Les canonniers marins sur les fleuves et canaux de France, de Belgique et d'Allemagne - 1914-1918

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Introduction

Quand la Grande Guerre éclata, la Marine avait à sa disposition tous les hommes qui avaient fait leur service actif dans la flotte, inscrits maritimes, engagés volontaires ou recrues du contingent général[1].
Au 13 août 1914, les dépôts des équipages de la flotte[2] étaient surchargés, il restait 17.600 hommes disponibles qui n'avaient pas d'emploi à bord des navires de guerre.
Dès les premiers jours de la guerre, le ministère de la Marine, connaissant la pénurie de l'armée en matériel d'artillerie lourde offrait au département de la Guerre de lui céder les canons dont il pouvait disposer, avec les munitions et le personnel correspondant. La proposition officiellement faites le 9 août, fut acceptée le 15 août.
Dans ce cadre, voici une présentation succincte des différentes flottilles fluviales en métropole pour la période 1914-1918 et d'une petite partie de l'effort de guerre de la Marine à l'armée de Terre par l'envoi des marins au front.

Historique

La flottille de la Seine

La conception

A la fin août 1914, le ministre de la Marine envisage, comme en 1870, la construction d'une flottille de petits bâtiments pour appuyer les armées en campagne. Mais les pourparlers engagés entre les ministères de la Guerre et de la Marine n'ont pas abouti, les unités (remorqueurs du service de navigation de la Seine) et les personnels destinés à les armer (contingent en formation à Brest) sont dispersés.
Le 2 septembre 1914, le gouvernement quitte Paris pour Bordeaux.
CPA, Les cavaliers Uhlans progressant vers Paris, le 3 septembre 1914
Le 3 septembre 1914, le Génie français fait sauter le pont ferroviaire de Mours, puis le viaduc de Moulin-Neuf à Presles, puis successivement les ponts routiers de L'Isle-Adam, de Stors[3] et d'Auvers-sur-Oise.
Face à la tournure dramatique prise par le déroulement des opérations militaires et à la menace pesant sur Paris, le général Galliéni, Gouverneur Militaire de Paris (G.M.P), demande à la Marine la constitution d'une flottille de la Seine, susceptible de produire un effet puissant sur les armées allemandes progressant sur la capitale.
« Les membres du gouvernement de la République ont quitté Paris pour donner une impulsion nouvelle à la défense nationale. J'ai reçu le mandat de défendre Paris contre l'envahisseur. Ce mandat, je le remplirai jusqu'au bout. » Ordre du jour du général Galliéni, le 3 septembre 1914.
« Le général Galliéni, Gouverneur Militaire de Paris (G.M.P), dans l'atmosphère de panique qui caractérise la période de retraites des armées françaises à l'issue désastreuse de la bataille des frontières, fait preuve d'un sang froid étonnant et déploie une énergie peu commune pour développer les moyens de défense du Camp Retranché de Paris (C.R.P) dans tous les domaines, notamment l'aviation, les autos-canons, les trains blindés, les moyens navals.»[4]
Le 4 septembre 1914, après un entretien avec le capitaine de vaisseau Schwerer de l'état-major générale de la Marine (E.M.G), le général Galliéni obtient le rassemblement des moyens et personnels destinés à constituer une flottille de la Seine[5].
Canonniers-marins sous la verrière du Grand Palais, octobre 1914
L'état-major de la Marine fait le nécessaire pour rassembler le personnel et le matériel. La flottille de la Seine placée sous le commandement du capitaine de frégate de Mac Guckin de Slane est constituée.
Chaque remorqueur est armé d'un canon de 47 mm TR Hotchkiss modèle 1885 (réquisitionnés avec leurs munitions directement aux ateliers Hotchkiss à Saint-Denis) et de 2, 3, 4 canons de 37mm TR modèle 1885 en fonction de la taille des bâtiments.
La confection des masques blindées est réalisée par les usines des Forges et leur mise en place par les Ateliers et Chantiers de la Loire (A.C.L) à Saint-Denis.
L'armement est rapide, des essais d'artilleries sont faits, du 12 au 16 septembre, sur la Seine entre Épinay[6] et Argenteuil, sur la butte Vachon.[7]
18.09.1914, la flottille de la Seine rassemble 12 officiers et 350 marins armant 11 remorqueurs de rivière de 1,8m de tirant d'eau, sont rassemblés sur la Seine en face du Grand Palais.
Le Grand Palais abritera, entre autres[8], le dépôt des équipages de la flotte[2][9][10] et ses services administratifs à Paris au début de la Guerre[11] puis ce dépôt sera transféré à partir du 29.06.1915 à la caserne de la Pépinière[12] à Paris.

Composition et organisation

Remorqueur «Berrichon», amarré à Paris, cours de la Reine, en face du Grand Palais, en aval du pont Alexandre III, en octobre 1914.
23.09.1914 : la flottille de la Seine est constituée, elle se compose de 3 divisions de 3 remorqueurs plus les 2 remorqueurs hors-rang «Berrichon» et «Rapide».
Chaque canonnière est commandée par un Lieutenant de Vaisseau ou un officier des équipages. L'effectif est de 350 marins.
CPA, flottille de la Seine à Lagny, octobre 1914

Subordination

Le chef de la "flottille de la Seine" dépend directement du Gouverneur Militaire de Paris (G.M.P) pour tous ses mouvements et opérations.
Au point de vue administratif et militaire, il dépend du ministère de la Marine.

