détruisent. L'émergence des Grands magasins : Le Printemps (1865), La Samaritaine (1869), Le Bon Marché (1872), les Galeries Lafayette (1912)....) provoquèrent le déclin de l'attraction des passages.
- Les passages couverts sont des propriétés privées et n'appartiennent pas à la Ville de Paris. Ils sont pour la plupart fermés la nuit. Ils sont presque tous inscrits aux Monuments Historiques.
Patrimoine bâti
Galerie Véro-Dodat
19 rue Jean Jacques Rousseau, 2 rue du Bouloi, 75001
- Créée en 1826 par le charcutier Benoît Véro et le financier François Dodat pour relier les rues Jean-Jacques Rousseau et du Bouloi. Située aux abords du Louvre et du Palais Royal, ils lui ont donné le nom de galerie. Réputée dès son lancement pour son éclairage au gaz, (ce qui était très moderne pour cette époque), elle s'impose comme l'une des plus belles pour le raffinement de son décor avec les boiseries imitant l'acajou, les miroirs, les huisseries en cuivre, et les motifs peints de sa voûte.
- Sa longueur est compensée par l'effet de perspective donné par les losanges noirs et blancs de son dallage en marbre.
- Victime d'une lente désaffection au cours du XXe siècle, menacée de destruction, elle est sauvée par des antiquaires qui l'investissent fin 70. Suite à une importante rénovation en 1997, la galerie Véro-Dodat a su séduire de prestigieux commerces comme des antiquaires, des galeries d'art, des instruments de musique et l'atelier-boutique du créateur de chaussures de luxe Christian Louboutin.
La galerie Véro-Dodat est inscrite aux Monuments Historiques depuis le 9 juin 1965 : [1]
-
-
Verrière -
Loge du gardien -
Ancienne cordonnerie -
Luthier -
-
Entrée rue Jean Jacques Rousseau
Passage de Choiseul
40 rue des Petits Champs, 23 rue Saint Augustin, 40 rue Dalayrac, 75002
- Le passage de Choiseul a été créé en 1827 par la banque Mallet et Ass. dans le but d'une opération spéculative. Plusieurs hôtels ont été rasés pour sa construction : les hôtels Radepont (siège de la Loterie Nationale), de Lionne (construit par Le Vau en 1671), Langlée, et de Gesvres (construit en 1655 par Le Pautre pour Sylvain Bonfranc) dont il reste le porche d'entrée du passage sur la rue Saint Augustin ainsi que le corps de logis principal.
- Le passage est l'un des plus longs de Paris, 190 mètres sur 3.9 mètres de large. Dessiné par l'architecte François Mazois, et achevé par Antoine Tavernier à la mort de son confrère ; très peu décoré, il se compose d'un rez-de-chaussée avec les boutiques en arcades, d'un entresol et d'un étage d'habitations. La verrière à deux pentes a été rénovée en 2012. Seules les deux marquises aux entrées Nord et Sud sont remarquables.
- À son inauguration, la proximité des salles de spectacles et la diversité des commerces rendent le passage très populaire : la librairie d'Alphonse Lemerre attirent les lettrés, la salle de spectacle pour l'enfant du prestidigitateur-ventriloque Comte est reprise en 1855 par Jacques Offenbach (1819-1880) sous le nom de Théâtre des Bouffes Parisiens, dont une entrée secondaire se trouve dans le passage : Jean-Claude Brialy dirigera ce théâtre de 1986 à 2007.
- Louis-Ferdinand Céline (1894-1961), a vécu enfant au-dessus de la boutique que tenait sa mère, et a fortement décrié la vie dans le passage et son atmosphère poisseuse dans son roman Mort à crédit (1936).
Le passage de Choiseul est inscrit aux Monuments Historiques depuis le 7 juillet 1974 : [2]
-
Galerie à deux étages -
Ancien corps de logis de l'hôtel de Gesvres -
Ancien bâtiment de l'hôtel de Gesvres -
Atelier de peinture et sculpture -
Lavrut, depuis 1922, articles pour peinture -
Librairie, imprimeur-graveur Boisnard depuis 1920 -
Entrée secondaire des Bouffes Parisiens -
-
Enseigne -
Enseigne de bijoutier -
Sortie rue St Augustin
Passage Sainte Anne
61 rue Sainte Anne, Passage de Choiseul, 75002
- Le passage Sainte Anne, dont l'entrée se trouve rue Sainte Anne (relatif à Anne d'Autriche) est percé en 1827 et donne accès au passage de Choiseul. C'est un passage très étroit, avec des devantures de boutiques d'un seul côté, toutes fermées de nos jours. C'est l'architecte Antoine Tavernier qui l'a ouvert.
- Le porche rue Sainte Anne est encadré de colonnes ioniques, avec une coquille sous le nom du passage.
Le passage Sainte Anne est classé aux Monuments Historiques depuis le 7 juillet 1974 : [3]
-
Vue de la rue Sainte Anne -
Moulures et mascarons -
-
Verrière -
Accès du passage de Choiseul
Galerie Colbert
6 rue des Petits Champs, 2 rue Vivienne, 75002
- Dans ce quartier neuf, établi sur l'ancienne enceinte de Charles V, Guillaume Bautru, seigneur de Serrant fait construire en 1634 par l'architecte Louis Le Vau son hôtel entre cour et jardin. Hôtel acquis en 1665 par Jean-Baptiste Colbert, contrôleur des finances, sa famille le gardera jusqu'en 1713 ; puis l'hôtel est transformé en écuries en 1719 pour le Régent, il accueille la Caisse de la dette publique sous la Révolution, et la Bibliothèque Royale pendant quelque temps.
- En 1827, l'îlot d'immeubles est transformé en galerie marchande par Jacques Billaud qui conserve la façade de la rue des Petits Champs et aménage un passage grâce à une charpente métallique.
- L'hôtel, en partie ruiné au début du XIXe siècle, passe à l'administration générale des finances. En 1975, la galerie est fermée. La Société Adam fait reconstruire la galerie à l'identique en 1985 par l'architecte Adrien Blanchet (premier Grand Prix de Rome en 1952). La Bibliothèque Nationale investit les lieux.
