Fonds Chassin du Guerny - Compoix de Montauban
<Retour aux Fonds Chassin du Guerny
Cadastres de Montauban par Yannick Chassin du Guerny. L'ouvrage a été publié en 2005 sous le titre "Montauban et son terroir - sa population sous l'ancien régime - - Etat nominatif des cadastrés du XV° siècle au XVIII° siècle d'après les anciens cadastres de la ville".
Note préliminaire
La ville de Montauban possède une belle collection d’anciens registres cadastraux, en grande partie sous la forme d’imposants in-folio. Ils couvrent une période allant de la seconde moitié du XVe s. au XVIIIe s. et sont conservés par le service des Archives départementales du Tarn-et-Garonne avec toutes les autres anciennes archives de la ville, antérieures à la Révolution. On trouvera, ci après, un état de ces registres avec leurs références.
Sous l’ancien régime, et dans les pays de taille réelle, les cadastres permettent l’établissement d’une répartition équitable des impôts royaux et autres contributions annexes par les autorités consulaires. Depuis la fin du Moyen âge, l’assiette fiscale et l’impôt étaient déterminés selon un système vertical. A partir de la prévision de ses dépenses, le pouvoir royal fixe globalement le montant de la taille à recouvrer dans les sénéchaussées méridionales du royaume. Il est ensuite réparti entre les différents diocèses civils, après discussion devant une assemblée d’états locaux (pour la région, les Etats du Quercy) au prorata de leur puissance contributive ; puis une seconde répartition intervient devant l’assemblée de l’élection entre les communautés, villes et paroisses. Au niveau local la ventilation entre les contribuables se fait selon la possibilité de chacun, suivant le système très anciens de feux, avec bien entendu une part d’arbitraire. C’est au XVe s. qu’ intervient tout un processus de mise en place d’une fiscalité nouvelle, avec l’apparition de nouvelles enquêtes d’estimes et la mise en forme de cadastres.
Déjà une ordonnance du roi Louis IX en l269 enjoignait l’exécution par toutes les communautés d’habitants de « l’estimation des choses meubles et immeubles pour asseoir la taille ». Son exécution apparaît rapidement en Languedoc où les anciens cadastres, sont connus sous le terme de compoix, et subsistent encore depuis le XIVe s. dans de nombreuses villes. En Quercy, à la suite de l’ ordonnance de Charles VII du 12 juin 1461, toutes les villes font établir leurs cadastres . Ceux de Cahors datent de 1500. L’initiative appartient aux autorités consulaires. Elles font cadastrer leur taillable, c’est à dire le territoire de leur juridiction, suivant des règles, qui semblent leur être propres, puis à partir du XVIe s ces cadastres passent sous le contrôle des Cours des aides, comptes et finances nouvellement établies dans les régions. La cour des aides du Quercy, siège d’abord à Cahors ; elle est transférée à Montauban en 1661. Lors du renouvellement d’un nouveau cadastre en 1636,un barème, sans doute approuvé par la cour des comptes et établi par les consuls – sous le nom de table - aurait dû se trouver inséré à l’ouverture de leur premier registre. Les consuls de Montauban d’alors, semblent avoir négligé cette insertion . Aussi, lorsque les entrepreneurs du nouveau cadastre de l746, n’en découvrent aucune trace, ils constatent que les anciens cadastres n’ont selon leurs dires, aucune validité . Il paraît douteux, que les consuls de l636 aient pu entreprendre un renouvellement de cadastre sans l’aval de la Cour des aides de Guyenne. Cette vérification pourrait être effectuée dans les délibérations consulaires de l’époque ou même dans les registres des contrats de la ville, pour découvrir le marché passé avec les arpenteurs d’alors, chargés de l’exécution du travail. Mais, il est encore possible qu’à l’époque des renouvellements de l582 et l636, on utilise simplement une table d’estimation de l431, portée en tête du cadastre l519. Le nouveau barème de l746, a été officiellement inséré, à l’époque du dernier renouvellement, dans le registre de la gache de Montmurat.
