Informatique - saisie des prénoms
< Retour Méthode de saisie, norme
Cette page est conçue pour permettre à des généalogistes "débutants" de profiter de l'expérience des généalogistes "expérimentés".
Les généalogistes expérimentés ne trouveront sans doute pas d'intérêt à changer leurs habitudes.
Toutefois cette page pourrait permettre de rendre les échanges de fichiers entre généalogistes plus faciles, par l'utilisation de règles communes.
Règles générales
Typographie
- La première lettre doit être en majuscule.
- Si le prénom a une 1ère lettre accentuée, il faut écrire cette lettre en majuscule accentuée
- Les lettres suivantes doivent être en minuscules (sans omettre les accents)
- Exemple : Étienne
- Il ne faut pas mettre de trait d'union entre les prénoms, sauf pour la période contemporaine
- L'usage ne permet pas l'abréviation
- Il faut choisir l'orthographe la plus fréquente s'il y en a plusieurs
Saisie
- Il faut saisir tous les prénoms
- Il faut indiquer quel est le prénom usuel en le soulignant ou, en le plaçant entre délimiteurs avec des <> ou des [ ]. Dans ce cas là il faut éviter d'utiliser les parenthèses qui indiquent la présence d'un diminutif.
Dans l'aristocratie, au XIXe siècle et jusqu'au milieu du XXe siècle, le prénom usuel était relativement souvent le dernier prénom, exceptionnellement un prénom intermédiaire. Cela se pratique encore.
Exemple : Anne Marie <Victoire> (Victorine)
Cette personne a trois prénoms, son prénom usuel est Victoire et son diminutif Victorine.
- Si on veut indiquer que le prénom usuel est le premier prénom et qu'on ne peut pas le souligner, il faut saisir que le délimiteur final (> ou ]) pour ne pas interférer sur le tri des prénoms.
Détails des règles
Quel est le prénom usuel ?
En recoupant les informations on peut quelquefois le trouver, mais il arrive que ce soit impossible.
En analysant le :
- Prénom dans un acte de mariage
- Prénom dans un acte de décès
- Prénom dans un acte notarié
il est possible de le cerner. Sinon, par défaut, et dans la majorité des cas, tout prénom inscrit dans l'acte de naissance est considéré comme prénom usuel.
NB : Dans certaines régions au XIXème siècle et au début du XXème siècle il était fréquent d'utiliser le dernier des prénoms comme prénom usuel ou le dernier prénom des prénoms du Baptême. Cet usage se faisait notamment en Alsace. On trouve la trace de cet usage dans les listes nominatives de population (recensement) qui ne listaient que le prénom usuel.
Comment déterminer le prénom usuel d'un ancêtre lointain ?
Pour déterminer le prénom usuel d'un ancêtre trop lointain (non connu par la tradition orale) on peut utiliser :
- l'acte de décès où les déclarants ignorent presque toujours les prénoms du défunt et le citent par son prénom usuel.
- les inventaires de succession ou autres documents notariés, où certains notaires se dispensent de reporter tous les prénoms pour ne retenir que l'usuel.
- les signatures où la présence fréquente de l'initiale du prénom usuel permet de le déterminer.
NB : si un individu a un risque d'homonymie nul, on pourra (mais non-recommandé) se contenter de saisir les prénoms selon l'acte de naissance (attention le prénom usuel doit être en premier). Ce cas est limité aux patronymes ou aux prénoms très rares et aux individus contemporains (avec éléments d'identification incontestables).
Saisie de plusieurs prénoms usuels
Dans ce cas là, on peut saisir plusieurs de ces prénoms
Exemple 1 : un prénom avant et un autre prénom après le mariage ou remariage.
Exemple 2 : deux actes font référence à la même personne - avec prénoms différents Il est donc impossible de déterminer un prénom d'usage unique
Comment saisir le prénom usuel
Pour le prénom usuel, encadrez le par des guillemets.Pour les autres prénoms, surnoms, petit nom familier, variantes orthographiques le vieux, l'aîné, premier du nom, second du nom, etc), utilisez les zones "Alias"; "Prénom alias", "Nom alias", "Sobriquet" sur Geneanet.
Trait d'union
Ne saisissez aucun trait d'union, sauf si vous avez cette spécificité dans un acte. Il doit être réservé à ce qui est certain.
Dans les temps reculés, le trait d'union ne faisait pas partie des usages. Il n'apparaît jamais dans les actes anciens. Il ne faut pas tenir compte du choix fait par les auteurs dans des ouvrages ou revues d'écrire un trait d'union entre chaque prénom (ex : prénoms multiples des souverains).
En informatique, c'est un caractère différent d'un espace et les résultats peuvent en être affectés.
NB : Si vous connaissez un contemporain qui se fait appeler "Jean-Pierre" mais dont l'acte de baptême indique "Jean Pierre", il faudra saisir le prénom usuel connu, à savoir "Jean-Pierre". Dans le même ordre d'idée, on ne peut pas certifier, par exemple, qu'un "Jean Baptiste" était appelé "Jean-Baptiste" ou simplement "Jean" ou "Baptiste", il ne faut donc pas mettre de trait d'union.
Orthographe unique et par défaut la transcription moderne
- Dans la saisie informatique, il est préférable d'utiliser par défaut la transcription moderne du prénom, ainsi :
- Madeleine au lieu de Magdeleine ,
- Étienne au lieu d'Estienne
- Antoine au lieu d'Anthoine
- Jean au lieu de Jehan
- Antoinette au lieu de de Toinette.
