Jacques ISORÉ

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Jacques ISORÉ

Jacques ISORÉ (1758-1839)

Membre de la Convention

Jacques ISORÉ est né à Cauvigny (Oise) le 16 janvier 1758, mort à Liancourt (Oise) le 11 juin 1839, était cultivateur à la Rue-Saint-Pierre (Oise) au moment de la Révolution.

Il embrassa avec ardeur les idées nouvelles, devint président du district de Clermont, et fut élu, le 5 septembre 1792, membre de la Convention par le département de l'Oise, le 10e sur 12, avec 228 voix sur 427 votants.

Il siégea à la Montagne, et, dans le procès de Louis XVI, répondit au 3e appel nominal : « La loi est mon guide, et, malgré ma répugnance naturelle, je vote pour la mort. ».

Envoyé en mission dans les départements de l'Oise et de l'Aisne, le 1er août 1793, il sévit contre les prêtres non assermentés, passa, le 9 septembre, à l'armée du Nord, et voulut créer dans ce département, avec Chasles, une armée révolutionnaire : « Convaincus, écrivaient-ils le 3 novembre, qu'il existe au mépris de la nature des cœurs vils et noirs de corruption, nageant dans un sang impur et palpitant du désir de démentir la raison ot les lois humaines que les préjugés inventés par le charlatanisme d'une légion d'hommes ambitieux cachés dans les ténèbres de l'hypocrisie, qui, prêchant la chasteté et la sobriété, cultivent en secret des passions pour semer dans l'ignorance la superstition et taire germer dans les cœurs faibles une erreur à la honte du ciel même ... etc., les représentants en mission arrêtent : qu'il y aura dans le département du Nord une armée révolutionnaire qui, habillée à la demi-hussard et coiffée du bonnet de la liberté, se transportera dans tous les lieux où les ennemis intérieurs attaqueront l'égalité, la liberté, l'humanité, les mœurs et la vertu. Cette armée sera suivie d'un tribunal ... »

Le ministre de la guerre s'empressa d'envoyer ses félicitations aux deux organisateurs, et l'armée révolutionnaire, composée de mille sans-culottes, dirigea sa première expédition contre Douai, « réceptacle de toutes les aristocraties chicanière, nobiliaire, sacerdotale et mercantile ».

Il y fit 50 prisonniers, puis s'abandonna à de tels excès, que Hentz et Florent Guiot la dénoncèrent et obtinrent sa dissolution.

Après les victoires de Hondschoote et de Wattignies, ISORÉ écrivit à la Convention que l'ennemi était battu partout, et termina ainsi sa lettre : « La république est dans ses beaux jours. Si nos armées vont comme la division de Lille, il n'y aura plus d'esclaves en Europe dans six mois.
Nous avons tué hier un troupeau entier d'émigrés sous le moulin de Warwick ; un seul a été envoyé à Lille pour entretenir le service de la guillotine. À demain dans la Belgique. Triomphe et joie aux sans-culottes ! »

Il se trouvait de nouveau dans l'Aisne eu février 1794, et écrivait de Laon au Comité de salut public, le 3 : « J'ai donné l'ordre de veiller sur la conduite d'une troupe de pédants qu'on nomme magisters dans les campagnes.
Ces messieurs succèdent aux curés et braillent tous les dimanches et fêtes catholiques dans les églises, où ils l'assemblent les habitants ».
À Beauvais, le 20 suivant, il disait : « Républicains, veillez; faites observer le nouveau calendrier. » et, le dimanche, il faisait assurer par des rondes de soldats les travaux dans les campagnes.

De retour à la Convention, il fit un rapport (3 floréal au II) sur l'agriculture et sur les moyens d'approvisionner Paris, fut élu secrétaire de la Convention le 16 floréal, et, après le 9 thermidor, qu'il approuva, fut chargé de veiller à l'approvisionnement de la capitale.

Le 3 fructidor an II, il émit son opinion sur la liberté de la presse; le 27 brumaire an III, il proposa d'empêcher de tuer les brebis avant quatre ans.

En mission en Eure-et-Loir aux journées de prairial, il écrivit, le 5 prairial, de Chartres à la Convention : « Chers collègues, tandis que vous combattiez des factieux, nous nous disposions à l'exécution du décret du 1er germinal.
Nous applaudissons au triomphe de la Convention; si l’évènement avait été malheureux, nous courions préparer la vengeance nationale, ou périr avec la liberté. ».

Non réélu; après la session, au Conseil des Cinq-Cents, il fut appelé, le 3 fructidor an VII, aux fonctions de commissaire central de l'administration de l'Oise, qu'il exerça jusqu'au 18 brumaire.

Ayant vécu-ignoré sous l'Empire, il fut proscrit par la loi du 12 janvier 1816, et se réfugia à la Haye (Hollande).

Après deux ans de séjour, il fut gracié par une décision royale en date du 26 décembre 1818, et rentra dans son pays, Il mourut en 1839, âgé de quatre-vingt-un ans.

Sources

  • Assemblée Nationale  : site officiel