Couverture, Cours - 69
Le tissage des couvertures à Cours
Historique
La naissance de cette industrie se situe vers 1825 date à laquelle un petit patron local (Antoine. Chapon) a l'idée d'utiliser les déchets textiles pour fabriquer une trame suffisamment solide pour être tissée.
Les déchets (matière première) sont nettoyés dans des carderies installées sur la Trambouze (rivière passant à Cours).
Ils ressortent sous forme de cardons: sorte de boudins de bourre longs de 75 cm environ. Ces cardons sont filés à domicile par les femmes, à l'aide d'un appareil rudimentaire appelé "bouleuse" qui arrivait à en tirer un embryon de fils, puis du rouet.
Le métier à Jeannette remplaça bientôt le rouet pour filer cette trame car il pouvait prendre 20 bouts au lieu d'un seul.
De petits enfants (les rapondeurs) sont employés pour attacher les cardons filés qui sont ensuite tissés.
Le tissage des couvertures se fait en boutique, c'est à dire au domicile des travailleurs, à la cave, dans une pièce de la maison ou dans de petits ateliers (les cabines).
Les produits obtenus au terme de tout ce labeur sont de médiocres couvertures, "les grisons", écoulées sur les marchés locaux.
A partir de 1850, interviennent de nouveaux perfectionnements qui vont bouleverser les conditions de production.
L'invention du métier à tisser, l'introduction de la machine à vapeur entraînèrent le regroupement des métiers en usines.
La première à utiliser la vapeur fut la maison Poizat.
Les carderies hydrauliques furent donc abandonnées. Le tissage se faisait encore à la main mais le métier à tisser mécanique va se généraliser dans les années 1880 - 1885. L'impression en traversage (reproduction du dessin sur l'envers) apparaît en 1890.
La période de 1850 à 1889 est pour Cours celle de la prospérité.
La ville fournit alors la moitié de la production française de couvertures.
Il s'agit d'articles de qualité médiocre, faits en laine régénérée, qui sont pour les deux tiers exportés vers les pays coloniaux et d'Amérique Latine.
Cette spécialisation est due à Antoine CHAPON, patron d'une petite filature mécanique et colporteur, qui observe en 1825 à Moulins un tisserand qui utilise une trame de chiffons.
Cette matière première peu coûteuse convenait à la population nombreuse de cours et sa région.
Entre 1850 et 1885 une série d'inventions réalisées par des artisans locaux permet de mécaniser le traitement des chiffons, la filature, le tissage et la teinture ou l'impression.
Entre 1880 et 1890 sont construites des usines qui occupent de 100 à 200 ouvriers.
Le dynamisme de cette industrie sera profondément affecté par la grève de 1889 due au malaise des tisseurs.
Un effort d'adaptation aura lieu après la seconde guerre, les entreprises se tournant vers la couverture de qualité en laine ou en synthétique, les tissus d'entretien comme les toiles à laver.
En 1973 l'usine Poizat, fleuron de l'industrie de la couverture à Cours ferme ses portes.
Une page d'histoire ce tourne.
La municipalité de Cours entreprend la rénovation et l'aménagement des 16000 m² laissés à l'abandon.
La population diminue fortement.
Étapes de la fabrication d'une couverture
- 1 - Réception et stockage des matières premières
- L'importance des matières premières utilisées pour la couverture à suscité, à la fin du XIXème siècle, la création par les industriels d'une ligne de chemin de fer de Saint-Victor-sur-Reins à Cours.
- Pendant prêt d'un siècle, chaque usine eut ses écuries, ses chevaux et des attelages pour aller chercher à la gare les balles de bourre.
- 2 - La teinture éventuelle de la matière dite teinture en bourre, est réalisée dans des autoclaves avec ensuite essorage et séchage.
|
- 10 - Le grazage consiste à donner du gonflant à la couverture. Les grazes ou laineuses sont des machines dont les rouleaux sont garnis de pointes d'acier pour faire ressortir le poil de la couverture.
En photos
Machines à coudre exposées au musée Thimonnier d'Amplepuis
-
Machine CHABERT (Amplepuis) - 1910 -
Machine CHABERT (Amplepuis) - 1910
Bibliographie
- "Cours et sa région" par le Docteur LHERITIER aux éditions Laffite Reprints 1979
- "150 ans de couverture en haut-Beaujolais" - Ecomusée du Roannais - Groupe de recherches historique de Cours-la-Ville.
- Belleroche et ses environs par l'abée Auguste Comby
Liens utiles (externes)
- http://histoire-cours.org par Jérôme GALICHON
- http://membres.lycos.fr/ecomuseehb/ Ecomusée du Haut Beaujolais à Thizy