Gouvernement de la Défense nationale - 1870-1871

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Proclamation de la IIIe République par Gambetta

"Le peuple a devancé la Chambre qui hésitait. Pour sauver la Patrie en danger, il a demandé la République : elle est proclamée, et cette révolution est faite au nom du droit et du salut public. Citoyens, veillez sur la cité qui vous est confiée ; demain, vous serez avec l’armée des vengeurs de la Patrie."
Ainsi Léon Gambetta proclame-t-il la IIIe République devant la foule assemblée place de l’Hôtel de Ville, à Paris, le 4 septembre 1870.

Le Gouvernement

Gouvernement qui dirigea la France de septembre 1870 à février 1871.

Le gouvernement est constitué à l'Hôtel de Ville de Paris après la proclamation de la république par GAMBETTA.

Présidé par le général Louis Jules TROCHU,
Il est composé de 12 membres des diverses tendances de l'éventail républicain, les députés socialistes étant exclus :
Ministres
  • Jules FAVRE aux Affaires étrangères,
  • Jules SIMON (puis Eugène PELLETAN) à l'Instruction publique,
  • Léon GAMBETTA à l'Intérieur,
  • Adolphe CRÉMIEUX (puis Emmanuel ARAGO) à la Justice,
  • Ernest PICARD aux Finances,
  • Adolphe Le FLÔ (le général) à la Guerre,
  • Martin FOURICHON (l'amiral) à la Marine,
  • Pierre MAGIN à l'Agriculture et au Commerce,
  • Pierre Frédéric DORIAN aux Travaux publics,
  • Alexandre GLAIS-BIZOIN sans portefeuille
  • Louis Antoine GARNIER-PAGÈS sans portefeuille
  • Henri ROCHEFORT, pour rassurer la gauche.
Secrétaire du gouvernement : Jules FERRY

L'intensification de la guerre

Il proclame la dissolution du Sénat et du Corps législatif et constitue, à Tours, le 9 septembre, une délégation subordonnée au gouvernement, chargée d'assumer la direction effective du pays en cas d'investissement de Paris.
Les négociations de Ferrières entre Bismarck et Jules Favre ayant échoué, la France refusant toute cession territoriale, le gouvernement de la Défense nationale se résout à la poursuite et à l'intensification de la guerre.

Message du général Trochu (20 septembre 1870)

Au lendemain de l’arrivée des armées prussiennes aux portes de Paris, le général Trochu, gouverneur de Paris et président du gouvernement de la Défense nationale, fait le serment public d’une résistance acharnée.
Il s’agit avant tout, bien sûr, de rassurer la population, que l’on a exhortée dès la veille à faire preuve de courage.
Dans le même temps, Trochu instaure la loi martiale dans Paris et ordonne la répression des « soldats indisciplinés et démoralisés qui y portent l’inquiétude et le trouble ».

Léon Gambetta quitte Paris par ballon

L’objectif est de poursuivre la guerre. À cette fin, Gambetta, ministre de la Guerre et de l’Intérieur, quitte Paris en ballon, le 7 octobre 1870, pour organiser la délivrance de Paris encerclé.
Il emporte avec lui une « proclamation » à l’adresse de la Province. Diffusé par voie d’affichage, ce discours qui s’adresse en réalité tout autant aux Parisiens qu’aux Français dans leur ensemble, a bien sûr pour but d’exalter et galvaniser la population pour soutenir la défense de la capitale et accepter les nombreux souffrances et sacrifices que ce soutien implique.

Les émeutes

Les représentants de l'Internationale ouvrière, appuyés par les ouvriers des faubourgs, mécontents d'avoir été écartés du pouvoir, constituent des comités de vigilance. Leur organe commun, le Comité central, réclame l'élection immédiate d'une Commune pour accentuer la lutte révolutionnaire contre l'Allemagne.
Après une première manifestation le 5 octobre aux cris de « Vive la Commune  », le 31 octobre, à l'annonce de la capitulation de Metz, ces rassemblements populaires prennent l'allure d'émeutes.

Le plébiscite

Les conséquences du mouvement insurrectionnel du 31 octobre 1870 sont multiples. En premier lieu, l’événement provoque au sein du gouvernement des désaccords profonds qui engendrent des démissions.
La confiance du gouvernement dans la garde nationale est largement ébranlée et certains chefs de bataillon sont destitués, comme Jean-Baptiste Millière.
Le gouvernement de la Défense nationale veut prévenir une nouvelle insurrection et s’assurer une certaine forme de légitimité, malgré l’impossibilité de tenir des élections législatives.
On a donc recours au plébiscite,
Le 3 novembre 1870, dans chacun des 20 arrondissements parisiens divisés en sections, les hommes se rendent dans leur bureau de vote afin de dire si oui ou non ils conservent leur confiance au gouvernement.
Sur l’ensemble du territoire parisien, le oui l’emporte, avec 557 996 voix, contre 62 638 non. Ce résultat conforte les républicains dans leur volonté de punir la sédition.

L'armistice

Ayant accepté les conditions de Bismarck (capitulation de Paris et élection d'une Assemblée nationale qui devra ratifier le traité de Paris), le gouvernement signe l'armistice le 28 janvier 1871. Il se heurte à Gambetta, qui prend des mesures pour continuer la lutte, mais Jules Simon, investi des pleins pouvoirs, le contraint à démissionner le 6 février 1871.

Les élections de 1871

Après les élections du 8 février, le gouvernement de la Défense nationale remet ses pouvoirs à l'Assemblée nationale lors de la première réunion de celle-ci à Bordeaux le 12 février 1871. Les élections du 8 février envoient une forte proportion de monarchistes à l'Assemblée nationale. Tous les élus de Paris sont des républicains, souvent extrémistes.
Le gouvernement de la République se réunit d'abord à Bordeaux, puis à Versailles, pour ne pas tomber sous les révoltes parisiennes comme cela s'est déjà produit pendant le Gouvernement de la Défense nationale (31 octobre notamment).

Voir aussi (sur Geneawiki)

Liens utiles (externes)

Sources

  • Vie Publique (Direction de l’information légale et administrative, rattachée aux services du Premier ministre.) ; Informations extraites des fiches thématiques pour comprendre le fonctionnement des principales institutions de la République,
  • Les archives de la Ville de Paris ; Informations extraites des commentaires des nombreuses et diverses ressources relatives à cette période conservées aux Archives de Paris,

Notes et références



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