Guerre Franco-Prussienne - Les forces en présence
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Guerre Franco-Prussienne - Les forces en présence
Les forces françaises
Au début du conflit, la France dispose de 265 000 soldats réunis dans l'Armée du Rhin contre 500 000 soldats prussiens auxquels s'ajoutent les forces de quatre États allemands du sud, soit un total de 800 000 soldats.
L’armée impériale française
L’armée impériale française parvient à s’organiser en 7 corps d’armées et et une réserve générale regroupant 23 divisions d’infanterie et 6 de cavalerie, plusieurs unités, l’ensemble devant constituer une armée unique, l’armée du Rhin.
La Garde impériale, dont le commandant est le général Bourbaki,
- Le Régiment de Cent Gardes [chargé de la garde du souverain et des services d'honneur et de sécurité à l'intérieur des palais impériaux]
- Les Régiments de Voltigeurs de la Garde [4 régiments - (12 bataillons)]
- Les Régiments de Grenadiers à pied de la Garde [3 régiments - (9 bataillons)]
- Les Bataillons de Chasseurs à pied [30 bataillons]
- Les Régiments de Cavalerie de la Garde [carabiniers, cuirassiers, dragons de l'Impératrice, lanciers, chasseurs à cheval et guides - (56 régiments - (de 5 à 6 escadrons))]
- Les Régiments de Cuirassiers [10 régiments]
- Le Régiment de Carabiniers
- Les Régiments de Hussards [8 régiments]
- Les Régiments de Dragons [12 régiments]
- Les Régiments de Lanciers
- Les Régiments de Chasseurs à cheval [12 régiments]
- Les Régiments de Spahis [3 régiments]
- Les Régiments de Chasseurs d'Afrique [4 régiments ]
La garde impériale est dissoute par décret peu après la chute du régime en septembre 1870.
L'armée du Rhin
L'armée du Rhin est la première armée française constituée à la déclaration de guerre à partir des troupes disponibles du temps de paix.
L'armée du Rhin était concentrée en divers points, du sud au nord:
- le 1er Corps à Strasbourg (Mac-Mahon);
- le 2e Corps (Frossard) se trouvait dans et autour du point stratégique de Metz
- le 3e Corps (Bazaine) se trouvait dans et autour du point stratégique de Metz
- le 4e Corps (Ladmirault). se trouvait dans et autour du point stratégique de Metz
- le 5e Corps entre Sarreguemines et Bitche (Failly).
- le 6e Corps de Canrobert se concentrait autour de Châlons.
- le 7e Corps à Belfort (Douay);
Napoléon III, premier chef de l'armée du Rhin.
Après la capitulation
Gambetta organisa la résistance depuis Tours. Il reconstitua trois armées :
- L'armée du Nord.
- L'armée de la Loire.
- L'armée de l'Est.
Une quatrième armée, l'armée des Vosges était formée majoritairement de soldats étrangers s'étant mis au service de la France.
Composition d'un corps d'armée
Chaque corps d'armée est constitué de 3 ou 4 divisions d'infanterie et 1 division de cavalerie à 2 ou 3 brigades chacune, une réserve d'artillerie et une réserve du génie.
Chaque brigade compte 2 ou 3 régiments d'infanterie de ligne ou de cavalerie.
L'organisation des corps d'infanterie est réglée par l'ordonnance du 8 septembre 1841. Cette arme se compose, indépendamment des corps faisant partie de la Garde impériale, de :
- 5 compagnies de fusiliers de discipline
- 2 compagnies de pionniers de discipline
- 1 régiment étranger
- 3 régiments de tirailleurs algériens
- 1 compagnie de vétérans d'infanterie
La réserve est formée de la garde nationale mobile (les « moblots ») et de la garde nationale sédentaire qui sont de formation récente
Les forces allemandes
Les forces allemandes, composées de 16 corps d’armées qui regroupent 32 divisions d’infanterie et 8 de cavalerie, s’organisent en trois armées.