- En 2004, les 15 000 m² de locaux sont transformés par Dominique Pinon et Pascale Kasparis, en locaux d'enseignement pour l'INHA (Institut National d'Histoire de l'Art). Ils ont conservé le décor pompéien recomposé de la galerie en mettant en valeur les parties anciennes de l'édifice d'origine, visibles dans le hall d'entrée.
- La galerie inaugurée en 1827 espérait faire concurrence à sa voisine la galerie Vivienne, mais n'atteindra jamais le succès commercial espéré. Le seul commerce est la brasserie de style art Nouveau, le Grand Colbert, qui a gardé de nos jours son volume architectural avec ses murs de six mètres de haut, ses pilastres sculptés ainsi que ses peintures de style pompéien.
- D'une longueur de 83 mètres sur 5 mètres de large, la galerie est bordée de demi-colonnes en faux marbre, ornées de motifs polychromes, encadrant des commerces sous arcades en plein cintre vitrées et surtout la magnifique rotonde surmontée d'une coupole de verre.
- En 1830, quelques jours après la révolution de Juillet, Berlioz, sorti dans les rues de Paris, se trouve mêlé à une foule emplissant les galeries Colbert et Vivienne qui entonne spontanément sa Marseillaise ; il écrit dans ses Mémoires : " il faut se figurer que la galerie qui aboutissait à la rue de Vivienne était pleine, que celle qui donne dans la rue Neuve des Petits Champs était pleine, que la rotonde du milieu était pleine, que ces quatre ou cinq mille voix étaient entassées dans un lieu sonore fermé à droite et à gauche (...), en haut par des vitraux, en bas par des dalles retentissantes (...), et l'on imaginera peut-être quel fut l'effet de ce foudroyant refrain. Pour moi, sans métaphore, je tombai à terre, et notre petite troupe, épouvantée de l'explosion, fut frappée d'un mutisme absolu, comme les oiseaux après un éclat de tonnerre ".
- On ne peut être que saisi, lorsqu'on passe d'une galerie à l'autre, par la disparité entre la galerie Vivienne lumineuse et attrayante et la galerie Colbert éteinte et un peu triste avec toutes ses devantures opaques.
La galerie Colbert abrite les institutions suivantes :
- - l'Institut National d'Histoire de l'Art
- - l'Institut National du Patrimoine
- - le Centre André Chastel
- - la bibliothèque Gernet-Glotz
- L'Institut National d'Histoire de l'Art, inauguré en 2005 par les ministres de tutelle (ministères de la Culture et de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche), accueille les principaux centres de recherche parisiens en histoire de l'art.
La galerie Colbert est inscrite partiellement aux Monuments Historiques depuis le 7 juillet 1974 : [4].
-
Rotonde -
Coupole -
Eurydice piquée par un serpent par Charles François Leboeuf dit Nanteuil (1792-1865) -
-
La ruche : symbole du refuge et de l'activité grouillante -
-
-
Salle Pierre-Jean Mariette (1694-1774) graveur, collectionneur d'art -
Salle Louis Grodecki (Varsovie 1910-Paris 1982) l'un des plus éminents spécialistes de l'art gothique des XII et XIII e siècles français -
Brasserie Le Grand Colbert classée IMH avec la Galerie -
Peinture Colbert favorisant le commerce -
Sortie rue des Petits Champs -
Entrée rue Vivienne -
Façade ancien Hôtel Colbert rue des Petits Champs
Galerie Vivienne
4 rue des Petits Champs, 6 rue Vivienne, 5 rue de la Banque, 75002
- La galerie Vivienne est l'un des témoins architecturaux les mieux conservés et les plus vivants du Paris de la première moitié du XIXe siècle. Son histoire, de presque deux siècles aujourd'hui, est riche en rebondissements et en anecdotes.
- C'est en 1823 que Maître Marchoux, notaire habitant le 6 rue Vivienne, confie à François-Jean Delannoy, architecte, 1er Grand Prix de Rome, la réalisation d'une vaste galerie commerçante, joignant par un angle droit la rue Vivienne à la rue des Petits Champs. L'idée était d'assurer une liaison avec les jardins du Palais Royal et leurs galeries, alors très animées. Sa démarche, celle d'un visionnaire mais aussi d'un spéculateur avisé, s'inscrit dans le nouveau type d'aménagement urbain que sont alors les passages couverts dans Paris. En offrant confort et distractions sous leurs verrières, à l'abri du vacarme et de la boue de la rue, ils sont un véritable phénomène de mode et une attraction pour les étrangers qui leur réservaient souvent leur première visite dans la capitale. Ils contribueront à l'invention de la figure du flâneur au XIXe siècle.
- En 1826, la galerie, d'abord appelée Marchoux, puis galerie Vivienne, est inaugurée. Avec sa décoration raffinée, son sol en mosaïques, ses soixante-dix boutiques de mode et de nouveautés, ses cafés, sa librairie, ses marchands d'estampes, elle remporte un succès considérable, que sa rivale, la galerie Colbert, qui ouvrira en 1827, ne réussira jamais à concurrencer.
- La galerie mesure 179 m de long sur 3 mètres de large. Sur les murs, un éblouissant décor néo-classique de style pompéien symbolise la réussite (couronnes de lauriers, gerbes de blé et de palmes), la richesse (cornes d'abondance) et le commerce (caducée de Mercure). La mosaïque au sol formant un véritable décor avec ses motifs entrelacés et colorés, est signée du célèbre mosaïste Facchina.
- Assez vite pourtant, la fréquentation des lieux diminue, en particulier du fait de réglementations sévères qui visent à interdire jeux et prostitution au Palais Royal, entraînant une baisse d'activité dans la galerie Vivienne. Sous le Second Empire on peut dire qu'elle est en plein déclin avant de tomber dans l'oubli vers le milieu du siècle.
