Origine du patronyme Cattani

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Le patronyme CATTANI dérive du vocable latin CAPITANEUS apparu au bas Empire (1er au Ve siècle) et formé lui-même à partir du latin caput, itis qui signifie : tête. D'adjectif qu'il était à la période classique (Ex: litterae capitaneae), Capitaneus se substantive dans son acception militaire ; dans le langage populaire et jusqu'au Moyen-Age, il signifie “chef militaire”. Le titre ou grade de “capitano” était lié à cette époque et selon les endroits, à des fonctions de nature militaire, judiciaire, politique ou exécutive. Il faut noter que c’est la racine indo-européenne “KAP” signifiant “tête”, qui est à l’origine des vocables kephale en grec, caput en latin, et haubit en gothique (dans les langues germaniques le k se transforme en h)

Comment CAPITANEUS se transforma en CATTANEUS

Rappel de quelques notions élémentaires d’étymologie et de phonologie (transformations structurales du latin). En effet, dans les syllabes atones (c'est-à-dire celles qui ne portaient pas l'accent tonique), la voyelle se réduisit à un son très faible et s'effaça (le plus souvent avant le IXe siècle) ; ainsi par exemple, le mot latin pos(i)tùram devint posture en français. La mutation phonétique du mot capitaneus (ou capitano) se fit, dans un premier temps, par la “chute” de la voyelle -i- dans la syllabe -pi- qualifiée d’atone protonique (l’accent tonique se trouve sur la syllabe -ta-); Capitaneus se transforma, phonétiquement, en “captaneus".==

On retrouve d'ailleurs le mot “captan” (chef) en vieux provençal et aussi, parait-il en turc “kaptan, kapudan”(capitaine de navire).

Puis, dans un deuxième temps, le -p- du groupe consonantique -pt-, fut “assimilé” et transformé en -t-  : captaneus devint cattaneus.

Dans les langues romanes, de nombreux mots ont suivi cette évolution qui obéit  au principe phonologique suivant : dans les groupes de deux consonnes, la première ne subsiste que si elle est facile à prononcer sinon , elle “tombe” (par exemple, dub(i)tare se transforme en : douter), s'affaiblit ou “s'assimile”. 

Ainsi, le latin avait déjà assimilé des mots comme adpellare en appellare. En italien le mot latin captivus se transforma en cattivo (catturare) , baptismus en battesimo etc. En français, plusieurs mots s'orthographiant avec la double consonne -pt- se prononcent -t-, comme : -baptême (b a t e m), sept (s e t) et sculpter (s k y l t e). Pour ces mots, “l'assimilation” ne s'est opérée que phonétiquement, leur orthographe primitive a été conservée. On notera que quelques vocables latins ont suivi directement ce type d'évolution vers le français comme par exemple : -latronem -> larron, -rupta -> route. Ces quelques principes de linguistique nous permettent ainsi de mieux comprendre la signification orthographique du doublement de la consonne “t”, véritable “vestige embryologique” et témoin de l’évolution structurale du latin vers nos langues romanes. Le substantif puis le patronyme CATTANI en est une parfaite illustration.

Voici les diverses variantes de CAPITANEUS: -capitanio, capitaneo -cattaneo (Ligurie) cattanei (Lombardie) -cattagni, cattani -capitanelli, capitanucci -cattanin (Venetie) -forme en CAP.. sont répandue au sud de l'Emilia ; -forme en CATT..du nord jusqu'en Toscane

A propos du CATTANO : histoire d'un titre féodal qui devint un patronyme

Le “Cattano” à travers la Littérature

Le mot “CATTANO” est utilisé comme substantif dans de nombreuses chroniques historiques anciennes d'Italie ; il signifiait : “seigneur féodal", mais ce sens doit être nuancé.

L.A. MURATORI (1672-1750) nous livre dans ses œuvres littéraires de nombreuses informations historiques et linguistiques, fruits de ses recherches et de l'étude philologique des textes anciens dont il était un spécialiste.

