Monument aux morts d'Oran à Lyon
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Monument sirué dans le quartier de la Duchère sur la Place Bachaga Boualem.
Photo


Historique
Édouard HERRIOT , précédent Maire de Lyon, avait projeté un jumelage entre les villes de Lyon et d'Oran dés 1956. Il avait en effet, des liens sentimentaux avec l'Algérie et plus précisément avec Oran où ses parents étaient enterrés. Ce projet devait aboutir en 1968.
Les coïncidences de l'Histoire sont parfois surprenantes. Ainsi, en 1966, Louis Pradel acquit la conviction qu'un lieu de mémoire évocateur du souvenir de l'Algérie Française devait être érigé dans le quartier de La Duchère afin d'honorer cette communauté nouvellement arrivée. Tout naturellement, le choix se porte sur le Monument aux Morts d'Oran. Plusieurs conseillers municipaux et collaborateurs proches du Maire se mobilisent. On citera entre autres : M. Gilbert Prud'homme, M. Émile Azoulay, M. Bonnardel, M. Carraz et notamment M. Napoléon Bullukian qui financera généreusement toute l'opération.
En décembre 1967, les négociations avec les autorités algériennes aboutissent. La partie supérieure du Monument est alors découpée de son socle haut de huit mètres et la sculpture quitte Oran le 11 décembre 1967.

L'inauguration a lieu à la Duchère le 13 juillet 1968, en présence de M. Pradel et de nombreux rapatriés. On retiendra les paroles de M. Fenech, Président de la Fédération Nationale des Rapatriés :
"Il rappelle notre terre d'Oranie et le combat de deux générations de ses fils pour que vive la France. Il sera le lieu de recueillement où les rapatriés, qui ont perdu leur tombe, pourront évoquer la mémoire de leurs morts."
Le 9 novembre 1968, une autre cérémonie des plus émouvantes a lieu. Cette fois, le général Jouhaud ainsi que le Bachaga Boualem sont présents.
Le général Jouhaud déclare :
"En retrouvant aujourd'hui, ici, ce Monument aux Morts, je ne peux m'empêcher de penser à cette inoubliable journée de janvier 1962 au cours de laquelle la population oranaise avec, à sa tête, mon ami Robert Cerdan, rendit un hommage - le dernier- particulièrement émouvant à ses morts. Une cérémonie où Musulmans et Européens, fraternellement unis, animés par la même foi, vinrent en délégation de quartier, de commune et de profession, fleurir et se recueillir."
Après son arrivée à Lyon, différentes plaques commémoratives sont venues compléter le Monument : Hommage à "l'Armée d'Afrique", au "Rhin et Danube", aux "formations supplétives et assimilées pour leurs sacrifices". Et puis cette inscription en lettres d'or :
"En souvenir de leur terre natale, la ville de Lyon à ses enfants d'Afrique du nord quelle a accueillis".
Des cérémonies se déroulent chaque année, le 8 mai et le 11 novembre, plus récemment, le 25 septembre "Journée Nationale d'Hommage aux Harkis".
Avec les années, le Monument s'est fondu dans le décor, il semble toujours avoir été là, dans ce quartier jadis habité par de nombreux rapatriés. Les soldats de pierre veillent, impassibles, le regard fixé vers le lointain. Au delà des cérémonies et des drapeaux, au delà des hommages rendus, qu'ont-ils vu ces yeux de pierre du haut de leur stèle oranaise ? Que jamais ne leur vienne le pouvoir de nous le dire et de nous raconter ce que fut cette journée du 5 juillet 62 à Oran...
Luc Demarchi.
Tous nos plus vifs remerciements à M. Émile Azoulay pour l'aide qu'il nous a fournie dans la reconstitution de cet historique.
Sources :
M. Émile Azoulay - Président de "RHONE ALPES - ISRAEL ECHANGES"
M. Gilbert Prud'homme - ex Conseiller Municipal auprès de M. Louis Pradel Fédération Nationale des Rapatriés
Monuments en exil - Alain Amato
30 ans de vie à La Duchère - Annie Schwartz