Famille de Robert d'Aquéria de Rochegude

La famille de Robert d'Aquéria de Rochegude est une ancienne famille du Comtat-Venaissin (département du Vaucluse).

Bibliographie ou Sources à compléter

Origines

Il est vraisemblable que les Robert soient issus de "juifs du Pape" convertis, comme de nombreuses autres familles originaires du Comtat-Venaissin (Thomas, d’Estienne, Chrestien, Marseille, etc.) [réf. nécessaire] .

Issus de la bourgeoisie (sans précision de lieu d’origine), ils s'établirent vers 1600 à Avignon, où plusieurs d'entre-eux furent docteurs ès-droits au XVIIe siècle. La famille était alors divisée en deux branches, l’une portant le nom d'Aquéria, terre qui lui était venue par alliance, l’autre, strictement citadine, bientôt anoblie par charge [réf. nécessaire] . Ces deux branches fusionnèrent par mariage en 1699 et, de fait, le nom d’Aquéria passa début XVIIIe siècle à l’ensemble de la famille. Notons enfin qu'il n'y a pas de famille de Robert mentionnée dans l'ouvrage de Régis Valette intitulé Catalogue de la noblesse française au XXIe siècle.

Possessions

Le fief de Rochegude, acheté en 1743, relevait à la fois du Pape (Comtat-Venaissin) et du roi de France (Dauphiné).

Généalogie

Famille du Comtat-Venaissin citée au XVIe siècle et dont la filiation démarre au début du XVIIe siècle.

I/ N... Robert, né vers 1560-1570. Il s'établit à Avignon aux environs de l'an 1600. D'où : 1/ Philippe Robert, qui suit ; 2/ N... Robert (né vers 1600-1610) Ce Robert épousa vers 1640 Mademoiselle d’Aquéria, vraisemblablement fille de Louis Joseph d'Aquéria, citoyen d'Avignon, qui acheta en 1595 le fief d'Aquéria, paroisse de Tavel (aujourd'hui commune de Roquemaure, Gard). D'où : a/ N... Robert (né vers 1640-50), seigneur d'Aquéria, qui aurait été marié vers 1670 Mademoiselle de Folard, probablement fille de Nicolas (de) Folard et de Marguerite Gay. Donc probablement sœur de Jérôme de Folard, professeur de Droit à Avignon, marié à Marguerite de Ruffi (ou Ruffe). La famille de Folard, originaire de Savoie, établie à Avignon en 1570, était représentée par Nicolas, marié à Marguerite Gay, d'où Jérôme de Folard, professeur de Droit à Avignon, marié à Marguerite de Ruffi (ou Ruffe), d'où Jean Charles, chevalier de Folard (Avignon 1669 + 1752), officier supérieur et ingénieur, auteur d'un célèbre traité de stratégie. D'où : - Élisabeth de Robert d’Aquéria, née vers 1675, mariée en 1699 à son cousin issu de germain Joseph Rodolphe de Robert (1656 +1 718), comte palatin (1685). Élisabeth était donc probablement cousine-germaine du fameux chevalier de Folard, Jean Charles de Folard (Avignon 1669 + 1752), officier supérieur et ingénieur, auteur d'un célèbre traité de stratégie.


II/ Philippe Robert (né vers 1595), bourgeois d’Avignon épouse vers 1620 Honorée Selon. D'où :


III/ Pierre (Jean Baptiste) (de) Robert (Avignon 5 mars 1623 † 6 octobre 1704), docteur es-droits de la faculté d’Avignon, 1er consul de la ville d’Avignon (?), créé comte palatin héréditaire, à priori par le même bref que son fils (15 novembre 1685) ou par un bref postérieur (1699 ?), marié vers 1655 à Gabrielle de Chrestien. D'où :


