Métiers de la forêt et du bois

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Présentation

Les défrichements du XIe siècle au XIVe siècle, ont provoqué en Europe un mini effet de serre. La population a augmenté en Europe durant cette période de près de 20 millions d'habitants. La forêt est exploitée au maximum, le bois étant la principale source d'énergie.

Dès lors, les autorités prennent les devants pour préserver la forêt.

En France, COLBERT laisse son nom dans l'ordonnance des eaux et forêts de 1669. On crée alors un corps d'officiers chargé de veiller à préserver les forêts. On restreint aussi les droits d'usage remontant à l'époque médiévale.

COLBERT mènera une politique de re-plantation des forêts dans le but d'utiliser le bois pour la marine.

Du XVIIe siècle au XIXe siècle, l'État et les industriels exploitent au maximum la forêt. Cette exploitation atteindra son maximum au cours du XIXe siècle avec le développement du chemin de fer, l'étayage des mines et le chauffage.

Toute une économie de la forêt se développa, des métiers firent leur apparition : bûcherons, scieurs de long, charbonniers, schlitteurs, élagueurs, moussiers,...

Les métiers de la forêt

Le bûcheron

Le métier était saisonnier et itinérant, les coupes d'arbres débutaient en octobre et se terminaient en avril. Le bûcheron était rémunéré à la tâche. Son travail dépendait en outre du tirage au sort pour la répartition des coupes qui n'était souvent pas équitable.

  • Abatteur : Bûcheron expéditif

L'élagueur

L'élagueur parcourait la forêt pour couper les branches des arbres superflus. L'arbre devait en effet croître droit et le plus haut possible.

Le schlitteur

Sclhitteurs dans les Vosges en 1903

Les schlitteurs travaillent dans les forêts résineuses vosgiennes et alsaciennes où les pentes sont rudes. En allemand, le mot schlitteur signifie traineau. L'usage de ce moyen de transport nécessitait l'aménagement de chemins spéciaux, pavés de troncs de bois.

Le travail du schlitteur était dangereux et épuisant. Il fallait savoir diriger, contrôler l'allure et la charge de bois.

Il retenait le poids du traineau en s'accrochant avec ses pieds sur chaque traverse.

Le moussier

Ce travail se pratiquait au XIXe siècle, surtout en famille. Il récoltait la mousse dans les sous-bois, la triait, la nettoyait, la mettait en ballots de toile. La mousse était destinée aux fleuristes ou aux marchands de fruits et légumes pour embellir les étals.

Le charbonnier

Il est difficile de dater le jour où l'on découvrit que la carbonisation partielle d'un bois permettait d'obtenir du charbon de bois. On sait que 5 000 ans avant Jésus Christ, les premiers métallurgistes utilisaient déjà le charbon de bois. Chez les Égyptiens , on utilisait le charbon de bois pour l'embaumement des corps.

Il existait en France un compagnonnage moins connu que celui des maçons mais plus ancien.

Pour fabriquer du charbon de bois, le charbonnier devait vivre d'août à octobre en forêt. Aidé par les siens il construisait de grandes cabanes faites de branchages et de mousse. Il chassait du petit gibier et se nourrissait de châtaignes.

Pour faire du charbon de bois, le charbonnier ramassait soit du bois mort soit se transformait en bûcheron.

Au milieu d'une clairière, le charbonnier plantait trois perches nouées pour constituer le foyer. Il fallait mettre un tas de bois empilé sous les perches et ensuite allumer le feu. Il restait prêt du foyer pour que les flammes ne s'éteignent pas durant presque une semaine.

La combustion terminée, le charbon était vendu dans de grands sacs de toile.

Le charbon de bois était utilisé dans les forges pour fondre l'acier et dans les verreries. Son pouvoir calorifique peut atteindre 8000 calories par kilogramme. C'est pour cela que ces industries s'établissaient toujours à proximité des forêts.

Le marchand de bois

Avant la révolution charbonnière le seul moyen de chauffage était le bois. Le métier de marchand de bois était donc très important et rémunérateur.

Le résinier ou gemmeur

Personne en charge d’effectuer des saignées sur les pins et de procéder à la récolte de la résine.