Opérations

Malgré la rapidité de sa mise en œuvre, la flottille de la Seine achève sa formation après la bataille de la Marne.
23.09.1914 : Elle patrouille sur la basse Seine jusqu'aux Andelys[13], la Marne (jusqu'aux ponts de Lagny[6] et Thorigny[6]), l'Oise (pont d'Auvers-sur-Oise), mais ne peut remonter très haut, à cause des destructions opérées sur les ponts et les écluses par les allemands lors de leurs retraites.
CPA, le pont routier de Chaponval à Auvers-sur-Oise
02.10.1914 : La flottille de la Seine en revenant à Paris, laisse la 2e division au pont de Chaponval[14] sur l'Oise, dont on lui confie la garde.
10.10.1914 : Le Gouverneur Militaire de Paris (G.M.P) envisage l'emploi de canons de 65 ou 100, pour la basse Seine.
14.10.1914 : Les remorqueurs de Rouen sont visités : 10 remorqueurs peuvent recevoir un canon de 100 et 2 remorqueurs un canon de 65. La Marine fit observer que ces bâtiments auraient un trop grand tirant d'eau pour pouvoir être utilisés en amont de Paris[1]. Cette organisation ne verra pas le jour.
Pendant cette mission, la flottille de la Seine pousse sa reconnaissance jusqu'au barrage de Courtaron[15]. Mais la navigation est sans cesse troublée par le manque d'eau. Le service de Navigation ouvre en effet ou ferme les barrages pour réparer les ponts, sans prévenir la flottille et certaines des canonnières sont immobilisées. Il faut l'intervention du Grand Quartier Général (G.Q.G) pour que le service de Navigation rétablisse le niveau voulu dans les biefs inférieurs.
31.10.1914 : Le capitaine de frégate de Mac Guckin de Slane propose au Gouverneur Militaire de Paris (G.M.P) de sortir de la zone du Camp Retranché de Paris (C.R.P) et de remonter dans la Zone des Armées (Z.A), jusqu'à Épernay et Reims.
Ces suggestions transmises par le Gouverneur Militaire de Paris (G.M.P) au Grand Quartier Général (G.Q.G) ne sont pas acceptées, et au contraire, le Grand Quartier Général (G.Q.G) trouvant la flottille de la Seine d'une valeur militaire trop faible envisage leur désarmement afin de pouvoir utiliser autrement l'artillerie et son personnel.
16.11.1914 : La flottille de la Seine rallie Paris à cette date en exécution d'un ordre Général directeur de l'arrière, et y reste dans l'inaction en attendant les instructions du G.Q.G.
01.12.1914 : La flottille de la Seine reçoit l'ordre de gagner l'Oise, d'atteindre Compiègne le plus tôt possible. Cette mission se poursuit lentement, retardé par la fermeture des ponts en péniches ou en piloris établis par le Génie.
CPA, Pont détruit sur l'Oise à Pont-Sainte-Maxence
03.12.1914 : Le front s'étant stabilisé assez loin du Camp Retranché de Paris (C.R.P), que commence à cette date des conversations entre l'Armée et la Marine pour son désarmement, en vue d'affecter son personnel à des formations plus actives.
16.12.1914 : le Général Commandant en Chef décide de la supprimer, les remorqueurs seront remis à Paris et désarmés, les canonniers affectés aux canonniers marins, les armements et minutions mis à la disposition du Commandant en Chef.
Cet ordre touche la flottille de la Seine bloquée à Pont-Sainte-Maxence par des travaux du génie sur le pont sur l'Oise.
21.12.1914 : La flottille de la Seine rejoint Paris à cette date pour être dissoute.
31.12.1914 : le rôle d'armement de la flottille est clôturé. Ordre du G.Q.G du 16.12.1914, la flottille reverse, au Parc de Vincennes, 22 canons de 47mm Hotchkiss TR modèle 1885 et 37 canons de 37mm modèle 1885 TR.

Qualité de combattant

La qualité de combattant pour les personnels de l'armée de mer ayant coopéré à des opérations de terre n'a pas été attribué à la flottille de la Seine en vertu du tableau II du décret du 28 juin 1927 fixant les attributions et le fonctionnement de l’Office national des combattants[16] et de l'instruction du 28.07.1927[17] comme l'explique Le Cri du poilu de l'union nationale des anciens combattants dans son journal[18].