- Hermance Marchoux, fille et héritière du notaire promoteur, à qui l'on doit les cariatides finement sculptées à l'entrée de la galerie rue des Petits Champs, lègue en 1859 tous ses biens, dont la galerie Vivienne, à l' Institut de France, Académie des Beaux-Arts, aujourd'hui encore son propriétaire. Elle ajoute une clause à ce legs fait afin que les revenus de cette galerie fournissent annuellement à chaque peintre et sculpteur sortant de Rome, un prix de 4000 et 3000 francs
- En 1832, dans la panoramanie qui règne alors dans Paris, soulignée par Balzac dans le Père Goriot, s'ouvre un cosmorama dans la galerie Vivienne. Cette sorte d'ancêtre de la Géode, à la fois source de distraction et d'instruction, offre au public, par d'ingénieux systèmes d'illusion sur d'immenses toiles peintes, une représentation mobile du mouvement des astres.
- En 1883 et 1887, les Incohérents, artistes et écrivains anticonformistes, exposent dans un local de la galerie Vivienne.
- En 1888, Henri Signoret ouvre au 61 de la rue Vivienne son Petit Théâtre, le premier théâtre de marionnettes littéraires. On y donnera avec succès Shakespeare comme les pièces du poète Maurice Bouchor qui écrit pour les petits personnages "Noël ou le mystère de la Nativité". Le théâtre fermera en 1894.
- Au début du XXe siècle, la démolition pure et simple de la galerie, laissée à l'abandon, est envisagée.
- En 1961, des travaux de réparation entraînent l'effondrement de la coupole, puis une arche de bois de la grande galerie est totalement dégradée et les autres sont passablement abîmées. Les verrières, terriblement encrassées ne respectent plus les consignes de sécurité. Ce n'est qu'en 1974, alors que se manifeste un regain pour l'architecture du XIXe siècle, que la galerie Vivienne est inscrite à l'Inventaire des Monuments Historiques, pour être enfin restaurée.[5].
- Jamais complètement délaissée, elle a toujours attiré et parfois retenu les artistes, les écrivains, les créateurs, sensibles à son riche passé et à son parfum balzacien. Colette fréquenta la librairie Petit-Siroux, comme, plus près de nous, l'écrivain Hervé Guibert aimait flâner dans la galerie.
- Kenzo y fit son premier défilé en 1970. Un peu plus tard, un salon de thé, des boutiques de mode et de décoration commencent à investir la galerie qui retrouve peu à peu son lustre et son animation d'autrefois.
- Elle devient un lieu branché, ce qu'elle fut, somme toute, à l'origine. L'arrivée de Jean-Paul Gaultier en 1986 la consacre définitivement comme haut-lieu de la mode parisienne.
- En 2016 la galerie ferme pour une restauration à l'identique, selon Jean-Frédérik Grevet, architecte du patrimoine. La couleur d'origine, un vert prussien, a été retrouvée dans la galerie Nord après avoir enlevé une vingtaine de couches de peinture ; dans la grande galerie (42 m de long), ce fut un beige qui fut retrouvé sous neuf couches de peinture, avec le pourtour des boutiques façon bois. La frise supérieure a été recréée sous la rotonde, les arcades en bois ont été restaurées avec leur décor de staff pour les médaillons, fresques et sculptures. La pose de la nouvelle verrière a fait débat car le verre en écaille laisse passer trop de lumière.
- Les touristes, parfois plus nombreux que les Parisiens, sont de plus en plus nombreux à parcourir aujourd'hui cette galerie qui perpétue plus que d'autres le charme des passages couverts du XIXe siècle. L'histoire se répète, la galerie Colbert est aujourd'hui une belle endormie quand la galerie Vivienne continue à faire vivre l'héritage du passé.
- Le 12 juillet 2019, la galerie Vivienne est jumelée avec la Galerie Royale Saint Hubert, la plus belle galerie de Bruxelles.
-
-
Coupole -
Galerie Nord -
Structure -
Frise -
Le caducée symbole du commerce -
-
Librairie Petit-Siroux depuis 1826, puis Jousseaume -
Librairie Petit Siroux -
Verrière -
Numérotation boutique -
Mosaïste Facchina -
L'un des escaliers -
Entrée rue des Petits Champs
Passage des Deux Pavillons
6 rue de Beaujolais, 5 rue des Petits Champs, 75001
- Le plus petit des passages couverts de Paris avec 33 mètres de long sur 2.2 m de large, facilitant l'accès des galeries du Palais Royal par un escalier situé rue de Beaujolais entre deux pavillons du XVIIe siècle à la nouvelle Galerie Colbert rue des Petits Champs. Ce passage, initié en 1820 par le propriétaire de la Galerie Colbert, était plutôt linéaire à l'époque, mais en 1826, le notaire Marchoux, propriétaire de la Galerie Vivienne, rachète le passage et en modifie le tracé pour qu'il débouche sur l'entrée de sa galerie. Dorénavant la galerie forme un coude. Sur l'entrée du passage rue des Petits Champs il appose une frise en plâtre avec des renommées et des victoires rappelant la décoration de la Galerie Vivienne.
Le passage des Deux Pavillons est classé Monument Historique depuis le 7 octobre 1986 : [6].
-
Accès de la rue des Petits Champs -
Le coude entre les deux entrées
Passage du Bourg l'Abbé
120 rue Saint Denis, 3 rue de Palestro, 75002
- Le passage du Bourg l'Abbé a été ouvert en 1828, et conçu par l'architecte Auguste Lusson, sur des terrains de l'abbaye Saint Martin des Champs. Il est un des jalons d'une promenade piétonne déployée en réseau de la rue Saint Denis à la rue Saint Martin, le passage du Grand Cerf et le passage de l'Ancre (non couvert). Le percement du boulevard de Sébastopol a remplacé plus de 25 ruelles qui reliaient la rue Saint Denis à la rue Saint Martin. Le passage du Bourg l'Abbé a été tronqué partiellement dans sa partie Ouest lors du percement de la rue de Turbigo en 1854.
