Dentelle : entre tradition artisanale et innovation des métiers
Définition
La dentelle est un tissu ajouré caractérisé par l'entrelacement de fils, formant un fond de réseau sur lequel se détachent des motifs décoratifs. Voici une définition plus détaillée [1]
La dentelle est un artisanat transmis de génération en génération. Elle fut ensuite mécanisée.
Techniques de fabrication
L'art de la dentelle se pratique de deux façons : l’une à l’aiguille qui dérive de la broderie et l’autre aux fuseaux, issus de la passementerie.
Dentelle aux fuseaux
La dentelle aux fuseaux est une technique de création de dentelle qui utilise des fuseaux, sortes de bobines en bois, pour entrelacer les fils et former des motifs délicats.
La dentelle aux fuseaux se réalise à partir d'un dessin reporté sur un carton fixé sur un support appelé carreau. Le motif est formé en croisant et en tressant les fils enroulés sur les fuseaux
On utilise au moins 50 fuseaux pour débuter. Chaque fuseau est composé d'un manche, d'une bobine et d'une tête
Le support de travail constitué d'un panneau de polystyrène, de feutre, de tissu et d'une plaque de contreplaqué est appelé un carreau, un tombino à Venise (forme de petit tonneau).
Le fil est généralement en lin, en soie ou en coton, il doit être souple et résistant
On utilise les épingles pour fixer les fils sur le patron
Le principe se fait grâce à des fils croisés, les uns sur les autres, selon un principe général :
- Dentelle à fils continus : le même nombre de fils est utilisé du début à la fin.
- Dentelle à fils coupés : des fils peuvent être ajoutés ou supprimés selon le motif
C'est une dentelle de précision et de finesse, les dentellières expertes peuvent manier jusqu'à 1500 fuseaux pour un ouvrage.
Le Fuseau
Les fuseaux sont des sortes de bobines en bois composées de trois parties : le manche ou corps, la bobine ou fût, et la tête.
Ils peuvent varier en forme selon le type de dentelle et la région d'origine.
Pour débuter en dentelle aux fuseaux, il est recommandé d'avoir au moins 50 fuseaux.
Les fuseaux peuvent être fabriqués à partir de différents matériaux comme le bois de houx, de cerisier, d'acajou, l'ivoire ou l'os.
Jacques Cottier dont on voit le dessin sur la figure des fuseaux (le 3ème) est un inventeur de Craponne (Haute-Loire). Il était directeur de la Manufacture Craponnaise de dentelles et guipures. Cette manufacture fut primée pour son invention aux expositions de Lyon en 1894 et 1897, à Paris en 1900 et 1907, au Puy en 1903. Il eut l'ingénieuse idée d'enfermer le fil dans le fuseau, pour éviter qu'il ne s'abime. Il a écrit un manuel sur la dentelle aux fuseaux [2]
Dentelle à l'aiguille
Cette pratique vient de la broderie :
- Broderie à points coupés
- Broderie à fils tirés
- Broderie sur toile claire
- Lacis brodé
Le tissu utilisé ne sert que de support pour le fil. Un peu comme la formation des jours dans une broderie, cette technique la reticella consiste à enlever un certain nombre de fils d'un tissu et à regrouper ceux qui restent en les nouant pour former une broderie.
Les brodeuses qui utilisaient cette technique inventaient de plus en plus de points et enlevaient de plus en plus de fils, jusqu'à former une dentelle.
Ensuite vient la technique avec un dessin sur du vélin ou du parchemin. Le principe est de :
- Créer un dessin sur du vélin et faire un piquage, avec un poinçon appelé piquoir, qui perce les lignes du dessin.
- Pose des fils de trace autour du dessin, sans jamais traverser le vélin : ces fils sont placés manuellement à l'aide de deux aiguilles.
- La dentellière pose des fils qui passent par les trous du piquage, formant le squelette de l'ouvrage.
- Ensuite, la dentellière remplit des motifs avec divers points de dentelle à l'aiguille comme le point de Bruxelles, d'Alençon...
- Quand le travail est fini, la dentelle est ensuite détachée du parchemin en coupant les fils de trace
- Vient le nettoyage où les brisures de fils sont retirées avec une pince à épiler.
Cette technique est utilisée pour la dentelle d'alençon. Savoir faire faisant partie du patrimoine de l'Unesco [3]
Origine
La mention la plus ancienne, connue à nos jours, de la dentelle aux fuseaux en Italie, se trouve dans un acte, rédigé à Milan le 12 septembre 1493, dans la cession de biens à deux sœurs, Angela et Ippolita Sforza, Visconti. On peut y lire : "Una binda lavorata a poncto de doit fuxi par uno lenzolo" ; Une bande de travail réalisée avec douze bobines pour couper une feuille. [4]
Ensuite il apparaît dans un inventaire de dot de Marguerite de Navarre.
La dentelle s'est développée en Europe au 16ème siècle, en Angleterre, Belgique, Espagne, Flandres, France, Italie, Russie.
Histoire générale
C'est à la fin du 16ᵉ siècle que débute réellement la fabrication de dentelle.
En 1620 Richelieu, qui interdisait l'usage des passementeries qui faisaient fureur, favorisa l'essor de la dentelle pour laquelle l'engouement ne fut pas moins grand.
Colbert crée les premières manufactures royales.