Ainsi dans ses Dissertazione  Antichità d'Italia (XI et XLII), il confirme l'origine du patronyme Cattani. Citons-le: “... per lo più erano intitolati Capitanei, della qual voce mutata in Captaneo, si formò Cattaneo.”. 

Plus loin, énumérant et commentant l'origine des noms de famille il nous dit: "...non pochi Cognomi nacquero dalle dignità godute, o dalle arti esercitate da i Maggiori. E quantunque col tempo mancassero tali Dignità, ne piu si esercitassero la quelle arti, pure ne continuò la denominazione ne'posteri ...i Capitani, mutata la voce in Catanei...". Traduction : "un assez grand nombre de noms de famille prirent naissance des Dignités dont ont bénéficiait ou des métiers que l'on exerçait. Et, bien qu'avec le temps, les dites Dignités vinssent à faire défaut et que ces métiers ne fussent plus exercés, leur dénomination se maintînt chez les descendants.Dans quelques villes d'Italie des Familles Nobles qui ont tiré leur nom d'autres titres comme les Avocats ecclésiastiques, les gonfalonniers, les Capitaines (Capitanei mot qui s'est changé en Cattanei), les Vidames, les Chanceliers, les Vavasseurs, les Docteurs, les porte-enseigne, le Juges, les Intendants, les Prêtres, les clercs, ect....” (note du traducteur : tous ces termes qui se réfèrent à des charges ou fonctions ne relèvent pas à dire vrai de la traduction).

. On notera que l'oubli du deuxième “t” dans cette dernière citation reproduit fidèlement l'orthographe du mot tel qu'il a été imprimé dans l’ouvrage. Cette “faute” est fréquemment commise au cours des siècles par les imprimeurs, les historiens, les notaires, les curés ou les officiers de l'État Civil !

E. MENAGIO dans son ouvrage: “LE ORIGINE DE LA LINGUA ITALIANA” (1685) consacre un long article au mot “cattano”. Il cite de nombreux extraits de la littérature italienne où l'on rencontre le mot “cattano” employé comme substantif, dans son acception de “Seigneur Féodal".

MENAGIO cite longuement AMMIRATO  qui nous rapporte  que dans le “Reggimento de 'Principe" , attribué par certains à Saint Thomas, le mot cattani était équivalent à celui de Baron.  

L'origine étymologique à partir du latin “capitaneus” est en effet admise par l'immense majorité des “Savants” de l'époque. Seul l'Académicien de la Crusca Francesco REDI (XVIe) dans une lettre à caractère polémique adressée à son collègue O. BUONDELMONTE soutint l'hypothèse que cattano dérivait de “castellano” et réfutait l’origine étymologique “capitano”, admise par de nombreux autres Académiciens. Mais en analysant son argumentation, on constate en fait, qu'il assimile abusivement et par analogie, l’étymologie du terme cattano à sa signification historique ou littéraire (seigneur féodal, châtelain). Il ne s'appuie sur aucun argument grammatical ou linguistique sérieux pour fonder son opinion.

D'autres hypothèses étymologiques  ont été avancées:

-selon CORIO, au Palais Impérial, les préposés responsables pour la table de l'Empereur de l'approvisionnement en eau étaient appelés: “catanei”. En effet, le vase utilisé qui contenait l'eau de boisson s'appelait : "catino" ; -Selon Pier Francesco GIAMBULLARI (Origine de la lingua fiorentina) Cattano dériverait de l’araméen : “hetanim” qui signifie : notable ; -catana: accessoire de chasseur (latin: cajetanus?) signifiant gibecière. Une famille Catani (avec un seul “t") de la région d'Alesani (Tarrano) en Corse avaient eu des ancêtres armuriers, leurs pistolets avait été appelés : "catana" (éponyme). En fait les recherches généalogiques et historiques révèlent que cette famille était originaire de Parmes (Italie) avant de s'établir en Corse au début du 17° siècle et que leur patronyme était rédigé à l'origine avec deux "t" dans les registres (état civil et paroissiaux) de ce village.