IV/ Joseph - Rodolphe (de) Robert (Avignon 25 mai 1656 † le 2 juin 1718), citoyen d’Avignon, connu comme Robert d’Aquéria à la suite de son mariage, docteur es-droits de la faculté d’Avignon, comte palatin héréditaire avec transmission a “ tous ses descendants mâles à perpétuité ”, par bref du pape Clément IX, souverain du Comtat, du 15 novembre 1685. épouse le 17 novembre 1699 Elisabeth (de) Robert d’Aquéria, sa cousine issue-de-germain, héritière du fief d'Aquéria (paroisse de Tavel), fille de N... Robert (né vers 1640-50), seigneur d'Aquéria, et de Mademoiselle de Folard. Par ailleurs, Joseph-Rodolphe avait un neveu, Pierre-Jacques de Robert d’Aquéria, qui, ne jouissant pas du titre de 1685 (réservé aux seuls descendants de Joseph-Rodolphe), obtint un titre de comte palatin en 1699. D'où : 1/ Joseph de Robert d’Aquéria, qui suit ; 2 et 3/ Deux autres fils, prêtres ; 4/ Jacques Louis, chevalier de Robert (v1705 † 1771), emmené en Suède par son oncle le chevalier de Folard, où il sert comme page du roi Charles XII de Suède (vers 1716-1717), puis officier au service de la France, lieutenant du roi à Maubeuge (26 juillet 1744), puis à Perpignan (27 avril 1749 - 27 juin 1753), légataire du chevalier de Folard (1752), colonel réformé à la suite du régiment de Picardie (13 février 1756), maréchal de camp (1er mai 1758), commandant à Toulon (14 novembre 1759), se démit de cette charge et se retira du service au mois d'août 1763, chevalier de Saint Louis ; célibataire. 5/ Guillaume Alexandre Hyacinthe (v1710), chevalier de Robert, lieutenant-colonel, chevalier de Saint Louis, retiré du service en 1762, après avoir reçu de nombreuses blessures ; célibataire.


V/ Pierre-Joseph-Jacques de Robert d’Aquéria (1700 † 23 septembre 1744, inhumé à Rochegude le 26), écuyer, 2ème comte puis 1er marquis d'Aquéria (1742), co-seigneur de St Didier et de Venasque (déjà en 1730), seigneur de Rochegude (1743), co-seigneur de La Garde-Pareol, premier consul d'Avignon (1741) et viguier du Comtat Venaissin (1742). Il épousa à Avignon, le 18 février 1727, Anne de Moyroux (v1705 † ap1770). Pierre Joseph Jacques de Robert d'Aquéria acquit vers 1730-1731 la propriété de la maison d'Ignace Bonnet, rue des 3 faucons (actuellement au numéro 6 et abritant la "Maison des Vins"). Cette date est établie par le fait que le 20 mai 1730 M. d’Aquéria reconnût la directe de la Chambre Apostolique pour le devant de sa maison et les avant-corps de la porte d'entrée. La reconnaissance lui fût renouvelée le 6 Juillet 1731. On trouve également : Robert d'Aquéria : 2 maisons de Gilles de Choquenot ayant faculté de bâtir dans l'espace de terrain faisant un angle dans la rue, au devant des dites maisons, rue allant de la place de St Didier au Corps Saint (4 sols de cens). (Cf. A. Marcel, op. cit., page 462). Le Marquis d'Aquéria passe généralement pour avoir construit l'hôtel actuel, qui présente une longue façade de 9 fenêtres à chacun de ses 2 étages. Elle est d'un aspect assez simple; mais la clef de l'archivolte de la porte d'entrée est décorée d'un très beau macaron de faune. Le chambranle et l'alignement de la façade sont arrondis et remplis dans la partie supérieure par une agrafe de pierre soutenant une chute de feuillage. La fenêtre au dessus de la porte ne fait pas motif avec elle. Elle ne se distingue des autres ouvertures du même étage que par un balcon en fer forgé à courbes et contre-courbes très élégantes. A la suite de la façade, au midi, s'ouvre une grande porte cochère donnant accès à un passage sous la maison et à une grande cour ombragée de quelques beaux platanes. Au fond de cette cour se dresse un bâtiment perpendiculaire au corps de logis principal et ayant, comme lui, 2 étages, dont chacun est éclairé par 5 fenêtres. Sa demeure construite, M. d’Aquéria fit décorer un salon (1732-1733) de magnifiques boiseries, qu'il demande à un sculpteur parisien, Thomas Laïnée, établi à Avignon, et il réunit des œuvres d'art, parmi lesquelles un Christ d'Ivoire "véritablement admirable et bien constaté du Puget". Les boiseries de Thomas Lainée, qui revêtaient le salon de cet hôtel, ont été acquises en 1891 par le musée des Arts Décoratifs de Paris. Elles consistent en trois dessus de portes et glaces ornés de peintures sur fond doré et de médaillons sculptés, et en 3 panneaux décorés de consoles, de médaillons, d'encadrement et d'Arabesques. Premier consul d'Avignon en 1741, Pierre Joseph d'Aquéria reçut et harangua à Avignon l’Infant don Philippe, duc de Parme (fils de Philippe V d’Espagne), qui l'honora du titre de marquis. Ce titre fut reconnu par le vice-légat et bientôt confirmé par le Saint-Siège (bref du 19 juin 1742), à titre héréditaire. La même année 1742, Pierre Joseph fut nommé viguier du Comtat Venaissin. Le 20 Août 1743, le marquis d'Aquéria acheta à Pierre-Charles Arnoul de Rochegude, officier aux gardes-françaises, et au prix de 150.000 Livres, l'importante Seigneurie de Rochegude, située moitié dans le Dauphiné (élection de Montélimar), moitié dans le Comtat Venaissin (aujourd'hui canton de St Paul-trois châteaux, Drôme). Pierre Joseph devint donc à la fois sujet du roi de France et du pape, et son fils devait prendre le titre de Marquis de Rochegude (plutôt que d'Aquéria), bien que ce lieu ne fût jamais érigé en Marquisat. Le château de Rochegude avait été reconstruit vers 1670 par Nicolas d'Arnoul. D'où :