La Révolution française porte un coup terrible à l'industrie dentellière. Les clients, principalement des nobles et le clergé, sont souvent ruinés et ne peuvent acheter ce produit de luxe.
Au 17ᵉ et particulièrement au 18ᵉ siècle, l'industrie dentellière se développe. Les Cours européennes les plus prestigieuses raffolent de ce produit.
Napoléon Bonaparte fait redémarrer la production des industries manufacturières de luxe.
Au début du 19ᵉ siècle, la technique de teinture du fil de soie en noir a permis l'émergence de la blonde noire qui alternait avec la blonde blanche. Cette dentelle était particulièrement prisée par des figures royales comme la reine Marie-Amélie et l'impératrice Eugénie de Montijo.
Au même moment, introduction de la fabrication mécanique de dentelle se crée via l'Angleterre
La création du métier Leavers entre 1813 et 1814 en Angleterre permet de reproduire mécaniquement les gestes des dentellières, ce qui augmente considérablement la production. Sans cesse améliorées, ces machines anglaises finissent par produire des dentelles imitant à s’y méprendre la dentelle véritable.
Cette mécanisation permet à la France de s'imposer dans l'industrie dentellière mécanique sous le second-empire. Les villes comme Calais et Caudry prospèrent et deviennent des centres névralgiques de la production dentellière.
Cette mécanisation tua l'artisanat au profit de machines avec des productions moins onéreuses.
Depuis quelque temps des écoles se créent en France pour revaloriser ce bel art qu'est la dentelle..
Dentelles en Angleterre
L'Angleterre a commencé à produire de la dentelle au XVIIe siècle, influencée par les techniques flamandes et italiennes. En 1632 l'Angleterre publia son premier recueil de modèles de broderie et de dentelle à l'aiguille. "A Schole-House for the Needle" est l'oeuvre de Richard Shorleyker [5]
George II promulgua des lois favorisant l'utilisation de dentelles anglaises lors d'événements royaux. Après la Révolution française, des artisans français réfugiés ont introduit de nouvelles techniques en Angleterre.
Au XIXe siècle, la mécanisation a transformé la production de dentelle en Angleterre avec l'introduction de métiers à dentelle. Cela a permis une production plus rapide tout en maintenant une qualité élevée.
Nottingham
La traditionnelle fabrication de la dentelle, exécutée d'abord à domicile, s'est concentrée ensuite en ateliers, puis s'est mécanisée au 19ème siècle [6]
Dentelles en Italie
- Dentelles de Venise
Ce serait dans l'île de Burano aux jolies maisons colorées que serait née cette industrie, avant 1493. Deux livres nous permettent de dater approximativement l'arrivée en Allemagne de cette pratique, le premier Ein new Modelbuch de 1524 créé par Johann Schönsperger dit Le jeune [7], et le deuxième Nuw Modelbuch créé par une femme dont on ne connait que les initiales R.M de 1561 [8]
Les dentellières italiennes ont perfectionné l'art du punto in aria. Elles attachaient le motif de parchemin sur un oreiller robuste et incurvé et plaçaient des épingles le long d’une section du motif. Une technique qui crée des motifs aériens sans fond de tissu. Les dentellières sont appelées par les cours européennes.
La beauté de la dentelle en fait un détail luxueux pour les hommes et les femmes de la noblesse. Les marchands les font connaître dans les confins européens.
Catherine de Médicis demande à l’artiste Federico Vinciolo de se rendre à la cour de France en 1585, où il établit une école. Federico Vinciolo était un dentellier et modéliste du 16ᵉ siècle attaché à la cour d’Henri II de France. Il obtient le monopole de la fabrication de collerettes de dentelle en France. Il édita un livre " Les Singuliers et Nouveaux Portraicts" en 1587 qui eut plusieurs rééditions, qui montre les motifs et l'art de pratiquer ces dentelles. Il fut réédité Par Chambolle-Duru au 19ᵉ siècle à Paris. On y trouve notamment de nombreuses illustrations des rois et reine de France [9] avec des fraises et des parures en dentelle.
La dentelle de Milan
Elle fut produite principalement dès le 15ᵉ jusqu'au 18ᵉ siècle. Elle est connue pour ses motifs floraux délicats et son style plus délié par rapport à d'autres types de dentelle.
La dentelle de Gênes
Gênes est un port qui importait des matériaux précieux comme la soie, l'or et l'argent. Dès le 16ᵉ siècle, Gênes s'est spécialisée dans la production de dentelles luxueuses, souvent ornées d'or et d'argent, qui étaient très prisées par l'aristocratie européenne.
Dentelles en Belgique
La dentelle (spellewerk) est apparue au 16ᵉ siècle en Belgique. Plusieurs centres pratiquent cette technique, notamment : Binche, Bruges, Bruxelles, Malines. Au début du 20ᵉ siècle, il y avait environ 47 000 dentellières en Belgique.
- Dentelle de Binche
- La dentelle de Binche est mentionnée pour la première fois en 1697. Elle serait un mélange entre la dentelle d'Anvers et celle de Valencienne.
