Orléans et ses habitants au fil du temps
La vie à Orléans et quelques Orléanais au fil du temps
Au moment du siège, et plus tard, les noms de certains habitants de la cité sont ainsi passés à la postérité. Retrouvons-les à travers le temps.
1428
Septembre 1428. Guillaume CHAVRON, Jacques LESBAHY, Philippot BOULARD, Renaud BRUNE et l'Estandart de Milly.
Extrait des comptes de Maître Hémon RAGUIER, trésorier des guerres du roi Charles VII, depuis le 1er mars 1424 jusques au dernier (jour de) septembre 1433.
Le faict de l'avitaillement et secours sur les Anglois de la ville d'Orliens. Aux personnes cy-après nommées, de l'ordonnance de Mgr de GAUCOURT (gouverneur de la ville), du mois de septembre 1428....
- - A Guillaume CHAVRON, marchand d'Orléans, pour vente de 170 lances ferrées, au prix de 10 sous (la lance) : 70 livres.
- - Audit Guillaume, pour 26 livres de poudre à canon : 10 livres.
- - A Jacques LESBAHY, pour vente de 2 arbalètes "dit de Romein" : 15 livres.
- - A Philippot BOULARD, pour une "arbalestre d'acier" : 6 livres.
- - A Renaud BRUNE, pour vente d'une... (un mot) a tendre arbalestre" : 4 livres.
- - A l'Estandart de MILLY pour vente d'une cuirasse baillée à Prégent de COITIGNI (COËTIVY) lorsqu'il alla à Yanville (Janville) : 20 écus d'or.
Il ne semble pas que ce soient des livres "tournois", mais plutôt des livres "parisis". Les sommes ci-dessus ont été payées par le roi Charles VII, et non par la ville. A tout du moins, le roi les rembourse.
Le siège d'Orléans n'est pas encore effectif, mais on sait que les Anglais le projettent, et ils ne sont pas loin. A la mi-octobre 1428, le siège prendra effet, jusqu'au 8 mai 1429.
Aux ordres du gouverneur Raoul de GAUCOURT, la ville d'Orléans prépare sa défense. En plus des défenseurs de la cité, Orléans lève et équipe une milice qui épaulera les soldats.
Le marchand Guillaume CHAVRON confectionne (ou vend) 170 lances, ce qui laisse à penser qu'il y avait des volontaires. Certains s'équipent d'arbalètes, arme plus idéale que l'arc pour les sièges, où l'on peut sa cacher derrière un rempart et s'y appuyer pour bien ajuster son tir.
Philippot BOULARD et Renaud BRUNE sont sur la liste de ceux qui se distinguèrent durant le siège.
- Jeudi 21 octobre 1428 - Jehan DUISY
Jehan, le Bastard d'Orléans, plus tard comte de Dunois, qui avait fait fondre un grand canon, par un nommé Jehan DUISY, avec des matériaux que lui avaient fournis avec empressement les Orléanais, le fait placer entre la porte Renard et la Loire, dans un endroit qu'on éleva sur les murailles. Il fut si bien servi que les assiégeants en éprouvèrent un grand dommage, et furent même obligés de retirer leur poste des Grands-Carmes pour se réfugier dans la forteresse de Saint-Laurent, laquelle fut même endommagée par cette arme meurtrière.
Ce canon avait le nom de "Chien". Ce qui fit dire aux assiégeants, lorsqu'ils voyaient une pièce d'artillerie qui portait loin, c'est comme le Chien d'Orléans, il aboie de loin, pour dire qu'elle porte loin, qu'elle s'entend de fort loin. Le dicton est passé en proverbe.
Le même jour, Raoul de GAUCOURT, gouverneur d'Orléans, établit dans une maison de la rue des Hostelleries (rue Sainte-Catherine) une fabrique de poudre à canons et à bombardes.
- Vendredi 22 octobre 1428 - Jehan COURROYER
Le siège commence. Surnommé Maître Jehan, natif de Lorraine et en garnison à Orléans, il commence à se distinguer. Spécialiste de la couleuvrine (arme nouvelle), avec laquelle il abattait souvent deux à trois anglais à la fois. Il fut aussi à Jargeau, avec Jehanne la Pucelle, et aussi avec celle-ci à Compiègne. Il revint à Orléans après l'arrestation de Jehanne. On le retrouvera plus loin.
- Samedi 23 octobre 1428 - Pierre de La CHAPELLE
Capitaine français. Il fut grièvement blessé à la défense des Tourelles que les anglais ont investit. Il meurt ce jour-là. Service religieux avec pompes en l'église Sainte-Croix.
- Mardi 2 novembre 1428 - Raoul de GAUCOURT
Le gouverneur crée un nouvel arsenal et un magasin de poudre dans une maison entre le Châtelet et Saint-Hilaire, près de la voûte et de la chambre louée en mai 1420 par les procureurs de la ville, qui y avaient déposé les attirails de guerre depuis ce temps. Le gouverneur nomma un officier pour faire la distribution des armes et de la poudre qui étaient renfermés dans ce nouvel arsenal.
- Dimanche 28 novembre 1428 - Jehan de DUNOIS
Capitaine français. Noble de haut lignage et compagnon de Jehanne durant son épopée. Surnommé le Bastard d'Orléans, il est le fils du duc Louis (frère du roi Charles VI), et donc à la fois le demi-frère de Charles d'Orléans et du roi Charles VII. Sa mère était Valentine VISCONTI, et l'eut par un adultère avec le duc.
Certains accréditent le fait que Jehanne soit aussi le fruit d'un adultère du duc Louis avec la reine Isabeau, épouse de Charles VI. Ce qui ferait de Jehanne une demi-soeur à la fois de Charles VII, du duc Charles d'Orléans et du comte de Dunois.
Ce jour-là, dans le faubourg de Bourgogne, il fait pendre à un arbre deux soldats français accusés de la trahison des Tourelles. Leurs corps furent rendus à leurs parents qui étaient dans Orléans, lesquels les firent enterrer à la place de l'exécution, et y firent alors élever une croix de bois qui, souvent renouvelée, se voyait encore en 1836, en avant de la porte Bourgogne, sur la gauche, en allant à Saint-Marc.
- Mardi 7 décembre 1428 - MONTMONICAU
Habitant d'Oréans. C'est dans sa maison que logèrent les Orléanais qui étaient chargés de défendre le boulevard de la Belle-Croix et celui du pont. Où cette maison était-elle située ? Sans doute tout près du Châtelet et du pont.
- Vendredi 10 décembre 1428 - Raoul de GAUCOURT
Le gouverneur, prévenu que les assaillants voulaient faire une tentative sur la ville, du côté du faubourg Bourgogne, y fit passer des secours et y accourut lui-même. Mais il se déboîta le bras gauche, son cheval s'étant abattu devant Saint-Pierre-Empont. Il fut porté aux étuves qui en étaient peu éloignées.
