Jules VERNE

Biographie

Jules Verne est né le 8 février 1828 à Nantes, décédé le 24 mars 1905 à Amiens en France. Il est l'aîné des cinq enfants de Pierre VERNE, avoué de justice à Nantes, et de Sophie ALLOTTE de La FÜYE, fille de navigateur.
Les études de Jules VERNE se déroulent à Nantes : à l'école Saint-Stanislas, au petit séminaire Saint-Donatien et au Lycée Royal, d'où il sort bachelier ès lettres en 1846 et bachelier en Droit en 1848. Une fois diplômé, le futur romancier s'installe à Paris, au grand dam de son père qui aurait préféré le voir prendre sa succession.
À Paris, Jules VERNE fréquente le milieu littéraire et théâtral et devient secrétaire du théâtre lyrique. Il rencontre quelques grands auteurs dont Alexandre DUMAS qui va l'inspirer.
En 1856, à l'occasion du mariage d'un ami, il rencontre Honorine DEVIANE qu'il épouse en 1857. De leur union naîtra leur fils Michel en août 1861.
À partir de 1859, Jules VERNE commence à voyager (Angleterre, Scandinavie) et à raconter ses aventures. En 1862, il rencontre Pierre Jules HETZEL qui accepte, en 1863, de publier son premier roman Cinq semaines en ballon, et restera son unique éditeur après avoir fondé "Le Magasin d'Éducation et de Récréation".
En 1867, notre jeune auteur-explorateur voyage jusqu'à New-York. Deux ans plus tard il achète son premier bateau, le Saint-Michel, et s'installe au Crotoy où il va écrire Vingt-mille lieues sous les mers.
Jules VERNE s'installe à Amiens en 1871. Il y achète d'abord la maison du 44 boulevard Longueville (maintenant boulevard Jules Verne). En 1876, il fait construire un deuxième bateau : le Saint-Michel II. Et l'année suivante achète un yacht à voile et vapeur, le Saint-Michel III, avec lequel il effectue des croisières en Méditerranée.
Toujours à Amiens, le romancier s'installe en 1882 dans la "Maison à la tour", 2 rue Charles Dubois, où il va rester jusqu'en 1900. Il s'investit dans la vie associative et politique de la ville et devient conseiller municipal.
De 1898 à 1904, Jules VERNE écrit ses derniers romans, dont certains seront retravaillés et publiés à titre posthume par son fils Michel.
À l'âge de 77 ans, il décède d'une crise diabétique, dans la maison du boulevard Longueville où il était revenu s'installer. Il est enterré au cimetière de la Madeleine.
Ses décorations : chevalier de la légion d'honneur en 1870, promu officier en 1892.

Implication dans la vie amiénoise

Ce n'est pas par hasard que Jules VERNE a choisi de venir vivre à Amiens. En 1871, il écrit en effet à son ami Charles WALLUT : « Sur le désir de ma femme je me fixe à Amiens, ville sage, policée, d'humeur égale, la société y est cordiale et lettrée. On est près de Paris, assez pour en avoir le reflet, sans le bruit insupportable et l'agitation stérile »^[1].
Et notre romancier va y demeurer 34 années, durant lesquelles il va activement participer à la vie sociale, associative et politique.

Lorsque Jules VERNE décide de louer la Maison à la tour, en 1882, il est déjà au sommet de sa gloire et la demeure devient un lieu de vie artistique et culturelle. Nous pourrions dire maintenant qu'il s'agit d'un lieu "branché" où se rencontrent amis et relations, autour de bals costumés, concerts de musique, ou autres réceptions. Y sont également reçus nombre d'auteurs, d'aventuriers et de journalistes. Et une pièce de la maison est aménagée en grand bureau pour son éditeur attitré : Pierre Jules HETZEL.

Sur le plan associatif, Jules VERNE se révèle fort actif. Il est reçu par l'Académie d'Amiens dès 1872. Il adhère à la Société industrielle en 1889, puis à la société d'horticulture où il prononce quelques discours. Il est nommé administrateur de la caisse d'Épargne en 1895, où il se porte garant des dépôts d'argent, et en devient un membre du Conseil des directeurs pendant six ans.