- Techniquement, la dentelle de Binche est un type de dentelle qui peut compter plusieurs centaines de fuseaux. C’est une dentelle continue, c'est-à-dire faite d’un seul tenant, caractérisée par la finesse de son fil. Elle est généralement faite en bandes d’une largeur de 5 cm
- En 1856, il y avait 1800 dentellières à Binche. C’est l’apogée de la dentelle de Binche, elle fait vivre des centaines de familles. La mécanisation de la dentelle tue l'emploi artisanal. En 1900 elles ne sont plus que 6. En 1950, les autorités communales binchoises décident de créer une école de dentelle. C'est une école qui décerne un diplôme d'État de dentellière avec une formation de 5 ans.
- Dentelle de Bruxelles
- La dentelle de Bruxelles est née au 16ᵉ siècle. Au 17ᵉ siècle, sa finesse, sa qualité et sa beauté en ont fait l'étoffe des élites royales et bourgeoises. Elle était portée dans les plus grandes cours européennes, rehaussant les tenues des hommes et des femmes sans distinction.
- La dentelle de Bruxelles est réalisée à la main, à l'aiguille.
- La mécanisation de la dentelle a fait baisser les prix, mais en même temps a fait disparaître l'artisanat réel à la main. La dentelle de Bruxelles a disparu avec la Première Guerre mondiale. Elle est considérée comme un patrimoine belge et inscrite dans l'inventaire de la région Bruxelles-Capitale.
- Dentelle de Bruges
- Cette forme d'artisanat remonte au XVIe siècle et a été développée dans un contexte dans lequel Bruges était un centre commercial prospère. Initialement, la dentelle était un symbole du luxe.
- Cette La dentelle se distingue par sa finesse et la complexité de ses motifs, fréquemment floraux ou géométriques. Elle est réalisée à la main selon la technique du fuseau, qui utilise des bobines pour entrelacer les fils. Les matériaux traditionnels incluent le lin, apprécié pour sa robustesse et sa légèreté, ainsi que la soie pour des créations plus luxueuses.
Dentelles des Pays-Bas
La dentelle aux fuseaux, qui est l'une des techniques les plus anciennes, s'est développée simultanément en Flandre et dans les Pays-Bas espagnols.
Dentelle des flandres neerlandaises
Louis XIV en réprimant très brutalement les protestants, provoqua l'émigration des maîtres dentelliers et de leurs dentellières huguenots qui transportèrent leur industrie aux Pays-Bas.
Au 16ème siècle, Charles Quint reconnaît l'importance économique de la dentelle. Il ordonne que les jeunes filles soient formées dès leur plus jeune âge à cet artisanat, ce qui a permis de développer une main-d'œuvre qualifiée. (Voir la Dentelle de Valencienne)
Dentelles en France
Apprentissage
Les maîtresses dentellières faisaient signer un contrat d'apprentissage ou de louage. Ce contrat permettait à des jeunes filles âgées de 7 ou 8 ans l'apprentissage de la dentelle au point d'aiguille coupé. Les filles étaient nourries et logées, en contrepartie d'un défraiement en argent ou en nature (seigle). Il fallait 10 ans pour former une bonne ouvrière, carrière qui se terminait à 40 ans ou 45 ans.
Travail
Les dentellières travaillaient souvent dans des conditions difficiles. Et leurs yeux s'abimaient rapidement.
Manufactures royales
Le 5 Août 1665 Colbert fait établir par le roi une manufacture de toutes sortes d’ouvrages de fil, tant à l’aiguille qu’au coussin, en la matière, des points qui se font à Venise, Gênes, Raguse et autres pays étrangers, qui seraient appelés Poincts de France . Il compte faire diminuer les importations ruineuses des dentelles d'Italie.
Plusieurs manufactures furent créées en France
- Manufacture d'Alençon
- Connue pour sa dentelle à l'aiguille, elle a été fondée sous l'impulsion de Colbert et est célèbre pour ses motifs complexes et son savoir-faire exceptionnel.
- Manufacture d'Aurillac
- Établie en 1665, cette manufacture a été créée pour relocaliser la production de dentelles
- Manufacture de Chantilly
- Créée en 1694 par Anne de Bavière, elle a formé des jeunes filles sans ressources à l'art de la dentelle.
Auvergne-Rhône-Alpes
Cantal
- Dentelles d'Aurillac
- Cette industrie a émergé en Auvergne à partir du 17ᵉ siècle.
- Aurillac avait une réputation avec la production d'ouvrages d'or et d'argent. Ces dentelles étaient vendues à Paris, en Italie ou en Espagne.
- La dentelle est généralement réalisée à l'aide de fuseaux avec des motifs floraux et délicats de style baroque et rococo.
- À son apogée, jusqu'à 8 000 ouvrières pouvaient être employées dans la région
Haute-Loire
- Dentelles du au Puy-en-Velay
- Anne-Marie Martel (1644-1673), fille du procureur du roi au Puy-en-Velay, fonda, sur les conseils des sulpiciens la congrégation de l'Instruction du Saint-Enfant-Jésus. Cette congrégation comprenait deux branches :
- Religieuse
- Pieuses
- Celles des pieuses étaient logées dans une maison nommée Assemblée, on appelait ces filles les Beates. Ces beates apprenaient aux jeunes filles à faire de la dentelle. C'est grâce à elles que la dentelle du Puy acquit sa renommée.