Le chroniqueur G. VILLANI (1280-1348) l'emploie très souvent dans son œuvre “...Messer Francesco Barbignano e altri grandi Cattani e Varvassori..."(IX, 180). R. MALISPINI : “Molti Cittadini antichi, e Gentili uomini aveano Tenute, Castella, e Ville in Contado; e ancora tali ve l'aveano innanzi che Atile disfece Fiorenza. E anche vi fuorono diquegli, che l'aveano rifatte, e chi fatto di nuovo. E qui in brevità ne faremo menzione di certi, e chi ve l'avea, che eran Cattani Gentili uomini di Contado.” (CAP.(59) LIX.) ; ailleurs on peut lire :“...Posono assedio alla Rocca di Fiesole che allora era molto forte, e teneanla certi gentiluomini Cattani..., i quali vi teneano entro manasdieri e banditi...” (CAP LXXII). CORIO (IST.MIL.,124)  : “...Ordinò che i Catanei e Valvassori dessero la decima delle loro entrate...”. Là encore nous citerons MURATORI qui précise la signification de la fonction du Cattaneo dans le système féodal  : “Fu ancora in uso, che i Vassalli de i Re, Duchi, Marchesi, Vescovi, Conti etc.. avessero de'Vassalli minori, che perciò erano appellati Valvassores. I Vassi poi de i Re ed Imperadori, e i loro Feudi erano sottoposti solamente alla Regia, e Cesarea Maestà, nè dipendevano dalla Città, o dal suo Governatore. Quand'essi non godevano el titolo di Duchi, Marchesi, o Conti, per lo più erano intitolati Capitanei, della qual voce mutata in Captaneo, si formò Cattaneo. Furono anche chiamati Castellani, perchè signoreggiavano qualche Castello. Nel Vocabolario della Crusca Castellano è detto un Abitante di Castello.Ma le paroli ivi addotte dal Boccaccio nella Novella VII. della 2.Giorn. non significa questo, ma bensì il Signore di un Castello. Sembra nondimeno, che ne gli Atti antichi del Comune di Modena si desse tal nome a gli abitanti nelle Castella" Traduction : “Il était aussi d'usage que les Vassaux des Rois, Ducs, Marquis, Evêques, Comtes, etc... aient des sous-vassaux que pour cette raison on appelait des Vavasseurs. Quant aux Vassaux des Rois et Empereurs, ils n'étaient soumis qu'à La Majesté Royale et Impériale et ne dépendaient ni de la Ville ni de son Gouverneur. Quand ces vassaux ne jouissaient pas du titre de Duc, Marquis ou Comte, on leur donnait la plupart du temps celui de Capitanei (Capitaines) terme qui se changea en Captaneo dont on forma le mot Cattaneo ; on les appela aussi Castellani (châtelains) parce qu'ils gouvernaient quelque château (Place fortifiée). Dans le dictionnaire de la Crusca, on appelle châtelain l'habitant d'une place-forte. Toutefois le mot que rapporte Boccace dans la Nouvelle VII de la Seconde journée (du Décaméron) n'a pas cette acception, mais celle de Seigneur d'un château. Il semble néanmoins que dans les Anciens Actes de la Commune de Modène l'on donnât ce nom aux habitants d'une place fortifiée.”

Cette notion de délégation de pouvoir directement reçue des princes ou de l'Empereur, semble caractériser le titre de Cattano. Dans son DIZIONARIO DEL LINGUAGGIO ITALIANO Giulio REZASCO, résumant divers auteurs et historiens, écrit à l'article “cattano ou cataneo”  : “ce Noble, le plus souvent de race étrangère, qui, au Xe siècle, avait reçu du Roi ou de Princes, en fief et en bénéfice, une pieve en totalité ou en partie; dans la cité de Milan, il correspond à un notable important”. Rappelons qu'une pieve, à l'époque médiévale, était une circonscription géographique regroupant plusieurs communes autour d'un centre constitué par l’Église paroissiale ou la Cathédrale. Ces “pieve” jouissaient de prérogatives administratives notables.