^ Sommaire

Les péniches porte-canons

Les péniches porte-canons de 14 cm

Les pièces de Verdun en 1914-1915
Péniches «Jean Gouin» et «Alsace-Lorraine»
En octobre 1914, la place de Verdun est dotée de 19 canons de 14 cm, modèle 1910, de la Marine.
Dans le but d'avoir une réserve d'Artillerie mobile susceptible d'être employée suivant les circonstances, soit sur le front Nord, soit sur le front Sud-Est de Verdun, le capitaine de frégate Grand-Clément, commandant le 1er groupe de batteries de canonniers-marins de Verdun, songe à utiliser, dès octobre 1914, des péniches armées de canons de 14 cm modèle 1910 pouvant se déplacer le long du canal latéral à la Meuse entre les écluses de Lacroix-sur-Meuse et de Samogneux au Nord.
Début novembre 1914, deux péniches belges sont réquisitionnées et aménagées au pont de Bévaux à Verdun avec des canons de marine de 14 cm, on baptise[1] les péniches «Jean Gouin»[19] et «Alsace-Lorraine» et l'installation est entreprise, conformément à des plans établis par le lieutenant de vaisseau Stapfer et le sergent Français, ingénieur de la société Saint-Chamond[4]. Un caisson métallique, construit par la Société de Construction des Batignolles (S.C.B) à Paris, placé en fond de cale constitue la plate forme et un dispositif de wagonnets lestés se déplaçant perpendiculairement à l'axe de la péniche, permet de mettre à la bande allant jusqu'à 10° et de réaliser des angles de tir de 25° alors que l'affût du canon est de 15°.
Courant novembre 1914, une batterie composée des 2 péniches armées chacune d'un canon est placée sous les ordres du lieutenant de vaisseau Stapfer, puis en 1915 sous les ordres du lieutenant de vaisseau d'Eudeville.
Ambly, le canal de l'Est et la gare, par le lieutenant Chanteau, 1916
Les péniches armées de canon de marine ne passent pas inaperçue, elles seront de nombreuses fois photographiées, sur le canal de la Meuse ou depuis le pont de Bevaux à Verdun[4], par différents militaires appartenant à différentes armes et services.
Novembre 1914 : Une des péniches avec une pièce de marine est photographiée[20] sur le canal de la Meuse à Ambly[6] par le médecin militaire[21] Henri Carrière, affecté à l'ambulance n°19 du 6e Corps d'Armée.
Canal de Champneuville - 25 Décembre 1914 - Péniches avec canon de 14 cm, photographie originale (à l'endroit) issue de la collection du lieutenant d'artillerie Emile Barbier
Les pièces sur les péniches commencent leurs tirs le 30 novembre 1914[22].
Une instruction du 8 décembre 1914 prévoit deux offensives principales et quatre attaques secondaires.
Offensive secondaire : IIIe Armée et Ire Armée en Argonne et sur la Meuse.
Au 15e Corps d'Armée, la 30e Division d'Infanterie est chargée d'enlever la cote 281, sur la crête Cuisy-Bois de Forges, et le bois de Forges; son attaque est couverte à gauche par la 29e Division d'Infanterie, qui doit s'efforcer de progresser entre Haucourt et le bois de Malancourt.
Le 20 décembre 1914, les 2 péniches porte-canons appuient l'attaque de la 30e Division d'Infanterie sur les pentes de la cote 281[23] depuis le canal de l'Est (Branche-Nord)[24] entre Champ[25] et Champneuville (Meuse)[26], elles furent amenées par remorqueurs. Les 2 chalands[27] font partie de l'Artillerie Lourde (A.L) du 15e Corps d'Armée[23], rattaché à la IIIe Armée[28].
La batterie de 14 sur péniches porte-canons tire également sur la route de Vilosnes à Dannevoux et sur la lisière du bois des Moriaux, où des réserves allemandes sont signalées[29].
21 décembre 1914 : la flottille agit contre les rassemblements qui sont en vue sur la route de Vilosnes à Dannevoux et dans les environs du bois des Moriaux[30].
24 décembre 1914 : vers 13h, la flottille a réglé son tir (24 coups) sur la route de Vilosnes à Dannevoux, en vue d'atteindre ultérieurement des détachements qui utiliseraient cette route[30].
25 décembre 1914 : vers 15h, les chalands ont tiré 10 coups sur Gercourt-et-Drillancourt[6][30].
10 janvier 1915 : les canons de 14 sur chalands étaient au nord de Verdun. Ils rentrent dans la place de Verdun et sont tenus prêt à mettre mis à la disposition du 6e Corps d'Armée[30].
Carte rive gauche de la Meuse au nord de Verdun
27 janvier 1915 : Les chalands appareillent de la Galavaude à Verdun et se rendent immédiatement à Vacherauville pour tirer sur la ville, les ponts de la voie ferrée de Vilosnes depuis une position en amont de 250 m de l'écluse de Champ[31]. Une liaison téléphonique est établie avec le poste de la «côte de l'Oie»[32] qui sert d'observatoire[33].


A la date du 8 février 1915 : la répartition de l'artillerie du 6e Corps d'Armée est la suivante[34] :
II. Zone de la 67e Division de Réserve (D.R)
Artillerie Lourde :
1 batterie de 14 marine (2 pièces)
«Le 14 de marine relève directement du colonel commandant de l'A.D 67»
Lors de l'attaque des attaques du petit Bois en Hache des 17 et 18 février 1915, les 2 péniches porte-canons tirent 86 coups depuis Charny[6] sur les tranchées du Sud du Bois de Forges.[6] et les cotes 277 et 281[4].
Péniches porte canons à Troyon, sur le canal de la Meuse, juillet 1915, photographie issue d'un album d'un sous-officier du 12e Régiment de Chasseurs à Cheval
20 février 1915 : Deux péniches portes canons sont remises à la disposition du 6e Corps d'Armée, et sont dirigées sur Troyon, où elles sont mises à la disposition de la 67e D.R[35]
17.03.1915 : attaque des Éparges.[36]
puis les péniches iront stationner à Ancemont en vue de leur emploi à la Ire Armée[4].
12 juillet 1915 : Les 2 péniches stationnent à Troyon, elles sont photographiées[37] par le capitaine Jean GARNIER du 97e régiment d'infanterie territoriale (97e RIT),
Le 97e RIT est au service de la 67e DR du 23 juin 1915 au 1er septembre 1915,
L'état major du 97e RIT est installé à Troyon depuis le 27 juin 1915.[38]
Les 2 péniches sont également photographiées à cette même période à Troyon par un sous-officier du 12e Régiment de Chasseurs à Cheval (voir photographie à droite).
Août 1915 : Les 2 péniches sont photographiées par le commandant Blancq à Troyon sur le canal de l'Est.
CPA, gare de Vigneulles-lès-Hattonchâtel avec des soldats Allemands
Les remorqueurs de Verdun sont malheureusement peu adaptés au service des péniches, le cours de la Meuse n'étant pas praticable à Saint-Mihiel car contrôlé par l'ennemi et la demande de perception de remorqueurs plus puissants ne pourra se faire.
A l'automne 1915, les péniches «Marne»[39] et «Alsace-Lorraine» surveillent la gare de Vigneulles-lès-Hattonchâtel[6][40] mais le mois suivant, il est prévu de les désarmer pour récupérer leurs tubes afin de remplacer les canons usés des positions fixes de Verdun[4].
Les péniches de Verdun sont désarmées début 1916, un mois avant l'attaque allemande sur Verdun du 21 février 1916.


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Péniches «Marne» et «Sambre-et-Meuse»
Le général Coutanceau, gouverneur de Verdun, demande le 17 décembre 1914[41], la construction de 2 caissons supplémentaires afin d'aménager deux autres péniches «Marne» et «Sambre-et-Meuse», pour recevoir également chacune un canon mais elles ne sont pas armées à cette date.
La pièce de Verdun en 1917
Péniche «Moselle»
L'une des péniches, «Moselle»[42] est réarmée en juillet 1917, en vue des opérations du 20 août préparées au Nord de Verdun, n'est pas utilisée. Son tube neuf sert alors à réarmer une batterie fixe et les péniches porte-canons de Verdun ne seront plus réutilisées.