- L'institution prospéra pendant deux siècles par tradition plutôt que par réglementation. Les sœurs de l'Instruction obtinrent la reconnaissance légale en 1843. Quant aux béates, on estimait en 1882 qu'il y en avait encore plus de mille dans le Velay et aux alentours. Les mutations de la société et la réorganisation de l'enseignement amenèrent leur disparition. [10]
- Au 19ᵉ siècle, la production atteint son pic, avec environ 130 000 dentellières dans la région
[11] - Le Puy-en-Velay est réputé pour sa dentelle aux fuseaux avec des fils de soie noire ou crème provenant de Hollande et de Lyon.
- La ville est inscrite à l'Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France
Normandie
Calvados
- Dentelle de Bayeux
- Bayeux a une longue tradition dentellière remontant au 17ème siècle. Elle est principalement réalisée au fuseau, une technique qui permet de créer des motifs complexes tout en conservant une légèreté.
- Les motifs sont souvent géométriques et floraux, inspirés par la nature et l'ornementation classique. Cette dentelle se distingue par ses effets ombrés dans les motifs.
- Après la Révolution, la dentelle de Bayeux prend un essor considérable. En 1829 Auguste-René Lefébure rachète la fabrique de dentelles de Mme Carpentier (fabricante de dentelles de S.A.R. Madame la Dauphine). Lefébure ouvre une boutique à Paris, et destinera cette fabrication au marché du luxe. En 1830, on dénombre une vingtaine d'entreprises qui emploient près de 15 000 dentellières. Elle devient le centre le plus important en Europe.
- Cependant, l'essor des productions mécaniques à partir des années 1870 a conduit à un déclin de cet artisanat. Depuis quelques années, le conservatoire de Bayeux essaye de refaire découvrir cet art prestigieux. [12]
- Dentelle de Caen
- Les religieuses Ursulines s'installent à Caen en 1624 pour y enseigner la dentelle au fuseau. Elles utilisent surtout le fil de lin. A la fin du 17ème on voit apparaître dans la région les dentelles de soie qui porteront d'abord le nom de Nankin, région de Chine qui produit la soie.
- Au début, c'est un tulle à mailles larges avec une teinte blonde particulière, plus brillante que celle du lin. Cette couleur lui vaudra le nom de blonde.
- Très vite, Caen devient le centre de la fabrication de cette Blonde, ainsi on donnera naissance à la Blonde de Caen, une dentelle souple et légère. Cette dentelle créée au fuseau exige une grande habileté et un savoir-faire traditionnel.
- Dentelle de Courseulles
- En 1822, Georges Violard, dentellier, profita d’un regain d’intérêt pour la dentelle pour créer une manufacture à Courseulles-sur-Mer. Il créa la dentelle polychrome dont il déposa le brevet en 1897. Cette technique de dentelle est réalisée au fuseau avec des fils de différentes couleurs qui sont enroulés sur le même fuseau. Cette maison Violard devint la maison Robert. Les frères Robert des denteliers créent la dentelle Chantilly Ombrée dont ils déposent le brevet en 1865. Cette dentelle est fabriquée avec des fils d'or et d'argent. [13]
Manche
- Dentelle de Villedieu-les-Poëles
- La dentelle aux fuseaux est une activité attestée à Villedieu dès le 17ème siècle.
- La dentelle est fabriquée au fuseau, où des fils de lin ou de coton sont enroulés autour de plusieurs fuseaux pour créer des motifs complexes.
- La production locale se spécialise dans le chevron, dentelle de fil blanc aux fuseaux ou au crochet avec trois motifs floraux essentiels : les roses, les trèfles et les marguerites [14]
- La mécanisation de la dentelle amorce le déclin de l'artisanat manuelle. Anna Roblin, °5 avril 1878 à Villedieu est la fille d'Emile Henry Loyer (chaudronnier) et de Virginie Anne Engerran (dentellière). Elle épouse le 22 janvier 1900, Auguste Désiré Roblin (chaudrdonnier), comme toutes les femmes de la famille, elle devient dentellière. Elle sera la dernière dentellière professionnelle de Villedieu en cessant son activité en 1951. Elle décède en 1952 [15]
Orne
- Dentelle d'Alençon
- La dentelle d'Alençon, souvent surnommée la reine des dentelles, depuis une consécration à l'exposition universelle de Londres de 1851, elle a émergé dans la ville d'Alençon, en Normandie, au cours du 15ᵉ siècle. Elle est reconnue pour sa finesse exceptionnelle et ses motifs élaborés, réalisés principalement à l'aiguille
- C'est le "Point d'Alençon" qui est inscrit au patrimoine immatériel de l'UNESCO en 2010. C'est Marthe Laperrière (°1605 à Alençon décédée le 12 janvier 1677 à Alençon) qui créa ce point en copiant et analysant le point de Venise. Marthe était protestante huguenote et forma des apprentis qui devinrent les premières ouvrières de la manufacture d'Alençon créée par Colbert.
- Au 17ᵉ siècle, la dentelle d'Alençon est devenue extrêmement prisée, notamment par la cour de Louis XV qui la surnomma la dentelle d'hiver en raison de sa densité. À cette époque, plus de 80 ateliers employaient environ 10 000 dentellières.
- La révocation de l'Edit de Nantes tua cette manufacture, incitant les ouvrières protestantes à quitter la France pour les Pays-Bas et l'Angleterre.
- La dentelle au point d’Alençon doit son caractère singulier au haut niveau de savoir-faire requis et au temps très long qu’il faut pour la produire (sept heures par cm2). Pour en maîtriser la technique, il faut sept à dix années d’apprentissage.
