Cathédrale Saint-Étienne de Toul

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Alors qu'il existait un diocèse de Toul dès le IVe siècle, la cathédrale est rattachée depuis le Concordat, avec la cathédrale Notre-Dame de l'Annonciation de Nancy, au diocèse de Nancy-Toul.

La cathédrale vue depuis l'autre côté de la Moselle
Photo Chantoue

Son histoire

L'histoire de cet édifice est très ancienne et fort mouvementée.

Photo Chantoue
  • Un premier oratoire aurait été élevé en 365, par saint Mansuy, revenant de Rome et attesté comme premier évêque de la cité touloise. Mais c'est le roi d'Austrasie Dagobert Ier qui « est considéré comme le fondateur de la première cathédrale sur l'emplacement actuel »[1], dans l'ancienne cité des Leuques. Il choisit pour patron saint Étienne, premier martyr, à qui sont dédiés de nombreux édifices à cette époque.
  • Ensuite la cathédrale va être maintes fois détériorée ou anéantie et reconstruite, chaque fois un peu plus grande ou un peu plus belle : en 814 sous l'épiscopat de Frotaire, en 894 sous Ludelme (qui conçoit une crypte où il sera inhumé), dans une forme ottonienne en 963 sous saint Gérard, à qui on doit également la construction de l'église Saint-Gengoult et la Maison-Dieu, en 1069 sous Pibon (déjà 40e évêque).
  • Au XIIIe siècle, à l'instar des évêchés qui parent leurs villes de grandes et belles cathédrales gothiques comme celles de Paris, Chartres ou Reims par exemple, l'évêque Eude de Sorcy fait le même choix et les travaux commencent à Toul en 1221 pour s'étaler sur trois siècles : au XIIIe le chœur, le transept et une partie du cloître en gothique classique ; au XIVe siècle quatre travées de la nef en gothique rayonnant ; au XVe siècle l'achèvement de la nef et le portail.
Photo Chantoue


  • Arrive la Révolution. En 1790 l'édifice perd son titre de cathédrale et est transformé trois ans plus tard en temple de la raison. En 1794 « quelques 150 statues furent anéanties »[2]. Il ne reste plus que leur socle.
  • Lors des guerres qui suivent, la cathédrale est rudement mise à l'épreuve, notamment en 1940 où la tour nord et le clocheton sont détériorés et où un incendie ravage comble et toiture.
  • Depuis ce moment, la cathédrale étant classée aux Monuments historiques dès la première liste de 1840[3], les restaurations se succèdent afin de lui redonner son prestige d'autrefois.


Architecture

La phase gothique de la cathédrale a commencé en 1221 avec le chœur, construit suivant un plan similaire à celui de l'édifice ottonien et un chevet polygonal, exempt de déambulatoire. Cette phase a duré une quarantaine d'années.
Mais l'édifice n'était pas achevé pour autant, et tout le monde rêvait d'une belle façade, digne d'une cathédrale de la province des trois évêchés, comme celle de Metz par exemple. Des quêtes furent alors entreprises, jusqu'à ce que le chanoine Aubri Briel parvienne à obtenir gain de cause vers 1460.

La façade occidentale

Façade occidentale
Photo G. Noirjean

Le projet de départ est conçu par l'architecte Tristant d'Hattonchâtel, mais c'est son successeur Jacquemin de Lenoncourt qui procèdera à la réalisation, une fameuse illustration du gothique flamboyant.
Les dimensions totales de la façade sont de 37 mètres de long et 62 mètres de haut. Le corps principal d'une hauteur de 40 mètres, se compose de trois étages, séparés par des bandeaux et des galeries à balustres tout en dentelle. À l'achèvement du premier étage, en 1470, la tour de Pibon est abattue et la construction se poursuit avec les deux étages supérieurs, en même temps que d'autres travées.

