Palais du Luxembourg

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15 rue de Vaugirard,


Palais du Luxembourg, façade jardin
Photo : C.Angsthelm



Histoire

  • Le nom Lucoticius aurait été attribué lors de l'occupation romaine à ce faubourg de Lutèce. En 1252, les Chartreux de l'ordre de Saint Bruno reçurent cette parcelle de Saint-Louis pour y construire leur couvent et cultiver leurs légumes pour subsister.
Marie de Médicis 1573-1642 (Musée Carnavalet)
  • La construction du palais du Luxembourg commence en 1615, à l'initiative de Marie de Médicis, fille du grand duc de Toscane, et veuve de Henri IV. La reine qui aimait ce faubourg plus tranquille et plus salubre que le Louvre, achète en 1612 l'hôtel du Luxembourg (l'actuel Petit Luxembourg où réside le Président du Sénat), ainsi que divers terrains contigus.
Vue du Palais rue de Vaugirard, par Israël Silvestre et Jean Marot, 1649 (Musée Carnavalet)
  • Marie de Médicis fait édifier, par l'architecte Salomon de Brosse, un palais lui rappelant le palais Pitti de son enfance avec ses bossages à l'italienne, et un dôme réhaussé d'or qui devait souligner la grandeur de la régente.
  • En 1621, la reine commande à Rubens une série de 24 tableaux (aujourd'hui au Louvre), la représentant dans ses luttes et ses gloires.
  • Marie de Médicis s'installe dans l'aile ouest du palais à peu près achevé, en 1625, mais n'y réside que peu de temps puisqu'elle quitte la France en 1631, à l'issue de la journée des dupes, le 11 novembre 1630, [1], exilée par son fils Louis XIII à Cologne où elle meurt en 1642.
  • Le palais conserva sa vocation de résidence princière, accueillant successivement Gaston d'Orléans (1642), le frère de Louis XIII, puis sa veuve et ses filles dont la duchesse de Montpensier (la Grande Mademoiselle), et la duchesse de Guise (1660). En 1694, celle-ci en fait don à Louis XIV. En 1715, il revient à Philippe d'Orléans qui l'abandonne à ses filles : la duchesse de Berry et Louise-Élisabeth d'Orléans (ex-reine d'Espagne). En 1778, Louis XVI donne le palais à son frère, le comte de Provence (futur Louis XVIII) qui s'enfuira à la Révolution française.
Fête donnée le 10 décembre 1797, Bonaparte remet au Directoire le traité de Campo Formio (Musée Carnavalet)
  • Le palais devient prison avant d'être affecté en 1795 au Directoire puis en 1799 au Sénat Conservateur. Sous l'autorité de Jean-François-Thérèse Chalgrin (1739-1811), il subit alors de profondes modifications architecturales, afin de lui permettre de répondre à sa nouvelle vocation parlementaire. Pour établir un large escalier, Chalgrin fait détruire la galerie ouest et organise la salle des séances sur l'emplacement de l'escalier primitif et de la chapelle, dans l'axe du palais. De ses prestigieuses réalisations, marquées par la noblesse de ses performances néo-classiques, subsistent encore le vestibule à colonnes et l'escalier d'honneur auquel son nom reste attaché.
  • Des travaux d'agrandissement sont entrepris entre 1836 et 1840 par Alphonse de Gisors : une nouvelle façade édifiée sur le modèle de celle qui existait avec deux pavillons supplémentaires. cet ajout permet de créer une salle des séances plus spacieuse et d'organiser une grande bibliothèque.
Le palais et son jardin par Felix Benoist, 1850(Sénat)
  • En 1814, le palais du Luxembourg est affecté à la Chambre des Pairs de la Restauration. En 1815, le maréchal Ney y fut détenu, jugé et fusillé de l'autre côté du jardin, avenue de l'Observatoire.
  • Sous la Monarchie de Juillet, l'accroissement du nombre de Pairs de France conduit l'architecte Alphonse de Gisors (1796-1866) à avancer la façade sud de 30 mètres sur le jardin pour permettre la construction de la salle des Séances et de la bibliothèque actuelles. Il pastiche l'ancienne façade à bossages du palais que Chalgrin avait déjà modifiée au début du XIXe siècle. Cette nouvelle façade, flanquée de deux gros pavillons d'angle à trois étages, est marquée dans l'axe par un étroit pavillon central en ressaut surmonté d'un lanternon. Il tire en 1852, les ultimes conséquences de ces extensions, en réalisant la grande galerie, alors salle du Trône (et dénommée aujourd'hui salle des Conférences). Le palais est alors affecté au Sénat du Second Empire après avoir accueilli en 1848 l'éphémère Commission du Gouvernement pour les Travailleurs de la Seconde République.
  • À la chute du Second Empire, le palais abrite la Préfecture de la Seine et les séances du conseil municipal, l'Hôtel de Ville ayant été incendié lors de la Commune. En 1879, lorsque le siège des pouvoirs publics est transféré de Versailles à Paris, il est affecté au Sénat de la IIIe République qui y siège jusqu'en 1940, date à laquelle il est occupé par l'état-major de la Luftwaffe Ouest-Europe.
  • En 1944, il devient le siège de l'Assemblée consultative provisoire. En 1945, la Haute Cour de Justice y tient ses séances, puis en 1946, la Conférence de la Paix.
  • Fin 1946, le palais est affecté au Conseil de la République puis en 1958 au Sénat de la Ve République.

