Hôpitaux maritimes

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Création des hôpitaux maritimes

Dès la fin du XVIIe siècle des hôpitaux maritimes sont créés à Rochefort (1683), Brest (1685), Port-Louis (1689).
Ils étaient dirigés au départ par les Sœurs de la Sagesse.

Les principaux hôpitaux de nos jours :


Hôpital maritime de Rochefort

Page sur l' hôpital maritime de Rochefort
il ferme ses portes en 1983

Hôpital maritime sainte-Anne de Toulon

Page sur l' hôpital maritime de Toulon

Hôpital maritime de Brest

Page sur l' hôpital maritime de Brest
l'hôpital fut presque détruit entre 1939 et 1945

Hôpital maritime de Cherbourg

Page sur l' hôpital maritime de Cherbourg
il ferme ses portes en 2002

Hôpital maritime de Lorient

Page sur l' hôpital maritime de Lorient
il ferme ses portes en 1998


Histoire des infirmiers de Marine

Les origines

En 1828, le premier chirurgien-chef Delaporte préconise la formation d'infirmiers spécialistes de la Marine : instruction morale sur la sobriété, la douceur, la patience ... Pour les bâtiments de ligne, il en faut un par compagnie. Homme inapte à la manœuvre nautique, disponible de jour et de nuit, alliant la force à l'intelligence, sachant lire, écrire, passer une alèse, faire un lit, présenter un bassin, habiller, laver, changer, transporter, donner à boire aux malades. Pour les navires armés par l'inscription maritime, il prévoit deux infirmiers par unité servant aussi, hors embarquement, à la chirurgie du port, à la prison, etc. Un engagement de deux à huit ans est prévu de même qu'une retraite de sergent.

Le ministre ne donne pas suite à ce projet.

Un décret important est présenté le 19 mars 1853 par le ministre DUCROS et signé par Napoléon III : il porte création, pour le service des hôpitaux de la Marine et des bâtiments de la flotte, d'un corps d'infirmiers permanent intégré à l'armée de mer puis un arrêté en fixe l'organisation.


Du Second Empire à la fin du XIXe siècle

Sous le Second Empire, la formation est sanctionnée par un examen sans diplôme dont les notes comptent pour l'avancement et est assurée dans les hôpitaux des ports par les chirurgiens, notamment grâce au manuel de l'inspecteur général du Service de santé Jean René Constant QUOY (1790-1869). Il est dit, avec noblesse, « qu'aussi modestes que soient les fonctions des infirmiers maritimes, le but auquel ils concourent, sur tous les points du globe où les exigences du service les conduisent, les grandit dans l'esprit des gens de bien. Vivre au milieu des dangers qui entourent l'homme de mer pour l'assister quand il souffre, pour remplir envers lui les offices souvent les plus dangereux, est une noble mission. Savoir par des soins assidus et intelligents, adoucir leurs derniers instants et leur fermer les yeux, sont des actes de charité ... ».

Le personnel est réparti en deux catégories : les temporaires, admis de 18 à 45 ans en qualité de matelots et ne pouvant servir que dans les hôpitaux, et les permanents : les ordinaires assimilés aux matelots ; les majors de 2e classes, assimilés aux quartiers-maîtres ; les majors de 1re classe assimilés aux seconds-maîtres, qui doivent justifier de deux années de navigation en qualité d'infirmiers ; les chefs, correspondant aux maîtres.

