Hôtel de Béthune-Sully

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Photo : C.Angsthelm
62 rue Saint Antoine


  • L'hôtel est situé 62 rue Saint Antoine.
  • L'hôtel de Béthune-Sully est l'un des plus prestigieux hôtels du quartier du Marais situé non loin de la Place Royale (devenue Place des Vosges).
  • Il a été construit en 1624 pour Mesme Gallet, seigneur du Petit-Thouars, contrôleur des finances du royaume, par l'architecte Jean Androuet du Cerceau.
  • En 1634, Maximilien de Béthune, duc de Sully, ministre de Henri IV , acquiert l'hôtel. Ses descendants en furent possesseurs jusqu'en 1752. Le duc employa sa fortune à décorer cet hôtel dans lequel il ne résida guère. En 1651, François le Vau transforme l'aile gauche de la cour intérieure. Une aile sera ajoutée à l'hôtel côté jardin en 1751 par Pierre Lambert.
  • Le 22 février 1680, la marquise de Sévigné, qui habitait place des Vosges, est venue en voisine pour voir, du balcon de l'hôtel donnant rue Saint Antoine, passer la veuve Mauvoisin (dite La Voisin) être conduite de la Bastille à la place de Grèves (place de l'hôtel de ville) pour y être brûlée vive.
  • En 1752, l'hôtel est vendu à Benoît Turgot de Saint-Clair, avant de devenir la propriété de la famille de Boisgelin en 1771.
  • Sous la Révolution, l'hôtel est vendu et démantelé par lots à des commerces qui l'ont complètement dénaturé, les fenêtres du rez-de-chaussée étant transformées en devanture de magasins, notamment pour une fabrique de chapeaux de paille, un coiffeur, un marchand de charbon, de parapluie, de jouets...
  • En 1944, l'État rachète l'hôtel pour le restaurer.

Depuis 1967, l'hôtel est le siège du Centre des Monuments nationaux.
L'hôtel de Béthune-Sully est classé aux Monuments Historiques depuis 1862 [1].


Extérieur

  • Dès 1944, l'espace qui avait été comblé en façade au-dessus du portail sur rue, sous Louis-Philippe, a été rasé et restauré selon les plans et gravures de l'époque.
  • L'hôtel a été conçu dans un style encore Renaissance par la profusion ornementale et l'emplacement de son escalier. Les allégories en bas-relief des façades cour et jardin illustrent les saisons, sur les ailes latérales elles illustrent la terre, l'eau, l'air et le feu.
  • Deux sphinges trônent sur le perron d'entrée.
  • Sully avait fait bâtir en 1641, au fond de son jardin, une orangerie, qui s'ouvrait sur le 7 de la Place Royale. Après avoir été détachée de l'hôtel au XIXe siècle, elle lui est à nouveau reliée. Une petite porte au fond du jardin permet de gagner la Place des Vosges.




Côté jardin



Intérieur

Plafond cage escalier
  • Les appartements ne sont pas ouverts au public.
  • L'intérieur est remarquable pour son escalier au plafond orné, la chambre de Sully avec ses boiseries à pilastres, et ses plafonds peints.
  • La reconstitution des appartements a pu se faire grâce à l'inventaire des lieux laissé avant la mort du dernier propriétaire.

Le second duc de Sully, petit fils de Maximilien de Béthune, fit installer en 1661, les appartements de son épouse dans l'aile construite sur jardin au premier étage, lui même résidant au rez-de-chaussée.

  • Les appartements de la duchesse se composent :
- d'une anti-chambre ayant un plafond peint d'un faux décor sculpté du XVIIe siècle, orné de grotesques et de mascarons sur un fond brun-doré, les boiseries disparues ont été remplacées par des tapisseries provenant du château de Sully sur Loire, les peintures au-dessus des portes illustrent des scènes mythologiques  :
- de la chambre, pièce centrale de l'appartement, qui sert à la fois de pièce d'apparat, de lieu de vie sociale et d'espace privé. Son plafond en coupole occupe la hauteur du second étage ; une alcôve permet de théâtraliser le lit, les boiseries à pilastres sont rehaussées de dorure. Les dessus de porte sont attribués à Gérard Goswin (1600-1660).. On remarque le lit de repos au chiffre d'Anne de Courtenay, première épouse du duc, qui se trouvait dans l'une des nombreuses résidences de la famille et qui a été acquis récemment.:
- d'un cabinet, qui a perdu l'essentiel de ce qui faisait tout son charme, les murs étaient en effet recouverts de miroirs, des tableaux représentant des paysages et des natures mortes étaient accrochés, seul subsiste un plafond illustrant deux amours peints par Antoine Paillet. :
- d'un oratoire qui complète l'ensemble.


Notes et références