La “race étrangère”  peut signifier l'origine “barbare” ou germanique de ces chefs de guerre. 

Nous rappellerons ici que le pouvoir carolingien distribue à ses vassaux les plus fidèles, pour rémunérer les services rendus (essentiellement militaires), des domaines à titre personnel et concède des “bénéfices” (jouissance des biens produits par un domaine pendant une période limitée) situés dans les territoires conquis. C'est aussi l'Empereur qui nomme directement les comtes (comtes austrasiens), instrument de l'exécutif impérial ; il peut les révoquer. Ces grands vassaux, mandaté par le pouvoir central, ne sont pas originaires des diverses régions de l'Italie, alors sous domination germanique . G. REZASCO poursuit sa définition de cattano en précisant “translation ou synonyme de Capitano”. Citant Leo (Stor.Stat.Ital,IV,6), puis Giulini (Mem.Mil.TIII,1760) il écrit : “Cependant Feudataire de comté, au début assujetti au Prince ou au Comte dans l'administration, puis Seigneur libre avec une autorité totale ou partielle sur ses fidèles. Nom utilisé dans toute la Toscane et dans les autres parties des régions appenines jusqu'à Modena et Reggio ; au delà on utilisait le titre de Baron ; à Milan, le titre de “Cattano” avait, comparativement, la même valeur que celui de “Grande o Gentile” à Florence, de “Casastico” à Lucca, de “Nobile d'Ospizio” en Asti, de “Nobile di Patrimonio” à Pisa. Ces “Cattani” ou Notables, dominèrent Milan autoritairement après les Conti, puis se constituèrent en Compagnies ou sociétés politiques, lesquelles disparurent en même temps que les Compagnies populaires leurs adversaires en 1279.” CORIO dans son ouvrage historique écrit : “Il Vescovo, e poi l'Arcivescovo di Milano nellà città, o in altri luoghi, faceva Capitani della plebe alcuni popolari, che poi, con vocabolo corrotto, erano detti Catanei.” En effet, aux XIe et XII siècles l'Italie connaît ce que l'on appelle le mouvement communal. Les villes qui connaissent un essor économique important s'organisent en territoires communaux dotés d'une autonomie politique ou même en Républiques. Une fraction évoluée du “popolo” essentiellement la bourgeoisie marchande et industrielle revendique une part de pouvoir politique pour contrebalancer le pouvoir des puissants Féodaux. Ils s'organisent en “societas populi” et choisissent à leur tête un chef le “Capitano del popolo”. A certaines périodes, en particulier quand la lutte entre la Papauté et l'Empereur atteint son acmé lors des guerres entre Guelfes et Gigelins, ce “Capitano del popolo", devenu chef de parti et général des vainqueurs, exercera souvent une véritable dictature, affaiblissant considérablement l'autorité du Podestat.

Certains historiens affirment que “cattano” correspondait à une dignité nobiliaire féodale voisine de celle de Comte. Ainsi, G.P DE CRESCENZI ROMANI dans son ouvrage “Corona della nolbilta d'Italia. Famiglie illustri" (1639), hiérarchise la noblesse en six grades (niveaux). Le premier est la “nobiltà Civile", le second est celui de “Cavaglieri” (chevalier),le troisième est la “nobiltà Signorile” (noblesse seigneuriale) qui englobe les titres de: Baroni (baron), Valvasori (vavasseur), Catani (cattano), Palatini (palatin), Conti (comte), Visconti, marchesi (marquis) e gran Signori di vassallagio. Les trois derniers grades étant ceux de Prince, de Roi et enfin le plus élevé : celui d'Empereur. BORGHINI dans son Libro della Chiesa, e Vescovi Fiorentini écrit : “Questo era una spezie di particolare Signoria, come è quella di Marchese, di Conte, ed altri tali ; e per avventura assai simile a quelli che in certi luoghi (come à ogni paese le sue proprietà) si chiamano Valvassori, o Baroni; e da noi, e d'altri, Cattani;. Ma erano di men dignità questi, che Conti: Sebbene anch'egli aveano Castella, e Tenute, e Vassalli.”. SANSOVINO dans Origine delle Famiglie Illustri d'Italia; à propos des Seigneurs Malatesti, écrit : “Non voglio però lasciar di dire, che essi erano, prima che avessero cognome di Malatesti, detti Cattani, secondo l'uso di quei tempi : perciocchè questa voce Cattani, così detta forse per accorciamento da quest'altra voce Capitani, significava uomini di giurisdizione, Principali, Nobili, e come Signori fra gli altri.”

