Opéra Garnier

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Photo C.Angsthelm

Place de l'Opéra


Historique

Charles Garnier 1825-1898 par Carpeaux 1903
  • C'est l'architecte Charles Garnier qui fait construire l'Opéra (d'où l'appellation Opéra Garnier, pour le différencier de l'Opéra Bastille), ou bien encore Académie nationale de musique et de danse, dans un espace dégagé et sûr, suite à l'attentat contre l'empereur en janvier 1858 près de la salle Le Peletier.
  • Après d'énormes travaux de consolidation des sous-sols, la première pierre fut posée le 21 juillet 1862. La guerre et la Commune ont interrompu les travaux puisque l'opéra ne fut inauguré qu'en 1875 par Mac Mahon.
Opéra rue Auber vers 1880, par Léonard Saurfelt
  • Pendant les quarante premières années les spectacles restèrent sans relief, les compositeurs français pratiquant une politique protectionniste, en interdisant la scène aux artistes étrangers. La salle déclina jusqu'en 1970, puis la troupe fut dissoute et l'opéra ferma. En 1973, Rolf Liebermann fut nommé administrateur général de l'Opéra de Paris, et grâce aux moyens financiers mis à sa disposition élargit le programme, imposa la langue originale puis invita les stars de l'art lyrique, de la direction d'orchestre, de la mise en scène et de la décoration. Georg Solti en fut le conseiller musical un certain temps. L'opéra de Paris devint un des pôles de la création mondiale.
  • Rudolf Noureev, directeur du Ballet de l'Opéra national de 1983 à 1989, marqua l'histoire de la danse par son style et ses chorégraphies innovantes. Le corps de ballet effectue de nombreuses prestations à l'étranger.
  • En 1987, l'école de danse déménage à l'extérieur de Paris, dirigée par Claude Bessy, (danseuse étoile de 1956 à 1975, puis directrice de l'école de danse en 1972), qui emmène ses élèves se produire sur toutes les scènes à l'étranger, parmi lesquels on peut citer Patrick Dupond et Sylvie Guilhem, issus de son enseignement à l'école de danse.
  • L'orchestre de Paris est également réputé pour ses excellents instrumentistes.
  • En 1990, le Palais Garnier et l'Opéra Bastille forment l'Opéra de Paris qui depuis 1994 devient l' Opéra national de Paris.


Patrimoine bâti

  • L'opéra est l'un des plus grands du monde par sa superficie, comprenant d'immenses foyers, des salles de répétition, une bibliothèque.
  • Sur la façade principale , l'importance est donnée à la loggia du foyer avec ses colonnes accouplées monolithes de style corinthien en pierre de Ravières de 10,20 mètres de hauteur séparant sept grandes baies. Au-dessus de cette loggia, une attique bordée de 53 masques en bronze doré de Jean-Baptiste Klagmann (1810-1867) ; des œils-de-bœuf garnis de bustes de musiciens en bronze doré (hauteur 1,20 m x 0,60 m de large) réalisés par Félix Chabaud (1824-1902) et Victor Evrard (1807-1877) : Jacques Aubert (1689-1753), Ludwig van Beethoven (1770-1827), Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), Gaspare Spontini (1774-1851) et Giacomo Meyerbeer (1791-1854).
  • À droite et à gauche sur le toit, les statues de l' Harmonie et la Poésie, œuvres de Charles Gumery (1827-1871).
  • Sur le dôme, correspondant à la coupole de la scène, domine Apollon élevant sa lyre par Aimé Millet (1819-1891), entouré par des Pégases de Eugène Lequesne (1815-1887).
  • Le soubassement est percé de sept arcades en plein cintre, avec les deux angles en avant-corps.
  • Sur le perron, quatre groupes sculptés : La Musique par Eugène Guillaume (1822-1905), La Poésie lyrique par François Jouffroy (1806-1882), Le Drame lyrique par Jean Perraud (1819-1876) et La Danse par Paul Belmondo (1898-1982) (l'original par Jean-Baptiste Carpeaux se trouve au Musée d'Orsay).
  • Entre les arcades, quatre statues allégoriques en pierre : L' Idylle par Eugène Aizelin (1821-1902), le Cantate par Henri Chapu (1833-1891), le Chant par Paul Dubois (1839-1905), le Drame par Alexandre Falguière (1831-1900) ; ces statues elles-mêmes surmontées d'un médaillon en bas-relief illustrant le profil de musiciens par Charles Gumery (1827-1871) : Jean-Sébastien Bach, Joseph Haydn, Giovanni Battista Pergolèse et Domenico Cimarosa.
  • Quatre grands candélabres en bronze éclairent le perron de pierre.
  • Sur les côtés, deux pavillons semi-circulaires ; celui de l'ouest rue Auber, nommé Pavillon de l'Empereur possède une double rampe d'accès qui permettait à la voiture de l'empereur d'accéder directement à la salle. Le pavillon achevé à la chute du Second Empire, abrite maintenant le musée-bibliothèque de l'Opéra conservant des partitions originales, des manuscrits spécialisés, ainsi qu'une collection d'œuvres d'art ayant trait à l'art lyrique et à la danse. Elle conserve également des maquettes de décors et des œuvres du répertoire.
  • Des pylônes surmontés de l'aigle impérial et ornés de proues de navire ainsi que vingt deux statues lampadaires entourent la balustrade.