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Les péniches porte-canons de 16 cm

Les pièces de Toul
Péniche «Saint-Joseph»
CPA, pièce de marine de 16 cm venant de la péniche «Saint-Joseph», position fixe près de Virginy à Beauséjour à cette date, juin 1916, voir photographie originale[43][44]
En avril 1915, pour participer à la défense de Toul et du Grand-Couronné de Nancy. Le Parc de Toul arme la péniche «Saint-Joseph» d'un canon de 16 cm modèle 1893[4].
Le 1er juillet 1915, la péniche «Saint-Joseph» prend position sur le canal de la Marne au Rhin à Einville[6], avant de gagner Bauzemont puis Hénaménil où sont effectués des tirs contre les travaux de constructions[4] sur les emplacements supposés du Lange max 380 d' Hampont[45][46][47] menaçant Nancy et Lunéville,
En août 1915, la péniche «Saint-Joseph», commandée par le lieutenant de vaisseau LAIGNIER, est envoyée sur le canal de l'Aisne à la Marne, en liaison avec les «canonnières fluviales», afin de participer à l'offensive de Champagne. Basée à Vaudemange, la péniche «Saint-Joseph» est dirigée vers Sept-Saulx, à la hauteur de Courmelois, en vue de l'exécution des tirs d'interdiction sur la gare de Pont-Faverger[6], point de débarquement des réserves allemandes.
31 octobre 1915, la pièce de 16 cm immatriculé R 1897 n°8[4] de la péniche «Saint-Joseph» est débarquée pour réarmer la position fixe de Virginy[4] dont la pièce est tombée en avarie[4] puis Wargemoulin[6] puis Beauséjour[43][44] jusqu'en 1917. La péniche est désarmée et rejoint Toul.
Péniche «Saverne»
Une seconde péniche «Saverne» est équipé de façon similaire pour la défense de Toul mais n'est pas employée immédiatement.
La pièce des Flandres
Péniche «Jeanne d'Arc»
En avril 1915, la ville de Dunkerque subit des bombardements d'une pièce de 38 cm SK L/45[48] (même type canon de marine allemande que celui d'Hampont)[46] allemande située à Prédikboom (commune de Klerken, près de Dixmude, Belgique).
En mai 1915, on monte sur la péniche «Jeanne d'Arc» commandée par l'enseigne de vaisseau Begouën-Demeaux, la pièce de 16 cm modèle 1893 immatriculé R 1894 n°6[4], précédemment destinée à contre-battre un mortier de 420 sur l'Yser.
Cette péniche se déplaçant sur le canal de Loo (Belgique) en mai et juin, effectue 26 tirs sur l'emplacement de Predikboom.
Le 7 juin 1915, la pièce éclate et est remplacée, mais la péniche est désarmée et la pièce est installée, sous le nom d'ouvrage Jeanne d'Arc, «en casemate dans des dunes pour tirer sur les batteries allemandes du front de mer de Belgique et sur les torpilleurs et dragueurs qui opèrent autour d'Ostende»[1].


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Les péniches porte-canons de gros calibre

En 1916, le capitaine de vaisseau Jehenne propose l'installation de canons de gros calibre de 19 et 24 cm sur des péniches mais rencontre peu d'opinions favorables. Il faut attendre l'arrivée du général Buat à la tête de la Réserve Générale d'Artillerie Lourde (R.G.A.L) pour que les difficultés soient surmontés[4].
Péniche «Marcelle»
  • en février 1917, péniche «Marcelle» reçoit un canon de 19 cm modèle 1870-93, immatriculé R 1898 n°7[4]. L'installation est commencée à Janville par les personnels du 1er groupe des canonnières fluviales et achevé à Rieux.
en avril 1917, la péniche «Marcelle» rejoint le 1er groupe des canonnières fluviales sur le canal de l'Aisne à la Marne et participe à toutes les opérations dans cette région. Sous les ordres du Lieutenant de Réserve d'Artillerie Revers (Georges), un des premiers officiers de l'armée de terre détachés auprès des canonniers-marins[4].
Péniche «Jeanne d'Arc»
  • En mai et juin 1917, la péniche «Jeanne d'Arc», précédemment désarmée est réarmée avec un canon de 19 cm modèle 1870-93, immatriculé R 1898 n°6[4] et constitue avec la péniche «Marcelle», une batterie rattachée au 1er groupe des canonnières fluviales.
Péniche «Saverne»
  • En juillet 1917, la péniche «Saverne», inemployée depuis 1915, reçoit un canon de 24 cm modèle 1870-87, immatriculé R 1889 n°8[4] et rejoint le canal de l'Aisne à la Marne. Après un incident technique, sa bouche à feu est remplacée en 1918 par un canon de 24 cm modèle 1870-93, immatriculé R 1898 n°6[4].
Avril-Juillet 1917 : Les 3 péniches participent aux opérations de Champagne dans le secteur de la IVe Armée aux environs de Sept-Saulx.
Batterie de 19 cm
En Octobre 1917, les 3 péniches constituées en une batterie dite de 19 cm sont mises à la disposition de la VIe Armée, avec le 3e groupe des canonnières fluviales.
20 janvier 1918 : les trois péniches porte-canons prend le nom de 5e groupe de canonniers-marins rattaché à la 3e division de la Réserve Générale d'Artillerie (R.G.A) sous les ordres du lieutenant de vaisseau Quesnel et des lieutenants d'Artillerie Revers et Alibert.
Péniche «Marcelle II»
12 juin 1918 : lors de la bataille du Matz, la péniche «Marcelle» est touchée par un obus de gros canon et incendiée qui tue un marin (GEORGES (Frédéric Marcel Jean)) et en blesse 2 autres. Son matériel est mis sur wagon et envoyé à Mailly pour réarmer la péniche «Baldwin» qui devient la péniche «Marcelle II».


