HUGON Gaud-Aimable
Fils de Louis Hugon, (1735-1787), sieur de Hautmesnil, capitaine et armateur, prieur juge consul et de Julienne Jeanne Félicité Ganne (1743-1788). Deux de ses sœurs, Thérèse-Aimable et Anne-Luce, épouseront deux frères de La Forterie, respectivement Pierre-Jacques-François et Jacques-Alexandre en 1788 et 1790.
Baron, sénateur du second Empire, né à Granville (Manche) le 31 janvier 1783, mort à Paris le 1er décembre 1862. A douze ans, il s’engagea en 1795 sur les bâtiments de l’Etat, où il servit d’abord comme mousse et matelot ; il était enseigne de vaisseau lorsqu’il tomba aux mains des anglais, mais il réussit à s’échapper après quatre mois de captivité. Il se distingua par sa bravoure et son sang-froid dans de nombreuses occasions, fut promu lieutenant de vaisseau en 1810, capitaine de frégate le 1er septembre 1819, et se vit appelé en 1823 à prendre le commandement de l’île de Gorée, sur la côte de Sénégambie. Parvenu, le 22 mai 1825, au grade de capitaine de vaisseau, il demanda à faire partie de l’expédition qui se préparait contre les Turcs et combattit à la bataille de Navarin où, à bord de l’Armide, il canonna et coula à fond une frégate ennemie. Lors de l’expédition d’Alger, il fut chargé de diriger et de convoyer les transports dont les bâtiments s’élevaient à un chiffre considérable. Nommé contre-amiral le 1er mars 1831, M. Hugon chassa de l’Archipel grec (1832) les pirates qui l’infestaient ; il prit une attitude énergique dans les complications amenées en 1836 et en 1840 par la question d’Orient, et le 31 décembre 1840, fut élevé au grade de vice-amiral. Membre du conseil d’amirauté, il le présida à plusieurs reprises. Il ne s'occupa plus que de travaux d'organisation, et prit une part importante à la formation de la marine à vapeur. Grand-croix de la Légion d’Honneur le 3 mai 1851, il fut placé peu après dans le cadre de réserve, et fut appelé le 26 janvier 1852, à faire partie du Sénat, où il siégea jusqu’à sa mort.(1)
Le concernant, le prince de Joinville a écrit dans ses Mémoires : «Granvillais de naissance, Normand de caractère… Je n’ai jamais connu plus marin que lui. Il devinait le temps, le prédisait avant le baromètre et prenait d’avance toutes les mesures en conséquence. C’était l’instinct des choses de la mer en personne. »
Une rue porte le nom de rue Amiral Hugon à Granville. Elle va de l’avenue du général Leclerc à la rue de la Fonderie. Elle portait anciennement le nom de rue de l’Aumône.
Sources : (1) Sous la direction de MM. Adolphe ROBERT, Edgar BOURLOTON et Gaston COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires français de 1789 à 1889, tome 2, 1889, p.369-370.