Paris - Église Saint-Philippe-du-Roule
Historique
Construite par Chalgrin entre 1774 et 1784, cette église est la première église parisienne à reprendre le plan des basiliques romaines dans lesquelles célébraient les premiers chrétiens. Au milieu du XIXe siècle, en lien avec l’expansion du quartier du Roule, elle accueille un nombre toujours plus grand de fidèles et doit être agrandie à deux reprises par Godde puis par Baltard.
- Au croisement de plusieurs chemins avec la route de Paris à Rouen, quelques maisons forment le hameau du Roule. Vers 1200, la corporation des monnayeurs y fonde une maladrerie, celle-ci est dotée d'une chapelle dédiée à saint Philippe et à saint Jacques, patrons de la corporation.
- Après la disparition de l'hospice au XVIe siècle, cette chapelle deviendra église paroissiale. Malgré des restaurations successives, elle finira par menacer ruine, sa démolition sera ordonnée en 1739.
- L'église actuelle est l'œuvre de Jean-François Chalgrin un jeune architecte de 29 ans, grand prix de Rome, qui plus tard dressera l'Arc de Triomphe.
- Son projet qui reçoit l'approbation de l'Académie Royale, tient à la fois du temple grec et de la basilique romaine. L'édifice sera formé d'une voûte en berceau portée par une double rangée de colonnes.
- La première pierre est posée en 1774, les travaux se poursuivront jusqu'en 1794.
- Deux clochers devaient s'élever sur les deux chapelles qui encadrent le chœur ; ils n'ont pu être réalisés faute de moyens financiers.
- L'église Saint Philippe a été consacrée par l'archevêque Marie-Dominique-Auguste Sibour le 13 novembre 1852.
- La Mairie de Paris et la Banque Transatlantique ont entrepris une vaste campagne de restauration de l'église Saint Philippe du Roule depuis 2018, la toiture depuis début 2019, la verrière zénitale de la chapelle de la Vierge a été restaurée et posée en octobre 2019, puis viendront les verrières des transepts ainsi que les baies hautes de la nef, la voûte de la nef sera reconstruite, l'église, plongée dans la pénombre, sera envahie par les échafaudages pendant encore deux ou trois ans.
- L'église Saint Philippe du Roule est classée Monument Historique.
Patrimoine bâti
En 1855 Chassériau décore la voûte de l'abside de la célèbre Descente de Croix. À noter : les vitraux du maître verrier E. Hirsch qui restaura ceux de la cathédrale de Chartres.
- Les dessins de Taraval et les gravures de Sellier nous conservent le témoignage de ce qui fut l'un des chefs-d'œuvre de Jean François Thérèse Chalgrin.
- L'église paroissiale du Roule conçue vers 1764 et terminée en 1784 est d'une grande sobriété. Elle comprend trois nefs délimitées par une élégante colonnade d'ordre ionique supportant un entablement qui reçoit un grand berceau de bois, orné d 'un décor simulant des caissons à la romaine et dépourvu de baies.
- Les collatéraux sont eux aussi couverts d'un berceau et se terminent par des chapelles percées de fausses tribunes à balustrade.
- La nef centrale est précédée d'un portique à l'antique totalement engagé dans la façade.
- La lumière provient des fenêtres des bas-côtés et de deux grandes baies de chœur.
- Le chœur ne comprend pas de déambulatoire, mais présente un simple cul-de-four orné de niches, des colonnes engagées assurant la continuité du rythme de la nef.
- Si la sculpture intérieure se cantonne au strict domaine décoratif, elle aurait dû s'exprimer plus librement sous le portique extérieur : le bas-relief de Gois le martyre de saint Philippe dont il existait un modèle en plâtre au Musée des monuments français, n'a pas été réalisé faute d'argent. Seul le tympan du fronton a reçu son décor, la Religion par François-Joseph Duret.
- Les travaux du XIXe vont venir tristement altérer le projet imaginé par Chalgrin. En 1845, Étienne-Hippolyte Godde est chargé de modifications importantes : il ouvre des baies dans le berceau central, transforme l'abside en un chœur avec déambulatoire détruisant le mur circulaire pour construire la chapelle de la Vierge dans l'axe de la nef. Les caissons de la voûte sont masqués par la pathétique Descente de Croix de Théodore Chassériau.