Les étuves étaient des lieux hermétiquement fermés que l'on échauffait beaucoup, et dans lesquels on plaçait les malades pour les faire suer, dans l'espérance de les guérir par la transpiration. Il y avait plusieurs étuves à Orléans, savoir : deux pour les hommes et une pour les femmes. Celles des hommes étaient placées à la porte Parisis et près de Saint-Donatien et Saint-Rogatien, rue du Petit-Puits. Celles des femmes, au vieux marché de l'ancien bourg d'Avenum, marché aux veaux plus tard, près de l'aumône Saint-Paul.
- Samedi 25 décembre 1428 - Jehan COURROYER, dit Maître Jehan
Jour de Noël. Après une trêve entre assiégeants et assiégés - de 9 heures à 15 heures - à cause de Noël, les Français se portent devant les Tourelles, par le pont, pour détruire les redoutes en terre que les anglais y avaient construites pour franchir le dit pont. Le Maître Jehan se fit remarquer à cette action avec sa couleuvrine. Il feignait de tomber mort, puis de se faire porter en ville, à la grande joie des anglais. Puis il revenait quelques moments après, se faire voir aux ennemis, et se moquait d'eux en leur lâchant la charge de sa couleuvrine.
La couleuvrine dont ce brave homme se servait, était moins longue et moins pesante que celles des remparts; mais elle l'était encore assez pour être portée sur un petit chariot tiré par deux servants. Il la chargeait de plusieurs balles de plomb, de fer, ou avec des cailloux.
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1429
Janvier
- Vendredi 7 janvier 1429 - Maître Jehan
Combat à l'avantage des anglais, entre la porte Renard et une petite rivière, nommée Flambert, qui se jetait dans la Loire au niveau de la rue de Recouvrance actuelle. Le Maître Jehan y officiait.
- Mercredi 12 janvier 1429 - Maître Jehan
La batterie de canons placée à la Belle-Croix, sur le pont, dirigée par Maître Jehan le couleuvrinier, fait sauter la couverture et le comble des Tourelles, après avoir tué plusieurs Godons (anglais) qui l'occupaient.
- Mardi 25 janvier 1429 - Maître Jehan
Plusieurs barques de vivres étaient sur le point d'entrer à Orléans, lorsque les habitants de la Sologne en avertissent Glacidas (le capitaine Anglais GLASDALL), qui envoya des troupes au port de Saint-Loup, qui était alors de ce côté de la Loire (rive gauche), pour s'opposer à leur passage.
Les Orléansis s'étant portés en avant, se firent transporter sur une île qui en était voisine; mais malheureusement ils donnèrent dans une embuscade, et ils furent obligés de battre en retraite. Plusieurs braves y périrent.
Le Maître Jehan faillit se noyer, et perdit même sa couleuvrine et son petit chariot. Les anglais partagèrent les vivres qu'ils venaient de prendre avec les traîtres de Sandillon qui les avaient avertis de leur passage.
- Lundi 31 janvier 1429 - Miron de BEAUZENER
Les Anglais se répandent dans les environs de Saint-Jean-de-la-Ruelle pour enlever tous les échalas des vignes, afin de les utiliser pour faire du feu. Il en résultat un rude combat dans lequel ce brave homme fut tué. On dit qu'il était originaire de Beaugency.
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Février
- Lundi 21 février 1429 - Naudin BOUCHARD
Dunois et ses principaux officiers, craignant que les Anglais, qui paraissaient paisibles ce jour-là, ne cherchassent à s'approcher des murailles pour tenter de les renverser par la mine (en les sapant par-dessous), fit pour la première fois l'usage du moyen que le nommé Robert Carré lui avait proposé pour s'en assurer. Ce moyen consistait à placer en avant des murailles et des fossés, sur le terre-plein, plusieurs grands bassins en cuivre. Ces bassins étaient enfoncés à plusieurs pieds en terre, à fleur du terrain et de distance en distance, et ensuite remplis d'eau jusqu'au bord. On examinait si le liquide frémissait car, s'il en était ainsi, c'était une preuve qu'on travaillait sous terre; on n'avait rien à craindre si la surface de l'eau était calme.
Il fut payé 58 sous 8 deniers parisis à Naudin BOUCHARD, saintier (fondeur) pour la confection d'un certain nombre de bassins à laver et d'une acarre (équerre), pour s'assurer si les ennemis minaient, et si les murs ne perdaient pas leur aplomb.
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Mars
- Jeudi 3 mars 1429 - Maître Jehan
Les Orléanais font une sortie, pour empêcher les nouveaux travaux que les Anglais faisaient pour leurs tranchées qui communiquaient d'une bastille à l'autre du côté de Saint-Laurent. Jehan COURROYER, le Maître Jehan tua plusieurs ennemis, entre autres Lord GRAY, neveu de feu le comte de SALISBURY, chef de l'armée anglaise du siège.
Mais, malgré quelques avantages, les Français furent repoussés jusque sous le canon des boulevards de la porte Bannier; s'étant jetés dans le fossé, plusieurs français furent tués par les Orléanais qui ne les reconnaissaient pas.
- Jeudi 17 mars 1429 - Alain DUBAY
Mort d'Alain DUBAY, prévôt d'Orléans, chéri par ses vertus et l'intégrité de ses jugements. On pensa que les malheurs de sa patrie avaient avancés ses jours. Ce citoyen estimable fut regretté de tous les Orléanais, qui lui firent un service public aux frais de la ville.
C'est probablement le A. du BEC (ou BEY) qui figure sur l'état nominatif des gens qui se sont fait remarquer au siège].
- Vendredi 25 mars 1429
Après la mort d'Alain DUBAY (voir ci-dessus), il fallut le remplacer, et c'est Jehan LEPRÊTRE (LEPRESTRE) qui fut nommé prévôt. Huit jours après, le nouveau prévôt organise une grande distribution de vin et de blé, faite à la garnison d'Orléans, en présence de Jehan Le Cailly (ou CAILLY), notaire au Châtelet d'Orléans, du consentement des bourgeois, manants et habitants de la cité. Voir : Une journée au siège d'Orléans.
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Avril
- Samedi 2 avril 1429
Plusieurs canons sont montés sur des affûts roulants et conduits à différentes places des remparts de la ville. Il fut payé 3 livres 2 sous à Jehan CHAUMART pour 17 journées des charpentiers qui ont mis à point les affûts roulants et les ont mis en place.
nb : jusqu'alors les canons n'étaient point montés sur des affûts roulants, mais placés sur des chevalets immobiles.
- Dimanche 17 avril 1429 - Thévenon VILLEDART
Baudet MIXY, seigneur de la cour du duc de Bourgogne, accompagné d'un trompette, arrive à Orléans pour rappeler les troupes bourguignonnes au service des Anglais. Ce qui fit que les troupes anglaises furent très affaiblies par le départ des Champenois, des Picards et des Bourguignons. Cet envoyé et son trompette furent naturellement très bien accueillis à Orléans, et l'on donna à Baudet MIXY 4 écus d'or, valant 8 livres 16 sous, et au trompette 20 salus ou sous d'or valant 58 livres.
De plus, ils furent régalés chez Thévenon VILLEDART, qui reçut pour la despence et la bonne chair faite en son hôtel la somme de 22 livres parisis.