La façade était richement ornée. En plus des nombreuses baies, balustrades et autres ornementations, la statuaire était fort présente : sur le trumeau central, une statue de saint Étienne : au niveau du premier registre « Trente-cinq statues [...] dressées entre des socles et des dais très travaillés »[4] ; dans la partie supérieure, les armoiries de deux prélats étaient cernées par des représentations des évêques de Toul, au nombre de quatorze.
Après la Révolution, seuls sont demeurés les angelots tenant les draperies.

Gâble et Christ en Croix
Photo Chantoue


Les éléments majeurs de cette belle façade sont la rosace et le gâble.
La rosace se niche dans une belle ogive. D'un diamètre de 9 mètres, elle est composée de seize branches.
Le gâble est très élancé, sa pointe dépasse le troisième étage et rejoint le clocheton. Il abritait un grand Christ en Croix et Marie-Madeleine, sculptures qui ont été reconstituées lors de la restauration du XIXe siècle. (De même que le fameux pélican de la tour nord).

Les tours et le clocheton

Clocheton central
Photo Chantoue

Les tours :
- les tours encadrant le chevet, Saint-Pierre au nord et Saint-Paul au sud, sont consolidées par un étage intermédiaire. En 1561, la tour Saint-Paul s'est effondrée. Pour une parfaite symétrie, l'autre a été rasée et les deux ont été remaniées avec une couverture en "bonnet d'évêque".
- les grandes encadrant la façade occidentale totalisent 65 mètres de haut et passent d'une section carrée à une section octogonale. Leurs contreforts se transforment en pinacles ayant l'aspect de fine dentelle. La tour Saint-Étienne (au sud) a été montée la première. Celle de Saint-Gérard (au nord) s'est achevée en 1496, marquant la finalisation de l'édifice. Ces deux tours comportent chacune un beffroi en bois, pour amortir les vibrations des cloches : celui de la tour Saint-Gérard fait 20 mètres de haut.

Le clocheton :
Un premier projet visait à construire au-dessus du gâble une fine flèche en harmonie avec les tours. Finalement c'est un clocheton qui a été réalisé en 1536. Il devait recevoir une horloge, mais celle-ci a été installée plus bas (et déposée récemment). Le clocheton abritait trois cloches, dont la plus grosse, datée de 1536, défie encore le temps. La partie supérieure du clocheton, emportée par la tempête de 1999, a été refaite en 2003.
« Au XVIe siècle, la sonnerie était si belle qu'on surnomma la ville "la sonnante" »[5].

Le campanile

Campanile
Photo Chantoue

Durant son épiscopat, de 1524 à 1533, Hector d'Ailly souhaite surmonter la croisée du transept d'un campanile. Dans un style Renaissance et d'une hauteur de 7 mètres, il est composé d'un socle octogonal, orné des médaillons de huit évêques et d'une partie haute. Celle-ci, ajourée en ogive sur ses huit faces est renforcée de quatre pinacles dorés reposant sur les faitières. Elle est chapeautée d'une coupole dorée à l'or fin et d'un épi de 3 m. La "Boule d'or" (ou "Pomme d'or") est terminée en 1534.
Le campanile est plusieurs fois restauré au fil des siècles.
Détruit lors de l'incendie de 1940, il est reconstruit en 1992, dix ans après la réfection de la toiture (charpente métallique et couverture en ardoises).

Intérieur de l'édifice

Nef et transept

Nef, vue sur la façade
Photo G. Noirjean
Nef et chœur
Photo B.ohland
  • Malgré une réalisation en trois étapes, de 1279 à 1495, l'ensemble de la nef présente une belle homogénéité.
  • D'une longueur de 52 à 53 mètres et d'une largeur de 12 à 13 mètres (sans les bas-côtés) la nef se compose de huit travées. La hauteur sous voûtes avoisine les 30 mètres.
  • « La constitution des voûtes quadripartites est classique et reprend les dispositions du chœur »[6]. Après l'incendie de 1940, une toiture a été posée mais ne se révélait pas parfaitement étanche et des infiltrations d'eau se sont produites. Dès que toiture et comble ont été refaits à la fin du XXe siècle, une restauration des voûtes a pu être entreprise. « Anne Fetton a reconstitué les décors peints en bleu et or au droit des clés et souligné les nervures en ocre, jaune et rouge »[7].
  • Le transept, achevé en 1295, est long de 18 mètres et présente une largeur inhabituelle de 16 mètres. Son sol est constitué d'une juxtaposition de 120 pierres tombales.


