Fondeurs de cloches ambulants

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Atelier du fondeur

Les premières cloches apparurent en Campanie au Ve siècle et les premiers clochers au IXe siècle en Italie. Ils se répandirent au début du XIIe siècle; d'abord indépendants de l'église, véritables tours protectrices, comme le clocher de Damblain qui doit être de cette époque.
Au moins depuis la fin du XVe siècle et pendant des siècles les fondeurs de cloches ambulants sillonnèrent la France et l'Europe, transportant de ville en village leur matériel, se réduisant à peu de chose, en dehors de la planchette en bois gravée comprenant lettres, chiffres, éléments de décor et marque. Ils venaient souvent du Bassigny lorrain, entre Damblain et Bourmont (Colombey, Breuvannes, patrie des derniers fondeurs, Levécourt, Champigneulle et Damblain entre autres). Ils partaient chaque printemps et faisaient le moulage sur place. Ils signaient les cloches de leur nom suivi de la mention du pays d'origine ou de leur marque.

Au XIXe siècle, les derniers fondeurs installèrent des ateliers fixes dans diverses villes comme les Perret à Auch, les Bollée à Orléans. Deux fils Vouillemot s'étaient établis à Montpellier au XVIIe siècle.

Les artisans fondeurs étaient appelés clochetiaux en Lorraine ou seintiers (du latin médiéval sein qui voulait dire cloche; d'où le mot tocsein : toque sein). Ils étaient très considérés et le titre de bourgeois leur était parfois décerné.

Les clochetiaux ont disparu, de même que la plupart des ateliers fixes installés au siècle dernier. Les cloches de Damblain, qui avaient été fondues sur place en 1735, puis en 1812, ont été coulées à la fonderie Cornille-Havard à Villedieu-les-Poêles (Manche) après l'incendie du clocher en 1976.

Il existe encore un atelier à Orléans, la fonderie Bollée. Les Bollée originaires de Breuvannes, fondeurs de père en fils depuis 1715, et dont Dominique Bollée, de la 8e génération est le dernier de la lignée. Il est en retraite) ; à Annecy la fonderie Paccard et il y a peu à Hérépian (Hérault) la fonderie Garnier. On y travaille toujours suivant les méthodes traditionnelles,

La fabrication des cloches se faisait sur place, au pied du clocher par le maître fondeur et son aide. Ils recevaient l’appui des villageois pour hisser la cloche à sa place définitive. Aujourd’hui les techniques et les méthodes de fabrication qui datent de plusieurs siècles n’ont pas changé.

Si à l’exemple de François Peigney en Poitou, on travaillait dur et dans la sobriété pendant toute l’opération de moulage et de coulée, après le baptême des cloches c’était la grande fête avec les villageois et le vin coulait alors à flot.

A partir du 19ème siècle, surtout après la fontes de cloches à la révolution, des ateliers de fabrication s'installèrent dans les différentes régions. Il n'en reste que trois aujourd'hui; Bollée, Cornille-Havard et Paccard, citées ci-dessus

Bibliographie

  • Dictionnaire des fondeurs de cloches du Bassigny, un rayonnement sur l'Europe, par Henry Ronot, Editions Faton à Dijon (2001) ISBN 2-87844-045-5.
  • Les ouvrages sur les fondeurs de cloches du Bassigny lorrain et leurs familles, par Roger Douche, très documenté en ce domaine : Blevaincourt 2001, Damblain 1999, Lamarche et environs 2000, La Mothe-Outremécourt et les Thouvenel, Robécourt 1997.
  • Enquêtes campanaires par Joseph Berthelé Montpellier 1903.
  • Une étude en complément du dictionnaire des fondeurs de cloche du Bassigny contenant plus de 1500 noms a été entreprise par Ginette et Maurice Thouvenin

Voir aussi (sur Geneawiki)

Liens utiles (externes)

  • Damblain sur le site d'Agnès NAZARIAN.
  • La Campanologie : Tout savoir sur l'art campanaire sur le site très documenté de la "Société Française de Campanologie" 41, avenue de Charlebourg, F-92250 LA GARENNE COLOMBES.



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