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Les canonnières fluviales

Définition

«Canonnière fluviale : dite aussi «chaloupe canonnière», la canonnière fluviale est initialement un petit bâtiment armé pouvant remonter les fleuves, utilisé en particulier dans les territoires ultramarins (bassin du Congo, Chine, etc.). Elle retrouve une certaine vogue à partir du début de l'année 1915 sur le théâtre européen car elle permet, grâce à sa mobilité et sa relative facilité de mise en œuvre, d'appuyer les troupes au plus près avec des pièces d'artillerie (le plus souvent de gros calibre) chargées sur des embarcations à faible tirant d'eau. Utilisant l'ensemble du réseau des voies navigables, naturelles et artificielles, du nord-est de la France, la canonnière fluviale est utilisée sur le front occidental pendant toute la durée de guerre. Douze embarcations sont spécifiquement construites pour cette mission à partir de 1915 et employés dans la région de Reims et en Champagne, sur la Somme, dans l'Oise et en Flandres. Outre-mer, il faut signaler la constitution par les Britanniques, à partir du Chatt-al-Arab, d'une importante flottille de canonnières armées destinées à appuyer les opérations terrestres en Mésopotamie, en remontant le Tigre et l'Euphrate.»[49]

Conception

Canonnières de passage à Paris, 21 juillet 1915
L'idée d'employer sur le front des canonnières fluviales spécialement aménagées pour la navigation sur les rivières revient à la Marine.
En août 1914, une flottille de la Seine avait été constituée en utilisant des remorqueurs et un matériel immédiatement embarquable, le canon 47 mm TR. Ces bâtiments ne devaient pas servir que dans les limites du Camp Retranché de Paris (C.R.P) et furent désarmé pour cette raison.
A la fin 1914, des péniches porte-canons armées de bouches à feu de 14 cm étaient mises en service, cependant ces péniches manquent de mobilité et dans des conditions particulières du combat, peuvent s'échouer ou tarder à se replier.[50]
Dans ces conditions, compte tenu de l'expérience acquise, le vice amiral Aubert, chef d'état major de la marine, détache le lieutenant de vaisseau Ferlicot de l'état-major général de la Marine (E.M.G) auprès du ministère de la guerre, il propose en février et mars 1915, la construction de «chaloupes canonnières» et de «bâtiment cuirassés» de rivière susceptible d'être employés tant sur le Rhin que sur les canaux et voies navigables. Après échanges de vues entre les ministères de la Marine et de la Guerre et après avoir étudié les réalisations étrangères en ce domaine, un accord est établit sur la construction de petits bâtiments aptes à naviguer sur tous les canaux, rivières à proximité du front. L'appellation de chaloupe canonnière est abandonnée au profit de la désignation exclusive de «canonnière fluviale»[50].
En avril 1915, 3 projets sont soumis au département de la Guerre qui en retient 2.
Le premier projet est une mise au point de plans de l'ingénieur Dislère qui remonte à 1875.
Ses caractéristiques sont : longueur 28 m, largueur 5 m, tirant d'eau 1,2 m, 110 tonnes environ de déplacement, armement composé d'un canon de 14 cm à l'avant et 2 canons de 47 mm TR contre avions à l'arrière, 2 chaudières, 2 machines, vitesse 9 nœuds en eau libre, blindage : 2 cm
Le deuxième projet a 180 tonnes de déplacement, longueur 28 m, largueur 5 m, tirant d'eau 1,85 m , Il porte un canon de 10 cm à chaque extrémité, 2 canons de 47 mm TR contre avions au milieu, il a un pont blindé, une chaudière et une machine, vitesse 10 nœuds en eau libre.
L'accord réalisé entre les 2 ministères permet de lancer la construction de 3 tranches de 4 canonnières chacune
Les 2 premières tranches : 8 canonnières (nommées : A, B, C, D, F, G, H, I) portant chacune 1 canon de 14 cm et 2 canons de 47 TR permettant le tir contre avion
3e tranche de 4 canonnières (nommées : K, L, M, O) légèrement blindées et armées de 2 canons de 10 cm et 2 canons de 47 TR.
Les 8 canonnières seront construites du 1er mai au 1er juillet 1915, avec la répartition suivante :
Les canonnières A, B, puis F et I furent construite à l'arsenal de Brest
Les canonnières C, D, puis G et H furent construite à l'arsenal de Lorient
Les 4 canonnières (K, L, M, O) seront construites du 1er juillet au 1er septembre 1915 dans les mêmes ports.

Organisation générale

En mars et avril 1915, le capitaine de vaisseau Schwerer met au point les projets d'organisation des canonnières proposées par le lieutenant de vaisseau Ferlicot. L'organisation est approuvée le ministère de la Marine et de la Guerre:
- Grouper les canonnières par batteries de 4 unités de même type.
- Chaque batterie étant divisée en 2 sections.
- La batterie est commandée par un lieutenant de vaisseau breveté canonnier qui embarque sur le premier bâtiment de la première section.
- La deuxième section étant commandée par un lieutenant de vaisseau en sous-ordre.
- Un médecin et un commissaire sont affectés à chaque batterie
- Un lieutenant d'artillerie est attaché au commandant de la batterie en qualité d'officier de liaison.
Canot à vapeur blindé, sur le canal de la Marne à l'Aisne, août 1916.
-Un échelon constitué en principe de 2 péniches (non automotrices) et de 2 canots à vapeur de 10 mètres, garantira l'approvisionnement en munitions, matériel, charbons et vivres.
Les canots à vapeur serviront à remorquer les péniches mais ils assurent également la communication. Ils seront à cet effet blindés à l'épreuve des balles, armés d'un canon de 37 mm TR sous masque et d'un projecteur de 30 cm.
Chaque batterie et son échelon constitueront une unité administrative dont le ravitaillement sera assuré par le ministère de la Guerre dès lors qu'elle sera rattachée aux opérations. Toutefois le matériel restera du ressort de l'arsenal de Brest ou de Marine Dunkerque.
L'ensemble des 12 canonnières est placé sous le commandement du capitaine de vaisseau Schwerer auquel est adjoint le capitaine de frégate de réserve De Belloy de Saint-Liénard.
Le commandant supérieur des canonnières est assisté d'un officier supérieur d'artillerie et d'un ingénieur du génie maritimes mais les batteries sont indépendantes les unes des autres et employées en fonction des décisions du général en chef.
Équipages
L'effectif de chaque canonnière comprend 3 sous-officiers et 22 quartier-maîtres ou marins dont un marin avec la spécialité de pointeur.
L'effectif de l'échelon comprend, avec l'équipage de réserve, 11 sous-officiers et 68 quartier-maîtres ou marins soit au total pour la batterie 23 sous-officiers et 196 quartier-maîtres.
Les canonnières sont baptisés par les équipages, hors de toute décision officielle. Ainsi seules les lettres apparaîtront éventuellement sur la coque et très rarement le patronyme.

