Moulin de Courtelevant

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Moulin de Courtelevant


Moulin Marion (Entrée)
Adresse : 10, rue de l'église - 90100 Courtelevant

Tél : 03 84 29 62 34 ou 06 50 12 47 69 - Fax :

Courriel : Contact

Site internet : Site officiel

GPS : ° / ° (GoogleMaps) ou Cassini / Satellite / IGN / Cadastre (Géoportail)

Commentaire : Moulin hydraulique à farine

Source : Visite (23 juin 2018)

Association : Les Amis du Moulin de Courtelevant
Visites du moulin et réservations : du 1er mai au 31 octobre, de 14h à 18h sauf mercredi et jeudi
Démonstration : fabrication de farine chaque premier dimanche du mois, ateliers "Du blé au pain", découverte des mares.

Situation

Le moulin Marion est situé dans la commune de Courtelevant au Sud-Est du territoire de Belfort, dans le canton de Delle. Il est donc tout proche de la Suisse et se trouve à 23 kilomètres de Belfort et 13 kilomètres d'Altkirch. Le ban communal est vallonné et le site se trouve en bas du village, non loin de l'église.
Le moulin puise son eau dans la Vendeline : ce cours d'eau prend sa source à Vendlincourt, en Suisse, sous le nom de Vendline, puis se jette en aval du moulin dans le Canal du moulin qui devient un affluent de l'Allaine. Cette dernière rivière rejoint ensuite l'Allan puis le Doubs.

Description

Façade arrière du moulin Photo B.ohland
Canal d'amenée Photo B.ohland

Ce moulin hydraulique, voué à la production de farine, est une imposante bâtisse entourée de verdure avec des mares et de champs cultivés.
Autrefois le moulin se situait au rez de chaussée de l'actuelle habitation (à gauche du canal d'amenée sur la photo ci-contre). Depuis le milieu du XIXe siècle, il occupe la partie Est et s'étire sur quatre étages. La partie à colombages a été rajoutée pour y installer un tournant destiné à l'alimentation du bétail.
Dans une dépendance se trouvait une batteuse animée par une roue mixte puisant l'eau du canal de fuite et une ribe à chanvre.
Une autre dépendance a été aménagée en gite rural.

Histoire

  • Au XVIIe siècle, sans que la date exacte soit connue, il s'agissait d'un moulin banal appartenant à la seigneurie de Florimont, qui en comptait sept autres.
  • Après la Révolution le moulin a été mis en vente et acheté par Jean-Pierre MARION en 1805. Jusqu'en 1850, il ne produisait que de la mouture.
  • En 1855, le moulin Marion est victime d'un incendie. Joseph MARION, petit-fils du premier propriétaire le fait reconstruire rapidement tout en le transformant : l'ancien moulin devient habitation et un nouvel espace de meunerie est construit à l'Est des roues, sur une hauteur de quatre étages. Le moulin de Florimont s'étant tourné vers la taillanderie, celui de Courtelevant accroît son activité.
  • Mais la Révolution industrielle transforme certains moulins en minoteries, comme celui de Bethonvilliers par exemple, la concurrence fait rage et le déclin s'amorce vers 1870. En 1905, personne ne prend la relève d'Henri Joseph MARION, petit-cousin de Joseph, et le moulin s'arrête de produire de la farine. Une laiterie est alors installée.
  • En 1987, une petite-fille du dernier meunier organise une journée portes-ouvertes pour sauver le moulin de l'oubli, et c'est le déclic : une association de sauvegarde se crée en 1988 : "Les Amis du Moulin de Courtelevant".
Le moulin est inscrit aux Monuments historiques en 1990[1] et restauré avec le concours de la Fondation de France.