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Mai
- Dimanche 1er mai 1429 - Jacquet LEPRÊTRE
Le 29 avril précédent, vers 20 heures, Jehanne la Pucelle était entrée dans la ville d'Orléans, qu'elle traversa pour aller loger chez son hôte, Jacques BOUCHER, trésorier du duc d'Orléans.
Jacquet LEPRÊTRE, garde de la prévôté d'Orléans, est chargé de présenter à Jehanne, au nom de la ville, 7 pintes de vin à 6 deniers la pinte (environ 8 litres).
- Mardi 3 mai 1429 - Raoulet de RECOUR
Ce jour-là, à Orléans, eut lieu la procession de la Vraie-Croix. Le même Jacquet LEPRÊTRE est chargé de payer 2 sous parisis à ceux qui portent les torches lors de cette cérémonie.
Les garnisons de Montargis, Gien, Château-Renard, du pays de Gâtinais, de Châteaudun, avec un grand nombre de gens de pied armés de guisarmes, entrent dans Orléans pour contribuer à sa défense.
Une armée, conduite par Dunois, avait quitté Blois et vient, après une marche forcée, passer la nuit à quelques lieues d'Orléans.
Le même jour, Raoulet de RECOUR, l'un des procureurs de la ville, est chargé de présenter à Jehanne une belle alouse (alose) pêchée en Loire.
- Jeudi 5 mai 1429
La ville fait faire de grandes provisions d'huile d'olive, destinée à oindre les fagots, pour l'assaut des Tourelles, et d'autres matières ainsi qu'il suit :
- Huile d'olive : 98 livres 1/2,
- Poix noire : 89 livres 1/2,
- Souffre : 32 livres,
- Poudre à canon : 10 livres, pour être jetées sur le taudis de fagots des Tourelles,
- Résine : 15 livres, pour oindre les fagots et engraisser les drappiaux pour mettre le feu aux boulevards des Tourelles.
La poudre à canon était faite à l'époque avec du salpêtre, du souffre, du charbon et du vinaigre. Elle était renfermée dans des sacs de cuir ou dans des caques à harengs, pour la préserver de l'humidité.
- Vendredi 6 mai 1429
Jehanne, avec 3.000 hommes, avait passé la Loire à l'Ile-aux-Toiles, et débarqué sur la levée du Portereau. Les Anglais sont mis en déroute et poursuivis jusque dans leur forteresse des Augustins dont s'emparent les Français. Les combats font rage, et Jehanne est blessée au talon par une chaussetrappe (elle sera aussi blessée au-dessus du sein par une flèche le lendemain). Dunois remet l'attaque des Tourelles au lendemain. Lors de ces combats, le Maître Jehan retrouva sa couleuvrine qu'il avait perdue dans la bataille et aussi son chariot.
Orléans sera délivrée le lendemain.
Après la prise du couvent des Augustins par les français, et les combats au Portereau, les soldats, avec Jehanne, stationnent devant le fort des Tourelles, au droit du pont, devant les anglais. Les Orléanais font passer des vivres et du matériel aux troupes; les habitants de la ville passaient la Loire dans de petits bateaux pour les porter. On en trouve traces dans les comptes de la ville :
- - Jehan LIGNAGE, boulanger, fournit 8 douzaines de gros pains chauds,
- - un nommé PILARD, aussi boulanger, fournit 7 douzaines de grands pains et un petit,
- - Charlot LUILLIER fournit 5 tonneaux de vin,
- - Jehan MORCHOASME fournit 8 pourceaux et 4 douzaines de tasses de Beauvais (?),
- - Jehan MARTIN, artillier (artilleur, armurier) fournit deux douzaines de fusées incendiaires, à Maître Jehan le couleuvrinier, pour faire sauter et brûler le pont des Tourelles,
- - Jehan de VONIES fournit 14 peaux de moutons pour faire les lances (ce qui sert à lancer) et fusées données à Maître Jehan,
- - un nommé GUILLEMAN, charron, fournit 22 grandes lances,
- - Jehan Le CAMUS fournit 2 crocs,
- - un nommé EMERY, fèvre (serrurier), fournit 2 pinces de fer, pesant ensemble 54 livres.
Les lances fournies aux soldats français étaient destinées à écarter les ennemis qui voudraient défendre les approches du fossé. Les crocs et pinces de fer devaient servir pour ébranler et renverser les piquets qui soutenaient les palissades. Les fusées incendiaires étaient déjà connues à cette époque; nous n'avons pu nous procurer des renseignements certains sur leur forme et leur composition exacte, ainsi que sur les moyens de s'en servir. Nous savons toutefois qu'elles étaient recouvertes de peaux de moutons pour les préserver de l'humidité, et qu'elles étaient quelquefois attachées à une flèche ou à un fer très aigu qui les fixaient sur les objets qu'elles atteignaient.
Le Maître Jehan, à qui elles furent remises, était cet habile et brave couleuvrinier qui se fit souvent remarquer au cours du siège d'Orléans et à d'autres combats. Des auteurs prétendent qu'il était du pays de Jehanne; d'autres en doutent, car la Pucelle ne lui fit pas plus d'accueil qu'aux autres soldats de la garnison. Il fut chargé de détruire, avec ses fusées incendiaires, le pont des Tourelles, seul endroit par où les anglais pouvaient se sauver.
On place l'invention de la couleuvrine à l'année 1428. Le canon, la bombarde étaient isolés; la couleuvrine, sans affûts, était appuyée sur une fourchette de fer. Plus tard, on la perfectionna en combinant la couleuvrine avec le pied de l'arbalète. Jusqu'au 16e siècle, il fallut user de cette fourchette de fer et se servir d'une mèche pour mettre le feu au foyer de l'instrument, puis on usa d'un mécanisme pour produire l'étincelle à l'aide d'une pierre de silex.
Dans la ville assiégée se trouvaient environ 71 bouches à feu ou canons, mais seulement quelques couleuvrines (arme nouvelle). On ne comptait que 12 canonniers principaux dont plusieurs avaient un varlet ou aide.
On connaît au moins deux couleuvriniers : Philippe NICOLAS et Jehan COURROYER, le célèbre Maître Jehan, déjà cité, dont on sait qu'il perdit sa couleuvrine et la retrouva dans le fort des Tourelles après le siège. Les deux firent grand mal aux Anglais.
Les couleuvrines étaient des pièces d'artillerie longues et moins fortes que les canons et bombardes. Il y en avait même de petites, montées sur de petits chariots qui suivaient le mouvement des troupes, comme celle de Maître Jehan qui la faisait suivre toutes ses expéditions. Elles se chargeaient avec des balles de plomb de 2 livres chacunes. Le service en était fait par un militaire que l'on appelait couleuvrinier, et qui avait à sa disposition un servant. Les couleuvrines portent ce nom, parce qu'elles se terminent par un bouton à la culasse qui avait la forme de la tête d'une couleuvre.
- Samedi 7 mai 1429, jour de la reprise des Tourelles par les troupes françaises.