Le Palais du Luxembourg est classé aux Monuments Historiques depuis 1862 : [2].


Patrimoine bâti

Extérieur

Plan du Palais du Luxembourg
Côté latéral
  • Dessiné par les architectes fondateurs, Simon de Brosse et Jacques Lemercier, le palais est l'un des plus beaux et des plus vastes édifices de la capitale de ce qu'on appelle le classicisme français.
  • Il a la forme d'un parallélogramme allongé et se compose de huit pavillons reliés entre eux par deux petits corps en retrait et deux grandes galeries. Sur les façades, trois ordres superposés (toscan, dorique, ionique) utilisés pour les colonnes et les pilastres, s'inspirent librement du Palazzo Pitti à Florence, il se distingue par la régularité et la sévérité des formes ainsi que par la pureté des profils.
  • La façade rue de Vaugirard possède un pavillon central de forme quadrilatère, sous un dôme circulaire, doté d'un lanternon, entouré de 8 statues représentant la Justice, la Charité, la Prudence, la Sagesse, la Force, l'Abondance et deux autres vertus théologales, alors que la reine avait souhaité représenter des femmes illustres de l'Antiquité ou du Moyen-Âge, réalisées en 1622 par Guillaume Bertelot (1580-1675), sculpteur attitré de Marie de Médicis et qui logea au palais.
  • Ces statues sont déposées fin XIXe en raison de leur état très dégradé. Des moulages sont confiés à Florian Kulikowski et de nouvelles statues en pierre sont réalisées d'après ces moulages en 1910.
  • L'horloge est de Jean et Jean Baptiste Lepaute (1740). Les terrasses reliant le porche d'entrée aux pavillons d'angle étaient à l'origine un mur massif transformé depuis en mur à arcades.
  • Dans la cour d'honneur, Jean-François Chalgrin (1739-1811), second architecte après Salomon de Brosse, supprime l'ancienne terrasse terminée par une balustrade et construit à la place trois escaliers massifs d'une dizaine de marches ; en 1973, il est décidé de rétablir l'ancienne terrasse de Salomon de Brosse.
  • L'attique de la façade de la cour d'honneur est orné de quatre statues ; ces statues de pierre ont été réalisées d'après les moulages (1899) des originaux de Bertelot par Florian Kulikowski  : les sculpteurs Pierre Granet réalisant L'Éloquence, Fernand Dubois L' Histoire, et Charles Filleul La Poésie Lyrique et L'Astronomie en 1910. Le bas-relief allégorique, sculpté par Jean-François Duret (1735-1816) a remplacé celui d'origine aux armes de France.
  • Côté jardin du Luxembourg, le pavillon central possède un décor sculpté très riche qui rassemble plusieurs figures allégoriques réalisées par le sculpteur genevois James Pradier (1790-1852). Il représente le Jour et la Nuit brandissant un flambeau et enveloppées de draperies gonflées d'air et semblant flotter autour de l'horloge.