En pays de tailles réelles, les cadastres sont des documents publics contenant pour chaque particulier enregistré, la quantité, la qualité et la valeur de ses biens fonds. L’ensemble est précisé avec détail. L’allivrement correspond à chacune de ces déclarations, mise au livre, avec sa valeur contributive, exprimée en livre, sol et denier, base pour l’assujettissement fiscal ( d’où l’expression, extrait d’allivrement, lors de son expédition). Les déclarations sont obligatoires et faites aux enquêteurs lors de la confection du nouveau cadastre ou sur justificatifs, en cas d’une mutation. En Languedoc le terme allivrement correspond au présage ou encore au manifest (Béziers, Montpellier). Les cadastres pouvaient être soit terriens ou fonciers suivant qu’ils concernent les maisons et terres, c’est à dire les édifices, fonds et héritages immobiliers, soit cabalistes lorsque y figurent seulement l’estime des biens meubles et des revenus professionnels. Ils existaient à Montauban au XVIIe s. des registres des métiers, correspondant aux cabalistes. Les registres cadastraux des XVe et XVIe s. sont à la fois terriens et cabalistes, et enregistrent ainsi un plus grand nombre de déclarations.
Certains registres peuvent être dotés de tabulations particulières. Cet état se présente donc, comme une sorte d’indexation global (sans tenir compte des répertoires anciens ou particuliers à chaque registre) de tous les patronymes des allivrements, par époque, en concordance avec les renouvellements . En première partie, le XVe-XVIe s., en seconde partie, le XVIIe s. depuis le nouveau cadastre de l636, et en troisième partie , le XVIIIe s., depuis celui de 1746 . Il permet :
- 1° de connaître globalement les détenteurs de biens cadastrés, par patronymes généralement depuis l500, avec l’indication de leurs noms, surnoms et prénoms . Chaque patronyme est restitué dans sa forme originale, avec toute une évolution à travers les 4 siècles concernés. A l’origine, les patronymes sont issus du parler courant. Les premières déclarations furent enregistrées par voie orale, souvent sous formes latinisées. Beaucoup de noms cités dans la première période disparaissent déjà au XVIIIe s.. Mais, on constate une certaine permanence de ces patronymes, en particulier avec les annuaires actuels. Les filiations sont loin d’être évidente. La fréquence d’un patronyme d’une époque à une autre ne prouve pas forcément un lien. Par exemple, une étude relative à la lignée des Pons, maîtres maçons, entrepreneurs et architectes, établis au faubourg du Moustier, au XVIIIe et XIXe s., montrent qu’ils sont venus au XVIIe s., de Saint-Nauphary, localité voisine de Montauban, et qu’ ils sont, sans rapport avec leurs homonymes, cités à Montauban depuis le XVe s.. Les prénoms, c’est bien connu, sont moins nombreux que les noms. Leurs abréviations sont fréquentes. Les plus courant sont les Jean, Pierre, Guillaume, Antoine ou Marie et Marguerite chez les femmes… etc. A l’époque les noms de baptême revêtaient une très grand importance. Le patronyme, permettant de distinguer les familles étaient indispensable, mais le nom de baptême, devenu prénom, conservera longtemps toute sa prééminence
.
- 2° de retrouver aisément, avec leur référence, les enregistrements de tous les allivrements particuliers et encore bien d’autres mentions concernant, surtout les qualités professionnelles ou autres, les disparitions, départs ou absences pour cause de décès, et même rarement un état physique, comme un tel cheminant sur ses crosses, ou un tel autre, aveugle. On a tenu compte de la distinction faite entre les deux communautés, catholique et réformée, sur certains registres d’abrégés, par un ajout marginal, cath.
De nombreuses villes méridionales conservent dans leurs archives municipales des séries importantes de cadastres. Ceux de Béziers, appelés compoix, existent depuis le XIVe s., soit 64 grands volumes reliés. Leur utilisation était jusqu’à présent laborieuse, car dépourvus presque en totalité, de tables. On m’a chargé de les réaliser, d’où une indexation de plusieurs milliers de patronymes, avec en observation, ces renseignements variés, ajoutant un plus pour l’utilisation du chercheur, de l’érudit ou du généalogiste, lequel découvre des références notariales inattendues ou autres, avec l’espoir d’en relever davantage à la lecture du document . Depuis longtemps, ayant entrepris des recherches personnelles sur Montauban, l’idée d’une indexation similaire, m’est venue naturellement, avec l’ espoir qu’elle pourra être utile aux chercheurs intéressés par le Quercy.