1re batterie

organisation en 1915
Canonnière C «Cruelle», en avril 1917, par le lieutenant Guillaudot
1re batterie est sous les ordres du lieutenant de vaisseau FERLICOT :
officier de liaison : lieutenant de réserve d'artillerie Revers
  • canonnière A : surnommée Ardente,
commandant : Lieutenant de vaisseau Eugène Charles Olivier FERLICOT.
  • canonnière B : surnommée Brutale,
commandant : Enseigne de vaisseau Jules Alfred Pierre ROUCH.
  • canonnière C : surnommée Cruelle,
commandant: Lieutenant de vaisseau Édouard Armand Dominique Marie BLANQUET du CHAYLA.
  • canonnière D : surnommée Décidée,
commandant : Enseigne de vaisseau Rémy Marie Joseph GAUTRET de La MORICIÈRE.
  • échelon : Deux péniches (dénomination inconnue),
commandant : Lieutenant de vaisseau de réserve Fulgence Charles Marie CHOLLET
1er Groupe
le 2 juin 1917: 1re batterie devient 1er groupe, le changement d'appellation des batteries qui deviennent groupes en gardant leur numéros[51].
en juin : les canonnières A, B, C, D reçoivent des canons usés réalésés de 145 mm[50].
en juillet 1917 : 1er et 2 e groupes fusionnent pour l'offensive des Flandres :
les canonnières C, D, M et O appuient l'Armée anglaise entre Furnes et Nieuport.
les canonnières A, B, F et G appuient l'Armée française sur le canal de Loo.


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2e batterie

organisation en 1915
Canonnière F «Furieuse» à Loo (Belgique), le roi des Belges passe l'équipage en revue, octobre 1917
Canonnière G «Guerrière», à Paris, en aval du pont Alexandre III, le 21 juillet 1915
Canonnière H et son équipage - 1915
2e batterie est sous les ordres du lieutenant de vaisseau GIGNON
officier de liaison : Sous-lieutenant de réserve d'artillerie Georges Henri Bourgeois
  • canonnière F : surnommée Furieuse,
commandant : Lieutenant de vaisseau Charles Hilaire Albert Ernest GIGNON.
  • canonnière G : surnommée Guerrière,
commandant : Enseigne de vaisseau Marius Jean GUYOT.
  • canonnière H, commandant : Lieutenant de vaisseau Henri Marcel PAVOT.
  • canonnière I, commandant : Enseigne de vaisseau Maurice Marie Étienne LE TERRIER.
  • échelon : Deux péniches : Makamura et Rollin, commandant : Enseigne de vaisseau Charles Edmond Marie Gabriel Ernest Toussaint de LAMBERTYE.
organisation en février 1916
En février 1916, les 2e et 3e batteries sont réorganisées en batteries mixtes de 2 canonnières de 14 cm et 2 canonnières de 10 cm.
canonnières F, G, M, O
2e Groupe
le 2 juin 1917: 2e batterie devient 2e groupe, le changement d'appellation des batteries qui deviennent groupes en gardant leur numéros[50][51].
en juin : les canonnières reçoivent des canons usés réalésés[50] :
de 105 mm : canonnières M et O
de 145 mm : canonnières F et G
en juillet 1917 : 1er et 2e groupes fusionnent pour l'offensive des Flandres :
les canonnières C, D, M et O appuient l'Armée anglaise entre Furnes et Nieuport.
les canonnières A, B, F et G appuient l'Armée française sur le canal de Loo.



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3e batterie

organisation en 1915
Canonnière avec canon de 10 cm au pont d'Iéna.
3e batterie est sous les ordres du lieutenant de vaisseau LECOQ
officier de liaison : lieutenant d'artillerie Barnier
il sera remplacé par le sous-lieutenant de réserve d'artillerie Jean Marie Joseph Alibert
commandant : Lieutenant de vaisseau Maxime Alexandre Philippe BERTRAND.
  • canonnière M, commandant : Lieutenant de vaisseau Yves Victor DONVAL.
  • canonnière O, commandant : Lieutenant de vaisseau de réserve Antoine Marie Ghislain BERG de BRÉDA.
  • échelon : Trois péniches : Grappe, Socrate et Germaine, commandant : Enseigne de vaisseau de 1re classe de réserve Eugène Léon Marie HOGREL
organisation en février 1916
En février 1916, les 2e et 3e batteries sont réorganisées en batteries mixtes de 2 canonnières de 14 cm et 2 canonnières de 10 cm.
canonnières H, I, K, L
3e Groupe
le 2 juin 1917: 3e batterie devient 3e groupe, le changement d'appellation des batteries qui deviennent groupes en gardant leur numéros[50][51].
Les canonnières reçoivent des canons usés réalésés :
de 105 mm : canonnières K et L
de 145 mm : canonnières H et I


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Évolution de l'organisation générale du commandement

30.10.1915 : le capitaine de vaisseau Schwerer, appelé à d'autres fonctions, passe la succession au capitaine de frégate De Belloy de Saint-Liénard qui fera l'intérim jusqu'au 11 novembre, date à laquelle le capitaine de vaisseau Jehenne prend le commandement.
Les canonnières fluviales sont alors complètement indépendantes des canonniers marins placés sous le commandement du capitaine de vaisseau Amet.
Au mois de février 1916, le Grand Quartier Général (G.Q.G) propose une modification complète du commandement de la formation.
Le G.Q.G propose de nommer un commandant supérieur des canonniers marins (canonnières fluviales et batteries)
17 mars 1916 : Lors de la réorganisation de l'Artillerie Lourde à Grande Puissance (A.L.G.P), le capitaine de vaisseau Jehenne devient commandant supérieur des canonniers marins et des canonnières fluviales avant de commander la 3e division de la Réserve Générale d'Artillerie Lourde (R.G.A.L)
Les canonnières sont alors confiées au capitaine de frégate de Belloy de Saint-Liénard, puis il est remplacé le 20 septembre 1916, par le capitaine de frégate Gignon et le garde jusqu'au désarmement de la formation.