1/ Une fille Robert d’Aquéria, née vers 1730, pensionnaire mariée en 1748 à Paul Louis Emmanuel, marquis de Bonnot de Villevrain, page de la petite écurie du roi (1742). 2/ Dominique, qui suit ;


VI/ Louis-Joseph-Jean-Marie-Dominique de Robert d’Aquéria (né le 21 Octobre 1734 + à Avignon le 11 juin 1790, assassiné, à 55 ans), Chevalier, 3ème comte et 2ème marquis d'Aquéria, Seigneur de Rochegude et d'Albagnet, co-seigneur de La Garde-Pareol, appelé le marquis de Rochegude, Officier de cavalerie, capitaine au régiment de cavalerie liégeoise (v1762), aide de camp du marquis de Créquy (1763), capitaine au régiment de Bourgogne-cavalerie (1768), avec rang de lieutenant-colonel, lieutenant-colonel de cavalerie retiré du service (1777), encore cité comme lieutenant-colonel en 1782, chevalier de St-Louis (1762), "Bon officier, très riche et vivant magnifiquement à Avignon". Marié 1/ à Avignon, en 1770 à Marie Antoinette Félicité de Capellis (1749 + Rochegude 15 octobre 1771, à 22 ans), SP 2/ à Avignon, le 15 janvier 1777 ou 1771 ?, à Angélique Gabrielle de Peilhon (ou Peillon), veuve, fille de Peilhon, trésorier des bâtiments du roi, et de Mlle Jogues de Martainville. Petite fille de Peilhon (ou plutôt de Jogues de Martainville ?), fermier général, extrêmement riche. Nous voyons son épouse assister, le 10 Novembre 1785, au bal donné en l’honneur du duc de Cumberland, frère du roi d’Angleterre, et de la Duchesse de Cumberland, par le Vice-Légat Filomaresio, au palais des Papes. Lors des agitations révolutionnaires de l’été 1789, le marquis de Rochegude est - avec M.M. d’Aulan, d’Honoraty et de Raousset - l'un des chefs du parti fidèle au Pape. Le 3 septembre 1789, porte Saint-Lazare, à la tête d’une compagnie de gardes, il disperse avec bravoure et modération les insurgés venus de la campagne, dirigés par Peyre, avocat de Pézenas (son futur meurtrier). M. de Rochegude est alors "...obligé de menacer les rebelles au canon et à la potence ...". Il allait devenir l’une des premières victimes de la Révolution à Avignon. Les « patriotes » ont prétendu que le jeudi 10 juin 1790 : "...le parti des Aristocrates avait fait tirer une première décharge sur les paysans qui n'étaient point armés et dont 3 furent tués. Le Général de cette expédition était le Bailly de Villefranche, le commandant en second le Marquis de Raousset, un des capitaines le Marquis de Rochegude, un autre le Marquis d'Aulan, on comptait aussi de nombreux gentilshommes ...." En réalité Rochegude " ...n'avait pourtant pas participé directement à l'affaire du 10 car, souffrant d'une crise de goutte, il était resté chez lui toute la journée. Mais on n'avait pas oublié que c'était lui qui le 3 septembre, à la tête d'un régiment en armes, avait vigoureusement rétabli l'ordre troublé par l'émeute, en expulsant les manifestants de la porte de St-Lazare...". Rochegude était donc tout désigné aux vengeances de la populace. Averti qu'on le recherchait, il ne put, à cause d'un accès de goutte prendre la fuite et se cacha dans la cave (ou le cellier) de Mme de Donis, sa voisine. Le 11 juin 1790, dès 6 heures du matin, une foule en colère se porte au domicile du marquis de Rochegude. Il est recherché et découvert, le 11 Juin 1790, par une patrouille, qui le conduisit au Palais des Papes. L’homme qui le trouva - caché sous un tonneau - et le livra, était un ouvrier dans la misère que Rochegude avait aidé financièrement quelques mois plus tôt, l’habillant de pied en cap, lui et toute sa famille. "... le Lendemain, dès le matin de nombreuses patrouilles allèrent à la recherche des coupables. On en arrêta plusieurs. De ce nombre fut le Marquis de Rochegude qui fut trouvé caché dans une cave muni de pistolets et chez qui on a trouvé plusieurs carabines chargées. On trouva aussi chez lui, une chemise