Paris - Église Notre-Dame de Clignancourt

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2 Place Jules Joffrin

Historique

Du Moyen-Age au milieu du XIX^e siècle, les habitants de Clignancourt durent monter à l'église de Montmartre pour remplir leurs devoirs religieux, une parenthèse pourtant de 1579 à 1792, le Seigneur de Clignancourt, Jacques Liger, ayant eu l'autorisation de bâtir une chapelle, dédiée à la Sainte Trinité, sur son fief.
L'église Notre Dame de Clignancourt constitue un intéressant exemple des édifices religieux construits par les communes périphériques de Paris avant leur annexion. L'augmentation de La Chapelle, passée de 2 000 à 11 000 habitants entre 1830 et 1860, en raison de l'industrialisation du nord de Paris, justifie l'édification d'une nouvelle église aux vastes proportions. Dans ce but, le Conseil municipal de Paris vote le 5 août 1858, la construction de l'église dans un lieu encore presque désert, à quelques pas de l'ancienne chapelle.
Un terrain de 6085 mètres est acheté pour 102 262.80 francs. L'architecte Paul-Eugène Lequeux (1806-1873) --alors en charge de l'aménagement de l'arrondissement de Saint-Denis-- établit les plans de l'église, qui pourra contenir 2 000 fidèles et coûtera environ 800 000 francs. La première pierre est posée le 2 mai 1859 par le Baron Haussmann et bénite par le cardinal Morlot, archevêque de Paris. C'est le dernier acte de la commune de Montmartre avant son annexion à Paris en 1860.
Soucieux de répondre aux besoins de l'époque, Paul Lequeux s'efforce de donner à l'édifice des formes simples et rationnelles. A l'inverse d'édifices monumentaux du centre de Paris qui ne bénéficient pas de dégagements suffisants, l'église Notre Dame de Clignancourt remplit parfaitement les fonctions qui lui incombent, à savoir de structurer l'espace, de le marquer d'une présence forte, il est intéressant de noter qu'en 1892, pour recentrer le 18^e arrondissement nouvellement créé, les autorités décident de récréer, avec la place Jules Joffrin, une structure toute villageoise. La nouvelle mairie est alors placée en vis-à-vis de l'église. La place offre ainsi l'image d'un cœur de ville, d'une centralité effective, même si topographiquement cette position est contestée par la forte pente de la butte.
L'empereur Napoléon III paie de sa cassette personnelle la construction de l'église, et l'impératrice Eugénie offre l'ameublement, de somptueux ornements liturgiques, les linges et les vases sacrés.

Patrimoine bâti

L'église est de style néo-roman, les vitraux de la nef étant très colorés offrent peu de luminosité.
Le chœur est orné de peintures réalisées par Romain Cazes (1808-1881), les arcades de l'abside sont surmontées de quatre toiles marouflées représentant les évangélistes.

Église Notre-Dame de Clignancourt Galichonj
Pignon et statues sainte Geneviève et saint Denis par Louis Schroeder
Tympan sur portail
Couronnement de la Vierge par Louis Schroeder
Choeur
Les évangélistes toiles marouflées par Romain Cazes
Peintures sur arcade choeur par Romain Cazes
Elévation
Cuve baptismale
Crosse d'évêque
Chemin de croix
Clef de voûte narthex

Chapelle de la Vierge

Les peintures de la chapelle sont de Joseph Barras (1811-1890), elles représentent L'Annonciation, la Visitation, la glorification de Marie, le Calvaire et l'Assomption.
Très belle Vierge à l'Enfant en marbre, oeuvre de Auguste Ottin (1811-1890).
De part et d'autre de l'escalier menant à la chapelle, deux toiles marouflées de Nélie Jacquemart, 1841-1912, (épouse du banquier Louis André ; ils ont légué leur Hôtel particulier du 8^e arrondissement à l'Institut de France pour en faire le musée Jacquemart-André).