Histoire de Saint-Pierre-et-Miquelon
Au XVIe siècle, les îles servaient de base aux pêcheurs bretons et basques ; les premières installations permanentes apparurent au siècle suivant. L'on retrouve cette origine sur le drapeau de l'île.
Au XVIIIe siècle, les îles furent abandonnées lors de la ratification du traité d'Utrecht pour ensuite être récupérées lors du traité de Paris de 1763. Après une défaite infligée par les troupes américaines et françaises, les forces britanniques présentes en Nouvelle-Écosse attaquèrent les îles en 1778 et déportèrent la population y compris des réfugiés de la déportation d'Acadie de 1755.
Lors de la Révolution française, la communauté acadienne quitta subitement l'île de Miquelon pour se réfugier aux îles de la Madeleine, alors que l'exercice républicain à Saint-Pierre connut un terme brutal lors de la nouvelle attaque britannique de 1793.
Il fallut attendre la restauration de Louis XVIII pour que la dernière rétrocession des îles Saint-Pierre-et-Miquelon soit définitive. Pendant la deuxième moitié du XIXe siècle l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon connut un essor économique important grâce à la pêche à la morue.
L'archipel eut un certain rôle lors de la prohibition des États-Unis d'Amérique puisque d'après la légende Al Capone y fit une visite en 1927.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le gouverneur vichyste Gilbert de BOURNAT dut négocier avec les autorités de Washington afin d'obtenir quelques subsides financées par les réserves d'or françaises. À cette même époque, le Canada voisin avait préparé, avec l'aval de Washington, un projet de débarquement pour prendre possession de Saint-Pierre-et-Miquelon. Plusieurs prétextes furent avancés, parmi lesquels des émissions radio qui se faisaient l'écho de la propagande de Vichy. Certains avancèrent même, sans preuve, que cette station radio aidait les U-Boot allemands présents sur les bancs de Terre-Neuve. La prudence excessive du premier ministre MacKenzie King ne permit pas à ces plans d'être exécutés.
Sous les ordres de Charles de GAULLE, l'amiral Émile MUSELIER orchestra la libération de Saint-Pierre-et-Miquelon à l'insu et contre l'avis des autorités américaines et canadiennes. L'affaire du 24 décembre 1941 fit couler beaucoup d'encre, et cristallisa la méfiance entre Franklin ROOSVELT et Charles de GAULLE.
Saint-Pierre-et-Miquelon représentait un intérêt économique important en raison des droits de pêche attachés à la zone économique exclusive de 200 milles nautiques. L'interprétation divergente de la France et du Canada sur l'application de cette règle internationale donna lieu dans les années 1990 à la guerre de la morue.
Suite à l'arbitrage sans appel de 1992, la zone maritime attribuée depuis à l'archipel se limite à une zone économique exclusive de 12 milles marins à l'est, 24 milles marins à l'ouest et un corridor de 200 milles de long par 10 milles de large orienté nord/sud.
Liens utiles (externes)
- GrandColombier.com : L'histoire des îles Saint-Pierre et Miquelon