Le chœur

C'est par le chœur que commence la construction de la cathédrale gothique au XIIIe siècle. Abside à sept pans, sans déambulatoire, son entrée est encadrée par les deux tours avec étage supérieur et tribune.
Le chœur est entouré par « un placage de pierre blanche de stuc daté de 1625 et 1723 » dans lequel s'intègrent des tableaux des évêques de Toul. Le maître-autel, réalisé en 1837 est rehaussé d'une statue de la Vierge.
La clé de voûte, tout comme celles de la nef, a été restaurée en respectant la polychromie d'origine (des badigeons d'ocre jaune et rouge ayant été retrouvés sur des arcs de voûte non brossés lors d'une restauration plus ancienne).


Chapelles, autels et autres éléments

Le long des collatéraux et dans le transept se trouvent différentes chapelles, et les autels sont nombreux car chaque chanoine en avait un personnel.
- La chapelle Saint-Étienne : son retable finement sculpté date du XVIe siècle siècle. Dans le reliquaire doré sont conservés trois crânes dont celui de saint Gérard. Dans la petite châsse il s'agit de celui de saint Mansuy.
- La chapelle Jean Forget : de 1549 et reconstruite au début du XXe siècle, elle adopte une allure antique avec un décor Renaissance au niveau de la coupole à caissons avec lanterneau, œuvre de Jean Pèlerin, dit "Le Viator"[8].
- La chapelle Saint-Laurent : son autel est orné d'un bas-relief du XVIe siècle représentant la Cène.
- L'autel de la Nativité : il est sculpté en 1690 par le messin Ignace Robert pour une église de Pont-à-Mousson. Récupéré en 1850, il est installé dans une chapelle donnant sur le cloître, puis remonté à l'intérieur et restauré. Son retable représentant "L'adoration des bergers" est classé au titre des immeubles historiques depuis 1840.[9]
- L'autel du Sacré-Chœur : offert en 1768 par Stanislas, duc de Lorraine, il s'agit du premier autel en France à être dédié au sacré-Cœur. Il est classé au titre des objets historiques depuis 1993.[10]
- Statues : dans la chapelle Saint-Forget se trouve une statue de Jeanne-d'Arc en prière, datant de 1890. Dans une chapelle dédiée à la Vierge se dresse une Vierge au pied d'argent, réplique réalisée au XVIIIe siècle de celle qui existait au XIIIe siècle et a été démolie à la Révolution. Elle est également classée.[11]
- Fresques : une fresque de 1320 a conservé en partie ses couleurs vives, notamment en ce qui concerne la Vierge de l'Annonciation, au manteau bleu.

Orgue et vitraux

Orgue et tribune Photo B.ohland
  • Il existait déjà un orgue au milieu du XIVe siècle, avec une tribune réalisée dès l'achèvement de la façade. « Jean Magron, le premier organiste dont le nom nous est connu, a été engagé en 1357 après la remise en état de l'instrument »[12]. Vers 1750, une nouvelle tribune, de style Louis XV, est élaborée par l'architecte Charpy-Villette et en 1754 le facteur d'orgues Dupont y installe un instrument baroque de 2837 tuyaux. Celui-ci est agrandi en 1841 par Cuvillier et dispose alors de 3139 tuyaux. Après les ravages de l'incendie de 1840, le strasbourgeois Schwemkedel met en place un nouvel instrument, à 4 claviers et 64 jeux, un des plus grands orgues de l'Est de la France.
  • Les vitraux de la nef datant des XIIIe et XIVe siècles sont surtouit des grisailles. La verrière du transept nord a été confectionnée en 1503 par Jean Le Verrier. La verrière du transept sud expose les saints évêques de Toul ; de 1863, « elle a figuré à l'exposition universelle de 1867[13]. La verrière du chœur, aux sept baies très allongées, a été réalisée vers 1875 à partir de cartons des peintres Steinheil et Casimir de Balthazard de Gachéo ; les trois baies centrales représentent l'Ancien testament, l'Église, le Nouveau testament.