- Dentelle d'Argentan
- Colbert crée une manufacture de dentelle à Argentan. Les dentellières de la région y sont formées dans les techniques de fabrication de dentelles, particulièrement le point de France, qui se caractérise par un réseau fin reliant les motifs.
- La dentelle d'Argentan est réalisée principalement à l'aiguille. Les motifs sont souvent floraux et géométriques, reliés par un maillage très fin qui devient emblématique de cette forme de dentelle. La production est laborieuse et nécessite un savoir-faire minutieux.
- La manufacture d'Argentan fournira les cours royales en France et en Espagne. Le point de France, fabriqué à Argentan, fut décrit comme une dentelle plus belle et d’une perfection plus grande que celle d’Alençon.
Nord-Pas-de-Calais
Nord
- Dentelles de valenciennes
- Cette dentelle est considérée comme une dentelle flamande par excellence, puisque son lieu de naissance et de développement appartenait aux Pays-Bas espagnols.
- Cette dentelle fait son apparition dès 1677, inspirée par les dentelles flamandes voisines et par la facilité d'avoir du lin, qui est cultivé dans la vallée de la Scarpe (près de Douai). Les premiers ateliers étaient de petites unités familiales où des dentellières produisaient des pièces délicates entièrement à la main.
- La dentelle de Valenciennes est principalement réalisée au fuseau, une technique qui permet de créer des motifs complexes en entrelaçant des fils de lin ou de soie.
- Les motifs traditionnels incluent des fleurs et des volutes, caractérisés par leur légèreté et leur transparence.
- Le 18ᵉ siècle a marqué une période d'expansion pour la dentelle de Valenciennes. La Révolution française ralentissa considérablement son essor. Au 19ᵉ siècle, l'industrialisation a transformé la production à Valencienne par l'introduction de métiers à dentelle mécaniques qui ont permis de développer sa fabrication. La modernisation des machines a permis de retrouver les valeurs de cette dentelle si particulière.
Hauts-de-France
Oise
- Dentelles de chantilly
- Initialement inspirée par les techniques de la dentelle de Lille et d'Arras, la dentelle de Chantilly a évolué pour développer ses propres spécificités. :* Elle s'est spécialisée dans les dentelles en soie naturelle blanche et noire. La dentelle est réalisée à la main avec des fuseaux, utilisant un fil de soie grenadine d'Alais.
- La dentelle de Chantilly est devenue un symbole du luxe français, elle fut utilisée par les maison Dior et Givenchy.
- Elle est appréciée pour ses motifs floraux délicats et son élégance.
- En 1825, environ 1000 femmes étaient employées dans cette industrie à Chantilly et ses environs,
Grand-Est
En 1869, 20 marchands y achetaient la production de 25000 dentellières
Vosges
En 1790, des milliers de dentellières des Vosges travaillaient pour des négociants allemands, anglais, espagnols, hollandais, indiens, italiens, suisses. La dentelle s'est développée dans les Vosges au milieu du XIXe siècle.
- Dentelle de Mirecourt
- Connue pour sa finesse et ses motifs délicats, cette dentelle a une histoire riche qui remonte au 15ᵉ siècle. Elle fut introduite par des luthiers italiens à Mirecourt. En 1599, des programmes d'apprentissage de la dentelle ont été mis en place pour les jeunes filles par des religieuses de la congrégation Notre-Dame.
- En 1766, Mirecourt comptait 800 dentellières. L'âge d'or de la dentelle de Mirecourt se situe vers 1850, lorsque près de 25 000 dentellières travaillaient dans la région.
- Cette dentelle est principalement réalisée aux fuseaux. Les artisans utilisent un carreau pour fixer les piqûres et des fuseaux en bois pour créer des motifs.
- À la fin du 19ᵉ siècle, la production de dentelle a commencé à décliner en raison de l'évolution des modes vestimentaires et de l'industrialisation. Les machines ont remplacé progressivement le travail manuel, réduisant ainsi le nombre de dentellières. Mais au milieu du 20ᵉ siècle quelques dentellières ont recommencé à enseigner leur art. Mirecourt a retrouvé sa renommée internationale.
- Luxeuil-les-bains
C'est une forme raffinée de dentelle à l'aiguille. Les dessins sont principalement inspirés par la nature, mettant en avant des éléments floraux et végétaux. La dentelle se réalise à l'aide d'un ruban que l'on tourne plus ou moins sur lui-même, et les courbes sont reliées entre elles par des points de jonction.
La ville de Luxeuil-les-Bains est devenue un centre important de production de dentelle, connue sous le nom de "dentelle de Luxeuil".
La renommée de la dentelle de Luxeuil s'est particulièrement accrue sous le Second Empire. Un événement marquant fut la visite de Napoléon III et de l'impératrice Eugénie à Luxeuil, où une ombrelle en dentelle locale fut offerte à l'impératrice.
Cette dentelle a joué un rôle significatif dans l'histoire de la mode. Elle a été adoptée par des créateurs renommés tels que Christian Dior et Yves Saint-Laurent.
- Vittel
La dentelle de Vittel a été influencée par la tradition dentellière de Mirecourt. Elle utilise principalement la technique du fuseau, où des fils sont enroulés autour de petits fuseaux pour créer des motifs délicats.