Façade rue de Vaugirard


Cour d'honneur


Façade jardin


Intérieur

  • Marie de Médicis fit appel aux plus grands peintres : Philippe de Champaigne, Simon Vouet et Pierre-Paul Rubens. Le palais du Luxembourg faisait l'admiration de ses contemporains ; Le Bernin qui le visita à plusieurs reprises disait qu'il s'agissait de ce qu'il avait vu de plus beau en France. Les théoriciens de l'architecture participèrent largement à la diffusion de ce monument et l'Académie en fit un sujet d'étude pendant que les artistes l'utilisèrent comme une école où ils copiaient l'œuvre des maîtres.
  • Lors de l'adjonction des nouvelles salles par Alphonse de Gisors en 1840, Eugène Delacroix (1798-1863), aidé de quelques autres peintres, en assure la décoration.



Salle du Livre d'or

Buste de Marie de Médicis
Marie de Médicis rétablissant la Paix par Jean Mosnier (1600-1656)


  • Décorée en 1817 par l'architecte Baraguey (1748-1820) à l'aide de panneaux peints sur bois provenant des appartements de la reine Marie de Médicis au palais du Luxembourg et des boiseries provenant des appartements royaux d'Anne d'Autriche au Louvre.
  • Les tableaux et panneaux peints remployés ont été insérés dans des boiseries dorées et sculptées, Les huit petits panneaux du plafond encadrant Marie de Médicis rétablissant la Paix sont des sybilles provenant de l'oratoire de la reine.
  • Une frise sur fond d'ivoire encadre le panneau central avec des figures drapées à l'antique, adossées à des médaillons imitant la pierre. L'encadrement doré est dû à Jean Mosnier alors que les divers motifs d'ornements datent de la rénovation de 1817, (comme indiqué dans un cartouche). Dans les angles des voussures figurent des putti qui pourraient être attribués à Philippe de Champaigne (1602-1674) alors jeune débutant. Les écoinçons des voussures sont décorés de figures drapées à l'antique sur fond d'or.
  • Les pilastres et piliers proviennent du petit cabinet au bord de l'eau des appartements d'été de Marie de Médicis au Louvre, au rez-de-chaussée de la Petite Galerie, détruit en 1799 lors de la création de la galerie des Antiques. Les grotesques et les rinceaux des pilastres et des piliers témoignent que ces boiseries constituaient l'un des chefs-d'oeuvre de l'art décoratif du milieu du XVIIe siècle ; conçues par Charles Errard (1606-1689) et probablement réalisées par l'un de ses meilleurs collaborateurs Noël Coypel (1628-1707).



Salle René Monory (ancienne chapelle)

Salle René Monory
Détail plafond
  • Ancienne chapelle (1843-1870), construite pour les membres de la Haute Assemblée dans un décor Louis-Philippe, cette salle compte encore aujourd'hui plusieurs peintures religieuses réalisées entre 1844 et 1845 pour décorer la chapelle de la Chambre des Pairs de France.
  • Désacralisée au début du XXe siècle, cette chapelle fut utilisée sous la IIIe République comme salle de réunion. Le Sénat a récemment réalisé des travaux pour la transformer en salle multimédia moderne dotée d'un système de captation audiovisuelle permettant la retransmission des travaux qui s'y déroulent et leur diffusion en vidéo à la demande, VAD sur le site internet du Sénat.
  • Le Bureau du Sénat lui a attribué le nom de salle René Monory (1923-2009), en hommage au sénateur de la Vienne et ancien Président du Sénat (1992-1998). Elle a été inaugurée par le Président du Sénat Gérard Larcher le 17 avril 2018.



Annexe de la bibliothèque

Voûte de Jacob Jordaens
Lever de l'Aurore par Antoine Callet (1741-1823)
  • La Grande Galerie, aujourd'hui désignée Annexe de la Bibliothèque, achevée en 1630, s'étend sur toute la longueur de l'aile Est. Elle devait, originellement, recevoir les 28 tableaux commandés à Rubens (1577-1640) à la gloire d'Henri IV. L'exécution en fut abandonnée après l'exil de la Reine-mère.
  • C'est ici, de 1750 à 1780, que fut installé le premier musée de peinture d'Europe ouvert au public.
  • Sous la Révolution, cette partie du palais est transformée en maison nationale de sûreté.
  • Un deuxième musée y sera établi de 1803 à 1815 puis de 1818 à 1886, consacré à l'art contemporain. En 1886, le musée du Luxembourg s'installe dans de nouveaux locaux aménagés par le Sénat rue de Vaugirard façe à la rue Férou.
  • L'ancienne galerie est transformée en Annexe de la Bibliothèque en 1887. Des cellules y seront aménagées lors du procès de Paul Déroulède et d'autres ligueurs, jugés en 1899 par le Sénat constitué en Haute Cour de Justice.
  • La voûte est ornée d'une série de panneaux : les douze signes du Zodiaque peints par le flamand Jacob Jordaens (1593-1678) pour sa maison d'Anvers, acquis par le Sénat en 1802 et que Chalgrin fixe sur la voûte en berceau de la galerie. La voûte a fait l'objet d'une rénovation importante en 2010.
  • On trouve dans cette salle un buste d'Anatole France, prix Nobel de Littérature, qui fut commis de la République, (bronze du sculpteur américain), Jo Davidson (1883-1952).



