Marins morts en mer
Présentation
Sous l'Ancien Régime, les amirautés avaient des pouvoirs sur les activités maritimes civiles et la pêche. Ces pouvoirs étaient d'ordre administratif, judiciaire, et de police. Les Archives des amirautés conservent des informations sur les naufrages. La police des naufrages constitue avec celle des ports l’un des domaines les plus importants de l’activité des amirautés.
Un homme meurt en mer, le commis ou l'écrivain de marine doit noter sur le rôle d'équipage ce décès, qui sera transcrit au port d'armement du bateau, et ensuite dans les registres des décès.
Un bateau qui sombre en mer, c'est pour les veuves, une obligation de faire reconnaître le décès du marin en vue de la succession. Ces demandes sont faites auprès des tribunaux civils et impériaux. Ces minutes sont souvent transcrites dans les registres d'État-Civil de l'année civile ou de l'année suivante.
Lorsqu'un marin ou un passager meurt à bord d'un navire, le capitaine ou le commandant de celui-ci doivent le constater en mention marginale :
- sur le rôle d'équipage pour un marin.
- sur le journal de bord pour un passager.
Les journaux de bord des navires ne permettent effectivement pas de faire la généalogie de la personne décédée. Mais sur certains journaux on trouve des informations très intéressantes et en particulier concernant les décès.
Les rôles d’équipages (liste de l’équipage) donnent effectivement plus d’informations de type généalogique : nom, prénom, âge, lieu de naissance et filiation parfois.
L'information du décès sera après transcrite sur le registre des décès (la date du décès et l'inscription ne se faisant pas à la même date) :
- de la commune d'origine du marin
- de la commune où le bateau débarque
Le décès peut aussi être transcrit dans le consulat d'un pays étranger, ensuite il sera de nouveau transcrit sur le registre de décès du port de mouillage du bateau.
À savoir
Seul maître à bord après Dieu
Le capitaine d’un navire est une personne qui exerce régulièrement le commandement d’un navire.
Le capitaine à bord représente à la fois l’État, par le biais du pavillon (drapeau), mais aussi l’armateur. Officier d’état civil et de police judiciaire.
En tant qu’officier d’état civil, le capitaine est compétent pour déclarer :
- Les décès, mais uniquement en cas d’urgence.
Immersion en mer
Autrefois, lors d'un décès en haute mer à bord d'un navire, les marins avaient pour habitude de procéder à l'immersion du corps dans la mer ou l'océan.
Cette pratique s'explique par le fait que les bateaux n'étaient pas équipés de dispositifs permettant de conserver les corps jusqu'à l'arrivée à un port.
Recherches Généalogiques
Cahier sur lequel on note les principales péripéties, on peut y retrouver :
- La description du voyage effectué par le navire et les escales réalisées,
- Les conditions météorologiques en cours de navigation,
- Les rencontres avec d’autres navires et les événements survenus lors de cette rencontre (combat, collision, etc.),
- Le décès et par fois la cause du décès d’un marin.
Dans le cas d’un décès, il permet d’obtenir souvent la date précise du jour de la mort et les circonstances du décès.
L’inscription maritime
En 1669, c'est Colbert qui met en place le « repérage » des hommes disponibles, sous l’intitulé de « classes ». À la Révolution on le remplace par le terme d’"inscription maritime". Ce système se maintient jusqu’en 1914.
Il se compose de deux types de registres :
- les registres matricules, consacrés aux hommes. Détail d'une fiche matricule
- les rôles d’équipage, classés par bateau et par destination.
C’est l’enregistrement détaillé, dans les provinces puis les départements de bord de côte, de tous les hommes susceptibles d’être engagés dans la Marine royale puis nationale en cas de guerre.
Pas seulement des marins militaires mais de tous ceux qui travaillent avec la mer ou les bateaux, quel que soit leur métier :
- les pêcheurs,
- les charpentiers de marine,
- les calfats,
- les cordiers,
Les registres matricules
Il existe plusieurs catégories de registres matricules de la Marine :
- un registre distinct pour les capitaines, patrons de bateaux, maîtres et pilotes
- un autre pour les officiers mariniers et les matelots
- un autre pour les mousses
- un autre pour tous les ouvriers dont le travail est lié à la mer et aux bateaux
- un pour les garde-côtes à partir de 1779 seulement
Ces registres fournissent, par paroisse puis par commune, des informations individuelles de plus en plus précises au fil des siècles :
- le nom et le prénom du marin inscrit
- son âge lors de l’inscription, information remplacée par la date de naissance exacte à partir du XIXe siècle
- les noms de ses parents et leur profession
- sa propre situation matrimoniale avec, s’il est marié, le nom de son épouse
- sa description physique (taille, forme du visage et couleur des cheveux), difficile à déchiffrer avant le XIXe siècle car tout est indiqué en abréviations (t.h. pour taille haute par exemple), mais c’est une information qu’aucun autre document d’archives ne peut vous donner
- et surtout le détail de ses campagnes, le nom des navires sur lesquels il a servi et la durée de chaque service (y compris en dehors de la marine militaire, le but des registres étant de savoir où se trouvaient à chaque instant les hommes susceptibles d’être appelés)
- souvent la date ou l’année de sa mort, les causes du décès étant alors parfois mentionnées.
Le rôle d’équipage
Les rôles d’équipage [1] sont établis par bateau et en deux parties :
- un rôle d’armement au départ du bateau,
- un rôle de désarmement au retour.
Ils contiennent :
- le nom du bateau et ses caractéristiques physiques
- le nom des armateurs et du commandant de bord
- le détail du voyage entrepris
- la composition de l’équipage, par ordre hiérarchique,
- avec l’âge (la date de naissance à partir du XIXe),
- le grade,
- une description physique
- la solde qu’il doit percevoir ainsi que les avances éventuelles déjà reçues.
Note : concerne uniquement l’équipage, il n’y a pas de listes de passagers dans ces registres-là.
Où trouver les registres de l’inscription maritime
- dans les archives des régions maritimes (Cherbourg, Brest et Toulon) en série P
- dans les archives de certains ports (Lorient, Rochefort par exemple) en série P
- aux archives départementales en série R (affaires militaires)
- aux archives nationales (uniquement pour les rôles d’équipage) en série C4 et CC4
Administration
- Direction des affaires maritimes et des gens de mer
- 3, place de Fontenoy, 75007 Paris.
- Les archives sont versées aux AD des quartiers maritimes
- Série W
- L'Établissement national des invalides de la Marine (ENIM)
- Établissement public national ayant en charge le régime spécial de sécurité sociale des marins du commerce, de la pêche et de la plaisance
Les archives de la Marine
Les archives de la "Marine" sont très diverses (marins, navires, autorités militaires ou politiques, ...), et peuvent se trouver aux :
Archives de la collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon
L'ARCHE MUSEE ET ARCHIVES DE LA COLLECTIVITE TERRITORIALE DE SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON Le Site
Les marins disparus et décédés au large de Terre Neuve
- Pour vos recherches :
- Marins décédés patronymes de A à F
- Marins décédés patronymes de G à L
- Marins décédés patronymes de L à Z
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Liens utiles (externes)
Notes et références
- ↑ Rôle d'équipage : est le titre de navigation dont doit être pourvu tout navire pratiquant une navigation maritime. Ensuite il va le notifier sur le journal de bord.
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