Dentelles d'Espagne
La dentelle en Espagne a une histoire riche et variée, influencée par des traditions locales et des échanges culturels avec d'autres pays européens. L'influence italienne et flamande était très importante. Les premières formes de dentelle en Espagne ont été influencées par l'héritage juif et les techniques musulmanes, avec des pratiques documentées dès le 15ᵉ siècle.
Les dentelles espagnoles étaient souvent réalisées à l'aiguille et comprenaient des styles variés, tels que l'effilé et le point d'Espagne, qui utilisaient des fils d'or ou d'argent. Les motifs étaient généralement inspirés par la nature et réalisés avec un grand souci du détail.
À partir du milieu du 19ᵉ siècle, la dentelle mécanique a commencé à s'implanter en Espagne, notamment à Barcelone.
La mantille est un accessoire traditionnel espagnol, fréquemment en dentelle, qui est porté par les femmes pour couvrir la tête et les épaules.
Cantabrie
Dans le nord de l'Espagne, la dentelle de Cantabrie est également reconnue. Elle est habituellement réalisée à la main et se caractérise par des motifs inspirés de la nature. Cette pratique a des racines qui remontent au 17ᵉ siècle. La dentelle de Cantabrie est principalement réalisée à l'aide de la technique du fuseau.
Dentelle de Soria
La région de Soria est connue pour sa dentelle aux fuseaux, qui présente des motifs géométriques et floraux. Cette technique artisanale a été transmise de génération en génération.
Valence
Cette région est célèbre pour sa dentelle à l’aiguille, qui se distingue par ses motifs élaborés et sa finesse
Mécanisation du métier de dentellière
Le pionnier de la mécanisation de la dentelle est John Heathcoat, né le 7 août 1783 à Duffield, dans le Derbyshire dans une famille de fermiers. Après la perte de la ferme familiale, son père investi dans des métiers à tisser pour générer des revenus. A 14 ans, il fait son apprentissage chez un fabricant de métiers à tisser près de Loughborough. Pendant son apprentissage, il améliore le métier à tisser pour produire des mitaines avec un aspect semblable à de la dentelle.
En 1808, John Heathcoat conçoit une machine capable de produire une dentelle similaire à celle fabriquée à la main, connue sous le nom de machine bobbin-net. Son invention fut brevetée en 1809, ce qui lui a permis de se faire un nom dans l'industrie textile. IL déménage ensuite à Tiverton, où il a établi une usine qui employait jusqu'à 300 machines et artisans. Il fut aussi que membre du Parlement pour Tiverton. Il est décédé le 18 janvier 1861 à Bolham House, près de Tiverton.
Cette invention incita d'autres inventeurs comme John Leavers a modernisé cette technologie. John Leavers est né 12 mars 1786 à Sutton-in-Ashfield, dans le Nottinghamshire, en Angleterre. Il a grandi dans une région qui était au cœur de l'industrie textile. Il se forme dans le domaine de la mécanique et travaille comme frame smith (fabricant de cadres) et setter up (installateur de machines).
En 1813, Leavers améliore le métier à dentelle original inventé par John Heathcoat. Son innovation principale consistait à reproduire le mouvement de torsion des fuseaux, ce qui permettait de produire une dentelle d'une qualité comparable à celle fabriquée à la main. En collaboration avec d'autres mécaniciens, Leavers a également intégré le système Jacquard dans ses machines, permettant ainsi de créer des motifs complexes et variés. John Leavers décède en 1848 à Grand-Couronne en France où il avait émigré, où il a été honoré pour ses contributions techniques.
Les métiers Leavers ont été introduits clandestinement en France en 1816, ce qui a marqué le début d'une nouvelle ère pour l'industrie de la dentelle française.
Les métiers mécaniques apparaissent vers 1820, notamment à Calais. Calais (Pas de calais) et Caudry (Nord) sont célèbres pour leur dentelle mécanique, notamment produite sur des métiers Leaver
Nord-Pas-de-Calais
- Dentelle de Calais et de Caudry
À Calais, des artisans ont commencé à produire du tulle et, progressivement, des dentelles avec les machines Leavers.
Les deux villes sont devenues des références dans le domaine de la dentelle mécanique, bien que Caudry se soit davantage orientée vers la haute couture et le prêt-à-porter.
En 1958, le label Dentelle de Calais a été déposé pour protéger cette production artisanale. En 2015, le label d'indication géographique (IGP) a été élargi pour inclure Caudry sous le nom Dentelle de Calais-Caudry, garantissant que seules les dentelles produites dans ces deux villes peuvent revendiquer cette appellation.
Rhône
- Dentelle de Lyon
Jean Claude Dognin né le 30 septembre 1781 à Villieu-Loyes-Mollon, en France. Il fonde sa société en 1805 à Lyon, initialement spécialisée dans la fabrication de tulle de soie. Il a utilisé des métiers à tulle dérivés des métiers à bas pour produire ses tissus. En 1825, il invente le tulle grenadine, suivi par le tulle léger appelé zéphir et le tulle illusion. En 1841, Dognin s'associe avec Augustin Isaac, un inventeur qui a breveté un métier Jacquard. Sous la direction de son fils Camille, Dognin a élargi l'entreprise pour inclure des produits comme le tulle Bruxelles en 1838, qui se caractérise par une maille à double torsion. L'entreprise a également commencé à produire des imitations de dentelle au Puy à partir de 1848. Il est décédé le 28 décembre 1848 à Nice. La Maison Dognin a reçu une haute récompense lors de l'Exposition de Paris en 1827.