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Opérations sur le front

Article détaillé : Les opérations sur le front des canonnières fluviales


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Dissolution et renaissance

Le ministère de la Marine manquant de personnels, décide que le 8 septembre 1917 de prononcer le désarmement des canonnières de 105 (K, L, M, O).
07 novembre 1917 : Les canonnières K et L rallient Le Havre, les canonnières M et O rejoignent Calais, puis gagnent Cherbourg pour y être désarmées.
25 décembre 1917 : les canonnières A, B, C, D sont remises à Calais
03 janvier 1918 : Les canonnières F, G, H, I arrivent au Havre.
Le ministère de la Marine récupère l'armement des canonnières pour constituer l'armement des patrouilleurs et navires marchands armés.
Les machines provenant des chaloupes de 15 m sont démontées et la Marine a pour projet de transformer un certain nombre de leurs coques en citerne.
Mais le ministère de l'Armement, ayant eu vent de ces démantèlements demande à conserver un groupe complet pour des missions ultérieures.
04 octobre 1918[50][52]  : Pertes par accidents de mer[53] : 2 canonnières : B («Brutale») et F («Furieuse») sont remorquées depuis Brest vers Cherbourg[54], mais la «Furieuse», remorquée par le «SIOUX», n'ira pas bien loin, elle coulera le jour même dans le goulet de Brest, à la pointe du Minou.
la canonnière «Brutale» coulera à la pointe Saint-Mathieu, le lendemain. Elle gît toujours par 17 mètres de fond.


La Marine met du temps à reconstituer l'armement dispersé.
20 octobre 1918 : Les canonnières C, G, H, I sont révisées et réarmées chacune d'un canon de 145 mm et de 2 canons de 47 TA, entreprennent un long parcours fluvial pour rejoindre à Strasbourg, les nombreux chasseurs, vedettes, péniches porte-canons de la flottille du Rhin dont le capitaine de corvette Darlan a pris le commandement.
Les canonnières reçoivent officiellement des noms qui rappellent leurs lieux d'actions durant la Grande Guerre : C Oise, G Marne, H Somme, et I Aisne.
13 novembre 1919 : Mise en vente par adjudication publique à la préfecture maritime de Toulon, de 2 canonnières fluviales : M et O[55]


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La flottille du Rhin

Par une lettre du 13 novembre 1918, le contre-amiral Jehenne propose au maréchal Foch l'organisation d'une flottille de police et surveillance sur le Rhin.
La flottille est placée sous les ordres du capitaine de corvette Darlan, elle est administrée depuis la caserne de la Pépinière à Paris[56].
Elle est fractionnée en 4 groupes:
1er groupe à Coblence
2e groupe à Mayence
3e groupe à Ludwigshafen
4e groupe à Strasbourg
Chaque groupe est commandé par un lieutenant de vaisseau
Chaque groupe est composée d'une canonnière fluviale (G, I, C, H), de 2 vedettes dont le nombre sera portée à 4. Le chasseur de sous-marins C-11 est aux ordres de l'amiral commandant les formations de marins aux armées. Le groupe de Strasbourg comporte en plus les 3 péniches porte-canons.
le 15 mars 1919, l'unité «Flottille du Rhin» est créée. Elle comporte au début 1919 :
4 canonnières fluviales de 145 mm : «Oise», «Marne», «Somme», et «Aisne». (ex canonnières fluviales de 14 cm, C, G, H, I)
16 vedettes dites «canadiennes» : V1, V2, V3, V32 à V36, V38, V39, V62 à V65, V69, V71
3 péniches porte-canons : «Jeanne d'Arc», «Saverne», «Marcelle II»
3 chasseurs de sous-marins : C 11, C 58, ...
Les canonnières fluviales sont retirées du service au cours du second trimestre 1920.
17 juin 1920 : Mise en vente par Adjudication publique à la préfecture maritime Toulon de 5 canonnières fluviales : C, D, G, H, I[57]


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Bibliographie

  • Historiques de l'artillerie française, tome I & II, colonels Henri Kauffer et Georges Van den Bogaert, imprimerie de L'Ecole d'Application de L'Artillerie- DRAGUIGNAN 1989
  • La marine française dans la grande guerre, Les marins à terre, tome V, capitaine de vaisseau A. Thomazi, éditions Payot, Paris, 1933.
  • Canonnières fluviales de 14/18 : Les armes méconnues, François Schwerer, éditions Temporis, juin 2019
  • Marines magazine n°58, Avril à juin 2010, article «Les canonnières fluviales française 1915-1917», par Marc Saibène, pages 51-63
  • Magazine : Marine & Forces Navales, Hors série n°2, janvier 2011, article «Les canonnières fluviales 1915-1917» par Marc Saibène, pages 30-45
  • Magazine : Tank Zone n°13, octobre novembre 2010, article «Le canon de Marine de 38 cm SKL/45 "Der Lange Max"», par Guy François, pages 4-11
  • Magazine : Guerre, Blindés & Matériel n°132, avril à juin 2020, article «Les péniches porte-canons» par Guy François, pages 35-44
  • Magazine : Guerre, Blindés & Matériel n°138, octobre à décembre 2021, article «Les canonnières fluviales» par Guy François, pages 21-30


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Sources

  • Journaux des Marches et Opérations des grandes unités- J.M.O- 1914-1918 - cote 26N 1 à 570
  • Journaux des Marches et Opérations des régiments et bataillons, J.M.O 1914-1918 - cote 26 N 571 à 1370
  • Armées Françaises dans la Grande Guerre (AFGG)
  • Journal Officiel République Française, Lois et décrets - J.O.R.F
  • Dictionnaire de la Grande Guerre 1914-1918, sous la direction de François Cochet et Rémy Porte, Robert Laffont, 2008


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Liens utiles (externes)