Salon Victor Hugo

Victor Hugo
marbre par Antonin Mercié 1889
  • Ce salon doit son nom au buste en marbre sculpté par Antonin Jean Mercié en 1889, qui représente l'illustre écrivain et éminent parlementaire, Pair de France de 1845 à 1848 et Sénateur de la IIIe République de 1876 jusqu'à sa mort le 22 mai 1885.
  • Le Sénat commanda cette œuvre en 1892, cinq ans après le décès de Victor Hugo. L'œuvre était destinée à remplacer le buste de Napoléon III qui ornait jusqu'en 1870 le dessus de la cheminée du salon de l'empereur, devenu depuis Salon Victor Hugo.
  • Les portes à deux vantaux sont encadrées de pilastres cannelés et surmontées de figures en stuc, des femmes drapées à l'antique entourant un médaillon représentant Victor Hugo dominent la grande porte donnant accès à la Salle de Conférences.



Salle des conférences

Voûte par Henri Lehmann
  • Longue de 57 m, large de 10,60 m, d'une hauteur de 11 m (15 m sous la coupole), cette salle qui fut réalisée par Alphonse de Gisors entre 1852 et 1854, résulte de la réunion de trois salles du bâtiment d'origine et constitue un très bel exemple de décoration du Second Empire.
Coupole par Jean Alaux
  • La voûte se développe de part et d'autre de la coupole sur pendentifs réalisée par Jean Alaux (1786-1864) représentant L'Apothéose de Napoléon 1er vêtu de son manteau impérial rouge, à l'opposé, L'Avenir ouvert par le règne de Napoléon III représenté debout sur une estrade entouré d'allégories.
Epopée française de la première croisade à Louis XIV par Henri Lehmann
Histoire de France des origines à Charlemagne
  • Aux extrémités de la salle, la voûte se termine en hémicycle en demi cul-de-four, représentant à l'Ouest, l'Histoire de France des origines jusqu'à Charlemagne et, à l'Est, l'Épopée française de la première croisade à Louis XIV, réalisées par Henri Lehmann (1814-1882).
  • Au plafond, L'Âge de la Paix et L'Âge de la Victoire par Adolphe Brune (1802-1880). Huit tapisseries des Gobelins illustrant Les métamorphoses d'Ovide complètent la décoration.
  • Face à la cour d'honneur, neuf fenêtres éclairent cette salle imposante, largement inspirée de la galerie Apollon au Louvre, qui présente un décor réhaussé d'or, composé d'allégories à la gloire de Napoléon 1er et l'Histoire de France.
  • Cette salle fut d'abord la salle du Trône puisqu'elle abritait dans sa partie centrale le trône impérial sous un baldaquin porté par des cariatides.



  • Symbole de la République, la figure de Marianne a été représentée sous des traits divers depuis que la Convention a choisi en 1792 d'associer le nouveau régime à l'image d'une femme coiffée d'un bonnet phrygien.
  • La Marianne en plâtre polychrome : le sculpteur (anonyme) s'est habilement joué de l'interdiction de coiffer la République du bonnet phrygien. De face, on n'aperçoit qu'une étoile rayonnante encadrant une chevelure strictement nouée. Mais si l'on contourne le buste, on découvre un petit bonnet rouge dissimulé derrière l'étoile.
  • La Marianne du IIIe millénaire a été offerte au Sénat en 2000 par l'Association des Maires de France et Dexia Crédit Local de France ; elle renferme les vœux des Maires de France pour le nouveau millénaire.