Son fils Camille Dognin prend la direction de l'entreprise. Sous sa direction, l'entreprise se développe et reçoit des distinctions, notamment la Légion d’honneur en 1863. En 1872, elle commence à construire ses propres métiers. Émile Dognin, fils de Camille, se retire de l'affaire en 1889, laissant la branche Isaac comme principale détentrice du capital.
Augustin Isaac, né en 1810, il est connu pour avoir breveté un procédé permettant d'appliquer le système Jacquard aux métiers à bobines. .est décédé le 27 octobre 1869.
Le système Jacquard a été développé par Joseph Marie Jacquard en 1801. Il utilise un mécanisme de cartes perforées pour contrôler individuellement chaque fil de chaîne dans un métier à tisser, permettant ainsi de produire des motifs complexes sans intervention manuelle continue.
Le métier à bobines est une machine qui utilise des bobines pour alimenter le fil nécessaire à la production de dentelle qui fut améliorée par John Heathcoat et John Leavers.
Cette invention d'Isaac a permis de créer des motifs floraux et des effets guipure, imitant ainsi les dentelles traditionnelles comme le Chantilly et la Blonde. Cette innovation a été récompensée par une médaille d'argent à l'Exposition nationale de 1844.
A la mort d'Augustin le 27 octobre 1869, son fils Louis Isaac lui succède. En 1859, Louis Isaac prend la direction de la succursale de Lyon de Dognin & Cie. Il est associé avec Camille Dognin. Durant cette période il y a un rapatriement des métiers de dentelle de Calais à Lyon, ce qui a permis d'augmenter la capacité de production. Ce rapatriement amène à la construction d'une nouvelle usine à Villeurbanne, où des machines plus avancées ont été mises en place.
L'entreprise a élargi ses opérations en ouvrant des usines à Calais pour la production de dentelles Leavers et en établissant des ateliers à Condrieu et Lunéville en 1872.
Auguste Isaac le fils de Louis épouse Amélie Dognin, qui était la fille de Camille Dognin et la petite-fille de Jean-Claude Dognin. Ce mariage, célébré en 1873, a uni les deux familles et a fait d'Auguste Isaac un double héritier de l'entreprise Dognin & Cie.
L'usine de Villeurbanne a permis à l'entreprise de réaliser une synthèse complète de l'industrie du tulle, en intégrant les processus de fabrication, de broderie et d'apprêt sur un même site. L'usine a continué à fonctionner jusqu'à la fermeture définitive en 1985.
D'autres usines comme Platel & Cie (atelier du maître tulliste Henri-Alexandre Platel, créé en 1910), Société Johnson (Usine de construction des métiers à tisser la dentelle, ouverte en 1871), Kiemlé & Marcet (fabricant de dentelle) se sont installées à Villeurbanne. Leur héritage perdure grâce aux efforts visant à préserver les métiers et techniques qui ont fait la renommée de cette région dans le domaine textile, notamment grâce à l'association Dentelles vivantes.
Dentelles et Points
- Point de Binche : au 17ᵉ siècle, motifs : abstraits, répétitifs et peu lisibles, fleurs, rinceaux, animaux
- Dentelle blonde : dentelle tissée en fil de soie couleur crème remontant au 18ᵉ siècle, motifs : fleurs, guirlandes de feuilles
- Dentelle de Chantilly : dans la région de Chantilly au 18ᵉ siècle, tissée en fil de soie noire, exceptionnellement en soie blanche, motifs : compositions florales, plusieurs parties réunies par un accord indécelable
- Dentelle de Cluny : motifs : géométriques
- Dentelle fin fleuri de Bruges : évolution de la dentelle à fils rapportés du Brabant et de Bruxelles du 18ᵉ siècle, motifs : des petites fleurs très typiques, trèfles, rinceaux, feuilles et petites boules
- Dentelle de Flandre : vers le 17ᵉ siècle, motifs : fleurs, guirlandes, animaux
- Dentelle de Lille : née au 19ᵉ siècle, motifs : fleurs
- Dentelle de Malines : née au 18ᵉ siècle, motifs : empruntés à la nature
- Dentelle Gros Fleuri de Bruges : évolution de la dentelle à fils rapportés du Brabant et de Bruxelles du 18ᵉ siècle, motifs : des fleurs, des feuilles, des rinceaux, des cygnes et des motifs animaliers.
- Dentelle de Paris : 18ᵉ siècle aux environs de Paris, motifs : fleurs, feuilles, guirlandes, animaux
- Dentelle de Rosaline : née vers le 19ᵉ siècle, motifs : guirlandes de petites roses, scènes fleuries
- Dentelle de Valenciennes : née à Valenciennes durant la deuxième moitié du 17ᵉ siècle, motifs : fleurs, feuilles, guirlandes, animaux
Termes généralités
- Fraise
- La fraise est un type de col de lingerie, caractérisé par des plis ou des godrons, qui se positionnent autour du cou. Elle est souvent désignée sous le terme de collerette et a été particulièrement populaire en Europe occidentale entre la seconde moitié du XVIe siècle et le début du 17ᵉ siècle.
- Godron
- C'est un pli de forme ronde et tuyautée que l'on trouve sur des éléments tels que les jabots, les fraises et les manchettes de chemises.