- Le passage possède une belle entrée rue de Palestro, conçue par l'architecte Henri Blondel, ornée de deux cariatides sculptées par Aimé Millet (1819-1891), symbolisant les allégories du Commerce et l'Industrie. La clef de voûte de l'arcade porte une ruche entourée d'abeilles (symboles de l'activité économique des lieux, autrefois bourdonnante).
- Le passage de 47 mètres de long sur 3 mètres de large, avec un léger coude dans son tracé, est surmonté d'une verrière en plein cintre, contrairement à celles des autres passages à deux pans. Aux extrémités, une horloge et un baromètre.
- Des boutiques en rez-de-chaussée, surmontées de logements en entresol où l'on a redécouvert en 2002 lors d'une rénovation, des éléments d'origine rythmés par des pilastres cannelés de bois peints, ainsi que des miroirs ornant les tympans.
- Dans les années 1980 le passage a perdu de son attractivité, les locaux servant essentiellement à des entrepôts. Victime d'un incendie en 1990, le lieu est abandonné jusqu'à ce que la copropriété trouve les fonds nécessaires à sa restauration entre 2002 et 2008. Les vitrines anciennes en bois donnent un charme particulier au passage et les enseignes conservées ne concernent plus les commerces existants. On peut remarquer un estaminet, l'ébéniste Ivan Lulli (qui a repris l'atelier de décoration de son père, ouvert en 1965) que l'on peut voir travailler les différentes essences de bois, avec ses nombreux outils, ainsi qu'un tour à bois datant de l'époque Napoléon III.
Le passage du Bourg l'Abbé est inscrit aux Monuments Historiques depuis le 21 janvier 1991 : [7].
-
Ebéniste d'art Lulli -
Estaminet -
Ancienne boutique de gravures -
-
Côté rue Saint Denis
Passage du Grand Cerf
145 rue Saint Denis, 10 rue Dussoubs, 75002
- Le passage du Grand Cerf a été construit en 1825 sur l'emplacement de l'hôtellerie du Grand Cerf, destinée aux rouliers des diligences des Messageries royales qui reliaient le grand Est à Paris. Il en garda le nom. Il est situé dans le prolongement du passage du Bourg l'Abbé.
- Construit dans le quartier connu pour être le plus populaire et industrieux de la capitale où s'activaient de nombreux artisans, ce passage était destiné dès l'origine à la production et à l'artisanat et non au luxe.
- C'est le passage le plus élevé de Paris, sa structure en partie métallique lui a permis de construire deux étages vitrés et un étage d'habitation ; des coursives et des passerelles relient les logements du second étage d'habitation. Il culmine à 12 m de haut, avec une longueur de 113 mètres de long et une largeur de 3 mètres.
- À la fin du XIXe siècle, faute d'entretien, il n'attire plus la clientèle et le passage périclite face à tous les nouveaux passages créés : les propriétaires le revendent à l'Assistance Publique en 1862, mais non rentable il sera remis en vente en 1896 pour être finalement racheté en 1985 par trois sociétés.
- Le passage est réhabilité entre 1989 et 1990 par la société Arcade : pour mettre en avant la hauteur de l'édifice, des poteaux de 7 mètres de haut ont été placés avec d'autres à l'horizontale ; les éléments de certaines façades de commerce ont été gardées pour conserver l'authenticité du lieu.
- Les boutiques présentes dans le passage concernent le design, la décoration, la mercerie, la savonnerie, les créations de bijoux, et des objets du monde entier réunis dans les boutiques Rickeshaw. C'est le seul passage où les commerçants acceptent le bitcoin.
Le passage du Grand Cerf est inscrit aux Monuments Historiques depuis le 14 novembre 1985 : [8].
-
Le Grand Cerf -
Verrière et armature métallique -
Escalier d'accès à l'étage -
Boutique opticien lunetier -
Boutique de fils et d'aiguilles Lil Weasel -
Boutique Rickeshaw -
-
Voûte -
Entrée rue Dussoubs
Passage du Caire
33 rue d'Alexandrie, 2 place du Caire, 237-239 rue Saint Denis, 13, 24 et 44 rue du Caire, 75002
- Au cœur du quartier du Sentier, l'un des accès au passage du Caire se situe dans l'immeuble du 2 Place du Caire. Cet immeuble reflète, sur sa façade, l'engouement des Français pour l'Égypte suite à l'entrée de Bonaparte au Caire le 23 juillet 1798. Lles Parisiens donnèrent en 1799 à ces voies nouvellement créées le nom de la capitale égyptienne. Témoignage de l'architecture Retour d'Égypte, la façade du 2 place du Caire arbore trois grands masques de la déesse Hathor aux oreilles de vache, des frises de hiéroglyphes et des colonnes à chapiteaux en forme de lotus. Curieux mélange des genres, puisque dans les étages supérieurs des arcades néo-gothiques ornent le décor. L'immeuble est classé partiellement aux Monuments Historiques depuis le 28 avril 1964 : [9].
- De la rue Saint Denis à la rue des Forges s'étendait le couvent des Filles-Dieu, fondé en 1226. Supprimé à la Révolution, il fut vendu par lots : le passage et la rue du Caire furent percés à son emplacement. Il est rapporté, qu'à l'origine, le sol du passage était couvert des dalles tombales de l'ancien couvent des Filles-Dieu sur lequel il était construit.
- Le passage du Caire est un long labyrinthe, le plus long de la capitale avec ses 360 mètres de long et le plus ancien des passages couverts, il se compose de trois galeries principales : Sainte Foy, Saint Denis et du Caire..
- Le passage, ouvert au public fin 1798, est construit par la Caisse des Rentiers et réalisé par l'architecte Trételle. Au XIXe siècle, le passage est le centre de fabrication des chapeaux de paille qui voisine avec de nombreux ateliers d'imprimerie et de lithographie, avant de devenir le cœur de l'industrie du commerce et des grossistes en confection.
- La véritable particularité du passage est sa verrière en toile d'araignée, notamment au-dessus du croisement des allées.