- - LEBOUR de LABAR (ou Le BOURG de BAR). Cet Orléanais, brave soldat et excellent capitaine, fait prisonnier par l'Anglais Jehan TALBOT depuis quelques jours, fut confié à un moine Augustin, anglais de nation, qui, pour s'assurer de son captif, lui avait fait mettre les fers aux pieds. Le religieux ne sachant pas, à la porte Bannier où il était, ce qui se passait sur le pont, voulait remettre son prisonnier aux anglais qu'il croyait encore maîtres de la bastille de Saint-Pouair (près du Saint-Paterne actuel) nommée Paris. Mais le prisonnier, plus au fait des événements, saisit le moment, et se jette brusquement sur l'Augustin en lui serrant fortement la gorge. Il ne lui accorda grâce que sous la condition qu'il le porterait sur son dos - étant gêné par les fers - jusqu'au milieu d'Orléans. Sa présence d'esprit rendit un service d'autant plus grand que le religieux, captif à son tour, donna sur les troupes anglaises les détails les plus importants.
- nb : Le Bourg avait la même signification que le bâtard, terme nullement péjoratif ni infâmant à l'époque, où les enfants des seigneurs, nés hors mariages et d'adultères, avaient les mêmes droits que les enfants légitimes.
- - Berthault COULON. Soldat de la compagnie de Audin de BOISSY. La ville, par l'intermédiaire du procureur Raoulet de Récour, remet de l'argent à des hommes blessés aux Tourelles. Berthault, blessé d'un coup de canon à l'assaut du boulevard du Portereau, reçoit une somme pour se faire soigner et panser. C'est ce qui se pratiquait à cette époque où il n'y avait pas d'hôpitaux militaires.
- - Jehan MAHY. Reçoit de l'argent de la ville pour donner à trois escossois (écossais) blessés, pour les aidier à vivre.
- - Thomas CUROGIER. Reçoit de l'argent pour son salaire d'avoir appareillé (pansé, soigné) des hommes d'armes qui ont été blessés.
- - Jehan PICHORE. Il est barbier (ceux-ci faisaient aussi fonction de chirurgien). Il est payé pour avoir visité les bléciez (blessés) en ladicte ville, et appareillé ceulx-ci, par l'ordonnance des procureurs. Il reçoit une seconde fois de l'argent : au mesme pource qu'il a revisité les gens d'armes bléciez devant le siège des Thorelles.
- Les paiements ordonnés par les procureurs de la ville prouvent, qu'indépendamment de l'argent qu'on distribuait aux soldats blessés pour se faire panser eux-mêmes, il y avait aussi des gens de l'art qui étaient rétribués par les procureurs pour le faire.
- - Jehan HILAIRE. Procureur de la ville et receveur des deniers communs, c'est lui qui fait payer les personnes qui pensaient les blessés.
- La veille, le 6 mai, c'est lui qui avait paié et baillé de sa recepte à monseigneur le Bastard d'Orléans (Dunois) la somme de 500 livres tournois pour 14.000 traits (flèches) qu'il avait fait venir de Blois. Ces flèches ou traits à arbalètes étaient contenues dans un tonneau, 3 traversins et 2 caisses.
- Dimanche 8 mai 1429. Les Anglais quittent Orléans.
- - Jacquet LEPRÊTRE. Une procession générale est faite, de l'église Sainte-Croix à celle de Notre-Dame-des-Miracles. Jehan HILAIRE, receveur des deniers communs, chargea Jacquet LEPRÊTRE de faire confectionner deux cent mestiers d'oublies (sortes de petites tartelettes sucrées de l'épaisseur d'une oublie), pour monseigneur le Bastard d'Orléans.
- - Jehan Le BERCHE. Il est chargé de l'achat d'un luz (poisson), ung bar (barbillon) et autres poissons, pour être présentés à monseigneur le Bastard d'Orléans (Jehan de DUNOIS).
- A la procession de ce jour, assistent une grande partie des Orléanais, le clergé, les religieux de tous les ordres, les magistrats, les militaires, et surtout Jehanne la Pucelle, portant son étendard victorieux, le plus bel ornement de cette première fête de la délivrance de la cité, préfiguration de l'actuelle "Fête de Jeanne d'Arc" qui se déroule depuis chaque 8 mai.
- La Pucelle ne fut pas oubliée, et les Orléanais, par les procureurs, lui font plusieurs présents. Jehan HILAIRE, receveur des deniers publics, paya pour ce dimanche 8 mai :
- - A Jacquet COMPAING, pour demy aulnes de vers (étoffe) achestés pour faire les orties (ornements ou broderies représentant des orties, emblème de la famille d'Orléans) des robes de la Pucelle, le jour du lièvement du siège d'Orliens : 6 sous parisis.
- - A Massot BARIANT, pour avoir tiré à clert un tonneau de vin prins (pris) chez Jehan MORCHOASME pour donner à Jehanne le jour du lièvement du siège d'Orliens : 6 sous parisis.
- - A Jehan LEBRUN, sellier, pour l'achat d'ung bast à bahu (selle arrondie sur le dessus) et pour ung bahu (coffre dont le couvercle est arrondi et couvert de clous de cuivre) serrures, courroys, sangles et pour touailles (toiles, tissu) pour le guernir (garnir) par dedens avec couverture, pour donner à Jehanne la Pucelle, pour le tout : 76 sous parisis.
- - A Jehan MORCHOASME, pour argent baillé pour l'achat de 6 chapons, 9 perdrix, 12 congnins, (lapins) et ung fésan présentés à Jehanne la Pucelle : 6 livres 12 sols 3 deniers parisis.
- - A Jacquet COMPAING, pour demy aulnes de vers (étoffe) achestés pour faire les orties (ornements ou broderies représentant des orties, emblème de la famille d'Orléans) des robes de la Pucelle, le jour du lièvement du siège d'Orliens : 6 sous parisis.
nb : pour le 8 mai 1445, les procureurs de la ville arrêteront que, parmi les frais pour la fête de ville on comprendrait la somme de 8 sous pour un ceinturon de cuir, pour pendre la bourse qui soutient le bout du bâton de quoy se porte la bannière de la ville à la procession des Thourelles, et aussi qu'il serait payé 2 sous aux enfans de cueur de Sainte-Croix, et autant à ceux de Saint-Aignan pour avoir des petits pastés.
Coeur de Lys : les habitants des villes considéraient comme leur privilège le plus précieux celui de se garder eux-mêmes, et d'échapper par là aux déprédations des gens de guerre.
Malgré la crainte que manifeste la féodalité française que le peuple ne s'exerçat au maniement des armes, cependant, dès l'année 1384, et pendant une trêve d'un an conclue avec l'Angleterre, on avait organisé, dans les grandes villes de France, des compagnies d'arbalétriers. Certaines perdurèrent.
A Orléans, au quartier de la Maison-Neuve, près de la porte Renard, on avait établi une école d'arbalétriers qui, dit-on, remontait à l'année 1340. Pour cela, on avait approprié des terrains, à l'une des extrémités desquels on avait placé des cibles sur des monticules de terre, où devaient viser ceux qui se livraient à ces exercices, et qu'on appelait les buttes. Les archers, ou tireurs à l'arc, et les arbalétriers, ou tireurs à l'arbalète, avaient chacun leur butte.
On avait attaché des privilèges à l'adresse qu'on devait travailler à acquérir : le roi des arbalétriers était exempt de la taille et de toutes les redevances et impositions, et tous les ans, le 8 mai, la maire donnait, après un banquet, à ce roi, un émail d'or aux armes de la ville, appelé Coeur de Lys. Ce nom restait au champion.
