Paris - mur des Justes

De Geneawiki
Aller à la navigation Aller à la recherche

< Retour Paris

Présentation

Mur des Justes Photo J. GALICHON

Le mur des Justes fait partie d'un ensemble situé dans le 4e arrondissement de Paris, plus exactement dans le quartier du Marais :
- Le point-phare de cet ensemble est le Mémorial de la Shoah, 17 rue Geoffroy l'Asnier, qui rend hommage aux Juifs persécutés pendant la seconde guerre mondiale.
- Sur le parvis du mémorial s'étend le Mur des Noms, datant de 2005, où sont listés 76 000 Juifs déportés (dont 11 000 enfants) et, pour la plupart, assassinés dans les camps de déportation.
- Le long des murs extérieurs, à l'emplacement de l'ancienne rue Grenier-sur-l'eau, se profile l'Allée des Justes, « inaugurée le 14 juillet 2006 »[1]. Cette allée piétonne présente le Mur des Justes, mettant à l'honneur environ 3900 "Justes parmi les Nations", qui, en France, ont sauvé des Juifs de diverses manières et suivant des critères définis ci-dessous.

Contexte historique

  • Après la seconde guerre mondiale, le peuple juif panse ses blessures et cherche sa place en Palestine. En novembre 1947, celle-ci est partagée en deux entités afin qu'Arabes et Juifs aient chacun leur propre Nation. Et en mai 1948, l'État d'Israël est officiellement reconnu indépendant.
  • Afin que le tragique génocide ne tombe pas dans l'oubli, un projet de mémorial voit le jour. Il aboutit en 1953 quand La Knesset, parlement siégeant à Jérusalem, crée officiellement Yad Vashem, « Institut Commémoratif des Martyrs et des héros de la Shoah ».
  • Parallèlement, les Israéliens se montrent reconnaissants envers tous ceux qui sont venus en aide aux Juifs. Un projet de loi définit la notion de "Juste". Et en 1963, Yad Vashem commence à répertorier ces Justes de toutes les Nations.

Titre de "Juste parmi les Nations"

Le titre officiel de Juste parmi les Nations trouve son origine dans le Talmud et signifie « généreux des nations du monde »[2].
Cette distinction, la plus prestigieuse attribué à des civils, est conférée par l'État d'Israël, avec une visée éthique et exemplaire. En se basant sur des recoupements et concordances de témoignages, Yad Vashem est chargé de le décerner à ceux qui « au péril de leur vie, ont aidé des Juifs persécutés par l'occupant nazi »[3].

Critères d'éligibilité

Certaines conditions sont nécessaires :
- ne pas être Juif,
- avoir apporté une aide efficiente à des Juifs, malgré les menaces nazies et la peur ambiante,
- avoir eu conscience que cet acte de secours mettait sa propre vie en danger,
- ne pas avoir cherché reconnaissance, compensation ou récompense.

Nature de la distinction

  • La personne ainsi distinguée reçoit des mains de l'ambassadeur d'Israël une médaille gravée à son nom et un diplôme d'honneur personnalisé.
  • Le nom du Juste est gravé sur le mur d'honneur, situé dans le Jardin des Justes à Yad Vashem.
  • Le récipiendaire touchera ensuite une rémunération mensuelle équivalente à un salaire moyen en Israël.
  • Enfin, il est assuré d'obtenir de l'aide de la "Fondation juive pour les Justes", si jamais un jour il se trouve en difficulté.

Nombre de Justes

Listes Photo J. GALICHON
  • Dans le Monde, le nombre de Justes distingués s'élevait le 1er janvier 2016 à 25 271 personnes, issues de 46 nations différentes.
  • En France, les listes avoisinent la totalité de 3900 noms, mais continuent à s'allonger au fur et à mesure des nouvelles personnes répertoriées. Les noms sont classés par année d'obtention du titre.
  • Enfin, beaucoup de Justes sont décédés avant d'être reconnus et honorés, et tant d'autres ne se sont pas manifestés car leur modestie les amenait à considérer leur acte tout à fait naturel en tant qu'être humain.

Quelques Justes parmi d'autres

Premier Juste nommé en France (1964) : père Jean Fleury - Élise Rivet, religieuse et résistante - Justin Godart, ministre, député, sénateur et maire de Lyon - Hélène Duc, comédienne - Jean Lecanuet, député, sénateur et ministre - Dora Rivière, médecin - Monseigneur Jean Delay, évêque de Marseille - Reine Élisabeth de Belgique - Neuf Justes dans la ville de Dieulefit - ...

  • Pour le détail des noms relevés, voir les photos sur Geneanet
Voir les photos


Hommage de la France à ses Justes

Le 18 janvier 2007, un hommage a été rendu aux Justes de France par le Président de la République Jacques CHIRAC. Une plaque commémorative installée dans la crypte du Panthéon a été dévoilée par Simone VEIL. On peut y lire : « Sous la chape de haine et de nuit tombée sur la France [...] Bravant les risques encourus, ils ont incarné l'Honneur de la France, ses valeurs de Justice, de Tolérance et d'Humanité »[4].
Ce même jour, Simone VEIL a prononcé un discours élogieux dont voici un extrait : « la France s'honore, aujourd'hui, de graver de manière indélébile dans la pierre de son histoire nationale cette page de lumière dans la nuit de la Shoah »[5].

Plaques commémoratives locales dédiées aux Justes

Bibliographie

  • Livre autobiographique, SIMONE VEIL, UNE VIE, Paris, Éditions Stock, 2007, 343 pages, ISBN 978-2-253-12776-5

Liens utiles (externes)

Voir aussi (sur Geneawiki)

Notes et références

Cet article a été mis en avant pour sa qualité dans la rubrique "Article de la semaine" sur l’encyclopédie Geneawiki.
  1. Allée des Justes, Comité français pour Yad Vashem
  2. Justes parmi les Nations, Wikipedia
  3. Qui sont les Justes ? Le comité français pour Yad Vashem
  4. Page 276, in Livre autobiographique, SIMONE VEIL, UNE VIE, Paris, Éditions Stock, 2007, 343 pages, ISBN 978-2-253-12776-5
  5. Page 331, in Livre autobiographique, SIMONE VEIL, UNE VIE, Paris, Éditions Stock, 2007, 343 pages, ISBN 978-2-253-12776-5