- Les petites maisons du passage sont toutes d'un modèle unique, une boutique en rez-de-chaussée, dont les boiseries d'origine ont toutes disparues au profit de vitrines modernes, bon marché, et un étage avec fenêtre. Les façades, sans décor, sont rythmées par des pilastres qui supportent les arcs d'une corniche sur laquelle repose la verrière.
- La construction, volontairement simple, qui devait assurer des loyers plutôt modestes et attirer des commerces sans prétention est boudée par les promeneurs car les galeries sont totalement dépourvues de charme avec ses commerces aux stores baissés..
-
Masques de la déesse Hathor -
Corniche avec hiéroglyphes -
Chapiteaux en forme de lotus -
-
Côté rue d'Alexandrie -
Côté rue Saint Denis -
Grille du porche rue Saint Denis -
-
Etage et corniche sous verrière -
Commerce vendant des mannequins -
-
Verrière sur intersection -
-
Porche rue Saint Denis
Passage du Ponceau
119 boulevard de Sébastopol, 212 rue Saint Denis, 75002
- En 1826, le passage du Ponceau (dont le nom viendrait d'un petit pont ponceau qui existait sur un égout couvert en 1605), est construit afin de prolonger le passage du Caire ; il mesure alors 95 mètres de long sur 2.50 mètres de large. En 1854 le percement du boulevard de Sébastopol le réduit à 92 mètres.
- Le passage n'a jamais eu une activité intense avec ses commerces ; déjà en 1835 il ne restait plus qu'une charbonnière et un marchand de vins, puis comme le passage du Caire, il a été entièrement occupé par les boutiques de textiles du Sentier. De nos jours, des boutiques un peu plus tendance occupent les lieux, leur devanture moderne de bonne qualité donne un aspect plus esthétique à la galerie contrairement à celles du passage du Caire souvent très quelconques. Seules deux boutiques ont gardé leurs boiseries d'origine dont celle de la loge du gardien. Chaque boutique dispose d'un escalier intérieur pour accéder à l'étage.
- La mosaïque a été supprimée en 1970. Les commerces sont surmontés de deux étages sous la verrière, qui a été remplacée en 1973.
-
-
Façades modernes des boutiques -
Structure -
-
Boutique à boiserie d'origine et escalier intérieur -
Verrière -
Entrée boulevard de Sébastopol
Passage des Panoramas
11 boulevard Montmartre, 38 rue Vivienne, 151 rue Montmartre, 10 rue Saint Marc, 75002
- Construit en 1800 à l'emplacement de l'hôtel Montmorency-Luxembourg, le passage des Panoramas doit son nom à ses deux tours de 17 mètres de diamètre et 20 mètres de haut, élevées par l'armateur américain William Thyler, entre lesquelles des toiles immenses représentaient Une vue de Paris prise du dôme des Tuileries et L'évacuation de Toulon par les Anglais en 1793. Malgré la disparition de ces panoramas en 1831, le passage demeura longtemps un des lieux favoris de promenade des Parisiens.
- Premier lieu public doté de l'éclairage au gaz dès 1817, il possédait une foule de boutiques de luxe : le café Véron, la pâtisserie Félix, la confiserie À la duchesse de Courlande, le papetier Susse et le graveur Henri Stern (1837) dont la boutique classée MH existe encore (transformée en Caffe Stern).
- Son architecture modeste avec sa toiture de bois percée de lucarnes va rapidement évoluer pour satisfaire boutiquiers et promeneurs.
- En 1807, le théâtre des Variétés vient s'adosser au passage. En 1834, l'architecte Jean-Louis Grisart ouvrit dans le passage les galeries Saint-Marc, Feydau, et celui des Variétés avec l'entrée des artistes du théâtre.
- De nos jours le passage abrite de nombreuses boutiques de philatélie et des restaurants qui lui gardent une certaine animation.
Le passage des Panoramas est inscrit aux Monuments Historiques depuis le 7 juillet 1974 : [10].
-
Ancienne boutique du graveur Stern, classée MH -
Enseigne du graveur Stern -
Galerie centrale -
Croisée de passages -
Ancienne boutique du chocolatier Marquis XIXe avec boiseries, miroirs et plafond à caissons -
Enseigne -
Galerie des Variétés avec entrée des artistes du théâtre -
Galerie St Marc -
Galerie Feydau -
-
Enseigne de philatélie -
Devanture restaurant
Passage Jouffroy
10-12 boulevard Montmartre, 9 rue de la Grange Batelière, 75009
- La Grange Batelière était au Moyen-Âge une ferme fortifiée (Grange Bataillée). Son nom fut donné plus tard à un petit cours d'eau qui disparut vers la fin du XVIIIe siècle. Au N°10 de la rue fut édifié sous Louis XV l'hôtel de Biéville ou de Novilos. C'est sous Louis-Philippe que furent ouverts les deux passages couverts, en 1845 pour le passage Jouffroy, en 1846 pour le passage Verdeau.
- Le passage Jouffroy fut construit sur une partie des jardins de l'hôtel du marquis d'Aguado (actuelle mairie du 9e arrondissement).
- Ce passage est situé face au passage des Panoramas, et le passage Verdeau lui fait suite. À l'entrée du passage boulevard Montmartre l'hôtel Ronceray, où vécut le compositeur Gioachino Rossini entre 1828 et 1832, il y composa notamment l'opéra Guillaume Tell. À droite de l'entrée du passage se trouve le Musée Grévin (ouvert en 1882), dont la sortie se trouve à l'intérieur du passage.
- Le passage Jouffroy est créé en 1847 par le comte Félix de Jouffroy-Gonsans et par Monsieur Verdeau qui laisse son nom au passage construit dans son prolongement.
- C'est le premier passage réalisé entièrement en fer et en verre par l'architecte François-Hippolyte Destailleur (1787-1852) et son gendre Romain de Bourges. Il mesure 140 mètres de long sur 4 mètres de large. Ses structures métalliques témoignent de l'évolution des techniques, les colonnes de fonte soutiennent les planchers en s'élevant jusqu'à la verrière en ogive. Tous les éléments en bois sont purement décoratifs.