Plan intérieur
L'escalier d'honneur par Louis Béroud 1877, (Musée Carnavalet)
  • À l'intérieur, son escalier d'honneur, de style rococo, est un morceau de bravoure. Une première volée, ornée par des torchères de Carrier-Belleuse, conduit au palier central gardé par de monumentales cariatides par Thomas. Les volées perpendiculaires, ayant des balcons sous arcades permettant de voir et d'être vu, mènent au grand foyer. Les marbres de coloris rouge antique, et vert, ainsi que les peintures allégoriques de Pils ajoutent à la polychromie.
  • La salle, rouge et or, comprend cinq étages de loges. Huit grandes colonnes soutiennent la coupole où est suspendu un grand lustre. Depuis 1964, une œuvre de Chagall décore le plafond ; il s'est inspiré de neuf opéras ou ballets célèbres : La Flûte enchantée de Mozart, Giselle d'Adam, Tristan et Yseult de Wagner, Boris Gougonov de Moussorgski, Roméo et Juliette de Berlioz, Le lac des cygnes de Tchaïkovski, Pelléas et Mélisande de Debussy, L'Oiseau de feu de Stravinski, Daphnis et Chloé de Ravel.
  • Le grand foyer, précédé d'un avant-foyer dont la voûte est couverte de mosaïques réalisées par Salviati d'après Curzon. C'est l'une des plus belles parties de l'Opéra. À l'entrée, sur les côtés, des cheminées ornées de cariatides derrière lesquelles s'ouvrent des salons. Les peintures du grand foyer sont l'œuvre de Paul Baudry.
  • La scène disposant d'une formidable machinerie, mesure 52 m de largeur, 60 m de hauteur et 37 m de profondeur, peut contenir jusqu'à 450 figurants.
  • Sous la scène se trouve un lac souterrain conçu par Charles Garnier car une nappe phréatique, alimentée par un bras de la Seine, provoquait une inondation permanente et le terrain était très marécageux. Les bassins ont permis de canaliser les eaux d'infiltration en stabilisant l'édifice. La construction facilite ainsi la répartition des descentes de charges : le lac sous la scène, partie la moins lourde du bâtiment, fait ainsi office de lest. La réserve d'eau couvre une surface de 20 mètres sur 50, divisée en une vaste cuve et un bassin plus petit, l'eau affleure les briques du plafond. De nombreux piliers et des voûtes forment un labyrinthe.


En photos


Pavillon de l'Empereur

Cartes postales

Notes et références