La métamorphose patronymique

L'utilisation patronymique du mot Cattano et de ses formes latinisées (Cattanius, Cattaneis, cattanis) apparaît au Moyen Age, essentiellement en Italie septentrionale où ce patronyme est fréquent au XII° siècle. On peut le remarquer dès cette époque dans divers documents. Ainsi, dans un acte, daté de 1192, les citoyens d'Alessandria reconduisaient par serment une convention conclue avec les Génois en 1181 ; parmi les noms de ceux qui jurèrent figurent des Cattani, Cattaneo, Catani et Catanese.

Le i final de nombreux patronymes italien est un reste de l'ancien génitif masculin qui marque la filiation (ex: Petrus filius Pauli devient Petrus Pauli) il est encore employé en Toscane et en Emilie au VIIIe siècle alors qu'ailleurs on utilisait la forme Petrus de Paulo.

Comment le titre féodal s'est-il transformé en patronyme?

L'explication la plus évidente est que l'ancêtre, premier du nom, fondateur de la lignée, en ait été ainsi qualifié car il était un “Cattano”. De nombreux ouvrages et bulletins officiels consacrés à l'histoire nobiliaire et héraldique d'Italie répertorient plusieurs familles Cattani au cours des siècles et encore quelques représentants avant la deuxième guerre mondiale ; pour certaines de ces familles, leur noblesse remontait au Moyen Age (voir héraldique dans la page perso).

Blason des CATTANI de PARMA
Puis, avec le temps, le patronyme se transmit aux descendants, mais  en perdant le plus souvent sa signification socio-historique et nobiliaire.

Les autres explications peuvent être déduites des théories classiques de l'anthroponymie. Ainsi, un individu, pouvait-il se voir attribuer le patronyme d'un seigneur, d'une famille ou d'un clan auquel il “appartenait", dans le sens féodal du terme. Il est intéressant de rappeler qu’à l’époque romaine, l'esclave, lorsqu'il était affranchi, faisait précéder son nom unique du prénom et du gentilice de son ancien maître .

Enfin, il pouvait s'agir d'un surnom ; ceux-ci, au Moyen Age, permettaient de remédier à des homonymies gênantes, mais aussi de satisfaire à un esprit populaire mêlé de plaisanterie et de malice. Certains sobriquets se fixèrent avec une telle solidité à certains individus, qu'ils devinrent héréditaires et furent repris par les descendants. Les surnoms provenaient de particularités physiques, morales, langagières ou rappelaient l'origine géographique, la fonction sociale etc. des individus. Ainsi, il est permis d'imaginer que le sobriquet “cattano” ait été attribué à quelque roturier qui n'avait du “Cattano” que l'attitude belliqueuse ou le comportement autoritaire ; ou peut-être était-il le chef d'une bande de brigands ou alors un ridicule fanfaron ...