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Voir aussi (sur Geneawiki)

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 tome V, Les marins à terre, capitaine de vaisseau Thomazi
  2. 2,0 et 2,1 Les dépôts des équipages de la flotte sont des lieux de transit où sont casernés les marins en attente d'un embarquement, d'une affectation etc .... Les dépôts des équipages hébergent également des centres de formation de la marine.
  3. sur la commune de L'Isle-Adam
  4. 4,00 4,01 4,02 4,03 4,04 4,05 4,06 4,07 4,08 4,09 4,10 4,11 4,12 4,13 4,14 4,15 4,16 et 4,17 Guerre, Blindés & Matériel n°132
  5. La Dépêche de Brest, Jeudi 24 septembre 1914, page 1, 2e colonne, § La flottille de la Seine
  6. 6,00 6,01 6,02 6,03 6,04 6,05 6,06 6,07 6,08 6,09 et 6,10 Pour la dénomination de la commune à cette date : voir Dictionnaire national des communes de France et d'Algérie. Postes, télégraphes, téléphones et chemins de fer, 1914
  7. Le Petit Parisien, jeudi 17 septembre 1914, page 2, 3e colonne, § Hors Paris - La flottille de la Seine
  8. dossier pédagogique pdf : 1914-1918, l'hôpital militaire du Grand Palais
  9. Dépôt des équipages de la flotte (Grand Palais) Paris, nommé parfois : Dépôt du Grand Palais
  10. par exemple, cette instruction du ministre de la Marine : J.O.R.F 18.12.1914, page 9224
  11. Le Petit Parisien, 15.08.1914, page 2, 1re colonne § Les inscrits maritimes sont logés au Grand Palais
  12. J.O.R.F 30.06.1915, vue 4422
  13. Le Figaro, 3 octobre 1914, page 4, 6e colonne, §la flottille de la Seine
  14. à Auvers-sur-Oise
  15. Luzancy (Seine et Marne)
  16. Décret du 28 juin 1927, J.O.R.F 04.07.1927, page 6937
  17. Instruction du 28.07.1927, J.O.R.F 31.07.1927, page 8091
  18. Le Cri du poilu du 01.11.1931, §La carte du combattant aux marins, en bas de la 3e colonne
  19. en argot, Jean Gouin ou Jean le Gouin désigne un matelot au début du XXe siècle
  20. Voir vue 6 de l'album du docteur Carrière, A.D Marne, cote 76J7
  21. avec le grade de médecin aide major de 1re classe
  22. J.M.O Artillerie, Place et région fortifiée de Verdun, cote 26 N 68/4, vue 85
  23. 23,0 et 23,1 J.M.O 15e Corps d'Armée, Artillerie, cote 26 N 157/1, vue 24
  24. dit aussi canal de la Meuse
  25. Hameau de Champneuville
  26. Mercure de France, 1er avril 1929, page 33
  27. A verdun, les militaires de l'armée de Terre emploient l'appellation «chalands porte-canon» tandis que les marins conservent l'appellation générique de «péniches» pour désigner les bateaux à fond plat. G.B.M 132
  28. A.F.G.G IIIe Armée, tome 10,1, vue 162
  29. J.M.O Artillerie, Place et région fortifiée de Verdun, cote 26 N 68/4, vue 90
  30. 30,0 30,1 30,2 et 30,3 J.M.O Artillerie, Place et région fortifiée de Verdun, cote 26 N 68/4
  31. Hameau de Champneuville
  32. Hauteurs situées sur le rive gauche de la Meuse, au sud de Forges et la Meuse
  33. J.M.O Artillerie, Place et région fortifiée de Verdun, cote 26 N 68/5, vue 39
  34. J.M.O 6e C.A, cote 26 N 118/1, vue 87,88
  35. vue 92, J.M.O 6e C.A, cote 26 N 118/1
  36. J.M.O Ire Armée, cote 26 N 19/1, vue 69
  37. photographie n°2 de l'album du capitaine Jean GARNIER du 97e RIT sur le site chtimiste
  38. J.M.O 97e RIT, cote 26 N 794/4, vue 10
  39. La péniche «Marne» semble avoir été armée en ayant permuté avec la péniche «Jean Gouin» à une date indéterminée G.B.M 132
  40. voir Cartes Postales Anciennes de Lorraine -Gare de Vigneulles-lès-Hattonchâtel
  41. J.M.O Artillerie, Place et région fortifiée de Verdun, cote 26 N 68/4, vue 87
  42. Ce nouveau nom est probablement issu d'un changement d'appellation d'une des 4 péniches existantes, G.B.M 132
  43. 43,0 et 43,1 voir photographie ECPA une pièce de marine 164.7 près de Virginy (Beauséjour)
  44. 44,0 et 44,1 EPCA, Entre Minaucourt et Virginy (Marne). Pièce de marine 164.7
  45. pièce de marine allemande 38 cm SKL/45
  46. 46,0 et 46,1 Magazine Tank Zone n°13, oct-nov 2010
  47. Nommé également «Gros Max» après guerre par les Nancéens
  48. nommé aussi «380 de Clerken» dans l'historiographie
  49. Dictionnaire de la Grande Guerre 1914-1918, sous la direction de François Cochet et Rémy Porte
  50. 50,0 50,1 50,2 50,3 50,4 50,5 et 50,6 Guerre, Blindée & Matériel n°138
  51. 51,0 51,1 et 51,2 Décision n°166 bis de la 3e division de la RGAL, en date du 2 juin 1917
  52. date retenue par G.B.M n°138, selon les sources, il y a d'autres dates pour le naufrage : 07.01.1918 ou 07.11.1918
  53. journal «Le Col Bleu» du 1er mars 1919, 2e colonne, §Bilan de guerre, Les pertes de la Marine militaire française
  54. suivant d'autres sources : remorquage de Cherbourg vers Brest
  55. Journal "Le Petit Havre" du 4 novembre 1919,page 4, 3e colonne, encart «ventes de navires»
  56. Dernière Nouvelle d'Alsace, article du 22.07.2008
  57. le journal "Le Phare de la Loire" du 30 mai 1920


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