- C'est le seul passage de Paris à former un L à partir d'un escalier, dû à une forte déclinaison du terrain.
- Le passage a été entièrement rénové en 1987 et a retrouvé son dallage d'origine.
- Il a toujours gardé son charme des origines grâce aux belles inscriptions du XIXe qui ornent les belles brasseries d'antan ainsi que son romantique hôtel Chopin ; il fait le bonheur des amateurs de livres avec ses nombreuses librairies, notamment la Librairie du Passage avec ses livres d'art et ses vieilles affiches. Dans la Maison Segas on est attiré par les bois de mégalocéros qui ornent la devanture, l'intérieur de la boutique, tendue de velours rouge, offre une sélection de cannes, toutes plus originales les unes que les autres, depuis 1975 : en écailles de tortue, en nacre, en ivoire, en bois.... La maison du Roy est une boutique d'antiquités et d'objets de décoration datant du XVIIIe siècle.
- Le passage fut racheté en 2018 par la filière immobilière du Groupe Dassault.
Le passage Jouffroy est inscrit aux Monuments Historiques depuis le 7 juillet 1974 : [11]
.
-
-
-
Hôtel Chopin -
Sortie du musée Grévin -
Escalier du passage -
Maison Segas avec ses bois de mégalocéros -
La boîte à joujoux -
Opticien -
Escalier intérieur -
Librairie du Passage -
Librairie Le Petit Roi -
Enseigne de l'antiquaire La Maison du Roy -
Entrée rue Grange Batelière
Passage Verdeau
9 rue de la Grange Batelière, 31 bis rue du Faubourg Montmartre, 75009
- Le passage Verdeau a été conçu en 1846 par l'architecte Jacques Prosper Deschamps, dans le prolongement du passage Jouffroy et celui des Panoramas. Il porte le nom de l'un des actionnaires de cette société, Jean-Baptiste Verdeau, propriétaire d'une maison de location de linge aux restaurants et hôtels meublés.
- Il est gardé par une grille, telle que Louis Aragon (1897-1982) la décrivait dans son ouvrage : " La grille qui, la nuit ferme le passage aux nostalgies contraires à la morale publique "(Le paysan de Paris, 1926); on peut encore apercevoir le mot conciergerie au-dessus d'une porte coincée entre deux restaurants.
- Long de 75 mètres sur 3.75 mètres de large, de style néo-classique, il ressemble beaucoup à ceux des autres passages de la société Jouffroy avec sa verrière en berceau, entièrement métallique, qui a permis l'édification d'un second niveau vitré aussi haut que le rez-de-chaussée. C'est l'un des passages les plus clairs et des plus aérés.
- Moins fréquenté que ses voisins à ses débuts, l'ouverture de l'hôtel des ventes Drouot en 1980, lui a donné un second souffle, en devenant un lieu de flânerie agréable essentiellement composé de boutiques d'antiquités et de galeries d'art.
- Les collectionneurs sont attirés par les vieux livres et les appareils photographiques d'occasion ; on y trouve également un magasin de broderies réputé Au bonheur des dames, un salon de thé, des restaurants....
- Le passage Verdeau appartient au Ministère de la Culture.
Le passage Verdeau est inscrit aux Monuments Historiques depuis le 7 juillet 1974 : [12].
-
Librairie Farfouille -
Boutique de curiosités -
Appareils photographiques d'occasion -
Au Bonheur des Dames -
Galerie d'art -
Angle galerie côté rue Fbg Montmartre -
Entrée rue du Fbg Montmartre
Passage des Princes
5 boulevard des Italiens, 97-99 rue de Richelieu, 75002
- Le banquier Jules Mirès acquiert en 1859 Le Grand Hôtel des Princes et de l'Europe, palace très prisé sous Louis Philippe, ainsi qu'une dizaine d'immeubles adjacents. Le baron Haussmann autorise l'ouverture du passage Mirès en 1860, percé entre le boulevard des Italiens et la rue de Richelieu selon un tracé coudé en équerre. La société de Jules Mirès fait faillite un mois après. Le passage connaît un succès très relatif puisque les Parisiens à cette époque préfèrent se promener sur les grandes artères aménagées par Haussmann et éclairées au gaz.
- Le passage est racheté en 1866 par la Compagnie des Assurances Générales sur la vie qui installe son siège au 97 rue de Richelieu, société devenue, de nos jours, le Groupe Allianz, toujours propriétaire du passage.
- Le passage est entièrement détruit en 1985 suite à une opération immobilière et n'est reconstruit qu'entre 1990 et 1995, seules la verrière à deux pentes rythmée par des arceaux métalliques ainsi que la coupole en verre teinté ont été conservées.
- La société Joué club, grand magasin de jouets, occupe exclusivement toutes les boutiques au dessin rectiligne, qui a pris le nom de Passage des Princes.
- Dans l'une des cours intérieures du passage, on peut apercevoir l'hôtel Terray de Rozières (premier médecin de la princesse Palatine) construit en 1725 et classé MH.
Le passage des Princes est inscrit aux Monuments Historiques depuis le 7 octobre 1986 : [13].
-
-
Coupole 1900 -
Verrière à deux pentes avec arceaux métalliques -
-
-
Sortie vers rue de Richelieu -
Entrée boulevard des Italiens
Passage Ben Aïad
9,11 rue Léopold Bellan, 9 rue Bachaumont, 75002
- Au milieu du XVIIIe siècle, l'entrepreneur Rondel créa le premier passage du Saumon, non couvert, entre les rues Montorgueil et Montmartre. Il fut reconstruit en 1825-1828 par l'architecte Rohault de Fleury. C'était alors un ensemble de galeries couvertes de près de 300 mètres, composé d'une grande galerie de 175 m de long, de l'allée Mandar, de l'allée du Salon qui menait à la salle de bal, et l'allée des Bains qui desservait un établissement de bains en fond de cour. Les boutiques en rez-de-chaussée et en étage, pour la plupart occupées par des modistes, firent du passage un haut lieu de la mode jusqu'au Second Empire. Il est bâti sur deux étages avec habitation au dernier étage sous une verrière tendue par des arcs.
