Front populaire (1936)

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Le Front populaire fut une coalition des partis de la gauche, la SFIO, le PCF, et le Parti radical, qui gouverna la France de 1936 à 1938, auxquels se sont ajoutés un mouvement d'anciens combattants et des mouvements plutôt intellectuels : la Ligue des droits de l'homme, le Mouvement contre la guerre et le fascisme et le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, ainsi que des petits partis (l'Union socialiste républicaine de Paul Ramadier, le Parti d'unité prolétarienne, etc.).

Chronologie des évènements de 1936

JANVIER

  • 4 janvier : devant le Congrès américain, le président ROOSEVELT, dénonce la guerre et le fascisme.
  • 10 janvier : publication du programme du Rassemblement populaire.
  • 16 janvier : constitution du Front populaire (Frente popular) en Espagne avec les socialistes, les communistes, la gauche catalane, la gauche républicaine, etc.
  • 19 janvier : le comité exécutif du Parti radical socialiste vote un ordre du jour condamnant la politique extérieure du gouvernement Laval.
  • 22 janvier : démission des ministres radicaux du gouvernement LAVAL. Démission du gouvernement Laval.
  • 24 janvier : formation du gouvernement SARRAUT.
  • 25 janvier : clôture à Villeurbanne du 8e Congrès du Parti Communiste Français. Il adopte un manifeste : « En avant pour une France libre et heureuse ».

FÉVRIER

  • 9 février : 150 000 manifestants à Paris à l'appel du P.C.F. pour commémorer le 9 février 1934.
  • 13 février : agression contre Léon BLUM, à Paris, par des « camelots du roi ». Dissolution de l'Action française, de la Fédération nationale des étudiants d'Action française et des « camelots du roi ».
  • 14 février : protestation communiste contre l'agression dont a été victime Léon BLUM, et proposition de riposte commune.
  • 16 février : victoire électorale du Frente popular en Espagne. Manifestation antifasciste de 50 000 personnes à Paris, organisée par les partis communiste et socialiste.
  • 19 février : formation en Espagne du gouvernement de gauche dirigé par Manuel AZANA.

MARS

  • 3 mars : appel international (comité des Treize) aux deux belligérants du conflit italo-éthiopien pour l'ouverture de négociations immédiates.
  • 6 mars : réunification de la CGT. Benoît FRACHON, et Julien RACAMOND, ex- « unitaires », entrent au Bureau confédéral.
  • 7 mars : l'Allemagne nazie dénonce le pacte de Locarno et réoccupe la zone démilitarisée de Rhénanie, sur la rive gauche du Rhin.
  • 8 mars : Albert SARRAUT, président du Conseil des ministres français : « Nous ne laisserons pas placer Strasbourg sous le feu des canons allemands. »
  • 9 mars : démissions officielles de Benoît FRACHON et de Julien RACAMOND de leurs postes de membres du Comité central du P.C.F., conformément aux règles de la C.G.T.
  • 14 mars : le Conseil de la Société des nations (SDN) invite l'Allemagne à entrer dans la S.D.N. Adolf HITLER accepte sous condition l'invitation.
  • 19 mars : condamnation par la SDN. de la violation du pacte de Locarno par l'Allemagne.
  • 29 mars : bombardement de Harrar (Éthiopie) par l'aviation italienne : 45 morts et 124 blessés.

AVRIL

  • 1er avril : échange anglo-français de lettres sur leur assistance mutuelle en cas d'agression allemande non provoquée.
  • 5 avril : discours de Maurice THOREZ, devant 80 000 personnes réunies au stade Buffalo, à Paris : « Réponse à HITLER ».
  • 9 avril : appel du comité de coordination P.C.F.-P.S. : « Défendre la paix ».
  • 14 avril : discours de Jean RENAUD (député communiste de Lot-et-Garonne) à Radio Toulouse-Pyrénées : « Paysans de France, unissez-vous ! »
  • 15 avril : l'armée italienne occupe le quartier général du NÉGUS, à Destie, en Ethiopie.
  • 17 avril : grève en Espagne contre les provocations fascistes. Les ligues fascistes sont interdites. Discours de Maurice THOREZ sur Radio-Paris : « Pour une France libre et heureuse », appel aux catholiques.
  • 26 avril : premier tour des élections législatives : les communistes doublent leur score, les socialistes restent stables, les radicaux régressent. Tassement sensible à droite.
  • 28 avril : appel du Comité de coordination des partis communiste et socialiste à amplifier la victoire électorale du 26 avril.