- Si vous tenez à conservez la transcription ancienne, il faut que cette transcription soit unique dans votre fichier.
- Exemple : le prénom Étienne s'écrit Estienne, dans votre région à une époque donnée, le champ prénom pourra alors être saisi avec Estienne, mais il faudra toujours conserver cette écriture systématique pour tous les Étienne de cette région de la même époque.
- Les prénoms pour les zones frontalières ou étrangères ne doivent pas être traduits :
- Jakob (Jacques en Français)
- Peter, (Pierre en Français)
- Wilhelm (Guillaume en Français)
- Pour les prénoms en Latin, pas la langue parlée, ni même écrite à l'exception des actes BMS.
- En Flandre Belge, voire Française les prénoms sont souvent indiqués en latin alors même que les actes, y compris ceux du 19ème siècle, sont rédigés en néerlandais.
- Idée : mettre dans une note spécifique les différences constatées d'un acte à l'autre
Enfant "mort-né" : quel prénom lui donner ?
- Il n'y a pas de règle précise, sinon rester cohérent dans tout votre arbre, vous pouvez respecter l'acte et saisir selon les cas :
- mort-né,
- anonyme,
- enfant mort-né,
- Sans Prénom (Mort-Né).
Indiquez bien le sexe dans le formulaire de saisie.
Par contre il faut indiquer la date de naissance et la date de décès, afin d'attirer l'attention sur des naissances trop rapprochées.
- L'acronyme "ESV" pour Enfant Sans Vie a été trouvé sur des actes du XVIIIe siècle.
- Il ne faut pas utiliser les abréviations :
- N pour homme inconnu,
- Ne pour femme inconnue,
- Nn comme prénom de personne dont on ne sait pas si c'est une fille ou un garçon (vu parfois pour les relevés systématiques).
Père inconnu
Pour un enfant naturel de père inconnu, il ne faut pas créer le lien, sinon le prénom deviendra un "?"
Création d'un événement
Le prénom usuel (ou le surnom) peut varier selon :
- les périodes de la vie (enfance, âge adulte)
- les fréquentations (copains, famille, travail)
Ces faits peuvent amener à prendre en compte ces dénominations comme des "évènements".
Un arbre généalogique en informatique est une base de données. Elle permet d'(e) :
- Trier
- Chercher
- Comparer
- Organiser
- Présenter...
Mais les généalogistes ont tendance à saisir de façon inapproprié. Certains saisiront les prénoms
- en reproduisant scrupuleusement les fautes d'orthographes du curé ou des agents de l'Etat Civil
- de la même manière dont l'acte de naissance, mariage est écrit
- de la même manière que l'acte de mariage d'un enfant
souvent sans réfléchir, et le résultat est souvent incohérent.
La saisie des prénoms doivent être transcrit sans faute dans la base informatique
Vous pouvez scanner vos actes, les transposer avec les fautes d'orthographe si vous voulez dans les notes de chaque fiche. Mais éviter de le faire dans la base générale.
Conserver les évolutions ou variantes peut apporter une aide à la déduction au delà de l'information documentaire. On peut donc créer un type d'évènement 'Evolution Orthographique', qui permet d'associer une date et un lieu. Il faut pour cela disposer d'un logiciel autorisant la création de nouveaux types d'évènements que l'on peut appeler "Prénom d'évènements" ou "Attribut", "Evolution du prénom".
Prononciation
La version "ancienne" des prénoms Jean et Jeanne est : Jehan et Jehanne.
Prononçait-on couramment "Jeanne" ou "Jéanne" ?
Un acte donne "Jéhanne", avec l'accent (une variante très localisée). En revanche, à la différence de la prononciation courante actuelle (Jane, avec un a « ouvert » comme dans "table"), cela se prononçait très probablement Jean - ne (Jean, comme le prénom masculin, + ne). On rencontre à l'heure actuelle ce genre de prononciation pour le mot année : an + née, particulièrement dans le sud-ouest, sans qu'il s'agisse d'une règle.
Concernant l'accent aigu, le Grévisse indique qu'il fut introduit vers 1530 par l'imprimeur Robert Estienne, et qu'il était employé de prime abord pour les [e] (é) en finale. Il est vrai que dans la plupart des actes manuscrits du XVIIe que j'ai pu lire, il n'apparaissait jamais à l'intérieur d'un mot, mais toujours à la fin (é, és, ée et ées voire éés et éés au féminin) et que sa migration vers l'intérieur des mots semble être plus tardive (encore que des variations locales soient possibles).
Dans des actes BMS XVIIe s. entier > début du XVIIIe s., dans le Hainaut (autour d'Avesnes-sur-Helpe), on trouve de très nombreuses occurences de "Jenne".
Le nom Johanân, d'origine biblique, a connu de nombreuses variantes. Dans l'Auxois autour de Vitteaux (Côte-d-Or) on trouve entre autres :
- Jehan (attesté dès 1397)
- La Jehanne (1460)
- Johan (1287)
- Johant (1421)
- Johanne (1413)
- La Johanne (1460)
- Joane (1607)
- Joanes
- Joanne
- Joannes
- Jouan
- Juan (1460)
- Juhan (1427)
- Juhanne (1362) etc ...