Un Cattani compagnon de Saint François d'Assise

Pietro Cattani appartenait à une famille noble d'Assise. Contemporain de Saint François, il étudie le droit et fut Chanoine de l'église San Ruffino. En 1208 avec un autre compagnon, Bernardo di Quintavalle, ils distribuent toute leur fortune aux pauvres et rejoignent Saint François pour créer la première communauté franciscaine, puis l'ordre monastique. En 1220, François abandonne le gouvernement de l’ordre, et nomme Pietro, de retour d'une mission en orient, comme son successeur : « Dès aujourd’hui, je suis mort pour vous. Mais voici Pierre de Cattani, à qui tous et moi-même devons obéir". Pietro Cattani, décède le 10 mars 1221, alors que Francois était encore en vie. Il est enseveli dans la chapelle de la Porziuncola située à l'intérieur de la Basilique Santa Maria degli Angeli. Sur le bord droit de cette chapelle est apposée la pierre tombale de Pietro Cattani l'une des plus ancienne inscription épigraphique de l'Ordre. On dit que plusieurs miracles eurent lieu dans la chapelle Della Porziuncola. Des foules de chrétiens pieux affluent vers sa tombe en troublant la prière des moines. François exhorte, alors, Pietro Cattani d'obéir durant sa mort comme il l’avait fait durant son existence terrestre et, par conséquent, lui ordonne de ne plus accomplir de miracle. Et c’est ce qu’il advint ! Mais Pietro ne fut jamais canonisé.

Un ou deux “T” ?

Le patronyme CATANI (avec un seul “t”) et ses équivalents, aurait une toute autre signification. Certains le font dériver du toponyme sicilien Catania. En fait, il faut nuancer cette assertion. Ainsi, dans les textes anciens, alors qu'il est sans ambiguïté employé dans son acception de “cattano”, ce substantif est fréquemment et faussement orthographié avec un seul “t”. De même, pour le patronyme, alors qu’il est régulièrement orthographié avec deux “t” dans l’ensemble des actes civils et religieux intéressant la même famille ou le même individu, on constate quelquefois l’absence de doublement consonantique. On pourra le constater dans plusieurs actes originaux concernant la même famille. En matière de langage l'usage et souvent l'ignorance font fréquemment la règle. Notons que la linguistique admet un principe nommé: “loi du moindre effort” pour expliquer ces évolutions orthographiques. Les familles CATTANI (avec deux “t” !) en France et en Corse sont issues de l'émigration italienne. En Corse, elles sont presque exclusivement originaires de la région de Parmes.


Bibliographie

-http://achille.cattani.pagesperso-orange.fr (Auteur de la recherche 1994 Docteur Achille CATTANI (BASTIA CORSICA))

- Archives Communales de l'État civi Bibliothèque Municipale de Bastia   Place du Théatre 20200 BASTIA

- Archives Départementales de la Haute Corse Qartier l'Annonciade 20200 BASTIA

- Archives Départementales de la Corse du Sud Les Salines 20000 AJACCIO

- Archives internationnales (Site internet)  : https://archive.org

- Archives numérisées de CORSE  Site informatique http://archives.corsedusud.fr/Internet_THOT/FrmSommaireFrame.asp

- Archivio di Stato di PARMA 45, Via d’Azeglio I-43100 PARMA

- CALVET J.L. Histoire de mots Payot Document

- DAUZAT DUBOIS  Nouveau dictionnaire étymologique & historique 1971 LAROUSSE

- DE CRESCENZI G.P. Corona della Nobilta d'Italia. Famiglie illustri 1639 Parte prima  intro. Tebaldini N. Bologna

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- Encyclopédie Universalis Italie Histoire            

- FALCUCCI  F. D.Vocabulario dei dialetti, geografiae costumi della Corsica CAGLIARI 1915   p. 135.

- LECCIA Jean Louis Les armes à feu de Corse Ed. Crepin-Leblond 2006 Ch. IX

- LEBEL Paul  Les noms de personnes 1981  PUF Que sais-je ?

- MENAGIO E. Le origine della lingua italiana p. 158 & 1685 Choet Geneva

- MURATORI L.A.      Antichita d'Italia 1751

- PALIDDA S. Notes sur les parcours de la migration italienne 1985 Peuples Méditerranéens N°31.32

- QUILLET Encyclopédie Quillet 1962 Librairie Quillet

- REZASCO Giulio Dizionario del linguaggio italiano storic. & Admi.1881 Suc Le Monnier Firenze

- SPRETI Vittorio      Enciclopedia storico nobiliare italiana  p. 388 Vol II 1932 Milano