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Juin
- Jeudi 9 juin 1429
Jehan d'Orléans, le hérault de la ville, va crier par toutes les places et carrefours que le lendemain, jour de la Fête-Dieu, on porterait le "Corpus Domini" (le Saint-Sacrement), et que les gens d'église seraient pieds nus.
Les procureurs, qui portent le "Ciel" (dais) sur leurs épaules, arborent des chapeaux de fleurs ou couronnes, avec des bandes qui se réunissaient en pointe au-dessus de la tête. Ces coiffures furent achetées par Jacquet LEPRESTRE (LEPRÊTRE, déjà cité) au nom de la ville.
Le hérault de ville était une espèce d'officier qui portait une robe sur laquelle étaient peintes, devant et derrière, les armes de la ville. Il avait dans sa main droite une masse, et sur sa tête une toque; ses fonctions étaient d'annoncer par la ville les ordres du corps des procureurs (échevins), ainsi que les fêtes civiles et religieuses. On l'appelait Coeur de Lys à cause des armes de la ville où se trouve le pistil de cette fleur. Dans certaines occasions de ses fonctions, il portait aussi la dénomination de poursuivant, parce qu'il était chargé de poursuivre ceux qui n'obéissaient pas à ses ordres, et les citait à la Chambre de la ville.
- Samedi 11 juin 1429 - Charlot Le LONG
Veille de la prise de Jargeau. Par ordonnance des procureurs, Charlot Le LONG fournit aux frères de la Pucelle (Jehan et Pierre), trois paires de houseaux (guêtres en cuir qui s'attachaient avec une broche en fer en place de boutonnières), et aussi trois paires de souliers. Ce qui prouverait qu'à l'époque Jehan et Pierre d'Arc étaient assez impécunieux. On sait que Jehan poursuivit la carrière des armes et finira prévôt de Vaucouleurs, et que Pierre s'installera définitivement dans la région d'Orléans.
Le même jour, Jehanne quitte Orléans pour se porter sur la ville de Jargeau, avec les troupes qui étaient sous ses ordres, et aussi certains Orléanais qui la suivirent dans cette expédition composée - dit-on - d'environ 8.000 combattants. Jehan COURROYER, dit Maître Jehan (déjà cité), qui s'était déjà fait remarquer à Orléans, voulut aussi participer à cette expédition, à laquelle il se rendit avec sa couleuvrine, son petit chariot et ses varlets (servants).
La ville de Jargeau fut prise et saccagée et les assiégés ennemis passés au fil de l'épée. Jehanne étant montée à l'escalade des remparts dans les premiers rangs, fut renversée dans le fossé par un anglais qui lui jeta sur la tête un gros caillou qui, arrêté par son casque, et la pierre étant friable, ne blessa pas la Pucelle qui reprit le combat. Mais elle aurait été prise si le Maître Jehan n'était pas venu à son secours, avec sa couleuvrine, tuant tous les ennemis qui s'approchaient d'elle, et put ainsi la sauvegarder
Les frères de Jehanne, Jehan et Pierre, sont avec elle à Jargeau. Les procureurs d'Orléans avaient chargé l'un d'eux, Jehan MORCHOASME, de payer à Thévenon VILLEDART la despence que ont faicte en son ostel les frères de la Pucelle pendant leur séjour à Orléans. Non seulement on paye leur hébergement, mais les frères de Jehanne ne repartent pas les mains vides, car le même procureur fut chargé de bailler auxdits frères de la Pucelle pour don à eulx faict trois écus d'or qui ont cousté chascun 64 sous parisis.
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Octobre
- 12 octobre 1429 - Jacquet LEPRESTRE
Aujourd'hui, procession générale pour l'anniversaire du début du siège que les Anglais avaient mis devant Orléans. Les procureurs de la ville chargent l'un d'eux, Jacquet LEPRESTRE, de payer 4 sous parisis à un pauvre homme qui avoit ôté un cheval mort qui étoit devant l'ostel de Marescot, pour cause de la procession générale en mémoire du jour que les Godons (anglais) mesdrent (mirent)le siège devant Orliens.
- Mercredi 28 octobre 1429 - BOMBACHELIER
Un nommé BOMBACHELIER, paveur d'Orléans, est chargé de réparer le pavé du pont, dans la longueur de 48 toises et demie, à l'endroit du boulevard de la Belle-Croix. Les travaux sont estimés à 8 livres.
- Jeudi 29 octobre 1429 - Les députés de la ville à l'Assemblée des Trois Etats.
Fin de l'Assemblée des Trois Etats à Orléans. Les députés de la ville furent : Girard BOYLEVE, Estienne LUILIER, Maître Raoul de RECOUR, Maître "Philippe (?), Guillaume COMPAING, Jehan MIGNAI (MIGNAU) et Thévenet de BOURGES.
On paya leur nourriture, pendant la tenue des Etats, depuis le 21 jusqu'au 29 octobre, mais on ne la paya pas le samedi 24 et le dimanche 25, parce qu'il n'y eût point de séance ces jours-là.
- Octobre 1429 - Jehan N...
Destruction de la catapulte, ou grand couillard, de la tour de Sainct-Pol; les bois sont portés en la Chambre de la ville. Les procureurs chargent ce Jehan, charretier, de ramasser les tabliers (voir le suivant) et de les ardre (brûler).
- Octobre 1429 - Raoul BEAUPIGNE
Raoul BEAUPIGNE, charron d'Orléans, est chargé de faire l'eschaffault, à Sainte-Croix, pour y brûler les tabliers et de fournir plusieurs étantières (pièces de bois) pour faire ledit eschaffault qui brûlait avec les registres.
On appelait tabliers des registres ou des tarifs qui restaient constamment sur les tables de l'octroi, lesquels étaient ainsi toujours à la disposition du public qui voudrait les consulter. Les placards se mettaient au coin des rues, places et carrefours, et les tabliers restaient sur les tables et étals. L'on disait alors : Donnez-moi le tablier, pour dire : Donnez-moi le registre ou le livre qui reste sur la table. Dans plusieurs ordonnances des rois de France, notamment relatives au tarif des vins, comme celle de l'année 1304, le nom de tablier est donné au bureau de l'octroi lui-même.
On appelait aussi tabliers des espèces de nappes en grosse toile, qui se mettaient sur les tables, lesquelles avaient des garnitures ou pendants en toile plus fine qui servaient à s'essuyer les mains et la bouche, les serviettes n'étant pas encore en usage.
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1430
- 19 janvier 1430
Jehanne la Pucelle, qui séjournait alors à Sully, au château du sire de La Trémoille, et où se trouvait aussi le roi, vient à Orléans, invitée pour participer à un banquet offert par les échevins d'Orléans.
- 1er février 1430 - Jehan MAHY
Il est chargé par les procureurs de la ville d'acheter 9 cents de harengs, à 20 sous parisis le cent, et 6 mines de pois (300 livres) à 12 sous parisis, et 6 mesures d'uille à 4 sous parisis la mesure, pour être présentés et donnés aux quatre ordres mandiens (mendiants) d'Orléans pour le karesme (Carême).
