Liste des Directeurs du Directoire

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Cet article traite des fonctions exécutives du Directoire dans le cadre de la liste des présidents de la République française.

Le Directoire, octobre 1795 - novembre 1799

Après la Convention, le gouvernement changea encore de nom. La France resta en République, mais au lieu d'une assemblée de députés, il y en eut maintenant deux pour faire les lois. On les appela les deux Conseils : le Conseil des Anciens et le Conseil des Cinq-Cents.

Le soin de faire exécuter la loi appartint à cinq chefs nommés directeurs. D'où le nom de Directoire donné à ce nouveau gouvernement.

Politique intérieure

La constitution de l’an III

  • Après Thermidor ( 27-28 juillet 1794), les modérés de l'Assemblée jugèrent à leur tour qu'il leur fallait une constitution et en confièrent l'élaboration à une commission de onze membres. Beaucoup moins démocratique que la précédente, la Constitution de l'an III prévoyait deux chambres ( la commission craignait en effet une dictature d'assemblée) : le Conseil des Cinq-Cents et le Conseil des Anciens

Buts

  • Eviter retour d'une dictature.
  • Rester le plus longtemps au pouvoir.
  • Assurer le pouvoir et le gouvernement à l'aristocratie bourgeoise.

Le système électoral

30.000 électeurs riches élisent le corps législatif, les juges, l'administration départementale.

  • Les électeurs du premier degré devaient avoir 21 ans, être inscrits sur le registre civique du canton et payer une contribution directe.Ceux du second degré devaient avoir 25 ans et disposer d'un revenu égal à 150 ou 200 jours de travail suivant les localités.

Le corps législatif

  • Il est formé de deux chambres renouvelables par tiers chaque année.
    • le Conseil des Cinq Cent qui proposaient les lois.
    • le Conseil des Anciens qui les acceptaient ou les refusaient.
  • En cette année 1795, les conventionnels, se sachant impopulaires, craignirent d'être balayés lors des élections suivantes. Pour palier ce danger, ils votèrent le décret des Deux-Tiers, en vertu duquel les deux tiers des futures assemblées devraient être choisis parmi les députés sortants. Ce décret fut mal accueilli , mais la Constitution fut votée ( 22 août 1795) et demeura en vigueur jusqu'au 18 brumaire.

L’exécutif

  • Il est confié à un directoire de 5 membres,renouvelable chaque année par cinquième, désigné par les deux conseils. Il ne peut dissoudre les Conseils et ne peut être commandé par eux : en cas de désaccord, la seule issue possible est le coup d'état.
    • Les Directeurs avaient la charge de nommer les ministres et les hauts fonctionnaires, de promulguer les lois, de diriger la diplomatie. Cependant, ils ne disposaient pas des fonds : on se méfiait d'eux à l'avance !
  • Face aux dangers de droite et de gauche le directoire pratique une politique de bascule.
1795
Les changements
Composition au 18 brumaire An VIII ( 9 nov. 1799 )

Economie et société

  • La crise financière de 1795-1796 est terrible : inflation torrentielle, dilapidation des biens nationaux, razzias des armées en pays conquis, énorme corruption, démoralisation, recherche du luxe et du plaisir dans les couches aisées. Chez les pauvres, misère noire (Hiver 1795 - 1796), brigandage (les « Chauffeurs »).
  • Conséquence : association populaire animée par le « communiste » Gracchus BABEUF (exécuté en mai 1797).

Vers 1798, début du redressement économique (RAMEL-NOGARET).

Évolution politique

Fructidor : majorité royaliste

Aux élections de 1797 les royalistes l’emportent. La restauration est préparée et la politique belliqueuse de BONAPARTE en condamnée. En réponse, les 17 - 18 fructidor (3 - 4 septembre 1797) les troupes de BONAPARTE (AUGEREAU) occupent Paris et éliminent les Royalistes des assemblées et du Directoire. Le directoire devient dictatorial et anti-catholique (La RÉVELLIÈRE).

Floréal

Élections de mai 1798 pour remplacer les Royalistes (437 sièges) : le directoire élimine 106 députés qui lui sont hostiles, par des manœuvres électorales.