soufrée, et, comme un pareil meuble ne peut-être d'aucun usage utile (sic), on en inféra qu'il y avait un projet pour rétablir l'inquisition et la consacrer solennellement par autodafé, et la chemise de soufre aurait été revêtue par le Maire (M. ARMAND) qui aurait figuré le premier dans cette cérémonie religieuse. On ne se forme pas l'idée d'un tel projet sans frémir: Aussi le peuple conduisit-il sur le champ le Marquis à la potence et le fit pendre par le Bourreau...." "... Il fit pendre aussi un abbé qui avait précédemment irrité le peuple de ses propos et un particulier..." (nota : il s’agissait de l'Abbé Offray et du Taffetassier Aubert. pendaisons liées à l'affaire du mannequin ?). "... en force que l'on vit accrochés à la potence 3 individus pris dans ce qu'on appelait ci-devant les 3 ordres. Le peuple fit pendre dans l'après-midi le marquis d'Aulan..." "...Ces exécutions ordonnées par un peuple justement irrité, puisqu'on avait attenté traîtreusement à la vie, furent suspendues par la déférence de ce même peuple par le Maire d'Orange qui accourut à Avignon au bruit de ce malheur avec trois cent hommes de la Garde Nationale..." ".... Avignon a retrouvé sa tranquillité et la liberté y est dorénavant assurée à tous ces concitoyens. Je doit dire à la louange du peuple, qui a usé de générosité car il n'a rien pillé dans les maisons de ceux qui se sont montrés les plus cruels ennemis ..." En fin d'article, l'auteur mentionne que ces faits ont eu lieu par temps de pluies (3 jours durant). Il précise par ailleurs que la chemise soufrée avait été accrochée à la vue de tous sur la potence à coté du Marquis de Rochegude. Ce vêtement, d’après le rapport du chanoine Arnavon, était une toile cirée servant à garantir de la pluie, que M. de Capellis, beau-frère de Rochegude, lui avait apporté de Paris. "... redingote ce vêtement de protection contre la pluie était inusité dans la région et dans l'imagination enfiévrée des gens du peuple, il devint immédiatement une chemise soufrée que Rochegude avait préparée pour revêtir le Maire avant de le brûler..." Afin de prolonger le supplice du Marquis, on ne le foula point, et il mit une heure à suffoquer. "...Par un raffinement de cruauté on interdit au bourreau de sauter sur les épaules du condamné, comme c'était l'habitude, pour hâter la fin de son supplice et la foule applaudit à grands cris en voyant le pauvre Rochegude gigoter desespérement pendant un long moment au bout de sa corde avant de rendre l'âme..." "Les patriotes vinrent prendre chez lui le marquis de Rochegude, le conduisirent à la potence à coups de baïonnette et prolongèrent son supplice l'espace d'une heure pour jouir plus longtemps du spectacle de ses souffrances." (Mémoires de la duchesse de Tourzel) Madame de Rochegude était heureusement absente d’Avignon lors de l’émeute du 11 juin, mais leur fils unique, Armand, âgé de huit ans et demi, était rue des 3 Faucons. Il fut sauvé par une servante qui le fit passer par la fenêtre d’un grenier dans la maison d’un voisin (maison Terrasse), où il fut caché. Un autre domestique fidèle, le cocher du marquis de Rochegude, le fit sortir de la ville, caché dans la malle de sa voiture. Le 12 juin 1790 à Carpentras, l'assemblée représentative du Comtat, à qui appartenait en majorité l'Aristocratie (où nombre de ces représentants étaient des amis des Marquis de Rochegude et d'Aulan) décidait la réunion d'Avignon et du Comtat Vénaissin à la France... Par ailleurs, 2 jours après les événements (= le 13), 10.000 hommes de troupe étaient stationnés en Avignon pour maintenir l'ordre... L'ancien directeur Barras, parent de Madame de Rochegude, raconte dans ses mémoires (tome IV, page 270) que cette cousine recueillit dans une misère absolue et fit donner de l'éducation au futur duc de Blacas. D'où :