Béziers et Montauban sont deux villes assez comparables. La première avait une population plus importante, était le siège d’un évêché, d’un gouvernement militaire et d’une sénéchaussée, transformée en cour présidial, à priori sans autre évolution pour l’encadrement administratif du XVIIIe s.. - Montauban est doté également d’un évêché, d’un gouvernement militaire et d’une cour présidial, et bien que seconde ville du Quercy, après Cahors, elle devient dès l635, le siège d’une Intendance, résultant de la création d’une nouvelle généralité démembrée de celle de Guyenne et d’un bureau des Finances ; enfin, elle se trouve nantie de la seconde cour des Aides, Comptes et Finances de Guyenne, le tout avec un large ressort s’étendant vers le Rouergue et l’Armagnac. Sa population serait de 17.500 âmes au XVIIe s., d’après une estimation effectuée par Henri de France ; approche comparable de Daniel Ligou, 16-18000 habitants autour de 1700, 25.000 et peut être 28.000 en l789. Un recensement de la population en 1790 indique 28.693 habitants dont 14157 hommes et l4536 femmes. Dans le Sud Ouest, Montauban est en importance la 3e ville, mais bien après Bordeaux et Toulouse. La ville devra attendre l808, pour devenir le siège d’une préfecture.
Depuis le haut Moyen Age, Béziers apparaît comme un assemblage d’une douzaine bourgades, indépendantes les unes des autres, la majeure partie relevant de l’autorité épiscopale, et 4 de celle du roi. Chacun des bourgs gère, en son particulier, la perception des impositions et de même chacun tient son compoix. Leur renouvellement est commun. Un particulier peut ainsi, pour la même époque, avoir plusieurs manifests suivant la situation de ses biens.
Montauban était divisé en 5 consulats ou gâches, avec tous comme point de départ commun , la place centrale et comportant chacun une partie des paroisses urbaines et des rues de la ville. Cette division est utilisée à la fois pour la représentation consulaire, pour la perception des impositions, la confection des cadastres et pour sans doute d’autres manifestations publiques.
On distingue :
- la gâche du FOSSAT, en direction de l’Aveyron, vers nord ouest on y trouve les paroisses rurales de Bonnefon, Falguières et surtout Villenouvelle, ainsi que les villages des Gascons, Gatille, la Pousaque, la Gravière, Ardus en partie, Escudier, Loubéjac et autres
- la gâche de CAMPAGNES, au nord est de la place, englobe les paroisses rurales de Fonneuve, Saint-Michel, Saint-Martial, Léojac, aussi le faubourg de la Capelle, les Landes basses La Vitarelle, les Caussade et autres.
- la gâche du MOUSTIER,vers le sud est, comporte les paroisses de Saint-Etienne-du-Tescou, le Fau et Saint-Laurent, avec la faubourg du Moustier, Carreirat, Carnus, Sapiac.
- la gâche de TARN et TESCOU, au sud et sud ouest les paroisses de Saint-Orens de Villebourbon, Gasseras, partie de Verlhaguet, les faubourgs de Villebourbon et de Toulouzenc, Albefeuille, la Garde, Flamarenc, Sapiacou, Nauzemasse, etc.
- la gâche de MONTMURAT, s’étendait à l’ouest, vers Bas Pays, Saint-Hilaire et Villemade.
Chaque registre est tenu par gâche et en porte la désignation ; parfois à l’intérieur mention de quelques sous quartiers urbains, désignés berthel. Chaque allivrement est au départ établi depuis le domicile principal du cadastré avec ensuite la nomenclature de tous ses autres biens, gâche par gâche, donc en principe une seule déclaration par individu.. En premier lieu, on recense d’abord les allivrements des propriétaires de maisons par rues, ou par hameaux, ensuite les biens des sans maisons, seulement propriétaires de fonds.
- Les cadastres portent en date 1470, 1493, incomplet
- 1507
- 1519, 3957 cadastrés
- 1582, 3531 cadastrés plus ceux de Fonneuve à part
- 1636, 3393 cadastrés
- 1746, 3077 cadastrés, diminution en rapport au précédent, dus à des regroupements de propriétés rurales.
Les premiers registres tenus autant à Montauban qu’à Béziers, pour les XIVe et XVIe s. renferment chacun la totalité des déclarations et des mutations. Celles-ci à Montauban sont mentionnées marginalement ou sur des pièces jointes très précieuses et signalées ; rarement par la surcharge du déclarant indiquant que les fonds sont passés entre les mains de successeurs fils ou gendre, suivant un usage pratiqué de toutes époques à Béziers, où certaines déclarations peuvent concerner deux, trois successeurs ou ayant droits et davantage. A Béziers au début du XVIe s. ces mutations sont consignées, et paraphées par le déclarant, sachant écrire, en présence de deux consuls ; d’où parfois constat d’ anomalie entre la consignation auditive du patronyme par le scribe et le paraphe de l’intéressé. Ceci peut avoir une importance, car la première mention du patronyme est ensuite reprise sous cette forme initiale sur les manifests postérieurs. Cette anomalie est plus rarement rencontrée à Montauban.