- Une salle de bal y était aménagée : " À son ouverture, les étudiants et les grisettes s'y transportèrent en foule ; les commis des magasins des rues Saint Martin et Saint Denis les imitèrent si bien, que bientôt ils dominèrent par le nombre. Les modistes, les femmes galantes et entretenues s'y donnèrent rendez-vous, et la société fut complète ", écrivait-on en 1830. Cette salle fut transformée en théâtre en 1848, administré par le père de Rachel qui y prit ses premiers cours.
- En juin 1832, le passage fut le théâtre d'émeutes sanglantes lors des funérailles du général Lamarque.
- Le passage du Saumon a été cité par Alphonse Daudet dans Le Petit Chose et par Gustave Flaubert dans L'éducation sentimentale.
- En 1853, le passage fut acquis par le général ottoman Mahmoud Ben Aïad, qui y trouvait ressemblance avec les bazars de Tunis. Son fils Ahmed le fit démolir en 1899 pour ouvrir la rue Bachaumont.
- De nos jours, il ne reste que l'allée Mandar, rebaptisée Benaïad. et le passage est fermé au public. Il ne comporte aucune boutique.
Le passage Ben Aïad est inscrit partiellement aux Monuments Historiques depuis le 21 janvier 1997 : [14].
-
-
Vue de la rue Bachaumont -
Une galerie ouverte -
Portail avec mascaron rue Bachaumont
Passage Vendôme
16 rue Béranger, 9 place de la République, 75003
- Le passage se situe entre la place de la République et la rue Béranger, anciennement rue Vendôme, faisant référence au duc Philippe de Vendôme, grand prieur du prieuré hospitalier du Temple. En 1790, le terrain appartenait, avant confiscation à la Révolution, au couvent des Filles du Sauveur. Devenues bien national, les parcelles sont vendues, et le passage du Jeu de Paume est ouvert, il est non couvert. En 1827, le général d'Empire Dariule confie à l'architecte Jean-Baptiste Labadye la construction d'un passage couvert qui relie la rue Vendôme (aujourd'hui Béranger) qui mène au Carreau du Temple, au boulevard du Temple alors haut lieu de la vie théâtrale.
- Le passage de style Restauration, aligne cinq arcades cintrées, encadrées de pilastres, sur 61 mètres de longueur et 4 mètres de largeur à l'origine, car le Baron Haussmann amputa le passage de 4 mètres de long lorsqu'il créa la place du Château d'Eau (aujourd'hui place de la République).
- À son ouverture une quarantaine de commerces occupent les lieux, mais dès 1831 l'attractivité des passages couverts périclite puisque les promeneurs préfèrent les grandes artères pourvues de trottoirs créées par Haussmann.
- Lors de la création de la place de la République par le baron Haussmann en 1869, une grande partie du boulevard du Temple est détruite ainsi que l'entrée du passage. L'architecte Etienne Soty (1827-1905) reconstruit le nouveau porche sur la place, la verrière d'origine est remplacée par deux couvertures disparates, et trois volées de marches sont ajoutées pour rattraper la différence de niveau entre la place de la République et la rue Béranger.
- En 2005, le passage fait l'objet d'une restauration complète, mais malgré cela il reste déserté et surtout trop peu de commerces attirent le chaland.
Le passage Vendôme est inscrit partiellement aux Monuments Historiques depuis le 13 avril 1987 : [15].
-
Volée de marches -
-
Elévation -
Verrière -
Entrée rue Béranger
Arcades du Lido
76-78 avenue des Champs Elysées, 59 rue de Ponthieu, 75008
- L'immeuble dans lequel se trouve la galerie a été construit en 1924 par l'architecte Charles Lefebvre dans un style Art Déco, sur l'emplacement de l'imposant Hôtel Dufayel datant de 1902. La parcelle de terrain, relativement étroite, située entre l'avenue des Champs-Élysées et la rue de Ponthieu a été acquise par le diamantaire et promoteur immobilier Léonard Rosenthal.
- La galerie des Champs Elysées fut inaugurée en 1928. La verrière est l'œuvre des maîtres-verriers Fernand Jacopossi et René Lalique pour les appliques et les lustres ; René Lalique installa dans l'atrium deux fontaines en pâte de verre couleur améthyste de 2.7 mètres de haut sur 1.65 mètre de diamètre au décor de feuilles d'acanthe. (Elles avaient été présentées au Salon des Artistes-Décorateurs en mai 1926 avant leur installation). Ces fontaines ont disparu de la galerie, et curieusement en 1990 l'une des deux fontaines a été vendue par Christie's à une société new-yorkaise.
- Pour le décor de la galerie, les colonnes de marbre rouge proviennent de l'ancien Hôtel Dufayel, les ferronneries sont de René Gobert,
- En 1929, un espace balnéaire souterrain de 4000 m² est aménagé par la société hydrothérapique des Champs-Élysées conçu par l'architecte René Félix Berger avec un salon de beauté et une piscine mondaine
- La galerie prend le nom d'Arcades du Lido lorsque le cabaret du Lido s'installe dans le sous-sol en 1946, qu'il quitte en 1976.
L'immeuble et sa galerie sont classés partiellement aux Monuments Historiques depuis le 21 mars 1991 : [16].
-
Atrium -
Luminaires de René Lalique -
-
-
Verrière -
Détail verrière -
Mosaïque -
Brasserie -
Décor marbre -
Décor rétro sur boutique -
Entrée rue de Ponthieu
Galerie de la Madeleine
9 place de la Madeleine, 30 rue Boissy d'Anglas, 75008
- La galerie de la Madeleine inaugurée en 1845, est bien représentative de la mode des passages couverts qui embellissent Paris à la fin du XIXe siècle, malgré sa position excentrée et sa taille bien modeste. Commanditée par la société du passage Jouffroy (celle qui bâtit les passages Jouffroy et Verdeau dans le 2e arrondissement), qui achète le groupe d'immeubles entre la place de la Madeleine et de la rue Boissy d'Anglas sur le boulevard Malesherbes ; le quartier de la Madeleine s'embellit de jour en jour et devrait être le plus beau de Paris avec l'activité qui règne dans tous les commerces environnants.