VII/ Armand (ou Amant ?) Joseph Marie de Robert d'Aquéria (Avignon, le 8 Janvier 1782, baptisé le 9 † Avignon, 21 mars 1865), 3ème marquis de Rochegude (1790). Ses preuves de noblesse furent faites dès le 15 mai 1784 pour qu'il puisse devenir officier des armées du roi. Lors de l'émeute d'Avignon du 11 juin 1790, qui vit l'assassinat de son père et la mise à sac de leur hôtel particulier, Armand fut caché par un domestique fidèle, le cocher (et sa femme), qui, quelques jours plus tard, lui fit quitter la ville caché dans la malle de la voiture à cheval qu’il conduisait. Il le confia à un prêtre, l’abbé Isac, qui l’éleva, l’instruisit, puis le mena à Paris où le jeune Armand eut un précepteur qu’il partageait avec le fils de Madame Campan. Il fut élevé par sa mère, en compagnie du futur duc de Blacas. Rochegude fut l'un des contribuables qu'une décision du conseil municipal du 9 Frimaire an VI obligea à verser, dans les 24 heures, 30 Francs pour secourir les veuves des défenseurs de la Patrie. A l'âge de 23 ans il eut un fils naturel, Alphonse Joseph Paul (Avignon 27 décembre 1805 + 1886), de sa liaison avec Marguerite Paule Dessaud (Marseille 20 janvier 1777 + 1856). Par contrat du 5 octobre 1809 (Me Bousignour, notaire à Marseille), Marguerite Dessaud épousa Pierre Satragno. Dans ce contrat, Armand de Rochegude reconnaît la paternité naturelle d'Alphonse mais Marguerite se désiste de ses droits à toute action contre Rochegude en échange d'une rente pour l'éducation de leur fils et Pierre Satragno adopte l'enfant. Plusieurs autres actes notariés Dessaud-Rochegude interviennent jusqu'en 1855. Les livres de l'enregistrement font connaître que le 22 Septembre 1806, Armand de Rochegude vendit avec la possibilité de rachat pendant 10 ans, une maison dans la rue des 3 Faucons, Ile 113, n°19, moyennant 1500 Francs comptant (10). A ce prix là ce ne pouvait pas être l'Hôtel, ce n'en pouvait être d'une partie ou plus probablement quelque annexe. En 1806 il habitait le château de Rochegude. "Il venait quelquefois à Bollène, où son aménité et son caractère franc et loyal le faisaient aimer." (souvenirs de la baronne du Montet, page 43). Armand de Rochegude épousa à Paris ou Avignon, en 1808, Aglaé Delphine Félicité Joséphine Louise de Capellis (Paris 1787 ou 88 + Paris, 20 avril 1868), sa parente, fille d'Hippolyte (1744 + 1813), marquis de Capellis, comte palatin, capitaine de vaisseau (1786), émigré (1791), contre-amiral russe, gouverneur de Cronstadt (1799-1801), chevalier de Saint Louis (1779), de Cincinnati (1784) et de Saint André (Russie), et de Louise Marie de Flahaut de La Billarderie (1766 + 18..). Joséphine de Capellis, née au palais du Louvre puis élevée à la cour de Russie jusqu’en 1801, était petite fille du marquis de la Billarderie, frère 1/ du comte d’Angivillers, maréchal de camp, puis intendant des Bâtiments du Roi (succédant au marquis de Marigny), “ ministre de la culture ” de Louis XVI, fondateur du musée du Louvre, et 2/ de Charles-François, comte de la Billarderie (1726 + 1794), dit le comte de Flahaut, maréchal de camp, puis intendant du Jardin du Roi (succédant à Buffon), marié à Françoise-Louise Poisson (sœur de la marquise de Pompadour et du marquis de Marigny), puis, en 1779, à Adélaïde Filleul. Jusqu’à leur émigration en Allemagne (après novembre 1789, sap) puis en Russie, les parents de Joséphine étaient très liés à leur jeune tante par alliance et contemporaine, Adélaïde Filleul (1761 + 1836), comtesse de Flahaut. Les Capellis et Flahaut habitaient des appartements voisins au Louvre et fréquentaient le même cercle d’amis, notamment Talleyrand (amant “ de cœur ” de Madame de Flahaut), Necker et, à partir du printemps 1789, Gouverneur Morris (1752 + 1816), ambassadeur des Etats-Unis à Paris. La jeune comtesse de Flahaut fut mère de Charles de Flahaut (1785 + 1870, général (1812), aide de camp de Napoléon (1813), très apprécié de l’Empereur. “ Le beau Flahaut ”, amant de la reine Hortense et père du duc de Morny (1811 + 1865), devint ambassadeur de France (à Berlin puis Vienne sous la monarchie de Juillet, et à Londres sous le second Empire), et finalement grand chancelier de la légion d’honneur. Joséphine de Capellis était contemporaine de cet “ oncle ” Flahaut, politiquement aux antipodes du milieu légitimiste Capellis-Rochegude et, qui plus est, probable fils naturel de Talleyrand. Dès la première restauration, en 1814, Armand de Rochegude (qui avait 32 ans) prit du service dans les armées du roi comme chevau léger de la garde de Louis XVIII. Volontaire royaliste pendant les 100 jours, il chercha à rejoindre le duc d’Angoulême. Promu capitaine au 3e régiment d’infanterie de la garde en 1816, puis chef de bataillon d'infanterie au 13ème régiment de ligne en 1826, il fut finalement nommé à la tête d'une compagnie du 3ème régiment d'infanterie de la garde royale (commandement plus recherché que celui d'un bataillon dans la ligne). Armand était également poète, auteur du "Parnasse occitanien", ou choix de poésies originales des troubadours (Toulouse, 1819) et d'un "Essai de glossaire occitanien pour servir à l'intelligence des poésies des troubadours" (Toulouse, 1819, un volume in 8°). Député légitimiste du Vaucluse de 1827 à 1830, Armand de Rochegude fut réélu en 1830 et se plaça à l’extrême droite, mais démissionna en juillet pour protester contre le renversement du roi Charles X. Il avait été nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1829. Armand ne cessa pas d'habiter sa maison d'Avignon, où il y mourut à 83 ans. Sa veuve céda l'immeuble, en 1870, à son gendre Joseph Louis de Guilhermier. D'où six enfants légitimes (4 filles et 2 fils) et un fils naturel :

