Joseph Marie JACQUARD

De Geneawiki
Aller à la navigation Aller à la recherche


Portrait de Jacquard

Sa jeunesse

Fils de Jean Charles JACQUARD et de Antoinette RIVE, il est né le 7 juillet 1752 à Lyon. Il a été baptisé le 9 juillet de la même année à l'église Saint Nizier.

Son père est maître fabricant soyeux et sa mère liseuse de dessins. Sa famille paternelle est originaire du Rhône (Couzon-au-Mont-d’Or) et sa famille maternelle de Savoie ( Saint-Maurice-de-Rotherens).

Le jeune Joseph-Marie reçoit une formation d'apprenti-relieur par l'intermédiaire de son beau-frère Jean-Marie Barret, libraire-imprimeur, qui lui donne des rudiments d'instruction et l'intéresse à un autre univers que la soierie.

Une fois son apprentissage terminé, il retourne dans la fabrique de son père et s'attelle à l'élaboration de motifs pour les textiles.

Il hérite de la fabrique au décès de son père en 1772 à l'âge de 29 ans.

Joseph épouse Claudine BOICHON le 26 juillet 1778 à Notre-Dame-de-la-Platière - Lyon.

De cette union, naîtra un fils, Jean Marie JACQUARD né en 1779. Il serait mort en 1795 à l'âge de 16 ans, en combattant contre les Autrichiens.

Les années intermédiaires de la vie de Jacquard sont très mal connues de ses biographes, la figure de Jacquard, " artiste mécanicien”, n'émerge vraiment qu'au moment où ses revendications d'inventions font parler de lui.

L’invention du métier Jacquard

En 1800, le 2 nivôse an IX exactement, Jacquard prend un brevet pour une machine destinée à remplacer le tireur de lacs. Cette première machine, quoique primée à l'Exposition des produits de l'industrie, ne fonctionne pas, et Jacquard abandonne vite son brevet.

Dans les métiers à tire, les lacs étaient des cordes permettant de lever ou d'abaisser les fils de chaînes, créant ainsi les motifs sur les toiles tissées.

Le métier à la grande tire comporte un système de cordes verticales et horizontales qui permettent de lever ou d'abaisser les fils de chaînes. Ces cordes, aussi appelées "lacs" étaient en général actionnées par les femmes ou les enfants que l'on appelaient les tireurs de lacs.

Deux années plus tard, il répond à un concours de la Société d'encouragement à l'industrie nationale pour un métier à faire des filets de pêche.

Sa candidature est retenue et, en 1803, il monte à Paris aux frais de la Société dont il remporte le prix en 1805. C'est ce métier (pourtant lui aussi inefficace !) qui lui apporte la renommée auprès de ses compatriotes lyonnais.

Ce séjour parisien est aussi l'occasion pour Jacquard d'étudier le métier automatique de Vaucanson. Ce dernier, mécanicien de génie et inspecteur des manufactures de soie sous Louis XV, avait conçu plusieurs machines destinées à améliorer le moulinage, le tissage et l'apprêt des tissus. Il s'était logiquement penché sur la question du métier à façonnés, proposant en 1748 un métier automatique qui permettait de se passer du tireur de lacs aussi bien que du tisseur.

En 1804, Jacquard revient avec les plans de la mécanique de Vaucanson et va s'attacher, soutenu par différents fabricants à la transformer. L'innovation majeure consiste à substituer au cylindre un parallélépipède carré sur lequel vient se plaquer le carton perforé à chaque coup du métier par un jeu complexe de poulies et de contrepoids.

Les cartes perforées guident les crochets qui soulèvent les fils de chaînes. Elles permettent de tisser des motifs complexes.

Il devient ainsi possible à un seul ouvrier de faire fonctionner le métier à tisser, sans l'assistance d'un tireur de lacs.