Il s'intéresse de près au Musée de Picardie et est nommé membre de sa commission d'administration en 1886. Deux ans plus tard, il y assiste à la réception du tableau de Pierre PUVIS de CHAVANNES nommé Pro Patria Ludus (Des jeux pour la Patrie).

Le romancier fréquente assidument la bibliothèque scientifique et technologique de la Société industrielle, puis la bibliothèque municipale Louis Aragon. Il fait partie du comité d'inspection et d'achat des livres de 1888 à 1904. Il lui fait don d'une quarantaine de volumes de ses œuvres.

Jules VERNE s'engage également dans la vie politique. Durant le mandat du maire Frédéric PETIT, il devient conseiller municipal de 1888 à 1904. Passionné par les arts mais aussi le monde forain, il porte avec conviction le projet de bâtir un cirque permanent. Malgré un report du projet à cause de son coût, le cirque est finalement construit Place de Longueville, et inauguré en 1874 par notre auteur-aventurier. Un des rares cirque "en dur" à être encore debout de nos jours, il est inscrit aux Monuments historiques en 1975^[2] et prend le nom de cirque Jules VERNE en 2003.

Sources d'inspiration

Pour ce grand curieux et plus ou moins aventurier, les sources d'inspiration sont nombreuses :

Ses excursions nautiques, à bord de ses trois bateaux personnels successifs, que ce soit dans la Baie de Somme (qui lui inspireront un voyage sous les eaux) ou en Méditerranée (qui influenceront d'autres romans).

Ses voyages au long cours. L'Écosse, en 1859, va lui inspirer trois romans, dont Les enfants du capitaine Grant. La Scandinavie, en 1861, va lui donner nombre d'idées pour écrire Voyage au centre de la terre et Un billet de loterie. Les États-Unis, où il se rend en 1867 à bord du transatlantique Great Eastern, seront à l'origine du roman Une île flottante.

Ses revues scientifiques et les œuvres des grands géographes de l'époque vont lui être d'un grand secours. Il y sélectionne les articles qui l'intéressent et prépare des fiches de travail thématiques.

Les cartes de géographie sont un sujet de prédilection. D'ailleurs sur le sol de son bureau a été reproduite une carte de 1877 représentant un tour du monde possible en dix mois, et dont il s'est inspiré pour concocter un tour du monde aérien. D'ailleurs, ayant été critiqué pour un manque de sérieux ou de véracité, il commande en 1888 un globe terrestre à l'ingénieur Albert BADOUREAU, en lui réclamant d'indiquer sur la sphère certains points qui l'intéressent particulièrement. Ce globe terrestre existe toujours.

L'exposition universelle de Paris de 1867, qui présentait les premiers sous-marins et l'évolution des scaphandres, a largement contribué à l'écriture de Vingt-mille lieues sous les mers.

Enfin, certains auteurs, comme George SAND, lui ont donné idées ou conseils.

Œuvres

Écrivain de romans de sciences-fictions :
- Cinq semaines en ballon (1863)
- Voyage au centre de la Terre (1864)
- De la Terre à la Lune (1865)
- Les enfants du capitaine Grant (1867/1868)
- Vingt mille lieues sous les mers (1870)
- Le tour du monde en quatre-vingt jours (1873)
- L'Île mystérieuse (1874)
- Michel Strogoff (1876)
- Les Indes noires (1877)
- La Jangada (1881)
- Le rayon vert (1882)
- Claudius Bombarnac (1893)
- L'Île à hélice (1895)
- Face au drapeau (1896)
- Le Sphinx des glaces (1897)

Adaptations et produits dérivés

En 1872, Le tour du monde en 80 jours sort en feuilleton dans le quotidien Le Temps.

Le théâtre occupe une place de choix dans l'univers de Jules VERNE. Lui-même écrit durant sa jeunesse, des drames historiques, des opéras comiques, ou des comédies dont une en collaboration avec Alexandre DUMAS fils.

Après le succès de son roman Le tour du monde en 80 jours, il en fait une adaptation pour le théâtre avec l'aide d'Adolphe d'ENNERY, en 1874.

D'autres romans seront adaptés de la même manière, notamment Les enfants du capitaine Grant, Michel Strogoff et Kéraban-le-Têtu.

Ses romans sont aussi une véritable mine d'or pour le cinéma.