MAI

  • 1er mai : grèves et manifestations à l'appel de la CGT, « pour le pain, la paix et la liberté ».
  • 3 mai : victoire électorale définitive du Front populaire en France.
  • 6 mai : conférence de presse à Paris de Maurice THOREZ et Jacques DUCLOS saluant la victoire du Front populaire et présentant les propositions communistes.
  • 9 mai : annexion de l'Éthiopie par l'Italie.
  • 11 mai : début d'une grève avec occupation à l'usine Breguet, au Havre.
  • 12 mai : lettre du Parti socialiste au PCF lui demandant de participer au gouvernement.
  • 13 mai : début d'une grève avec occupation d'usine chez Latécoère, à Toulouse.
  • 14 mai : grève avec occupation d'usine d'aviation Bloch (futur Marcel Dassault) à Courbevoie.
  • 15 mai : réponse communiste aux propositions socialistes de participation au gouvernement : « Les communistes serviront mieux la classe ouvrière en soutenant loyalement, sans réserve et sans éclipse, le gouvernement à direction socialiste, plutôt qu'en offrant par leur présence dans le cabinet le prétexte aux campagnes de panique et d'affolement des ennemis du peuple ».
  • 24 mai : manifestation de 600 000 Parisiens au Mur des Fédérés, à l'appel du rassemblement populaire.
  • 28 mai : débrayage de 35 000 ouvriers des usines de Renault, à Billancourt, et occupation des locaux.
  • 30 mai : appel des municipalités du Front populaire de la banlieue parisienne pour le soutien aux grévistes. Le Comité central du Parti communiste renouvelle l'assurance de son soutien à un gouvernement de rassemblement populaire. Ouverture du 33e Congrès de la S.F.I.O. à Paris.

JUIN

  • 3 juin : extension des grèves en France, sont touchés : le bâtiment, l'alimentation, les transports, les compagnies d'assurances, les industries chimiques et textiles, l'agriculture, etc.
  • 4 juin : formation du gouvernement de Léon BLUM. Édouard HERRIOT, (radical socialiste) élu président de la Chambre des députés. Jacques DUCLOS (P.C.F.) élu vice-président.
  • 5 juin : le Bureau politique du P.C.F. salue le gouvernement issu de la victoire du Front populaire.
  • 7 juin : signature des accords de Matignon entre la C.G.T. et la C.G.P.F. (Confédération générale du patronat français).
  • 8 juin : Espagne : vague de grèves contre les menées fascieuses.
  • 11 juin : la Chambre des députés vote la loi instituant les congés payés et les conventions collectives.
  • 12 juin : la Chambre des députés vote la semaine de 40 heures.
  • 21 juin : création du Parti social français par François de LA ROCQUE.
  • 28 juin : création du Parti populaire français par Jacques DORIOT.

