Henri MATISSE
Biographie

Henri MATISSE naît le 31 décembre 1869 au Cateau-Cambrésis, fils d’un marchand de grains. Sa mère est peintre amateur. Après la guerre franco-allemande, en 1871, la famille déménage à Bohain-en-Vermandois (Aisne) où MATISSE passe sa jeunesse.
Il commence sa vie professionnelle comme clerc de notaire chez maître DERIEUX à Saint-Quentin. À 20 ans, à la suite d'une crise d'appendicite, il est contraint de rester alité pendant de longues semaines. Grâce à un voisin et ami, Léon BOUVIER peintre amateur, MATISSE découvre le plaisir de peindre. Sa mère lui offre une boîte de peinture.
Il réalise ses premières œuvres, plus particulièrement un Chalet suisse, chromo reproduit dans les boîtes de peinture en vente à l'époque, dont Henri Matisse peindra une copie, qu'il signera « Essitam ».
Dès son rétablissement, tout en réintégrant l'étude, il s'inscrit au cours de dessin de l'école Quentin-de-La Tour destinée aux dessinateurs en textile de l'industrie locale.
Il peint son premier tableau, Nature morte avec des livres, en juin 1890. En 1895 il s'inscrit à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Gustave MOREAU.
En 1896, MATISSE expose pour la première fois au Salon des Cent et au Salon de la Société nationale des beaux-arts, dont il devient membre associé. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer et rencontre l'Australien John Peter RUSSELL, qui l'introduit auprès d'Auguste RODIN et Camille PISSARRO. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg. Il est alors un peintre classique de natures mortes réalistes aux textures amples. Pour gagner sa vie, MATISSE travaille comme peintre décorateurs à la journée, pour les décorateurs de théâtre.
Le 31 août 1894 naît sa fille Marguerite dont la mère, Caroline JOBLAUD, est un de ses modèles. Le 8 janvier 1898, MATISSE épouse Amélie PARAYRE. Ils ont deux enfants, Jean en 1899 et Pierre en 1900.
Au début de 1905, MATISSE participe au Salon des indépendants. L'été de 1905, il séjourne sur les bords de la Méditerranée, à Collioure (Pyrénées-Orientales). Il rencontre le sculpteur MAILLOL. Au Salon d'automne de 1905, l'accrochage des œuvres de MATISSE, Albert MARQUET, VLAMINCK, DERAIN et Kees van DONGEN provoque un scandale par les couleurs pures et violentes posées en aplat sur leurs toiles.
Le critique Louis VAUXCELLES donnera l'appellation de « fauve » a cet accrochage, appellation aussitôt adoptée et revendiquée par les peintres eux-mêmes. Cette période marque également la reconnaissance du travail de MATISSE, lui permettant enfin une relative aisance matérielle ; il devient le chef de file du fauvisme.
Le 18 septembre 1909, MATISSE signe son contrat avec la galerie Josse et Gaston BERNHEIM qui l'expose. Ce contrat prévoit que MATISSE touche 25 % du prix de vente des toiles. Le contrat de trois ans fut renouvelé pendant dix-sept ans. MATISSE se trouvait selon, ses propres mots : « condamné à ne plus faire que des chefs-d'œuvre. »
De 1909 à 1917, MATISSE vit et travaille à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), au 42, route de Clamart, dans une villa comportant un grand parc où il fait construire son atelier, et qui héberge l'Académie Matisse jusqu'en 1911. La villa existe toujours et abrite désormais les archives du peintre, au 92, avenue du Général de Gaulle.
En 1939, MATISSE se sépare de sa femme. Après un court voyage en Espagne, il revient à Nice où il peint La Blouse roumaine.
En 1940, il rencontre Pierre BONNARD au Cannet. Le marchand Paul ROSENBERG renouvelle son contrat avec MATISSE.
En 1941, atteint d'un cancer du côlon, il est hospitalisé à la clinique du Parc de Lyon. Ses médecins lui donnent six mois à vivre. Il retourne à Nice où cette fois il s'installe à l'hôtel Regina, alité. Il conserve de son opération le port d'un corset de fer, qui empêche la station debout plus d'une heure ; de plus, il souffre de calculs biliaires.
En 1945, une grande rétrospective MATISSE est organisée au Salon d'automne de Paris.
Alité, handicapé, mais « vivant », MATISSE ne peut plus peindre ou pratiquer des techniques qui demandent des diluants (eau ou huile). Il invente alors la technique des papiers découpés, qu'il peut, dans son lit, couper avec des ciseaux, papiers que ses assistants placent et collent aux endroits souhaités par l'artiste.
Installé dans une chambre-atelier à l'hôtel Regina de Nice, il réalise sa dernière œuvre, La Tristesse du roi, une gouache découpée aujourd'hui au musée d'Art moderne du Centre Pompidou.
Henri MATISSE meurt le 3 novembre 1954 à Nice (Alpes-Maritimes). Il est enterré au cimetière de Cimiez. En 1963, le musée Matisse de Nice ouvre ses portes.
Matisse et la Côte-d'Azur

Le premier séjour sur la Côte-d'Azur de MATISSE remonte à l'hiver 1916-1917 qu'il passe à Nice. À la suite de ce séjour, MATISSE décidera de rester plus longuement sur la Côte-d'Azur, qu'il considère comme un paradis, et dont il recherche la transcription dans ses toiles. En 1918, MATISSE rencontre RENOIR à Cagnes à qui il présente ses toiles.


Henri MATISSE travailla de 1948 à 1951 sur la conception et la décoration de la chapelle du Rosaire à Vence. C'est une équipe d'architectes, de religieux et d'entrepreneurs qui aidât le peintre dans la réalisation de ce que lui même qualifié en 1951 de "mon chef-d'œuvre". La première pierre fut posée par Monseigneur Paul RÉMOND évêque de Nice le 11 décembre 1949.
La chapelle est visible de la commune par son toit recouvert de tuiles blanches et bleues et par sa croix de fer forgé de 13 mètres. Le choix des couleurs par l'artiste a revêtu la plus grande importance. En effet l'autel réalisé an pierre du Gard rappelle la couleur des hosties, la couleur des vitraux jaune rappelle la lumière du soleil (aussi celle de Dieu); le vert celle de la nature et le bleu la teinte du ciel méditerranéen.

Quelques œuvres
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Collioure
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Portrait de Madame Matisse - 1905 - Statens Museum for Kunst, Copenhague
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Autoportrait - 1906 - Statens Museum for Kunst, Copenhague
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Tête blanche et rose - 1914 - Centre Pompidou
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Auguste Pellerin II - 1917 - Musée national d'art Moderne - Centre Pompidou
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Jeune fille à la blouse jaune, Marguerite Matisse - 1921 - Musée des Beaux-arts de Nancy
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Matisse - Le rêve - 1935 - Musée national d'art Moderne - Centre Pompidou
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Matisse - La Blouse Roumaine - Avril 1940 - Musée national d'art Moderne - Centre Pompidou
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Branche de prunier, fond vert - 1948 - Pinacothèque Agnelli, Turin
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Vence, chapelle du Rosaire, vitraux au levant
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Notes et références
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