1/ Charlotte Joséphine Henriette Stéphanie de Rochegude (1810 † château de La Choltière, Eure-et-Loire, 28 mars 1871), mariée le 25 janvier 1838 à Théodore de La Rivière-Pré d'Auge (Chartres 4 juin 1804 † 1875), appelé le baron puis le vicomte de La Rivière, sous-lieutenant au 6ème chasseur à cheval (1er octobre 1824, dem. 1830), D’où : a/ Mlle de La Rivière-Pré d’Auge, mariée à M. Tarbé des Sablons.

2/ Marie Anne Élisabeth Félicité Léonie Joséphine de Rochegude (1811 † Paris, 5 janvier 1862), mariée le 16 décembre 1833 à Antoine Tardieu, vicomte puis 7ème marquis de Maleyssie et de Melleville (21 octobre 1811 † Paris, 31 octobre 1892), habitant Maillebois (Eure-et-Loire). Il se remaria (Paris, 10 août 1875) à Charlotte-Marie de Salignac de La Motte-Fénelon († 1890), veuve de Gustave, vicomte de Caze (1821 † 1874) ; D’où : a/ Mlle de Maleyssie, mariée au comte d'Osmond.

3/ Marie Narcisse Hippolyte Joseph de Rochegude (Versailles, 26 juillet 1813 ou 1814 ? † Annay, Nièvre, 28 avril 1894), 4ème marquis de Rochegude (1865), maire d'Annay, marié à Avignon, le 28 avril 1846, à Marie Françoise Edmée Richard de Montjoyeux (1825 ou 26 † 6 novembre 1877 à 51 ans, Annay), d’une famille protestante, fille d'Antoine Richard de Montjoyeux, député de la Nièvre puis sénateur de l'Empire, chevalier de la légion d'honneur, et de Fédora de Bresson. Edmée était sœur de la comtesse de Preissac. (Voir Notice Richard de Montjoyeux). D'où : a/ Marie Edwige (1847 ou 48 † Annay, 8 janvier 1929), mariée à¨Paris, 1869, à Gérald, vicomte de Ginestous (1843 + 1902), baron de La Liquisse, Saint Cyr, sous-lieutenant de cavalerie (1864), démissionnaire. DP (Ginestous, puis Baguenault de Puchesse, Rey et Desvernay).

4/ Marie Alexandrine Claire (1817 † Rochegude, 5 juin 1895), décédée à 77 ans, mariée à Paris, le 24 avril 1850, au comte Louis de Guilhermier (vers 1815 + Avignon, 15 février 1877), maire de Rochegude, d’où : a/ Mlle de Guilhermier, mariée au marquis de Favier. b/ Mlle de Guilhermier, mariée au comte de Bonadona.

5/ Marie Françoise Antoinette (1825 † Paris, 6 janvier 1855), décédée à 30 ans (des suites de couches), mariée à Paris, le 8 juin 1854, à Honoré Baston, 2ème comte de La Riboisière (Fougères, 21 septembre 1788 + Paris, 21 mars 1868), officier d'ordonnance de l'empereur Napoléon 1er, économiste, député d'Ile-et-Vilaine (1819), sénateur de l'Empire (1852), grand officier de la légion d'honneur, veuf sans postérité de Marie-Elisa Roy (+ 27 décembre 1851), mort en léguant huit millions de francs-or à la ville de Paris. D’où : a/ un fils mort enfant. Il est vraisemblable que ce mariage ait été organisé par l’intermédiaire de Charles de Flahaut (1785 † 1870), oncle d’Antoinette et camarade de La Riboisière.