L’armée prussienne, formée de conscrits disciplinés, instruits, bien entraînés alignait 500 000 hommes et disposait d’une artillerie lourde
L’Allemagne disposera en 1870 de :
- 27.453 officiers
- 1.115.936 hommes
- 250.373 chevaux
- 2.046 canons
Le commandant en chef des armées allemandes, Helmut von Moltke.
L'armement
Les fusils
Au niveau français
Il y avait principalement le fusil Chassepot [1] et quelques autres comme le fusil à tabatière.
Le Chassepot modèle 1866 avait une munition de 11 mm, du type combustible et une portée utile 150 m.
Le gouvernement de la Défense nationale a du trouver de nouveaux fusils.
Ce furent notamment le Remington Rolling Block calibre 44 égyptien, le fusil Spencer, le fusil Enfield, le fusil Springfield.
Il y avait plus d'une vingtaine de modèles d’armes, avec 6 calibres différents et 8 types de munition. Cela provoqua une source de nouvelles difficultés d’approvisionnement.
Au niveau allemand
Il y avait le fusil Dreyse, et le fusil bavarois.
Le fusil Dreyse allemand a une munition de 15 mm beaucoup moins puissante et précise que celle du Chassepot.
L'artillerie
Les derniers canons français et prussiens sont rayés et ont à peu près la même qualité de métal.
Le canon français
Le canon français se charge par la bouche Les pièces françaises en bronze sont des calibres 4 et 12. Le canon de 4 n'a qu'une portée de 1850 m et celui de 12 tire jusqu'à 3000 m. Les fusées sont réglées pour deux distances seulement et n’explosent généralement pas au contact du sol ce qui rend, le bon ajustement de tir, difficile.
Le canon allemand
Le canon allemand se charge par la culasse. Les allemands disposaient des 2 types à savoir des obus percutants et fusants.
Il n'y avait seulement que 986 pièces de campagne française contre 2046 canons allemands
Les nouveaux moyens techniques
Le train
Le train fut beaucoup utilisé lors de cette guerre.
Les employés et ouvriers de chemins de fer sont exempts du service de la garde nationale.
Le 15 juillet 1870, dans la journée, la compagnie de l'Est reçut du ministre des travaux publics un arrêté aux termes duquel elle était requise « de mettre tous ses moyens de transport il la disposition du ministre de la guerre. Les trains de voyageurs et de marchandises pouvaient être suspendus sur toute l'étendue du réseau. »
Des arrêtés semblables furent notifiés aux compagnies du Nord et de Paris-Lyon-Méditerranée.
Les compagnies de l'Ouest et d'Orléans furent invitées seulement à concourir par des prêts de matériel à l'accomplissement des transports qui allaient être demandés aux trois autres compagnies. [2]
Le service télégraphique
Ce service utilisé pour la première fois au cours d’une guerre, permettait de mettre en rapport le quartier général avec les troupes sur le terrain, jusque sous le feu de l’ennemi.
Les soldats de la télégraphie d'avant postes
les postes sont disposés sur quatre lignes concentriques distants de 80 kilomètres, de manières à surveiller les voies principales, comme il suit.
- 1er ligne : Rambouillet, Dourdan, Etampes, Malherbes
- 2e ligne: Chartres, Allens-Boisville, Tourny, Pithiviers, Montargis
- 3e ligne : Nogent-le-Rotrou, Autun, Châteaudun, Orléans, Bellegarde et Gien
- 4e ligne : Le Mans, Saint-Calais, Vendôme, Blois, Romorantin, Vierzon, Aubigny-la-Ville, Sancerre
Les employés se tiendront à la disposition des autorités pour l'expéditions des dépêches.
Les postes d'observation militaire des départements de Seine-et-Marne, du Loiret, D'Eure-et-Loir, et de Sarthe furent placés sous la direction de M. TROTTIN, inspecteur des lignes télégraphiques.