- Mars 1430 - BOUCHETOT
Un nommé BOUCHETOT, voiturier d'Orléans. Les procureurs de la ville font détruire la grande catapulte, ou baliste, qui était placée près du Châtelet. Elle était si considérable qu'on en retira 26 arres (charretées, voitures), que BOUCHETOT transporta du Châtelet à la Chambre de la ville qui était près de la tour Saint-Samson. Cette Chambre de ville est l'ancien Hôtel de Ville, qui existe toujours, dans la rue Sainte-Catherine.
- 20 avril 1430 - Frère RICHART
Prêcheur (prédicateur) du Carême de 1430 à Orléans. Ayant prêché le Carême, il est payé par les procureurs, et reçoit des présents. Il est défrayé de sa dépense durant son séjour dans la ville :
- - Guillaume GRELIER, Hostelier, reçoit 9 livres 6 sous parisis pour toute la dépense faite par Frère RICHART, "prêcheur" de la ville, en son hostel" et celui de son père, depuis la veille de Pâques-Fleuri jusqu'au mercredi après la Quasimodo.
- - Jehan MOREAU, libraire, chargé de relier le livre à Frère RICHART, le prêcheur de la ville, dont il a baillé ses parties (pas de mention de somme).
- - Philippot d'ORLEANS reçoit des procureurs de la ville 108 sous parisis pour avoir taillé un Jehsus en coëvre (cuivre) pour Frère RICHART, prêcheur. Payé six salus d'or ayant coûté chacun 18 sous parisis.
- - Guillaume GRELIER, Hostelier, reçoit 9 livres 6 sous parisis pour toute la dépense faite par Frère RICHART, "prêcheur" de la ville, en son hostel" et celui de son père, depuis la veille de Pâques-Fleuri jusqu'au mercredi après la Quasimodo.
- 8 mai 1430 - Jacquet LEPRÊTRE
Deuxième fête commémorative de la délivrance. Ce jour-là, procession pour commémorer la délivrance de la ville l'année d'avant (en fait, la procession eut lieu la veille).
Les échevins donnent 48 sous parisis à Jacques LEPRÊTRE, pour bailler à ceux qui portèrent les châsses de Saint-Aignan et de Saint-Mesmin, et Saint-Benoît, Saint-Eloi et autres corps saints, et pour payer quatre sergents qui furent à la procession faite la veille pour arranger (arranguer ?), et pour payer ceux qui portèrent les eschielettes (petites cloches).
Les échevins donnent aussi 48 sous parisis à l'arcediacre (archidiacre) de Beaugency, pour payer les sonneurs qui sonnèrent à Sainte-Croix le jour de la procession (le 7 mai), et aussi les chantres qui y assistèrent.
- 16 mai 1430 - Jehan LECLER
La reine de France, Marie (épouse de Charles VII), fille de Louis, duc d'Anjou et roi de Naples, passe par Orléans, où elle est reçue avec pompe. Les Orléanais, par les mains de leurs procureurs, donnèrent à Jehan LECLER, orfèvre d'Orléans, 165 livres 18 sous parisis pour l'achat de 6 grandes tasses d'argent, pesant 19 marcs six onces, achactées chacun marc 7 royaux d'or, valant six-vingt dix huit livres, ou 138 réaux et un quart, qui ont cousté chascun réau 24 sous parisis.
- 18 mai 1430 - Guyot de MAREAU
Bourgeois d'Orléans. Charles VII lui donne des lettres d'anoblissement, en récompense de sa conduite durant le siège de la ville. Il était aussi procureur (échevin). Il figure sur la liste des gens qui s'étaient distingué pendant le siège.
- Décembre 1430 - Jehan COURROYER, dit Maître Jehan
Le Maître Jehan, brave couleuvrinier qui était allé retrouver Jehanne la Pucelle, et qui était entré avec elle dans la ville de Compiègne, revient à Orléans quelques mois après que l'héroïne ait été vendue aux Anglais.
Le jour de son arrivée à Orléans, il fut payé à Renaud BRUNE, 48 sous parisis pour despense faicte par luy pour donner à souper au maistre Jehan qui estoit venu de Compiègne. Sans doute a-t-il été témoin de la prise de Jehanne, et l'a raconté aux Orléanais.
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1431 - 1432
- 24 juin 1431 - Jehan PELIN
Le Pape Eugène IV confirme, par une bulle, la résignation que Jehan PELIN fit de l'église de Saint-Germain, à Orléans, dont il était le curé, au chapitre de Saint-Aignan dont elle dépendait de temps immémorial. Le motif en fut que l'église de Saint-Aignan, détruite depuis trois ans, lors du siège des Anglais, n'était pas rebâtie.
Les chanoines avaient besoin d'une église pour célébrer les offices, la chapelle de Saint-Aignan, ou N.D. du Chemin ayant été partiellement détruite en même temps que Saint-Aignan. La place où était située cette église a augmenté le jardin actuel de la Préfecture.
- 30 mai 1432
Service anniversaire pour le repos de l'âme de Jehanne, célébré pour la première fois dans l'église de Saint-Samson à Orléans. Le receveur de la ville eut l'ordre de donner 9 livres de cire pour être employée à la confection de quatre cierges et d'un flambeau.
- 26 septembre 1432 - Daniel CHARTIER
Daniel CHARTIER, né à Orléans, meurt dans cette ville. Il fut éditeur des oeuvres de maître Alain CHARTIER, son parent, celui qui reçut un baiser sur la bouche de Marguerite d'Ecosse, femme de Louis, fils de Charles VII et, depuis, Louis XI, roi de France, non pas pour sa beauté, mais pour son bien dire. Voilà comment Alain CHARTIER parle de Jehanne à Orléans :
- Lieu décoré de décrets et de loix,
- Toy, Orliens, richement a orné,
- De guerre en paix la mercy Dieu tournée,
- Réjouis toy à icelle journée,
- Peuple vaillant, et très loyal françois.
- A la doulce prière
- Dont le Roy Dieu pria,
- Vint pucelle bergère
- Qui pour nous guerroya;
- Par divine conduite
- Anglois tant fort greva,
- Que tous les mit en fuitte
- Et le siège leva.
- Chantez, ô le clergé et messieurs les bourgeois;
- Vous, notables marchands, aydez nous, ceste fois,
- Commune d'Orliens, eslevez votre voix,
- En remerciant Dieu et la Vierge sacrée,
- Quand jadix, à tel jour, huictième de ce mois,
- Regarda en pitié le peuple Orlienois,
- Et tellement chassa nos ennemis Anglois,
- Que la duchié en fust en joye délivrée.
- Lieu décoré de décrets et de loix,
1435
-1er mai 1435 - GAUCHIER, ou Michel GAUCHIER
Peintre. Les procureurs de la ville lui font faire les jusarmes, haches et une fleur de lys, et deux Godons (anglais), pour faire la fête du lièvement (de la levée) du siège des Thourelles, dont la cérémonie devait avoir lieu le 8 du mois, jour de la fête de la ville. Il reçoit 12 livres.