35 romans et nouvelles vont donner naissance à plus de 200 films. Le tour du monde en 80 jours, à lui tout seul, est à l'origine de 24 films. Et Michel Strogoff entraîne 23 adaptations.

Le film muet Le voyage dans la lune, réalisé par Georges MÉLIÈS en 1902 s'inspire directement des voyages extraordinaires de Jules VERNE.

Le succès de cette immense production romanesque, comblant l'imaginaire des enfants, est renforcé par la création de nombreux objets dérivés tels que : albums, cartes à jouer, jeux de société, maquettes et autres objets divers...

Maison à la tour

Cette ancienne maison de notaire, plutôt cossue et originale avec sa tour, a abrité Jules VERNE et sa famille de 1872 à 1900. Elle s'élève sur deux étages auxquels s'ajoutent des combles et une tour avec belvédère. L'aile gauche comprenait cuisine, dépendances et écuries ; un grand jardin prolongeait la cour actuelle. Les visiteurs pénétraient dans la maison par le jardin d'hiver (pièce à la mode au XIX^e siècle) dont l'entrée est protégée d'une marquise.

La maison est inscrite aux Monuments historiques depuis 1998^[3], en raison de ses façades, sa toiture et certaines pièces d'origine telle la salle à manger.

Depuis 2011, elle est labellisée "Maison des illustres".

La maison comporte notamment les pièces suivantes :

Le jardin d'hiver, témoignant du goût de l'époque pour l'exotisme et les voyages, engouement à la base des œuvres de l'auteur,

La salle à manger, qui a gardé son décor d'origine avec plafond à caissons, boiseries, vitraux, restaurée dans le style néo-gothique initial,

Le salon de musique, lieu de réception où le romancier s'adonnait parfois au piano,

Le bureau de Pierre Jules HETZEL, éditeur attitré de Jules VERNE, bureau dont une partie du mobilier provient du cabinet parisien de l'éditeur, et dont les fauteuils ont accueilli des illustres de la littérature, dont Alexandre DUMAS, Victor HUGO et George SAND.

La bibliothèque de Jules VERNE, qui comprenait à l'origine 12 000 ouvrages, dont de grands classiques,

Son cabinet de travail, où il œuvrait de 5 h à 11 h du matin,

Une reconstitution du Michel III, donnant une idée des yachts du XIX^e siècle, avec une vue factice sur Le Crotoy,

Le grenier, riches de très nombreux objets, d'une grande collection d'affiches de cinéma ou de théâtre, et de quelques "machines volantes" imaginées par Jules VERNE, un peu à l'image de celles de Léonard de VINCI.

Tour et marquise
Jardin d'hiver
Salle à manger
Salon de musique
Bibliothèque
Bureau de l'éditeur Hetzel

Tombe de Jules VERNE

Décédé le 24 mars 1905, Jules VERNE a été inhumé quatre jours plus tard au cimetière de la Madeleine sur les hauteurs de la ville d'Amiens.

Au départ, ce n'était qu'une simple plaque en ciment avec l'inscription "Jules VERNE 1905".

Par la suite la famille a souhaité une sculpture décorative et a fait appel à un ami du romancier : Albert ROZE. Celui-ci a d'abord réalisé un modèle en plâtre représentant Jules VERNE soulevant la pierre de sa tombe et levant le bras vers le ciel, sculpture intitulée "Vers l'immortalité et l'éternelle jeunesse". Ce modèle a été présenté en 1907 au Salon des artistes français. Il a ensuite été réalisé en marbre et posé sur le monument funéraire conçu par l'architecte Edmond DOUILLET et mis en œuvre par l'entrepreneur Abel BOULANGER.

Cette tombe est classée aux Monuments historiques depuis 1995^[4].

Pour les visiteurs qui souhaiteraient la localiser facilement, s'aider de la table d'orientation située à droite après l'entrée dans le cimetière.

En photos

Musée Jules Verne à Nantes
Malle de voyages
Maquette du transatlantique Great Eastern^[5] qui a emmené Jules VERNE aux États-Unis et lui a inspiré Une ville flottante
Jeu de l'oie sur le thème du Tour du monde en 80 jours
Maquette de l'une de ses machines volantes imaginaires