Politique extérieure

Trois grands évènements marquent le Directoire : la fin de la première coalition, l’expédition d'Égypte et la deuxième coalition :

La fin de la première coalition

Les données

  • Objectif du Directoire: conquérir de nouvelles terres, gages des frontières naturelles, et se procurer de l'argent. En fait, la guerre va servir la politique impérialiste de BONAPARTE.
  • Ennemis : Angleterre (subventionne mais n'intervient pas) et Autriche.
  • Plan de Lazare CARNOT : deux armées (JOURDAN et MOREAU) devant atteindre Vienne par l'Allemagne du Sud, et une armée de diversion (BONAPARTE) en Italie.

Campagne d'Allemagne

Les armées françaises sont repoussées jusqu'en printemps 1797…

Campagne d'Italie

Succès total de BONAPARTE (11 avril 1796 - 2 février 1797) en deux phases : division de l'ennemi (MONTENOTTE et MONDOVI, LODI) et siège de Mantoue (CASTIGLIONE, ARCOLE, RIVOLI).

Paix avec l'Autriche

  • BONAPARTE mène une politique personnelle en Italie, désobéissant aux directives du Directoire : traité de Talentino avec le pape (19 février 1797) puis marche sur Vienne. Demande de paix de l'Autriche (Leoben) : alors que le Directoire veut continuer la lutte, BONAPARTE accepte.
  • Paix à Campo Formio (18 octobre 1797): l’Autriche reconnaît la frontière du Rhin, laisse à BONAPARTE l'Italie du Nord (Républiques Cisalpine et Ligurienne), reçoit Venise et la Dalmatie. Ce traité n'est conforme ni à la tradition française du XVIIIe, ni au principe révolutionnaire des peuples à disposer d'eux-mêmes, ni à la théorie des frontières naturelles.
  • Grand bénéficiaire : BONAPARTE. Grand perdant : Le Directoire.

La campagne d'Égypte

Causes

  • Vaincre l'Angleterre et faire perdre à BONAPARTE sa popularité par une guerre longue et directe : d'où formation d'une armée dans l'ouest.
  • Mais Napoléon propose l'attaque en Égypte par une expédition qui lui apporterait la gloire. Le directoire se résigne.

Conquête

  • Débarquement et prise d'Alexandrie (1 juillet 1798). Bataille des Pyramides contre les Turcs (21 juillet 1798). Mais perte de la flotte à Aboukir (1 août 1798). BONAPARTE organise le pays et le confie aux savants (Égyptologues).
  • Campagne de Syrie : Les Turcs déclarent la guerre à la France. BONAPARTE les bat au Mont Thabor (16 avril 1799) mais échoue à Saint Jean d'Acre et se retire de Syrie pour tailler en pièces une armée turque débarquée à Aboukir (25 juillet 1798).
  • La formation de la deuxième coalition décide BONAPARTE à rentrer en France (22 août 1799) ; il laisse l'Égypte à KLÉBER qui y sera assassiné le 14 juin 1800.

La seconde coalition

Causes

  • Politique envahissante et annexionniste du Directoire en Italie (Occupation de Rome et de Naples, exil du Pape) ;
  • Politique Russe d'influence en Méditerranée : d'où son alliance avec la Turquie, l’Autriche, l’Angleterre, la Suède et Naples contre la France.

La campagne

  • Revers au printemps 1799: défaite en Allemagne (défensive), Hollande, et abandon de l'Italie devant l'armée russe.
  • Victoire à l’automne : Autrichiens et Russes veulent regrouper leurs forces en Suisse pour attaquer la France par le Rhin. Masséna en profite pour battre séparément Korsakov (Zurich 25-26 septembre 1799), et BRUNE oblige les Anglo - Russes à capituler (Alkmaar 18 octobre). Le tsar, déçu, retire ses troupes. BONAPARTE arrive trop tard, mais réussira cependant à s'imposer.

La fin du Directoire

Causes

Dissensions internes au Directoire et réactions extrémistes (Jacobins et royalistes), devant les défaites de la guerre. D'où anarchie et danger extérieur.

Préparation du coup d’état

Face à ces dangers, le directoire (SIEYÉS), se prononce pour rune république « musclée » mais respectueuse des privilèges des bourgeois. Homme fort, BONAPARTE, en pleine gloire. Le plan dressé veut un coup d’état mais dans la légalité.

Le 18 brumaire

Le coup commence sans accrocs le 18 brumaire (9 novembre 1799). Mais le 19 les extrémistes jacobins des Conseils se rebiffent et sont dispersés par les troupes de BONAPARTE. BONAPARTE a raté son coup d'état mais il a le pouvoir qu'il partage avec deux autres consuls, SIEYÉS et Roger DUCOS. Croyant trouver un instrument, le directoire s’est donné un maître.

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