Les généraux français
Armée du Rhin
Prénom(s) NOM | Naissance | Décès | Observations |
Patrice de MAC-MAHON Grand officier de la Légion d’honneur Médaille militaire |
13 juin 1808 Autun (Saône-et-Loire) |
17 octobre 1893 Montcresson (Loiret) |
Commandant du 1er corps d'armée Il participe à la guerre franco-prussienne de 1870, essuie plusieurs défaites en Alsace et lors de la bataille de Sedan où il est blessé au début des combats Il est fait prisonnier lors de la capitulation de Sedan (1er septembre). En 1871, lors de la campagne à l'intérieur, il est nommé à la tête de l'armée régulière dite « versaillaise » qui, aux ordres du gouvernement légal, réprime la Commune de Paris, tuant ou capturant des milliers de personnes. |
Charles Auguste FROSSARD Grand officier de la Légion d’honneur Médaille militaire |
26 avril 1807 Versailles (Yvelines) |
31 août 1875 Châteauvillain (Haute-Marne) |
Gouverneur de son Altesse le Prince impérial Commandement du 2e corps d'armée À la bataille de Forbach-Spicheren, le 6 août 1870, il tente de tenir la position en attendant des renforts qui ne lui parviendront jamais, mais est contraint de se retirer. |
François Achille BAZAINE Grand officier de la Légion d’honneur Médaille militaire |
13 février 1811 Versailles (Yvelines) |
23 septembre 1888 Madrid (Espagne) |
Commandement du 3e corps d'armée Commandant en chef de l'armée du Rhin A la suite de la bataille de Mars-la-Tour, le 16 août, il décide, à l'étonnement général de son état-major, de replier son armée de 180 000 hommes à Metz Depuis la chute de Sedan, le 2 septembre, il représente le dernier espoir du camp français, Bazaine renonce à poursuivre le combat et capitule le 28 octobre |
Paul de LADMIRAULT Grand-croix de la Légion d'honneur Médaille militaire Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare |
17 février 1808 Montmorillon (Vienne) |
1er février 1898 Sillars (Vienne) |
Commandement du 4e corps d'armée Il assiste à toutes les batailles de Mars-la-Tour à Saint-Privat. Durant la seconde, il repousse les Allemands devant Amanvillers. Enfermé dans Metz, il y est fait prisonnier par la capitulation de l'armée Bazaine. Libéré pour participer aux opérations contre la Commune de Paris Il dirige le corps d'armée qui prend la porte de Saint-Ouen et s'empare de Montmartre. Nommé Gouverneur militaire de Paris en 1871, il siège au sein du Conseil supérieur de la guerre, ✞ |
Pierre Louis Charles de FAILLY Grand officier de la Légion d’honneur Médaille militaire |
21 janvier 1810 Rozoy-sur-Serre (Aisne) |
15 novembre 1892 Compiègne (Oise) |
Sénateur depuis le 12 mars 1868 Commandement du 5e corps d'armée Le 30 août, méprisant les avertissements des habitants de Beaumont-en-Argonne, il se laisse surprendre, près de la Meuse, au moment où ses soldats mangent la soupe Failly est démis de son commandement, et se retrouve prisonnier après la capitulation de Sedan. |
François Certain de CANROBERT Grand officier de la Légion d’honneur Médaille militaire |
27 juin 1809 Saint-Céré (Lot) |
-28 janvier 1895 Paris (Seine) |
Commandant du 6e corps d'armée Il se distingue à Gravelotte, à Saint-Privat où il bouscule les trois corps du général von Steinmetz et décime la garde royale prussienne, mais, faute de munitions et de renforts, il abandonne sa position. Il est fait prisonnier avec le maréchal Bazaine lors de la reddition de Metz le 28 octobre 1870. |
Félix Charles DOUAY | 14 août 1816 Paris |
5 mai 1879 Paris |
Commandant du 7e corps d'armée Il est fait prisonnier à l'issue de la Bataille de Sedan. Il est le premier à entrer dans Paris, comme commandant du 4e corps d'armée organisé pour marcher contre la Commune (22 mai 1871), et sauve le Louvre de la destruction. |
Abel DOUAY Grand officier de la Légion d’honneur |
2 mars 1809 Draguignan ( Var) |
4 août 1870 Wissembourg (Bas-Rhin) |