6/ Marie Joseph Ernest de Robert d'Aquéria (7 avril 1828 ou 1829 † Rochegude, 4 avril 1899), comte puis 5ème marquis de Rochegude (1894), secrétaire d'ambassade à Turin (jusqu'en août 1859), puis receveur particulier des finances au Havre, chevalier de la légion d'honneur. Cadet, sans grande fortune, Ernest de Rochegude avait du entrer dans la fonction publique. Après avoir été en poste diplomatique au Piémont, devenu royaume d’Italie en 1859, et s’y être marié, il passa au ministère des Finances, où ses fonctions le conduisirent à résider de longues années au Havre, où ses enfants grandirent et furent élevés. Sur le tard (vers 1894), il racheta Rochegude à ses nièces Guilhermier (vers 1894), la mort de son frère aîné l’ayant laissé chef de famille. Marié à Lucques (Italie), le 15 décembre 1866 (sic), à Rosa Mortara-Jackson (19 juillet 1835 † Paris, 15 mars 1913). D'où :

a/ Marguerite de Rochegude (1861 † 1949), mariée vers 1885/90 à Paul Ricard, chef d'escadrons de cavalerie, officier de la légion d'honneur, habitant le château de Rochegude. D’où : - Ricard, diplomate.

b/ Marie Joseph Édouard Félix de Robert d’Aquéria (1er avril 1863 † 25 février 1940), Comte (1894), puis 6ème marquis de Rochegude (1899), Saint Cyr (1884), capitaine de cavalerie, chevalier de la Légion d'honneur (1919), auteur d'un "Guide pratique à travers le vieux Paris" (Hachette 1897). Propriétaire du château de Rochegude. marié 1/ à Brest, le 18 octobre 1893, à Mary Marthe Burnett-Stears († Brest, 10 septembre 1894), sa cousine, fille de John, capitaine commandant un escadron de volontaires britanniques en France (1870), et de Charlotte Antoinette de Keredern de Trobriand, nièce de la duchesse de Marlborough, puis 2/ à Paris, le 5 août 1911, à Mathilde Eugénie Mure, veuve de Victor Olry-Roderer (1865 † 1903), fille d'Henry Mure, secrétaire d'ambassade, chevalier de la légion d'honneur, et de Claire de Gretry. Sans Postérité. N’ayant pas eu d’enfant, Félix de Rochegude avait envisagé d’adopter un neveu, et avait songé à différentes possibilités. Vraisemblablement un petit neveu Ricard (petit-fils de sa sœur), mais également un neveu à la mode de Bretagne, Pierre de Ginestous (né en 1913), fils cadet de son cousin issu de germain, Guy de Ginestous (1870 + 1954), qui déclina cette proposition. Finalement, après la mort du dernier marquis de Rochegude, cette propriété échut à un neveu par alliance, le comte de Galard-Béarn, qui la vendit après 1945. Le château de Rochegude est devenu depuis un hôtel “ relais et châteaux ”.

c/ Marie Joseph Louis Hippolyte de Rochegude (18 août 1866 † 25 août 1924), comte de Rochegude (1899), Saint-Cyr (1886), chef de bataillon d'infanterie, grièvement blessé et fait prisonnier en octobre 1914, officier de la légion d'honneur (1919), célibataire.

d/ Marie Rose Antoinette Catherine de Rochegude (Le Havre, 30 août 1874 † ?), dite "Kate", mariée à Paris, le 6 février 1895, au baron Emile-Beaumont d'Erlanger (Paris, 4 juillet 1866), senior partner de la banque Erlanger brothers, naturalisé britannique (1897 ou 1891), habitant Londres et Deauville. C’est pendant l’hiver de 1894-95 que Kate de Rochegude, jeune et belle provinciale, avait rencontré le baron d’Erlanger aux Tuileries, où elle patinait à glace, alors qu’elle était en séjour à Paris chez une tante. 'The couple lived for many years in Lord Byron's former home, 139 Piccadilly, where Baroness Mimi established a famous artistic and musical salon and became indeed one of the great European society hostesses of the first decades of this century. She nad her husband were both very supportive of de László during his early career in London, promoting him throughout England. She was also a patron of Diaghilev and the Ballets Russes, and of Cecil Beaton.' D’où : - Sir Erik d'Erlanger, DP d’Erlanger et Spencer Churchill, - Mlle d’Erlanger, mariée au prince Jean-Louis de Faucigny-Lucinge, DP Faucigny-Lucinge et Ratisbonne de Ravenel.? et, de sa liaison avec Marguerite Paule Dessaud (Marseille 20 janvier 1777 † 1856), fille d'Antoine Dessaud (Sisteron av.1755 † ap.1809), et d'Anne Girard (Châteauneuf de Miravail av.1755 † av.1809, mariés à Marseille le 29 octobre 1771) : 7/ Alphonse Joseph Paul Satragno (Avignon 27 décembre 1805 + 1886), adopté par Pierre Satragno en octobre 1809. Alphonse Satragno épousa à Gorée (Sénégal), le 31 décembre 1846, Joséphine Élisabeth Jaubert (Gorée 1828 + 1900), fille de Benjamin Julien Denis Jaubert (+ 1846), et d'Anne de Georges d'Ollières († ap1846). D'où : a/ Marguerite Baptistine Satragno (v1848 † 1886), mariée à Étienne Boniface Louis Dalmas (1848 † v1905). D'où Marie Dalmas. (DP)