Métier Jacquard en bois - Musée Gadagne à Lyon -
Photo J-P GALICHON

Le succès

Revenu à Lyon, Jacquard est placé à la tête des ateliers de l'hospice de l'Antiquaille et reçoit un généreux traitement pour développer ses inventions.

En 1805, l'Empereur visite les ateliers où la mécanique et le métier à filet de Jacquard sont exposés.

En 1806, la ville de Lyon lui offre une pension viagère de 3 000 F ; en contrepartie, toutes ses inventions tombent dans le domaine public.

Pourtant, au même moment, Jacquard semble se désintéresser des ateliers et en 1808, seules cinquante-sept mécaniques ont été construites. Ses relations avec la ville s'enveniment sur la question du paiement de sa rente. La ville de Lyon, qui a spéculé sur son activité inventive, est en effet fort déçue de son attitude mais, craignant que Jacquard n'aille se mettre à disposition de quelques concurrents, elle continuera à payer sa rente.


Tombe Jacquard, Oullins

En fait, la mécanique à la Jacquard fonctionne irrégulièrement, elle est peu fiable, or chaque défaut de tissage est un manque à gagner sérieux pour le tisseur.

C'est un autre mécanicien lyonnais, Jean Antoine Breton, qui apporte les améliorations définitives en inventant une sorte de pièce coudée permettant de plaquer, régulièrement et sans heurts, le carton perforé sur le cylindre carré.

Breton prend un brevet en 1815 complété en 1817, il perfectionne aussi le lisage (opération qui consiste à analyser un dessin pour tissu avant de percer les cartons montés dans le métier Jacquard) et les opérations de fabrication des cartons, améliorant ainsi toute la filière technique.

A la fin du XIXe siècle on dénombrait près de 20.000 métiers Jacquard sur le territoire français. Le métier connaît un succès international.

À Lyon, le métier Jacquard marque les prémices de la révolution industrielle, qui profite beaucoup à la ville, mais qui entraîne aussi une restructuration sociale difficile. À ce titre, le métier Jacquard, accusé de mettre des tisseurs au chômage, est souvent évoqué comme l'une des causes de la révolte des Canuts de 1831.

Néanmoins, cette accusation est à nuancer, lors de l’invention du métier l’industrie Lyonnaise manquait de bras…

En parler lyonnais, le métier Jacquard est parfois appelé bistanclaque. (Ce surnom est une onomatopée décrivant le bruit que produit la machine en fonctionnant).

Chevalier de la Légion d'honneur en 1819[1]. Son épouse meurt à Oullins le 14 juillet 1825 à l'âge de 74 ans. Il fut conseiller municipal à Oullins.

Joseph Marie Jacquard décède à Oullins (Rhône), le 7 août 1834.

Loin d’être un objet de musée, le métier Jacquard n’a pas cessé d’être utilisé et amélioré. De nos jours, les métiers Jacquard, de grandes dimensions et entièrement automatisés, produisent la plupart des tissus à motifs pour l'habillement, l'ameublement, le linge de maison, etc.

Le métier Jacquard, est souvent présenté comme l'un des ancêtres de l'ordinateur, il ne fait pas à proprement parler de traitement de l'information mais c'est la plus ancienne machine programmable.


Photos de la Tombe

Hommages

Rue Jacquard, Oullins

Pour célébrer le centenaire de la mort du mécanicien Joseph-Marie Jacquard, la Poste française émet un timbre à son effigie en 1934.

De nombreuses villes lui rende hommage partout en France :

  • La rue Jacquard à Nancy, Lyon, Paris.
  • La place Jacquard à Saint-Etienne avec le monument réalisé en 1911-1912 par Paul Landowski
  • Boulevard Jacquard de la ville de Calais.
  • La “promotion Jacquard”, nom de la promotion 2014 de l'Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Strasbourg.
  • Lycée & Rue Jacquard à Oullins …
  • une statue a la Croix-Rousse (Lyon).

Voir aussi

Liens externes

  • Brevets

Notes et références