Galerie des bustes

Adolphe Thiers (1797-1877)


  • Édifiée à l'endroit où se trouvait primitivement la terrasse sur le jardin, ce long couloir, aménagé en 1856, tire son nom des bustes des personnalités qui la bordent, posés sur leur socle.
  • Le plafond à compartiments de la galerie, peint par Théophile Vauchelet (1802-1873), est orné de médaillons peints en grisaille.



Salle des séances

  • Constituée par deux hémicycles opposés, elle fut édifiée de 1836 à 1841 sur les plans d'Alphonse de Gisors.
  • Le cul-de-four du petit hémicycle est supporté par huit colonnes de stuc entre lesquelles sont placées sept statues, en marbre, de grands législateurs : Anne-Robert Jacques Turgot (1727-1781), Henri François Daguesseau (1668-1751), Michel de L'Hospital (1503-1573), Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), Mathieu Molé (1584-1656) premier Président du Parlement à Paris, Guillaume-Chrétien de Lamoignon de Malesherbes (1721-1794) qui fût guillotiné, et Jean-Étienne Portalis, l'un des rédacteurs du Code Civil (1746-1807). Le petit hémicycle contient les tribunes en bois d'acajou du Président et de l'orateur, et dans le grand hémicycle se trouvent les bancs des ministres, des commissions, et des sénateurs.
Philippe le Long par Merry-Joseph Blondel
  • Les peintures qui prolongent à gauche et à droite la voûte du petit hémicycle sont de Merry-Joseph Blondel (1781-1853) etreprésentent le couronnement de Philippe V Le Long et Louis XII aux États Généraux de Tours en 1506.
  • Dans les niches de part et d'autre de l'hémicycle, deux statues en marbre : Charlemagne par Antoine Etex (1808-1888), et Saint Louis par Augustin Dumont (1801-1884).
Buste d'un maréchal d'Empire
  • Sur les piliers quadrangulaires entre les tribunes, des consoles portent quatre bustes de maréchaux d'Empire : André Masséna, Jean Lannes, Édouard Mortier, Laurent de Gouvion-Saint Cyr.
  • À la voûte, à l'avant des tribunes : la Prudence, la Vérité et la Force protectrice par T. Vauchelet. Toutes ces œuvres sont du milieu du XIXe siècle. Très belles boiseries en chêne, sculptées par J.B. Klagmann et H. de Triqueti.
Composition du Sénat en 2021
  • La salle comporte 318 sièges. Chaque sénateur et chaque sénatrice dispose d'une place attribuée suivant le groupe politique auquel elle ou il appartient, chaque groupe disposant à proportion de son effectif d'une partie de l'hémicycle.
  • Quinze pupitres comportent des médailles commémoratives honorant d'anciens sénateurs  : Victor Hugo, Victor Schœlcher, Pierre Waldeck-Rousseau, Marcelin Berthelot, Émile Combes, Georges Clémenceau, Raymond Poincaré, René Coty, Gaston Monnerville, François Mitterrand, Michel Debré, Alain Poher, Edgar Faure, Maurice Schumann et Gaston Doumergue.
  • Alphonse de Gisors avait aménagé trois demi-lunes pour assurer l'éclairage au-dessus des tribunes publiques, elles ont été remplacées en 1879 par une verrière zénithale.
  • La coupole du grand hémicycle retombe sur des pendentifs qui portent des médaillons de rois de France en grisaille, ainsi que des cadres ornés de peintures octogonales. Les lunettes surplombant les tribunes du premier niveau sont ornées de médaillons attribués à Théodore Vauchelet.



Bibliothèque

Coupole par Delacroix
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  • La Bibliothèque a été réalisée par Alphonse de Gisors. Elle comprend deux galeries de part et d'autre d'un vestibule central coiffé d'une coupole sur pendentifs.
  • Les caissons du plafond de la travée Est sont de Louis Antoine Riesener (1808-1878), ceux de la travée Ouest, de Camille Roqueplan (1802-1855).
Détail coupole
Détail coupole
  • Dans la coupole, Eugène Delacroix a peint entre 1841 et 1846, Les Limbes décrits par Dante au 4e chant de son Enfer représentant les grands hommes de l'Antiquité : dans un ciel parsemé de nuages, un premier groupe d'hommes se groupe autour de la figure d'Homère, accompagné d'Ovide et d'Horace, deux autres groupes illustrent les Grecs et les Romains illustres, et un dernier groupe réunit les poètes parmi lesquels Orphée et Sapho.
  • Quatre médaillons hexagonaux de Delacroix ornent la coupole : la Théologie (Saint Jérôme), la Philosophie (la Muse d'Aristote), la Poésie (Orphée) et l' l'Éloquence (Cicéron).
  • Entre la coupole et la fenêtre, Delacroix a peint Alexandre le Grand, après la bataille d'Arbèles, qui fait déposer dans le coffre de Darius les poèmes d'Homère.
  • Quatre statues ornent les piliers sur lesquels retombent les arcs de chaque galerie : L'Histoire et la Science de Antoine Desboeufs ((1793-1862), la Philosophie et la Poésie par Pierre Charles Simart (1806-1857).
  • On remarque également un meuble spécialement réalisé par l'ébéniste Charles Morel, pour conserver un exemplaire de la Description de l'Égypte réalisée lors de la campagne de Bonaparte.