Ainsi, à Montauban les déclarations anciennes ne sont pas paraphées et les mutations sont consignées en marges ou en bas de pages avec quelques renvois jusqu’aux cadastres de l582 inclus. Ces mutations détaillées renferment des précisions de partitions, dont il a été tenu compte et peuvent être accompagnées de pièces annexes, volantes ; par contre jamais de référence notariale.
Les consuls de Montauban avaient cependant donné des instructions précises d’enregistrer les mutations au vue de pièces justificatives, plus particulièrement par la production d’actes notariés par les intéressés. Ils en font le rappel en l661, ordonnance insérée dans chacun des livres.
Par délibération du conseil de police du dernier février mil six cent soixante et un, auroit été arrété qu’il étoit fait défense aux trésoriers de l’hôtel de ville de Montauban de charger personne d’aucun allivrement qu’il ne leur soict exhibé testament donation contract d’achat ou autre titre perpétuel, lequel titre ils énonceront lors qu’ils feront ladite charge, néanmoins lors sera permis de décharger ceux à quy les biens seront advenus par succession sans qu’il y ait testament ny donnation et au surplus auroit été ordonné que extrait de ladite délibération seroit couché sur chaque livre terrier pour le contenu en icelle estre gardé et observé DARASSUS consul MARQUERET consul D. MARTIN consul GARDELLE consul PATROS sindic DECOLOM SOLINHAC sindic
Ces consignes n’ont pas été tenues. Par contre, sur les registres de Béziers, les précisions de justifications publiques abondent à chaque chargement nouveau et résultent aussi bien d’actes des autorités judiciaires, comme les décrets ou adjudications, que des contrats passés devant notaires, avec leurs références précises. La vérification des manifests de la ville Béziers apportent ainsi une multitude d’informations pour la suite des investigations. On a pu signaler, par centaines, ces références de contrats de mariages, testament, partages, décrets ; les acquêts exceptés car trop nombreux. A Montauban, ces mêmes références n’apparaissent que tardivement avec les chargements de la seconde moitié du XVIIIe siècle
Enfin pour les XVIIe-et XVIIIe, tous les manifests et mutations de Béziers sont tenus sur un seul registre, d’où une multitude de renvois et surcharges de nouveaux titulaires lorsqu’ils s’agit d’une transmission naturelle. A Montauban, les cadastres de l636 sont accompagnés de livrets enregistrant d’abord les ayant droits, puis les mutations entre l693-1740. Aux cadastres de 1746, sont uniquement joints ces registres de mutations allant jusqu’en l818 !
D’autres différences entre les deux cités. Montauban avait et conserve une vaste campagne, regroupant de nombreuses paroisses. A l’inverse, à Béziers , le terroir rural est limité. Montauban se présente aussi au XVIIe siècle avec la juxtaposition de deux communautés distinctes, séparées par une barrière confessionnelle, résultant de l’adoption des idées de la Réforme par la grande majorité de sa population, au milieu du siècle précédent, alors que Béziers est demeuré entièrement dans la tradition catholique. Ceci apparaît clairement dans les structures sociales marquées sur les cadastres, ne serait-ce que par le grand nombre de ministres mentionnés à Montauban au XVIIe s., alors que leur présence est nulle à Béziers. Les recueils des mutations précédant la Révocation de l’Edit de Nantes en l685, et même ceux des années postérieures, vont jusqu’à distinguer ces deux communautés, avec une mention marginale pour les uns : cath… Le conseil de la ville d’alors pouvait être surtout entre les mains de protestants, à moins qu’il ne s’agisse plutôt d’une observation personnelle, poursuivie après la Révocation. Les registres montalbanais sont tenus avec beaucoup rigueur, sans altération ni surcharge, à l’inverse, ceux de Béziers, très manipulés, avec de nombreux ajouts, manquent de folios, et même de double pagination . Dans la pratique, pour les insertions, mutations et autres utilisations, les registres de Montauban semblent être entre les seules mains de commis responsables, tenus d’effectuer ces insertions et de délivrer les extraits. Parfois quelques observations sont paraphées par les consuls. A Béziers, on note des nombreux ajouts de plusieurs mains. Enfin, l’usure de leurs registres, surtout en haut des feuillets et au coin des pages avec des numérotations devenues illisibles, témoignent de ces manipulations fréquentes. Ils ont été restaurés. Ce n’est pas le cas des registres montalbanais.