- 8 mai 1435 - Guillaume Le CHARRON, Michel FILLEUL et Robert REIGNART
Septième fête de la ville. A Guillaume CHARRON et à Michel FILLEUL pour prix des eschaffaulx que ilz firent pour certain mistaire ou bolvart de pont durant la procession, 72 sous parisis.
Procession de la ville : sallaire de maistre Robert REIGNART pour avoir faict et dit le sermon à ladicte procession.
- Mai 1435 - Jehan CAILLY
Règlement du prévôt d'Orléans, Jehan CAILLY, pour la police du marché aux blés, qui se tenait alors cloître Saint-Sulpice, et pour empescher d'obstacler la petite rue - ou passage d'étrille-sac, qui communiquait de ce marché à la rue Neuve.
Le nom d'étrille-sac fut donné à cette rue, parce qu'elle était si étroite que les sacs de grains que l'on y passait sur l'épaule, frottaient sur les deux murs de droite et de gauche qui formaient cette venelle, et étrillait, perçait, les sacs.
- 17 juillet 1435 - ETIENNE
Peintre. Le 8 mai précédent avait eu lieu la fête de la ville (la 7e), en commémoration de la délivrance d'Orléans. Les procureurs avaient payé :
- - 102 sous parisis pour 36 livres de la cire la plus belle, mise en cierges, pour les douze procureurs de la ville, qui les portèrent à la procession des Tourelles,
- - 2 sous pour une main de papier employée à couvrir les cierges par l'endroit où on les tient, et douze petits boisselets (cornets) pour retenir la cire qu'elle ne chée sur les personnes, et pour un demi-cent d'épingles (brochettes en bois) pour attacher les écussons faicts par ETIENNE, et un quarteron de clo (clous) pour attacher lesdits boisselets et les boissai (?) des torches.
ETIENNE reçut 6 sous pour douze écussons peints aux armes de la ville, pour mettre et pendre aux dits 12 cierges.
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1436 - 1437
- 1436 - Jehan L'ALLEU
Chancelier de France, né à Orléans. Il meurt cette année-là.
- 9 août 1436 - FLEUR DE LYS
A FLEUR DE LYS, hérault de ladicte ville, le jeudy veille de Sainct-Lorent, pour don à luy faict pour ce qu'il avoit apporté lectres à la ville de par Jehanne la Pucelle : 2 réaulx, à 24 sous parisis, soit 48 sous parisis.
Il s'agissait d'une lettre de Jehanne des Armoises, qui annonçait qu'elle se rendrait à Orléans.
- 21 août 1436 - Jehan DULIS
A Jehan DULIS, (Jehan d'ARC) frère de la Pucelle, le mardy XXI d'aoust mccccxxxvi (1436) pour 12 poulets, 12 pigeons, 2 oisons et 2 levrots : 38 sous parisis.
A la même date : Pour dons à luy (Jehan d'ARC/Du LYS) faict, la somme de 12 livres tournois, pourceque la dict frère de la Pucelle vint en la Chambre de ladicte (ville) requérie aux procureurs de la ville qu'ilz luy voulissent aidier d'aulcung poy (d'un peu) d'argent pour s'en retourner par devers sa dicte soeur, disant qu'il venoit de devers le roy luy annoncer que sa soeur Jehanne existoit, et que le roy luy avoit ordonné (promis) 30 francs et commandé que on les bailla, ce dont on ne fist rien, et ne luy en fust baillé que 20 dont il avoit despendu (dépensé) les 12 et ne luy en restoit plus que 8 francs qui estoit poy de choses pour s'en retourner à Metz, devers sa soeur Jehanne, veu (vu) qu'il estoit cinquième à cheval... (ceci veut probablement dire que Jehan était accompagné de quatre personnes), on luy donna 12 francs, valent (valant) 9 livres 12 sous parisis.
Jehan a porté au roi une lettre de Jehanne des Armoises, et s'en retourne auprès d'elle, en passant par Orléans. On voit qu'à travers le temps les Orléanais n'oublient pas Jehanne, leur libératrice, ni sa "famille", qui profita toujours de cet état de fait, ainsi que des largesses du roi et du duc d'Orléans.
- 18 octobre 1436 - COEUR DE LYS
(Fleur de Lys et Coeur du Lys sont probablement un seul et même personnage).
A CUEUR DE LIS, hérault de ladicte ville, le 18e jour d'octobre mccccxxxvi pour un veïage (voyage) qu'il a faict pour ladicte ville, par devers la Pucelle, laquelle estoit à Arlon en la duchié de Luxembourg, et pour porter les lectres qu'il apporta de ladicte Jehanne la Pucelle à Loiches (Loches) par devers le roy qui là estoit, (qui s'y trouvait) ou (au) quel veïage il a vacqué 41 jours; c'est assavoir :
- - 34 jours au veïage de la Pucelle,
- - 7 jours à aller devers le roy et par ledit Cueur de Lis, pour aller vers ladicte Pucelle, le mardy dernier jour de juillet, et retourna le deuxième jour de septembre ensuivant, ainsi sont 41 jours qu'il a demouré à vacqué (s'est absenté) à faire ledict veïage, pour tout : 6 livres parisis.
- - Le dict deuxième jour de septembre, pour pain, vin et cernaulx (?) despensés en la Chambre de ladicte ville à la venue dudict Cueur de Lis qui apporta lesdictes lectres de Jehanne la Pucelle, et pour faire boire ledit Cueur de Lis lequel disoit avoir grant soif, pour ce : 2 sous 4 deniers parisis.
A la nouvelle que Jehanne était vivante, les procureurs d'Orléans veulent en avoir le coeur net, et envoient le hérault aux nouvelles; sans doute pour vérifier également si le sceau de Jehanne était bien authentique.
- 27 octobre 1436 - Jacquet des LIEUX
Frère mineur. Ce jour-là, procession générale pour les biens de la terre, à cause de la grêle qui tomba ce jour, laquelle estoit grosse comme le poing.
Il fut chargé (sans doute reçut-il quelques sous) de faire un sermon pour prier Dieu pour les biens de dessus la terre, à cause de la gresle qui chut grosse comme ung euf (oeuf) , une balle de paume et comme le poing d'un homme.
- 20 novembre 1436 - Nicolas GROSSETESTE, Pierre de FONTEILLE
Lettre du roi Charles VII, donnée à Orléans, accordée à Pierre de FONTEILLE, à l'effet d'expulser à mains armées, du château de Cormes, Nicolas GROSSETESTE et de faire suivre la saisie au Parlement. (de quoi s'agit-il ??)
- 13 mars 1437 - GUILLERY
Cordier d'Orléans. Le tonnerre tombe sur le clocher de l'église de Saint-Pierre-Empont à Orléans, brûle la corde qui servait à sonner le beffroy, et fait beaucoup de dommages à la tour.