Les roues

Roue à augets
Roue en action
  • Au départ, le moulin disposait de cinq roues : trois roues à augets (contre le mur extérieur avant 1855, puis entre les murs de l'habitation et du moulin après réaménagement). Une quatrième roue placée sur le canal d'amenée d'eau mettait en mouvement la ribe à chanvre. Une cinquième roue, moitié aubes, moitié augets, installée sur le canal de fuite, faisait fonctionner le battoir hydraulique.
  • Les premières roues ont bien tourné et ont laissé leur empreinte dans le mur. La troisième est la roue actuelle, restaurée en 1994 : son diamètre est de cinq mètres. L'eau acheminée par le canal d'amenée, en pierre, arrive par le dessus de la roue lorsqu'on ouvre la vanne, et une bonne adéquation de la buse permet une efficacité de la roue, sans débordement ou gaspillage, même sans avoir un fort débit, ce qui est souvent le cas pour les moulins d'amont.
  • La roue entraîne alors le rouet intérieur et la chaîne de transmission se met en branle.


Fonctionnement et divers éléments de meunerie

Coupe schématique
Le rouet Photo B.ohland
  • Au rez-de-chaussée se trouvent :
- un tarare, étape préliminaire pour débarasser les grains de leurs impuretés, grâce à un système de ventilation.
- le rouet, de 3 m de diamètre et comportant 184 alluchons en bois : mu par la roue motrice, il transmet l'énergie cinétique à tous les autres éléments grâce à divers systèmes d'engrenages en métal tels que lanterne et hérisson.
- la rotonde : cœur du moulin, où le mouvement est démultiplié pour commander les quatre tournants de l'étage supérieur.
- dans la salle adjacente : une ancienne meule sur son beffroi et avec sa trémie, meule imposante par son épaisseur, mais en grès. Cette pierre étant plus ou moins friable, ce tournant a été réservé à l'alimentation du bétail.
  • Au premier étage, la chambre des meules :
- trois tournants avec leur trémie et accessoires (tels que la clochette d'alarme) et un tournant sans trémie laissant voir la meule : les quatre meules sont en silex, matériau dur, et comportent des rainures chargées d'évacuer la farine vers l'extérieur.
- une bluterie avec mailles de différents calibres, pour le tamisage de la farine.
- la commande de la vanne d'arrivée d'eau.
  • Au deuxième étage, la chambre de travail :
- les sacs y arrivent par monte-charge pour être déversés dans les trémies de l'étage inférieur.
- des poulies et courroies entraînent d'autres machines, comme l'élévateur à godets.
- des bluteries.
  • Au dernier étage :
- un moulin à cylindre.
- des râteaux à farine.


Les meuniers

Prénom(s) NOM Période Observations
Ignace SOUDAIN 1688 - 1693  
-  
François JAECKER de BONFOL 1744 - 1761 Affermage du moulin banal à ce meunier (Source : Seigneurie de Florimont, Archives du Territoire de Belfort)  
-  
Jean-Pierre MARION 1805 - 1839 Né vers 1775. A épousé Marie MAILLARD dont un fils Henri. A épousé en secondes noces Marianne CHARBONNIER d'où six enfants, dont Joseph.  
Joseph MARION 1839 - 1876 Fils du deuxième couple. Né vers 1809. C'est lui qui transforme le moulin après l'incendie. A épousé Marie MARION (fille du meunier de Réchésy qui est frère de Jean-Pierre). Ils ont au moins deux enfants : Alphonse et Adèle. Joseph décède en 1876.  
Alphonse MARION 1876 - 1877 Dirige le moulin au décès de son père. Meurt en 1877 sans descendance.  
Henri François MARION 1877 - 1895 Beau-frère d'Alphonse car a épousé sa sœur Adèle.  
Henri Joseph MARION 1895 - 1905 Fils du couple Henri François et Adèle. Dernier meunier de la dynastie des MARION.  

Remerciements : Un grand merci à Monsieur Dupuis pour ses explications lors de ma visite, son autorisation à prendre des photos et sa relecture.

Bibliographie

  • Collectif d'auteurs, Moulins du Sundgau, volume 4, Les bassins de la Doller et de la Suarcine - Technique du moulin - Synthèse, Riedisheim, Société d'Histoire du Sundgau, 2001, 394 pages, ISBN 2-908498-13-8

Voir aussi (sur Geneawiki)

Liens utiles (externes)

Notes et références