Bureau d'un Questeur

Bureau d'un questeur
  • Aménagée par Alphonse de Gisors en même temps que la Bibliothèque, cette pièce était un salon de travail. C'est actuellement le bureau où se tiennent les réunions hebdomadaires du Conseil de Questure, composé de trois Questeurs élus par leurs collègues Sénateurs et Sénatrices pour diriger l'administration du Sénat et gérer son budget.


Cabinet de départ

Cabinet de départ


  • Ancien Cabinet doré ou des mariages Médicis , actuellement réservé au Président de Séance, qui part de ce Cabinet pour rejoindre la Salle des Séances.


Salon des Messagers d'État

Salon des Messagers d'Etat


  • Antichambre du temps de Marie de Médicis, cette salle a été transformée par Chalgrin en Salon des Messagers d'État de l'Empire (intermédiaires entre les pouvoirs publics, portant les lois et actes officiels).



Chambre de la reine

Chambre de la Reine
Plafond à travers le miroir


  • Chambre à coucher d'apparat de Marie de Médicis. C'est probablement dans cette pièce que se déroula le premier acte de La Journée des Dupes (10 ou 11 novembre 1630).


Escalier d'honneur

  • Construit par Chalgrin entre 1800 et 1803, aux dépens de la galerie qui contenait les 24 tableaux de Rubens retraçant la vie de Marie de Médicis, qui se trouvent au Louvre de nos jours.
  • Des colonnes à chapiteau ionique, cannelées sous le Second Empire, soutiennent la voûte, réalisée en bois et en arceaux métalliques, décorée de rosaces et de caissons.
  • L'escalier comprend une seule volée de marches sur un axe rectiligne, un palier intermédiaire bordé de sphinges, le tout surmonté d'une très belle balustrade en ferronnerie et d'une frise de griffons et de feuilles d'acanthes. Au-dessus des portes, des bas-reliefs en pierre représentent des victoires.
  • A l'entrée du palier supérieur, de part et d'autre de la porte, le nom des Sénateurs et des Agents morts pour la France pendant les guerres de 1914-1918 et 1939-1945
  • Le rez-de-chaussée communique, d'un côté, avec la Cour d'Honneur, et de l'autre côté, avec le jardin et le Petit Luxembourg, résidence du Président du Sénat.



Parterre de la Reine
  • Ce parterre fleuri, dit de la Reine, est installé en couverture d'un blockhaus construit en 1937 dans le cadre du programme de défense civile et utilisé par l'armée allemande pendant la dernière guerre.
  • La broderie de buis a été replantée au début des années 1950, d'après un carton du XVIIIe siècle de Dézallier d'Argenville.