GULLERY est chargé de fournir 7 toises de corde pour attacher au patau (battant) du sainct (on nommait ainsi les cloches, d'où le nom de saintier pour celui qui les fondait), de quoy on sonne l'effroy à Sainct-Pierre-Empont, pource que celle qui y estoit fust brûlée et rompus par la tempeste.
nb : le même jour, la foudre tomba aussi sur le clocher de Semoy (banlieue d'Orléans), endommageant celui-ci, et venant frapper le sonneur qui eut la jambe cassée. La ville paya 48 sous parisis à Jehan, prévost, guette (garde) de Sémoy, pour luy aidier à se faire tailler (payer ses impôts) pour pitié de ce qu'il s'estoit rompu la jambe à cheoir de l'eschelle, comme il montoit au clocher dudict Sémoy, derrenièrement, quand le tonnerre tomba dessus.
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1439
- 8 mai 1439 - Jehan CHANTELOUP
On paye 9 journées de travail à maître Jehan CHANTELOUP et à ses compagnons, pour dresser les échaffaulx" (tréteaux, gradins) de la procession des Tourelles.
- Juillet 1439 - Jacquet LEPRESTRE
Jehanne des ARMOISES est à Orléans ! Elle y fut bien reçue. Personne ne pensait qu'elle n'était pas Jehanne la Pucelle, qui avait délivré la ville 10 ans auparavant...
On paye, par l'entremise de Jacquet LEPRESTRE :
- - le 28 juillet : 14 sous parisis pour vin présenté à Jehanne des Armoises,
- - le 29 juillet : idem,
- - le 30 juillet : 60 sous parisis pour viande présentée à madicte Jehanne, et 21 pour 21 pintes de vin à disner et au soupper,
- - le 31 juillet : 28 sous parisis pour vin présenté à elle à disner et au soupper,
- - le 1er août : 14 sous parisis pour 10 pintes et chopines à elle présentées, à disner quand le mesme jour elle se partit de ceste ville,
- - le même jour : 210 livres parisis pour don à elle faict le premier jour d'aoust par délibération faicte avec le Conseil de la ville, et pour le bien qu'elle a faict à ladicte ville durant le siège, donné à elle le mesme jour que elle se partit, pour ce : IIc et X livres parisis. (1)
- - le même jour : à luy (Jacquet) 10 sous et 8 deniers parisis pour 8 pintes de vin despensés à ung souper où estoit J.H. (sans doute Jehan) LUILLIER et Thévenot de BOURGES, pour ce qu'on le cuidoit (le devait) présenter à ladicte Jehanne, laquelle se party (s'en alla) plutôt que ledict vin ne fust venu. (2)
(1)- Une belle somme ! 210 livres, en souvenir de la libération, alors que le loyer d'une belle maison bourgeoise coûtait à l'époque de 10 à 14 livres par an!(P. de Sermoise, Les missions secrètes de Jehanne la Pucelle, R. Laffont, 1970.)
(2)- Car Jehanne va s'absenter quelques temps. Quelque fut la raison de Jehanne d'avoir quitté la table - les motifs ne manquent pas - cette banalité a déchaîné la plume des conformistes. Certains alléguèrent qu'elle avait compris la nécessité de disparaître rapidement.
Par bonheur pour la vérité, la huitième rubrique de Morchoasme établissait, depuis 1439, que la Dame en question n'avait pas disparu :
- - A Jehan PICHON, le 4e jour de septembre, pour six pintes et choppine... présentées à la Dame Jehanne des Armoises...
- - A Jehan PICHON, le 4e jour de septembre, pour six pintes et choppine... présentées à la Dame Jehanne des Armoises...
Exprimée de nos jours dans le Bulletin Syndical des Instituteurs, une opinion résume la question avec intelligence :
- - Il est quand même un peu fort que nous, qui vivons au XXe siècle, cinq cents ans après la mort de l'héroïne, ayons la prétention de dire "c'était une fausse Jeanne d'Arc", nous qui ne l'avons jamais vue, et que nous disions aux Orléanais qui l'ont vue : "vous, vous étiez des imbéciles" ! (A. Bourrier : l'Idée Libre, 1925. Et B.S.I., octobre 1924.)
1440
- 7 janvier 1440 - Jehan CAILLY
Charles, duc d'Orléans, prisonnier en Angleterre, donne l'ordre à son prévôt d'Orléans, Jehan CAILLY, de permettre aux cordonniers et autres ouvriers qui se servent d'alènes, de travailler toute la nuit, malgré l'avertissement donné par la cloche du couvre-feu, avec défense de se servir du marteau pendant ce temps. Cette permission fut accordée moyennant la somme de 2 sous 8 deniers par chaque ouvrier besognant.
- 15 mai 1440 - Naudin BOUCHARD
Il fut payé à Naudin BOUCHARD 6 livres 8 sous pour cinq quartes de vinaigre, qu'il avait employées pour faire 65 livres de poudre fine à couleuvrine.
Il y avant alors deux sortes de poudres, l'une grosse pour les bombardes, l'autre plus fine pour les couleuvrines; le vinaigre était toujours utilisé dans leur composition.
De plus, Naudin livre aux procureurs de la ville, comme saintier (fondeur) et artillier (armurier) de la ville, 6 couleuvrines emmanchées et les moles (moules) à faire des plommiers ou balles (c'étaient des balles de plomb de deux livres chacunes).
- 15 mai 1440 - Aignan de SAINT-MESMIN
Les procureurs d'Orléans, dont il fait partie, le chargent de faire faire de la poudre à canon et poudre fine pour couleuvrines (voir ci-dessus).
- 8 juin 1440 - FAVEREAU
A cette époque, la région orléanaise fut tellement désolée par la présence des loups, que plusieurs personnes et des enfants furent dévorés par ces animaux carnassiers, jusqu'aux portes de la ville. Il fut payé 3 livres 5 sous à FAVEREAU, lovetier (louvetier) pour faire diligence de prendre les loups qui mangeaient les petits enfants.
- Juillet 1440
A cette époque, Isabeau "Romée" (Isabelle de VOUTHON), mère de Jehanne, vint se fixer à Orléans avec ses fils Jehan et Pierre d'ARC (puis du LYS).
La ville logea Isabelle dans la rue des Pastoureaux, sur la paroisse de Saint-Hilaire, tout près de la cathédrale Sainte-Croix.
Les procureurs fournirent les vivres et nécessités et, en outre, la somme de 60 sous tournois - seulement pour Isabelle - pour se maintenir et habiller, laquelle somme montant à 2 écus et demi ou environ (l'écu valait 25 sous) lui fut payée chaque mois jusqu'à sa mort en 1458.
En fait, Jehan, qui fut bailli de Vermandois et capitaine de Chartres, repartira dans son pays lorsqu'il fut nommé prévôt de Vaucouleurs. Seul Pierre restera dans la région. Il aura une maison, en ville, près de Saint-Pierre-le-Puellier, une métairie au lieu de Baigneux, à Sandillon, et aura l'usufruit de l'Ile-aux-Boeufs, sur la Loire, concédé par le duc d'Orléans. Chevalier, il fut chambellan de Charles VII et chevalier du Porc-Epic.
L'année 1440 vit aussi le retour du duc Charles d'Orléans, prisonnier en Angleterre depuis la bataille d'Azincourt, en 1415. Il restera une douzaine de jours dans sa bonne ville.
Voir à ce sujet l'article : Le retour du duc d'Orléans.
Charles d'Orléans était aussi un fin poète : voir Les poèmes de Charles d'Orléans