Guerre de Crimée (1853-1856) et campagne en Cochinchine (1858-1862)

Jean-Baptiste Claudeville
Revue Cols Bleus
Le transport-écuries La Gironde est transformé en navire-hôpital à Bordeaux le 28 juin 1855.
Il fait escale à Rochefort pour l'embarquement du chirurgien de la Marine, et des infirmiers de l'hôpital maritime de Rochefort. Jean-Baptiste Claudeville embarque en qualité d'infirmier de la Marine.
Il part le 4 septembre 1855 pour faire route vers la Crimée en passant par Brest pour achever son armement ; commandé par le Capitaine de Frégate M. Balistre.
Les évacuations des malades et des blessés de la Crimée se font vers Toulon.
Le 1er janvier 1856, il fait une seconde évacuation de la Crimée à Toulon, puis une troisième évacuation sur Toulon en 1857.
Sa mission est terminée le 18 décembre 1857.
Le transport-hôpital La Gironde à quai

Le docteur Auguste Marroin préside les évacuations de la Crimée vers la France et ne perd jamais le contact avec les hôpitaux du Bosphore. L’infirmerie de bord était établie dans les parties basses du navire, quelquefois même dans la cale. Les blessés étaient souvent placés sur des matelas dans des coursives, dans les faux ponts délimités par un rideau de toile. Ce rideau cachait bien souvent des choses navrantes ! Le chirurgien de la Marine, suivi de ses infirmiers, passait dans les coursives pour distribuer les potions, les tisanes et quelques encouragements. Il fallait avoir le cœur bien accroché pour résister. Le docteur Auguste Marroin écrit : « Chaque cholérique trouve dans les infirmiers une aide inestimable, qui de jour et de nuit, pratiquaient la friction à l’alcool camphré tiède avec une attention et souvent une délicatesse bien remarquables. Lorsque les efforts étaient infructueux ils se dirigeaient tristement vers une autre victime, dans l’espoir d’une lutte plus heureuse. Mais aussi, il fallait voir les physionomies rayonnantes de ces hommes couverts de sueur et s’écriant : il est sauvé ! ».

La Gironde débarque ensuite les nombreux malades de notre colonie indochinoise directement à l'hôpital de Saint-Mandrier à Toulon. Il y a besoin d'un hôpital d'isolement où doivent être réunis les services contagieux, comme la fièvre typhoïde, les dysentriques, etc.

Troisième République

Par décret de 1883, la profession d'infirmier de la Marine devient une spécialité, analogue à celles des équipages de la Flotte et un arrêté, en mars 1888, en crée le brevet.
L'enseignement, pendant six mois, comporte théorie et pratique sous la direction du médecin résidant de l'hôpital maritime. Un autre cours de six mois suivi par les Q.M. infirmiers fait accéder au grade de second maître.

Le XXe siècle

Pendant le XXe siècle, dans les hôpitaux des ports, l'infirmier suit la visite des médecins pour les prescriptions des traitements et veille à la propreté des locaux et des malades. Il y a aussi un infirmier-perruquier rasant les malades, un infirmier-cocher pour le cabriolet du médecin de l'arsenal lors des visites, un infirmier-vaguemestre pour le courrier avec un supplément de solde.

La Première Guerre mondiale

La guerre de 1914-1918 met en relief la compétence et le courage des infirmiers. Les moyens hospitaliers de la Marine travaillent à plein à terre et à bord des navires-hôpitaux. Plus de 250 000 blessés et malades sont traités et évacués. Des navires-hôpitaux, cargos, paquebots furent réquisitionnés lors de l’expédition des Dardanelles ou de Salonique (1915) et lors de l’évacuation des Serbes (1916).

L'entre-deux guerres

En 1928 la formation des infirmiers de la Marine évolue beaucoup. Un arrêté précise que les cours du B.E. seront dispensés dans les écoles d'infirmiers des hôpitaux maritimes et que les cours du B.S. infirmier ne seront donnés qu'à l'école des infirmiers de Brest.

La Seconde Guerre mondiale

En 1939, un autre arrêté fixe l'organisation et le fonctionnement des écoles d'infirmiers de Marine, la préparation du B.E. est réservé aux écoles de Brest et de Toulon. Le B.S. continue d'être préparé à Brest. Pendant la guerre, le Service de santé de la Marine s'exerce à la mer à bord des navires-hôpitaux de la métropole, en Afrique, aux Antilles et en Grande-Bretagne.