Personnalités

Les Robert fournirent un premier consul d'Avignon (1741), viguier du Comtat Venaissin (1742), plusieurs docteurs es-droits de l'université d'Avignon (XVIIe siècle), un maréchal de camp (1758), commandant la place de Toulon (1759), et plusieurs officiers supérieurs (XVIIIe siècle, XIXe siècle et XXe siècle).

Armes, titres

  • de Robert d'Aquéria de Rochegude : Écartelé aux 1 et 4 d’azur à la colombe d’argent tenant en son bec un rameau d’olivier de sinople et au chef d’or chargé de trois roses de gueules ; aux 2 et 3 échiqueté d’or et de gueules de douze pièces, chaque point de gueules chargé d’une rose d’or

Supports : deux lévriers contournés

Titres : Comtes palatins en 1685 [réf. nécessaire] , marquis palatins en 1742 [réf. nécessaire]

Notes et références

Bibliographie

  • D. Labarre de Raillicourt : Armorial du Comtat-Venaissin, Noblesse Pontificale et titres divers, Paris 1969
  • D. Labarre de Raillicourt : Les comtes du Pape en France (XVIe siècle ~ XXe siècle)
  • Woelmont, "Notices Généalogiques", Série 3. - Bulletin héraldique, 1899
  • Notes concernant des familles d'Avignon et du Comtat Venaissin, 1879 p. 93
  • Bibl. mss. 2071, fol. 157 et 3335, fol 157
  • AD du Vaucluse : thèse de M. A. Marcel (soutenue vers 1920) : “ Rues et Places d'Avignon ” (5 tomes environ 2000 pages). Cet ouvrage n'a jamais été publié, il fait référence sur l'histoire des bâtisses d'Avignon, rue par rue... Pages 458 à 462 : Rue des 3 faucons n° 14 et 16 (en 2000 n°6, l'Hôtel de Rochegude abrite la Maison des vins). La plupart des notes de l'auteur doivent faire référence à des manuscrits (abréviation: ms ou mss) détenus à la bibliothèque municipale "fonds Calvet". Les cotes correspondent certainement au classement local (voir aussi n° ms 5611 n°64), Robert d'Aquéria de Rochegude
  • Archives départementales du Vaucluse - cote "1 J 292 TV"
  • Paul de Faucher : “ l'ex-libris du Marquis d'Aquéria de Rochegude ” ? Extrait des Archives de la société Française des collectionneurs d'ex-libris ? Maçon , Protat 1902, 7 pages
  • Mémoires de la duchesse de Tourzel, tome II, pages 118 –119.
  • Arnavon, Journal (Bibl. Ms. 1520, p 418
  • Relation nouvelle et intéressante sur ce qui s'est arrivé à Avignon le 10 juin 1790, in-8 en 4 pages, Confér. Le Courrier d'Avignon, juin 1790, et Joseph Coulet, journal (bibl. Ms. 2493, p12)
  • Courrier d'Avignon (AD du Vaucluse Cote 10 per, Juin 1790). Le journal n°140 du Dimanche 13 Juin 1790 relate les événements du jeudi 10 juin 1790 et du 11.
  • Ch. Soullier, Histoire de la révolution d'Avignon, Paris-Avignon, 1844, t. I, p. 81 à 84,
  • P. Charpenne, Histoire de la révolution dans Avignon et le Comtat, 1892 t. I, p. 145 etc.
  • Bibl. Atlas n°314 folio 376 (affiche)
  • Bibl. Vaucluse, Q24, enregistrement 42 fol. 68
  • R. Moulinas, Histoire de la révolution d'Avignon, tiré en 1986 by Aubanel en seulement 51 exemplaires (sic). Page 35 : émeute du 3/09/1789, page 82 : événements du 10/06/1790. Page 105 : conséquences des événements du 10 et 11/06/1790 : l'abbé Offray et Aubert arrêtés pour l'affaire du Mannequin ??