En 1746, on relève 3077 cadastrés pour une population estimée entre 20-25.000 habitants. Bien que les cadastres n’ont pas d’impacts sur l’établissement de la capitation, on peut observer d’après deux rôles conservés par les archives de la ville que le premier en l731 fait état d’environ 3516 contribuables et celui de l788, de 4241 contribuables. Sur le rôle de l731, les enregistrements sont opérés de manière classique par rue et par quartier. Les prénoms sont rarement cités et même 20 % sont des patronymes inconnus, lorsqu’il s’agit de métayers, jardiniers ou brassiers, employés par un maître ou un propriétaire. On note quelques rares activités non citées sur les cadastres, comme une denteleuse, un étrilleur de chevaux. La majorité des côtes sont faibles, du niveau de 1 livre minimum, quelques unes peuvent dépasser 100 livres, comme celles de la dlle de Bousquet 105 l., du sieur Jean Rauly ainé marchand 110 l, ; Raimond Lavernhe bourgeois est taxé 200 livres, Ollier avocat 100 livres, Vialette d’Aignan 65 livres, seuls les sieurs Rigail ainé, négociant en gros à Villebourbon et Rigail, cadet, négociant avec messieurs ses fils, sont taxés chacun de 300 livres. Le montant total est de 30.374 livres. Le rôle a été approuvé par l’Intendant et toutes les côtes sont soigneusement apurées. Le rôle de l788 se présente à colonnes, en commençant par les 851 contribuables taxés d’une livre, puis 680, taxés de 2 livres et ainsi de suite pour parvenir à 4 contribuables surpassant 300 livres pour un montant total de 40.876 livres l9 s. 6 d.., également apurés. La population s’était accrue entre ces deux date, pour atteindre 28.693 habitants en l790.
En adoptant un indice de base de 6 personnes par feu à l’instar d’Henri de France, l’état des cadastrés ne peut guère représenter l’ensemble des habitants de la ville. Si une large partie d’entre eux sont propriétaires de leurs habitats ou de fonds de terre, les autres se partagent entre les nombreux locataires, avec des activités temporaires, comme les fonctionnaires, employés, ouvriers, artisans ruraux, domestiques, concierges, et nombre de militaires retraités, sans négliger un faible pourcentage d’ exclus, pauvres ou autres. Il résulte toutefois que la grande majorité des noms de famille alors connus sur le territoire de Montauban y sont tous représentés, avec plus ou moins de variante graphique. La continuité des lignages peut expliquer également une étonnante stabilité observée parallèlement dans l’orthographe des noms de famille. A une voyelle ou une consonne prés, la plus part des patronymes repérés sur des annuaires actuels, ont conservé une orthographe voisine à celle citée dans les cadastres. Ces caractéristiques sont fréquentes et constatés en d’autres lieux.