- Victor Baltard greffe en 1853 au bas-côté nord, une vaste chapelle des catéchismes.
- Au XXe siècle les boiseries du chœur disposées par Godde sont supprimées.
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Péristyle -
La Religion par Jean-François Duret -
Portail -
Nef vue des fonts baptismaux pendant restauration de l'église -
Peinture choeur et colonnade déambulatoire -
Détail Vierge à l'Enfant dans le choeur 1862
Peinture de Théodore Chassériau (1819-1856)
- Commandée en 1852, elle fut inaugurée en 1855. Une peinture à l'huile sur la voûte en cul-de-four au-dessus du chœur, d'une grande dimension : 21,4 mètres de large sur 5,25 mètres de haut.
- Elle illustre Le Christ porté par Joseph d'Arimathie est reçu par sa mère, avec sur la droite la représentation de la foule hostile, puis sur la gauche les romains indifférents et un centurion à cheval se frappant la poitrine. Sur la surface impartie, le peintre a développé un paysage bas, concentrant le regard sur le corps du Christ, véritable foyer de lumière.
Chemin de croix
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Donatrice chemin de croix -
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Chapelle de la Vierge
- En 1845, Etienne-Hippolyte Godde perce le mur en hémicycle du chœur, transformant les pilastres en colonnes formant ainsi un déambulatoire donnant accès à la chapelle de la Vierge.
- Le décor de la chapelle est dû à Claudius Jacquand (1803-1878) réalisé entre 1858 et 1860. Une vingtaine de toiles marouflées illustrent la vie de la Vierge dans la partie basse et en haut les litanies de la Vierge, évoquées par des anges.
- Sur le cul-de-four de l'abside il dessine le couronnement de la Vierge par le Christ, entouré de saint Philippe et saint Jacques.
- En octobre 2019, la verrière zénitale est remise en place après restauration.
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Verrière après restauration 2019 -
(détail) -
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Chapelle de la Vierge -
Couronnement de la Vierge par Claudius Jacquand -
Peintures par Claudius Jacquand -
La Sainte Famille 1858 -
Education de la Vierge -
Décor boiseries -
Vierge à l'Enfant en marbre de Charles Leboeuf Nanteuil -
Autel -
Saint Joseph -
Jeanne d'Arc
Vitraux
- Les verrières des bas-côtés qui illustrent la vie de saint Philippe et de saint Jacques sont de Emile Hirsch sont datés de 1886.
- Les baies hautes de la nef ont été réalisées en 1894 par le maître-verrier Champigneulle, d'après des cartons d'Albert Maignan, illustrent des saints et des saintes.
- Les vitraux de la chapelle des catéchismes ont été exécutés par les ateliers Lusson en 1854 sur des cartons de Gallimard.
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J'ai pitié de cette foule et ne veux pas la congédier à jeun par Emile Hirsch -
Jésus trouva Philippe et lui dit suivez-moi -
Prédication de saint Jacques dans le premier concile -
Martyre de saint Philippe -
Martyre de saint Jacques -
Vitrail chapelle des défunts
Orgue
- L'orgue d'origine vient de l'église des Jacobins, rue Saint Honoré, et transféré en 1791. Il subit de nombreuses transformations : par Dallery en 1809, agrandi par John Abbey en 1834, puis par Merklin 27 ans plus tard., et en 1903 fut reconstruit par Charles Mutin. Seul le buffet de l'ancien positif fut conservé et relié au grand buffet neuf occupant la largeur de la tribune. En 1991, les établissements Renaud ont totalement reconstruit l'orgue.
Les curés
Prénom(s) NOM | Période | Observations |
- | - | |
Dominic SCHUBERT | 2013- | |
Michel ESPOSITO | - |
Morts des guerres 1914-1918 / 1939-1945
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Pro Patria -
Paroissiens morts en 1914-1918 -
suite -
Famille Roland-Gosselin
En photos
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Plaque Pierre de Turményes 1744-1792
Bibliographie
- Historique de l'église affichage dans l'église
- Saint Philippe du Roule, Temple ou basilique ?, Les balades du patrimoine, Mairie de Paris
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