Hôtel de la Présidence ou Le Petit Luxembourg

  • L'Hotel tient son nom du duc François de Luxembourg-Piney qui l'acquiert en 1570. Ce proche du roi Henri IV descend de la maison des Comtes puis des Ducs de Luxembourg, dynastie européenne à l'origine de l'État contemporain du Luxembourg, et dont deux princesses furent épouses de rois de France. Le duc François de Luxembourg était un descendant d'une branche installée en France depuis le XIIIe siècle.
  • Bâti vers le milieu du XVIe siècle, cet hôtel fut acquis vers 1570 par François de Luxembourg, duc de Piney, Pair de France et vendu en 1612 à la Régente Marie de Médicis, qui construisit à proximité son Palais. Le Duc François de Luxembourg a laissé son nom à ces deux bâtiments et l'usage est resté d'appeler l'ancien hôtel Petit Luxembourg pour le distinguer du Palais lui-même.
  • L'hôtel fut ensuite donné en 1627 au cardinal de Richelieu, qui le légua en 1639 à sa nièce la duchesse d'Aiguillon avant qu'il ne passe entre les mains de la famille de Condé.
  • Passé un temps par héritage en 1674 à la famille des Condé, puis dévolu à Anne de Bavière (belle-fille du Grand Condé) qui, entre 1709 et 1713 charge l'architecte Germain Boffrand (neveu de Mansart) de l'agrandir et de le décorer. Il accueillit ensuite le comte de Provence, frère de Louis XVI et futur Louis XVIII, puis fut habité par quatre Directeurs au temps du Directoire, dont Sieyès, chez qui se prépara le coup d'État du 18 Brumaire an VIII (9 novembre 1799).
  • Au lendemain de ce coup d'État, Bonaparte et Joséphine s'y installèrent. La Constitution de l'an VIII fut rédigée. Le Sénat Conservateur y siégea ensuite de 1800 à 1804 en attendant de s'installer au Grand Luxembourg.
  • Restitué aux Condé en 1814, le Petit Luxembourg fut cédé à Charles X en 1825 pour y loger le Président de la Chambre des Pairs, seconde Chambre du Parlement instituée en 1814.
  • L'hôtel conserva cette affectation jusqu'à nos jours, à l'exception de trois périodes. En 1848, il servit de résidence au vice-président de la République et au Tribunal des conflits, puis en 1871-1879, au Préfet de la Seine après l'incendie de l' Hôtel de Ville. De 1940 à 1944, il fut occupé par le Chef d'état-major de la Luftwaffe pour l'Ouest de l'Europe.
  • Après la guerre, le Petit Luxembourg redevint la résidence des Présidents de la Haute Assemblée, Conseil de la République de 1946 à 1958, puis Sénat sous la Ve République à partir de 1958.


Bâtiment de gauche (Ouest)

Petit Luxembourg
  • Ce bâtiment, construit par l'architecte Germain Boffrand (1667-1754) à la place des anciens communs au XVIIe siècle, abrite aujourd'hui les bureaux de la Présidence.


Bureau de Gérard Larcher, Président du Sénat
  • Le Premier Consul Bonaparte y eut probablement son cabinet de travail du 19 brumaire an VIII (10 novembre 1799) au 19 février 1800.
  • Le décor est début XIXe ; le mobilier d'époque ou de style Empire. Deux peintures : Un prédicateur dans les ruines (1743) par Giovanni Paolo Pannini (1691-1715), Le Champignon (ancien poste des surveillants du jardin du Luxembourg) (1902, par Albert Marquet (1875-1947).



Chapelle de la Reine
Chapelle de la Reine
  • Lorsque la Reine acquiert le Petit Luxembourg, elle fait édifier juste à côté en 1625, un couvent pour la congrégation des Filles du Calvaire, puis dans son Palais elle se fait aménager une chapelle privée qui communique directement avec le couvent. Le couvent est fermé à la Révolution Française, et Alphonse de Gisors démolit les bâtiments en 1840 tout en préservant le cloître (actuellement le jardin d'hiver) ainsi que la chapelle de la Reine.
  • Entre 1850 et 1854, Alphonse de Gisors recréa dans l'un des bas-côtés de l'ancienne église, une chapelle au décor néo-baroque.
  • Au plafond, l'Assomption de la Vierge de Pierre Brisset (1854), dans le panneau central entouré de guirlandes de feuilles et de rubans ornés à la feuille d'or. Les statues des quatre évangélistes, de Saint Louis et du pape Eugène ont été réalisées par Klagmann en 1859. Au-dessus de l'autel, une copie (réalisée par Ernestine Philippin) de la Mater dolorosa sans son fils, de Philippe de Champaigne




Bâtiment de droite (Est)

Bâtiment Est et portail rue de Vaugirard
  • Ce bâtiment est l'ancien hôtel du duc François de Luxembourg, remanié par Germain Boffrand ; il abrite aujourd'hui les salles de restaurant et des salons qui servent pour les réceptions et les colloques organisés par le Président. Les personnalités étrangères invitées par le Président du Sénat sont généralement accueillies au Petit Luxembourg.