La guerre d'Indochine (1946-1954)

Navire-hôpital "La Marseillaise" en 1956 - Photo ECPA

Au cours de la guerre d'Indochine, des moyens médicaux considérables sont déployés en mer.
Des paquebots civils sont transformés en navires-hôpitaux. Des paquebots comme, le Canada, le Chantilly, l'Ile-de-France, l'Orégon et le Pasteur sont équipés d'installations analogues à celles des navires-hôpitaux.
Environ cinq mille rapatriés sanitaires par an sont évacués vers la métropole. La plupart sont des blessés déjà opérés à Hanoï et à Saïgon.
En 1953, l'école unique des infirmiers de Marine est implantée à l'hôpital Saint-Anne de Toulon. Elle y restera installée jusqu'en 1979.

L'expédition de Suez (1956) et la guerre d'Algérie (1954-1962)

Lors de l'expédition de Suez en 1956 et pendant la guerre d'Algérie, le travail des infirmiers est accompli avec grande efficacité et courage au sein des bataillons ou des compagnies d'interventions de la D.B.F.M., en particulier sur le paquebot "La Marseillaise" aménagé en navire-hôpital de 500 lits, pour la Kabylie et dans l'ouest de l'Algérie.

Cinquième République

En 1979 l'école est transférée dans la proche caserne Grignan à Toulon. Les élèves infirmiers reçoivent une qualification professionnelle de haut niveau et peuvent obtenir divers diplômes et certificats reconnus, pour certains, par la Santé publique (jusqu'en 1990).

Force Multinationale à Beyrouth (septembre 1982 à mars 1984)

Le soutien sanitaire à bord des bâtiments en opérations est de qualité grâce aux équipes médicales embarquées et au travail du personnel infirmier notamment les aides anesthésistes, radiologistes et biologistes. Les soldats français ont été évacués le 31 mars 1984.

Aujourd'hui

Aujourd'hui une large technicité (anesthésie, réanimation, laboratoire ...) est exigée des infirmiers sur les sous-marins nucléaires ou de l'équipe chirurgicale d'un porte-avions.

Les infirmiers de la Marine occupent des emplois très diversifiés du fait de leur champ d'action étendu en milieu hospitalier, dans les centres de recherches, en position de service détaché, auprès des gens de mer ou en participant, notamment avec l'E.M.M.I.R., aux missions humanitaires internationales, avec une formation de campagne du Service de santé à vocation surtout chirurgicale, aérotransportable, capable d'intervenir en tous points du globe à la demande des populations sinistrées.

Recherches généalogiques

Un hôpital maritime tient des registres d'entrée et de sortie. Autrefois on y trouvait un cimetière et on peut trouver des registres de sépultures.

  • Service historique de la Défense, archives de la Marine à Brest, série SHD/MB/F (Service de santé)
  • Service historique de la Défense, archives de la Marine à Cherbourg, série SHD/MC/F (Service de santé)
  • Service historique de la Défense, archives de la Marine à Lorient, série SHD/ML/F (Service de santé)
  • Service historique de la Défense, archives de la Marine à Rochefort, série SHD/MR/F (Service de santé) partiellement en ligne
  • Service historique de la Défense, archives de la Marine à Toulon, série SHD/MT/F (Services sanitaires)

Liste des abréviations utilisées

- BE : Brevet Élémentaire des infirmiers de la Marine
- BS : Brevet Supérieur des infirmiers de la Marine
- DBFM : Demi-Brigade de Fusiliers-Marins
- EMMIR : Élément Médical Militaire d'Intervention Rapide

Sources

  • L'hebdomadaire de la Marine Cols Bleus, n° 1818 du 6 octobre 1984 - domaine public
  • Revue mensuelle Médecine de France, n° 65 - 1955 - Le service de santé de la Marine pendant la guerre de Crimée par Roger Bouissou médecin-chef de la Marine - domaine public
  • Photo du transport-hôpital La Gironde - Archives Familiales



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