JUILLET

  • 2 juillet : vote de la loi prolongeant la scolarité jusqu'à quatorze ans.
  • le 4 juillet : la S.D.N. vote la levée des sanctions contre l'Italie.
  • le 11 juillet : signature d'un accord de « non-immixion » entre l'Allemagne et l'Autriche.
  • le 13 juillet : Espagne : assassinat du leader monarchiste Calvo SOTELO par les gardes d'assaut républicains.
  • le 14 juillet : manifestation d'un million de personnes à Paris pour célébrer la victoire du Front populaire.
  • le 18 juillet : au Maroc espagnol, le général FRANCO entre en rébellion contre la République. En Espagne même, 80 % des cadres de l'armée se soulèvent.
  • le 19 juillet : Espagne : le cabinet QUIROGA est remplacé par le cabinet GIRAL, qui mobilise les forces républicaines contre le soulèvement fasciste ou « nationaliste ».
  • le 24 juillet : vote de la loi nationalisant la Banque de France.
  • le 26 juillet : Espagne : installation du gouvernement provisoire insurgé à Burgos. Meeting à Paris au Vélodrome d'hiver : « Au secours de l'Espagne ».

AOÛT

  • 1er août : appel du gouvernement français sous la Présidence du Conseil des ministres de Léon BLUM, en faveur d'un accord international de non-intervention en Espagne.
  • 3 août : appel du P.C.F. : « Avec l'Espagne républicaine pour la sécurité de la France ! »
  • 4 août : article de Jacques DUCLOS dans « L'Humanité » : « Le Front des Français ».
  • 8 août : constitution à Londres du Comité de non-intervention en Espagne.
  • 11 août : loi nationalisant la fabrication du matériel de guerre.
  • 16 août : promulgation d'une loi instituant l'Office national interprofessionnel du blé.
  • 19 août : ouverture en U.R.S.S. d'un des principaux procès de Moscou, celui du bloc trotskiste-zinovieniste. Les seize accusés, dont KAMENEV et ZINOVIEV, sont condamnés à mort le 25 août et exécutés.
  • 23 août : adhésion de l'U.R.S.S. à la non-intervention en Espagne. Elle demande des garanties quant à son application.
  • 25 août : meeting à Paris avec Maurice THOREZ : « Des avions, des canons pour l'Espagne ! »
  • 28 août : signature d'un accord de non-intervention en Espagne par 28 États, y compris le Portugal.
  • 29 août : premier bombardement de Madrid par les Italiens et les Allemands.

SEPTEMBRE

  • 3 septembre : meeting au Vélodrome d'hiver à Paris avec Dolorès IBARRURI (« la Pasionaria »), Dolorès IBARRURI, députée communiste espagnole : « Aidez-nous ! »
  • 4 septembre : prise d'Irun par les nationalistes. Jonction des armées de FRANCO (sud) et MOLA (nord).
  • 5 septembre : formation du gouvernement républicain espagnol dirigé par Largo CABALLERO, avec la participation de deux ministres communistes.
  • 6 septembre : à Paris, Léon BLUM justifie la non-intervention.
  • 7 septembre : France : 300 000 métallos débrayent une heure pour réclamer la levée du blocus de l'Espagne républicaine.
  • 15 septembre : 2 000 chemises noires (fascistes italiens) quittent l'Italie pour l'Espagne.
  • 21 septembre : arrivée en Espagne des premiers éléments des « volontaires » allemands de la légion Condor.
  • 27 septembre : Espagne : prise de Tolède par les nationalistes. Fin du siège des cadets de l'Alcazar par les forces républicaines.

OCTOBRE

  • 1er octobre : dévaluation du franc. Léon BLUM qui s'est défini comme « gérant loyal du capitalisme » ne réussit pas à freiner la fuite des capitaux ou à favoriser leur retour.

DÉCEMBRE

  • 2 décembre : adoption de la constitution « stalinienne » en U.R.S.S.
  • 4 décembre : France : abstention communiste à la Chambre des députés sur la politique extérieure.
  • 5 décembre : France : 350 députés votent pour la poursuite du blocus à l'égard de l'Espagne ; 171 votent contre ou s'abstiennent.
  • 8 décembre : réunion du Comité d'entente socialiste-communiste pour l'application du pacte d'unité d'action.
  • 30 décembre : 40 000 métallos parisiens manifestent pour le réajustement des salaires.
  • 31 décembre : loi sur les procédures de conciliation et d'arbitrage dans les conflits collectifs du travail.

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Notes et références