- L'architecte Théodore Charpentier a construit un porche monumental sur la place de la Madeleine, encadré par deux cariatides sculptées par Jean-Baptiste Klagmann, son nom est gravé dans le cartouche au-dessus du porche. La galerie mesure 53 mètres de long, sa profondeur est accentuée par l'effet d'optique des carreaux noir et blanc du sol. Les décors en bois des boutiques, le soin particulier apporté aux détails, et le traitement des volumes donnent une impression de luxe, même si très peu de commerces sont ouverts. La verrière est divisée en panneaux s'appuyant sur des arcs boutants.
- Pour le porche arrondi de la rue Boissy d'Anglas, le choix a été fait de préserver la façade de l'immeuble XVIIIe en la dotant d'une devanture bois qui s'harmonise avec le style.
- L'emplacement de la galerie attire peu les passants, malgré le restaurant Lucas Carton mitoyen, repris par Alain Senderens en 1985, qui a gardé son exceptionnel décor Art Déco.
La galerie de la Madeleine est inscrite aux Monuments Historiques depuis le 9 mars 1987 : [17].
-
-
Verrière -
-
Passage Puteaux
33 rue de l'Arcade, 28 rue Pasquier, 75008
- Le promoteur Louis Puteaux (1780-1864), fondateur du quartier des Batignolles, très actif dans le domaine des logements sociaux, investit dans des projets plus luxueux dans le quartier de la Madeleine, pensant que la nouvelle gare Saint Lazare serait construite entre la rue Tronchet et la rue de l'Arcade, face à son passage.
- Le passage est construit en 1839 sur l'emplacement de l'ancien prieuré des Bénédictines de la Ville-L'évêque. Il ne mesure que 29 mètres de long, c'est le plus court de Paris avec six travées délimitées par des pilastres, et une verrière ne couvrant que la moitié de la galerie, occupée principalement par des restaurants et bistrots.
- C'est un passage qui ne manque pas de charme.
-
-
Les restaurants et bistrots -
Verrière -
Vitrine d'un bistrot -
Entrée rue Pasquier
Passage Brady
passage couvert : 43 rue du Faubourg Saint Martin, 22 boulevard de Strasbourg ;
passage ouvert 33 boulevard de Strasbourg, 46 rue du Faubourg Saint Denis
- Passage créé en 1828 à l'initiative de M. Brady, un commerçant du faubourg Saint Denis, qui projette un passage couvert de 113 boutiques avec des logements à l'étage, reliant la rue du Faubourg Saint Denis à la rue du Faubourg Saint Martin. Les deux rues n'étant pas parfaitement alignées, une rotonde est construite pour faire la jonction entre les deux tracés. Sa longueur totale est de 216 m sur 3.5 m de large.
- En 1831, on y trouve des cabinets de lecture, des friperies, ainsi qu'un établissement de bains.
- En 1854 le passage est coupé en deux par l'ouverture du boulevard de Strasbourg, la partie Est perd alors sa couverture. Outre des restaurants indiens, un costumier occupe des locaux depuis quatre générations.
- La partie Ouest du passage, couverte, est surnommée Little india car elle abrite de nombreux restaurants indiens, sri-lankais, mauriciens, réunionnais, une épicerie bazar qui vend des étoffes, des encens, des épices, des bijoux......., un institut de beauté ayurvédique, des barbiers, des salons de coiffure....
- Le passage périclitera et deviendra un endroit insalubre envahi par les marchands de sommeil ; en 2007, un terrible incendie dans un logement dégradé provoquant la mort de deux femmes et d'une fillette, alimentera la mauvaise réputation du passage.
- Dès 2011 des travaux sont entrepris : les hôtels sont dans l'obligation de se conformer aux normes, le passage est réhabilité, les habitations sont rénovées, l'insalubrité résorbée et l'insécurité résolue.
- C'est à partir de 1970 que des commerçants indiens et pakistanais commencent à investir le passage couvert éliminant petit à petit les autres commerçants.
Le passage Brady (couvert) est inscrit aux Monuments Historiques depuis le 7 mars 2002 : [18].
-
Structure -
Bazar indien -
Verrière -
Escalier menant à l'habitation -
Restaurants indiens et autres -
Passage Brady ouvert Boulevard de Strasbourg -
Le costumier Sommier
Passage du Prado
16 boulevard Saint Denis, 16 rue du Faubourg Saint Denis, 75010
- Créé en 1785 sous le nom de passage du Bois de Boulogne, qui était découvert, mais il possédait déjà la grande rotonde qui forme l'articulation du coude du passage. Il ne fut couvert qu'en 1925 et son nom actuel lui a été donné en 1930. Il est alors décoré en style Art Déco, les barres métalliques sont décorées de staffs peints.
- On y trouve des restaurants asiatiques, des salons de coiffure afro, des boutiques de transfert d'argent vers l'étranger, et des boutiques de traduction. Il n'a pas très fière allure et mériterait d'être rénové.
-
Verrière sur rotonde -
Verrière -
-
Staffs peints sous verrière -
Boutiques -
Entrée rue du Fbg St Denis
Passage du Havre
107 Rue Saint Lazare, 67 rue Caumartin, rue du Havre
- Le passage, situé dans le quartier de la gare Saint Lazare, proche des Grands Magasins, et inauguré en septembre 1846 a été conçu par l'architecte Bartaumieux. Il mesurait 115 mètres de long sur 3.65 mètres de large. Il abritait principalement des boutiques de modèles réduits de trains et de bateaux ainsi que des boutiques de jouets.
- Il a été détruit en 1990 pour laisser la place à une galerie commerciale sans cachet particulier avec toutes les boutiques de marques, identiques à toutes les autres galeries commerciales.
Notes et références
- Histoire de Paris : Passage des Panoramas ; Passage du Caire ; Passage Ben Aïad
- Galerie Vivienne : texte affiché dans la galerie ;