état des cadastres ou compoix de Montauban
tiré du répertoire des archives communales anciennes
1 CC 1 – Alieuramen del Mostié - confronts et estimation en livres, sols et deniers. Pas de répertoire. Indica- tion du « moble » et du « cabal ». En roman 1493, 213 f°
1 CC 2 – Alieuramen de Campan.. - idem v. 1498, 219 f°
1 CC 3 – Alieuramen de Montmurat – avec répertoire en tête v. 1507, 312 f°
1 CC 4 – Gache de Tarn – avec répertoire en tête v. 1507, 371 f°
1 CC 5 – Alloramen de la guacha del Mostié fait par Anthony Laperray, 1507 en janvier – 394 f°
1 CC 6 – Alieuramen de la gacha del Mostié vielh, s.d., 273 f°
1 CC 7 – Gache de Campagnes, répertoire 1507 304 f°
1 CC 8 – Gache de Fossat, répertoire, fait par Guichart Bardon, 1507 324 f°
1 CC 9 – Gache de Montmurat, ouvert en l519, 186 f°
1 CC 10 – Gache de Tarn et Tescou, en tête table des estimes de l431, ouvert en l519, 380 f°
1 CC 11 – Gache du Moustier, idem, ouvert en 1519, 380 f°
1 CC 12 – Gache des Campagnes, idem, et répertoire, ouvert en l519, 260 f°
1 CC 13 – Gache du Fossat, fait par Guichart Bardon, marchand, idem et répertoire, ouvert en l519 219 f°
1 CC 14 – Gache du Tarn et Tescou, répertoire, l582, 754 f°
1 CC 15 – Gache du Moustier, idem, 1582, 632 f°
1 CC 16 – Gache de Campagnes, idem, l582, 479 f°
1 CC 17 - Gache du Fossat, idem, 1582, 662 f°
1 CC 18 - Sommaire ou abrégé des allivrements particuliers des habitants, par gaches, 1624
1 CC 19 – Gache de Montmurat, répertoire, l636, 517 f°
1 CC 20 – Gache de Tarn et Tescou, 1636 957 f°
1 CC 21 – Gache du Moustier, 1636, 826 f°
1 CC 22 – Gache de Campagnes, 1636, 528 f°
1 CC 23 – Gache de Fossat, 1636, 815 f°
1 CC 24 – Gache de Montmurat, brouillard du registre 1 CC 19
1 CC 25 – Gache de Montmurat, abrégé des allivrements, 1664
1 CC 26 – Gache de Montmurat, idem, 1682, 71 f°
1 CC 27 – Gache de Montmurat, brevet des charges et décharges (mutations) 1687-1745, 76 f°
1 CC 28 – Gache de Tarn et Tescou, brouillard du registre 1 CC 20
1 CC 29 – Gache de Tarn et Tescou, abrégé des allivrements, 1664
1 CC 30 – Gache de Tarn et Tescou, idem, 1693
1 CC 31 – Gache de Tarn et Tescou, brevet des charges et décharges (mutations) 1687-1744, 106 f°
1 CC 32 – Gache du Moustier, brouilard du registre 1 CC 21
1 CC 33 – Gache du Moustier, abrégé des allivrements, 1664
1 CC 34 – Gache du Moustier, 1693
1 CC 35 – Gache du Moustier, second brevet des charges et décharges (mutations) 1687-1740 108 f°
1 CC 36 – Gache de Campagnes, abrégé des allivrements, 1656
1 CC 37 – Gache de Campagnes, abrégé des allivrements, 1682, 71 f°
1 CC 38 – Gache de Campagnes, abrégé des allivrements, 1693
1 CC 39 – Gache de Campagnes, second brevet des charges et décharges (mutations) 1687-1735
1 CC 40 – Gache du Fossat, brouilard du registre 1 CC 23
1 CC 41 – Gache du Fossat, abrégé des allivrements, 1664
1 CC 42 – Gache du Fossat, brevet des charges et décharges (mutations) 1674
1 CC 43 - Brevet de mutations, 1699
1 CC 44 – Gache de Montmurat, répertoire, tarif et barême, biens nobles, 1746 400 f°
1 CC 45 – Gache de Tarn-et-Tescou, répertoire1746 553 f°
1 CC 46 - Gache du Moustier, 1746, répertoire 648 f°
1 CC 47 – Gache de Campagnes, répertoire 1746 349 f°
1 CC 48 – Gache du Fossat, répertoire 1746 464 f°
1 CC 49-52 – copies des registres 1 CC 44, 45, 47 et 48
1 CC 53 – Gache de Montmurat supplément du répertoire des nouveaux articles du brevet de Montmurat (le répertoire signale la disparition du muancier, il s’agit du registre 1 CC 58, attribué en double au Fossat)
1 CC 54 – Gache de Tarn-et-Tescou, muancier ou mutations, 1746-1818, 476 f°
1 CC 55 – Gache du Moustier, muancier ou mutations, 1746-1818, 439 f°
1 CC 56 – Gache de Campagnes, muancier ou mutations, 1746-1818, 299 f°
1 CC 57 – Gache du Fossat, muancier ou mutations, 1746-1818, 410 f°
1 CC 58 – Gache de Fossat, cf. 1 CC 53, mutations de Montmurat, 1746-1818, 280 f°
1 CC 59 – Fonneuve, terrier et cadastre dressé par Pierre Senilh, 1595, 143 f°
1 CC 60 – Gache de Tarn et Tescou, 1470, 121 f°