Fabrication du verre à Vitrail à Saint-Just Saint-Rambert
Les verreries de Saint-Just crées en 1826 fabriquaient à l'origine des bouteilles du type bouteilles champenoises. Le sable de la Loire et le charbon de Saint-Étienne (15 km) sont à l'origine de cette implantation. Par ailleurs le transport les marchandises était facilité par l'utilisation de barques à fond plat (Les Rambertes) sur le fleuve. Le sable actuellement utilisé ne provient plus de la Loire car il est de qualité insuffisante.
En 1865 Mathias PELLETIER rachète cette verrerie et décide de stopper la production des bouteilles pour se consacrer au verre de couleur soufflé. La construction des églises constitue un marché porteur dans cette seconde moitié du XIXe siècle.
Le verre en feuille
Le verre en feuille pouvait être obtenu par plusieurs techniques :
Coulage sur une surface polie.
Le procédé consiste à couler et étaler sur une table en bois ou un lit de sable (à l'époque romaine ) la pâte de verre.
Soufflage des plateaux de verre .
Le souffleur cueille avec sa canne une masse de verre (Boule de paraison) dans le creuset en fusion . Le souffleur forme une boule qu'il ouvrira à une extrémité. Il présente la boule soufflée « au gamin » qui fixe du coté opposé un pontil ou pontis (tige en métal) plongé préalablement dans le creuset. L'opérateur détache sa canne de la pièce et la réchauffe à la bouche du four. Le creux laissé par la canne permet à l'air de s'engouffrer dans la sphère. Il imprime un vif mouvement de rotation au pontil et la boule se transforme en disque plat. On détache le pontil du disque. En général au centre il reste l'empreinte de l'outil. Les vitres d'autrefois montrent encore de ces loupes qui sont les marques du procédé.
Verre soufflée en manchon
Pour les verres en tables, le souffleur donne à la pièce la forme d'un cylindre ou « manchon » qui, après avoir été détaché de la canne, sera fendu dans le sens de la longueur. Il est, après avoir refroidi, mis dans un four à étendre où il est ramolli par le feu, développé et rendu parfaitement uni par un polissoir en bois balayant la surface.
Coloration du verre
Le verre est teint dans la masse par introduction d'oxydes métalliques dans la pâte de verre lors de l'élaboration de celle ci.
Pour le bleu on utilise l'oxyde de cobalt ou le cobalt transformé par calcination (safre).
Pour le rouge c'est l'oxyde de cuivre calciné qui est utilisé.
Le jaune est obtenu par introduction d'oxyde de manganèse.
Le vert s'obtient avec de l'oxyde de fer.
Fabrication à Saint-Just-Saint-Rambert
Le verre de couleur pour les vitraux est fabriqué par soufflage à la bouche selon le procédé des manchons. Technique issue du XIIe et perpétuée à Saint-Just.
Le verrier « cueilleur » prélève manuellement dans des creusets le verre en fusion (1300°/1400°) à l'aide d'une canne creuse en passes successives afin d'obtenir une boule de huit à dix kilos homogène.
Le verrier façonne dans une demi sphère en bois une boule qui devra être la plus régulière possible .
Le verrier « souffleur » souffle ensuite à la bouche dans cette ébauche pour obtenir une boule creuse.
Pour obtenir un gros cylindre de grande longueur les verriers donnent un mouvement de balancier dans une fosse tout en continuant à souffler , déformant ainsi la sphère creuse en cylindre.
Les parois doivent avoir une épaisseur régulière voisine de 3 à 4 millimètres. Le cylindre appelé manchon est rogné aux deux extrémités et fendu suivant une génératrice.
Après un réchauffage dans un four à 700° , le manchon se ramollit progressivement prenant ainsi une surface plane. On aplati le cylindre à l'aide d'un polissoir en bois. Ensuite intervient une légère recuisson. Les plaques refroidissent lentement limitant ainsi l'apparition de tensions dans le verre. La découpe des plaques est ainsi facilitée.
Les verres sont en général colorés dans la masse et cela dans une multitude de teintes . Parfois les verres sont « sur-colorés » par placage en surface d'une couche d'émail. Sur ces verres plaqués on peut faire une attaque à l'acide pour obtenir des dégradés.
En principe n'importe quelle teinte peut être réalisée à la demande.
Depuis 1961 Saint Just est dans le groupe Saint Gobain. La production de verre soufflée est maintenue. En 2015 il reste une dizaine d'ouvriers qui perpétuent cette tradition.
Les rebuts de verrerie sont recyclés sur le site même pour les verres non colorés et sur d'autres sites pour les verres colorés. Un verre teint refondu teinte plus et les teintes « standards » ne pourraient être obtenues en partant de cette matière première.
Quelques photos du process
en continuant à souffler la forme. | ||
déformant ainsi la sphère creuse en cylindre. | ||
Quelques photos des installations
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Four d'élaboration du verre -
Creuset pour l’élaboration du verre -
manchons en attente
Voir aussi (sur Geneawiki)
- Lucien BÉGULE peintre-verrier Lyonnais.
- Technique des verrières au XIXème siècle
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