- Manufacture royale
- Il existait 2 sortes de manufactures :
- 1. Tous les produits appartenaient à l'État. Les ouvriers étaient payés par le roi et travaillaient exclusivement pour lui.
- 2. Établissement dont l'État n'était pas le propriétaire, mais le protecteur. Il accordait aux dirigeants et aux ouvriers des privilèges par lettres patentes. Les bâtiments et les machines pouvaient appartenir à des particuliers ou à des compagnies. Les nobles pouvaient diriger ces entreprises sans déroger.
- Sans déroger
- Signifie agir ou se comporter d'une manière qui respecte des règles, des normes ou des conventions établies, sans s'en écarter.
- Système Jacquard-Vincenzi
- Il combine le métier Jacquard inventé par Joseph Marie Jacquard en 1801 avec des améliorations apportées par Vincenzi.
- Ce système permettait, selon le dessin de la dentelle défini par le système Jacquard, d'insérer ou d'écarter les bobines contenant le fil de trame par un mouvement de "balancier" de part et d'autre du fil de chaîne
- Tulliste
- artisan spécialisé dans la fabrication de tulle, en fil de soie, de nylon ou de polyester.
Termes liés à la dentelle
- Blonde blanche (blonda en espagnol) : dentelle faite avec de la soie blanche
- Blonde noire : dentelle faite avec de la soie blanche teintée de noire
- Un fuseau : est une petite bobine, souvent en bois, qui est arrondie aux extrémités et qui sert à enrouler le fil.
- Grenadine d'Alais : c'est un fil de soie naturelle noire ou blanche, qui se distingue par sa finesse et sa légèreté. Le fil est formé par deux brins de soie tordus ensemble.
- Le punto in aria : est une technique de broderie traditionnelle italienne, également connue sous le nom de "point dans l'air". Cette méthode est souvent utilisée pour créer des motifs délicats et aériens sur des tissus légers, tels que la dentelle
- Rinceau : désigne un motif ornemental caractérisé par une tige ou un rameau qui se développe en volutes, souvent agrémenté de feuilles, de fleurs ou de fruit.
Ecoles
- Ecole de dentelle des Sœurs Apostolinnes
- École de fabrication de dentelle de Bruges en 1911
- Ecole Foere à Bruges
- Centre d’Enseignement de la Dentelle aux Fuseaux du Puy-en-Velay est fondé en 1974, mis en place pour préserver cet artisanat.
Sainte-Patronne
Sainte-Anne est la patronne des dentellières, elle est fêtée le 26 juillet. A sa fête on chante la chanson
Le matin de la Sainte-Anne
Quand vient le matin de Sainte-Anne
Notre cœur est rempli de joie
Et nous allons toutes à l’ouvroir
Et de l’ouvroir à l’église.
Nous marchons ensemble, deux à deux
À l’offrande avec des chandelles de cire.
Nous entendons la grand-messe.
Nous choisissons Sainte-Anne pour patronne.
Et quand la messe est terminée.
Nous sommes toutes si contentes de partir
Et nous venons toutes de l’église
Et de l’église à l’ouvroir.
Anecdotes
- Lazare Hoche (1768-1797), fils d'un palefrenier du roi. Fusilier puis caporal aux gardes françaises, puis général français. Il confectionne des ouvrages de dentelle qu'il vend pour pouvoir s'acheter des livres. [16]
Bibliographie
- Nuw modelbuch - Livre en Allemand gothique - 1er livre publié sur les motifs de dentelles - Zurich 1561
- Les Singvliers Et Novveaux Povrtraicts - fac similé
- Dentelle de Venise - Archives.org
- La ville et le canton de Craponne depuis les origines jusqu'à nos jours : histoire civile et religieuse. La ville et la paroisse de Craponne / par l'abbé Régis Pontvianne - Régis Pontvianne (1856-1926) - Imprimerie de l'Avenir de la Haute-Loire (Le Puy) - 1908
- La dentelle aux fuseaux - Joseph Seguin 1875 - Archives.org
Voir aussi (sur Geneawiki)
Liens utiles (externes)
- Kantcentrum.eu
- The art of bobbin lace - l'art de la dentelle - Europeana
- Musée de Cleveland - Ohio - Etats-Unis - abritent 743 pièces venues d'Europe
- Musée de Dentelles de Retournac - Haute-Loire
- Archives du Calvados les dentellières
Notes et références
- ↑ cnrtl
- ↑ la Dentelle aux fuseaux - Jacques Cottier - 1908
- ↑ Dentelle au point d'Alençon
- ↑ dentelles
- ↑ Livre Schole House for the Needle - Richard Shorleyker - 1632 - Internet archives
- ↑ Universalis Nottingham
- ↑ Ein new Modelbuch de Johann Schönsperger the Younger - 22 Octobre 1524
- ↑ Nüw Modelbuoch - Femme R.M Zurich
- ↑ metmuseum - Dessins et Estampes - 1588
- ↑ Beates - Universalis
- ↑ Myhauteloire - Puy-en-Velay berceau de la dentelle
- ↑ Conservatoire de dentelles de Bayeux
- ↑ Musee de Courseulles - Ouest France
- ↑ Dentelle de Villedieu - wikimanche.fr
- ↑ Ouest France Normandie du 12 avril 2019
- ↑ Universalis