Escalier de Boffrand
  • Escalier monumental de 31 marches en pierre de Saint Leu revêtu d'une balustrade de pierre constituée d'entrelacs qui se répètent en bas des arcades du 1er étage où des miroirs reflètent le plafond..
  • Le plafond voussuré est orné d'une calotte ovale contenant une œuvre du peintre Hippolyte Berteaux (1894).
  • Les angles sont décorés de cartouches entourés d'anges ailés qui, représentaient, avant la Révolution, les armes des Bourbon-Condé.


Salon des Huissiers
Tapisserie de Jacques Despierre
Vase de Sèvres de Carrier-Belleuse 1884


  • Décor repris au XIXe siècle. Tapisseries de la Manufacture de Beauvais sur des cartons de Saint-Ange (1814-1818), série Les Vents du Jardin de l'artiste Jacques Despierre, symbolisant : Le Printemps, l'Automne et l'Été.


Salon des Tapisseries
Tapisserie des Gobelins Triomphe des Dieux carton de Noël Coypel
Tapisserie de Minerve
  • Ce salon tire son nom de son précédent décor composé de plusieurs tapisseries réalisées aux Gobelins entre 1703 et 1709 sur des cartons de Noël Coypel (1628-1707). Un exemplaire de la tenture des Triomphes des Dieux (Apollon, Mars, Venus, Bacchus) y est exposé..
  • Trois tableaux de Jean-François Hue (1751-1823) représentent le Port de Lorient ainsi que le Port et la rade de Brest.


Grand Salon
Trumeau Jean de Bollogne (1654-1733)
  • Le plafond et les corniches sont de Boffrand repris au XIXe siècle. Sous le plafond voûté, une corniche ornée d'une frise d'arabesques rechampies d'or et lambris aux décors d'oiseaux, satyres, fleurs, fruits et zéphyrs, le décor a été complété en stuc entre les fenêtres et les miroirs (IIIe République). Les trumeaux figurant les Quatre Saisons ont été peints par Louis de Boullogne (1654-1733). Les meubles et les lustres sont du XIXe siècle, et la cheminée d'époque Restauration.



Exposition temporaire Gaston Monnerville

Gaston Monnerville 1897-1991 par Georges Guiraud (1901-1989)
  • Né à Cayenne en 1897, député de la Guyane de 1932 à 1940, et sous Secrétaire d'État aux colonies de 1937 à 1938, Gaston Monnerville fut élu Président du Conseil de la République de 1946 à 1958, puis du Sénat de 1958 à 1968. Il demeura Sénateur jusqu'en 1974. Sa vie se confondait avec celle du Sénat. Ses réélections s'expliquent parce qu'il voyait dans ses adversaires politiques des collègues habités parfois par l'erreur, jamais par le mal. Son aménité n'entravait ni la rigueur de la pensée ni l'observation rigoureuse de la loi.
  • En 1958, il accueillit le Général de Gaulle au Sénat qui lui rendit hommage pour avoir contribué à l'établissement de la Cinquième République. Dévoué comme un gardien du Temple à sa maison, il ne pouvait supporter qu'on abatte ses colonnes. En 1968, il décida de ne pas solliciter le renouvellement de son mandat de Président du Sénat, se consacrant à la défense du Sénat, notamment lors du référendum de 1969 qui en proposa la suppression.


Salon Pourpre
Nicolas de Catinat, maréchal de France par Pierre_Jules Jollivet, 1838


  • Ancienne chambre à coucher des Bourbon-Condé et de la Comtesse de Provence. Le lit se trouvait entre les colonnes. Le décor de Boffrand a été remanié au XIXe siècle. La cheminée est d'époque Restauration. Deux portraits, le comte Dejean par Dejean (1836) et le maréchal de Catinat par Pierre-Jules Jollivet (1838).


Salon Napoléon
Napoléon en costume de sacre par atelier de David


  • Décor de Boffrand repris sous le Second Empire avec une cheminée et un lustre du XVIIIe
  • Sur le mur, un portrait de Napoléon en costume de sacre, longtemps attribué à Robert Lefèvre, pourrait provenir de l'atelier de David.
  • Au mur, une table en marbre reproduisant une lettre de Napoléon annonçant aux Sénateurs qu'il leur envoie 40 drapeaux pris à Austerlitz.



En photos


Notes et références

  • Textes de la brochure remise lors des Journées du Patrimoine, 2021


  1. elle était à la tête du parti dévôt et s'opposa à Richelieu
  2. Base Mérimée




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