Les métiers du bois

Le scieur de long

Ce travail aujourd'hui disparu demandait une bonne forme physique avec des journées de dix à douze heures par jour. Ils travaillaient par paire, l'un au sommet de la bûche (la chèvre), guide le cours de la lame et l'autre au sol (le renard) lui faisant face, saisit la barre inférieure de la scie.

Durant leur journée, ils débitaient aussi les arbres en poutres, planches ou traverses de chemin de fer.

Beaucoup de scieurs de long étaient originaires du Limousin ; dès la morte saison ils allaient travailler dans les forêts du Morvan.

Le tonnelier

L'invention du tonneau revient aux Celtes.

Jadis, le tonneau servait à conserver les liquides (vins, alcools), mais le tonneau servait aussi à recevoir le vinaigre et les salaisons.

Le tonnelier fabriquait aussi des cuves, baquets, seaux, baignoires, etc.

Fabriquer un tonneau demandait beaucoup d'adresse. La formation durait plusieurs années.

La fabrication d'un tonneau exigeait deux jours de travail et se décomposait en quatre phases :

  • le dolage : amincir les planchettes de bois
  • le batissage
  • l'encerclage
  • le jablage

Le meilleur bois pour la fabrication de tonneau venait du Massif central (bois de chêne).

Le layetier

Les layetiers étaient les fabricants de layettes. La layette était un coffre, servant de meuble de rangement.

Le layetier produisait des coffres pour ranger le linge de la maison ; il fabriquait également des pupitres d'écoliers, des cercueils, etc.

La layette était l'unique mobilier chez les paysans avec les chaises, lits, bancs et tables.

Au XVIIIe siècle l'apprentissage du layetier durait 2 ans.

L'allumettier ou allumettaire

Fabricant d'allumettes.

Le vannier

Le vannier fabriquait tous les ustensiles de la vie quotidienne nécessaire : paniers, panetières à légumes, moules à pain, corbeilles, etc. Le vannier allait de village en village. Il travaillait surtout sur commande.

Certaines vanniers sédentaires cultivaient eux-mêmes l'osier. Cet arbuste proche du saule pousse dans les lieux humides.

L'osier est récolté à la serpe, entre novembre et mars sous forme de tige sans feuille.

Avant d'utiliser l'osier, les tiges récoltées l'hiver étaient d'abord cuites à l'eau bouillante. Le trempage durait plusieurs semaines. Vers la fin du printemps l'osier était pelé et mis à sécher au soleil.

Le feuillardier

Il tressait des branches de saules ou de châtaigniers pour fabriquer des tonneaux, paniers, fauteuils, etc.

Le tavaillonneur

Artisan fabricant des "tavaillons" (Tuiles de bois servant de revêtement sur les toitures et les façades). Le métier était répandu dans de très nombreuses régions, en particulier dans le massif du Jura, les Alpes, les Pyrénées, la Creuse.

Le sanglier

Artisan fabricant les sangles en écorce d'épicéa cerclant le vacherin Mont-d'Or.

Le voileur ou flotteur

Ces hommes étaient chargés de transporter des grumes sur de grandes distances en les faisant flotter sur l'eau. Deux types de transport se distinguent : le flottage à bûche perdue, audssi appelé "boloyage, où les troncs partaient un par un, technique réservée au bois de chauffage : et le flottage par flotte ou "train", fait de grandes quantités reliées entre elles, et manœuvrées par trois à quatre voileurs. Ce savoir-faire était le métier dominant à Raon-l'Étape, "berceau" du flottage du bois aux XVIIIe et XIXe siècles (on y comptait 350 flotteurs en 1864).

Termes

  • Débiter : se dit du bois abattu que l'on coupe pour en faire du bois d'ouvrage ou de débit, tel que des planches, des madriers...

Lieux

  • Chênaie
  • Lieu planté de chêne
  • Lieu ou l'on mettait les chênes abattus dans les forêts
  • Charbonnière
  • Lieu ou l'on fabrique le charbon

Outils

  • Gone : grosse serpe à l'usage des bûcherons

Bibliographie

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