Commandant de la 2e division d'infanterie du 1er corps Frère de Félix Charles Douay (1816-1879) ✞ Le général de division Abel Douay est le premier général français tué à l'ennemi pendant la campagne contre l’Allemagne : bataille de Wissembourg le 4 août 1870. |
Armées du gouvernement de la défense nationale
Prénom(s) NOM | Naissance | Décès | Observations |
Charles-Denis BOURBAKI | 22 avril 1816 Pau (Pyrénées-Atlantiques) |
22 septembre 1897 Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) |
Le 22 octobre, le général Bourbaki est appelé au commandement de l'armée du Nord Le 19 novembre, Bourbaki est appelé à prendre le commandement de l'armée de l'Est, |
Louis d'Aurelle de PALADINES | 9 janvier 1804 Le Malzieu-Ville (Lozère) |
17 décembre 1877 Versailles (Yvelines) |
Commandement en chef de l’armée de la Loire Il fut remplacé à la tête de l'Armée de la Loire par le général Chanzy. Le 6 mars, dans les jours qui précédèrent le déclenchement de la Commune de Paris, le gouvernement Thiers le nomma commandant en chef de la Garde nationale de Paris. Le 18 mars, début du soulèvement communaliste, il se réfugia à Versailles. |
Antoine Alfred Eugène CHANZY Grand officier de la Légion d’honneur Médaille militaire |
18 mars 1823 Nouart (Ardennes) |
5 janvier 1883 Châlons-en-Champagne ( Marne) |
Commandant en chef de la seconde armée de la Loire Il arrête un temps l'offensive allemande à Villorceau. Mais il ne peut progresser et se replie sur Vendôme, puis sur Le Mans où son armée est battue les 10 et 11 janvier 1871. Il se retire alors sur Laval le 16 janvier et sur la rive droite de la Mayenne |
Giuseppe GARIBALDI | le 4 juillet 1807 Nice (Alpes-Maritimes) |
2 juin 1882 Caprera (Italie) |
Commandant de l'Armée des Vosges Les 21, 22 et 23 janvier 1871, Dijon est attaquée par 4 000 Prussiens : Garibaldi sort victorieux tandis que Ricciotti s'empare d'un drapeau du 61e régiment poméranien. Garibaldi pourra donc offrir à la France le seul drapeau pris à l’ennemi pendant la durée du conflit. |
Justin CLINCHANT | 24 décembre 1820 Thiaucourt (Meurthe et Moselle) |
20 mars 1881 Paris (Seine) |
Commandement de l'armée de l'Est (À Besançon, Bourbaki abandonne la suite des opérations à Clinchant) Clinchant négocie avec le général Herzog l'asile pour ses soldats en Suisse. Les deux généraux signent la convention des Verrières, permettant à l'armée française de passer en Suisse à condition de déposer les armes au passage de la frontière (1er février 1871). De retour à Versailles en avril, Clinchant reçoit le commandement du 5e corps d'armée chargé de réprimer la Commune de Paris |
Louis FAIDHERBE Grand chancelier de la Légion d'honneur |
3 juin 1818 Lille (Nord) |
28 septembre 1889 Paris (Seine) |
Commandement de l’Armée du Nord en remplacement du général Bourbaki. À la bataille de l'Hallue des 23 et 25 décembre et à celle de Bapaume, le 3 janvier 1871, il ne parvint pas à exploiter l'ouverture qu'il s'était créée et finalement ne put empêcher l'irruption allemande vers Paris à la suite de la bataille de Saint-Quentin. En janvier, il battit en retraite à l'abri des places fortes de Cambrai et Lille, sans être vraiment inquiété par von Gœben, mais son action permit au Nord-Pas-de-Calais, encerclé, de résister jusqu'à la capitulation. |
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Bibliographie
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Voir aussi (sur Geneawiki)
- Guerre Franco-Prussienne
- La Commune de Paris
- Le Conseil de la Commune
- Blessés français recueillis par les troupes allemandes
Liens utiles (externes)
Notes et références
- ↑ Peu avant la guerre, la France disposait d'un stock de 1 037 000 fusils de cette sorte
- ↑ Les chemins de fer pendant la guerre de 1870-1871 : leçons faites en 1872 à l'École des ponts et chaussées / par F. Jacqmin,... BnF Gallica - Le livre