Quelques artisans du XIIIe au XVIe siècle

Bien sûr, il y en a eu beaucoup d'autres, mais dont les noms ne sont pas connus....

Corps de métier Artisans
Architectes Pierre Perrat de Metz [XIVe), Tristan de Hattonchâtel (façade), Jacquemin de Cenoncourt (suite de la façade)
Maçons Jean de Matteitz, Jean de Metz, Jean de Macey, Jacquot Mengin, Collignon
Sculpteurs Jean Morelhz, Pierre de Friquet
Charpentiers Nicolas Gaboulet, Jean Fainiant dit de Toul, Antoine Lietard (vaisseau)
Couvreurs Parisot, Symon de Bischenillo, Jean Fontenier

(Source : Jean-Louis JOLIN, Toul, la collégiale Saint-Gengoult, la cathédrale Saint-Étienne, Metz, Éditions Serpenoise, 2004)

Le cloître

Angle avec passage Photo B.ohland

Déjà du temps de la cathédrale ottonienne, une galerie jouxtait l'édifice. Lors de l'élévation de la nef gothique, au XIVe siècle, un nouveau cloître est construit au même endroit, en plusieurs étapes. De grandes dimensions (54 mètres sur 42 mètres), il figure parmi les plus grands de France. L'aile attenante à la cathédrale est différente, plus haute, avec des baies différentes : c'était la salle du chapitre. La toiture du cloître est agrémentée de nombreuses gargouilles.


Quelques évêques de Toul, parmi les premiers

Son nom remonte au gaulois EBUROS "if" et non "sanglier" du germanique EBURAZ.
Prénom(s) NOM Période Observations
Saint MANSUY 345 ? - 375 ? À l'origine de la fondation du diocèse « qui adopta les limites de la cité des Leuques et fut un des plus vastes d'Occident[14].  
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Saint OURS 496 - Sixième évêque dont le clerc, saint Vaast, convertit Clovis au Christianisme.  
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Saint ÈVRE alias Saint ÈPVRE et Saint ÉPUR 500 - 507 Septième évêque.  
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FROTAIRE 814 - 846 Il fait reconstruire la cathédrale.  
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LUDELME 895 - 905 Lui aussi est à l'origine d'une reconstruction.  
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Saint GAUZELIN 922 - 963 Il cumulait les fonctions d'évêque et de comte.  
Saint GÉRARD 963 - 994 Il reconstruit la cathédrale, sous la forme ottonienne, base de l'édifice actuel. Il la consacre en 981. Il fait bâtir également la collégiale Saint-Gengoult.  
BERTOLD 995 - 1018 Il offre une porte et fait apporter des ornementations au niveau des autels  
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Bruno de DABO 1026 - 1052 Né à Eguisheim. Il deviendra le pape Léon IX.  
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PIBON 1069 - 1107 40e évêque ; il fait construire un clocher en bois, appelé tour de Pibon, constituant un transept à l'opposé du chœur, ce qui crée une église double.  
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Eude de SORCY 1219 - 1228 C'est lui qui est à l'origine de la construction gothique  
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Roger De MERCY 1230 - 1253 50e évêque, à l'initiative des verrières du chœur.  
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- XIXe siècle Cf Diocèse de Nancy - Toul  
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Bibliographie

  • Association le Pélican, Toul en Lorraine, Regensburg, Schnell und Steiner, 2011, 96 pages, ISBN 978-3-7954-2452-7
  • Jean-Louis JOLIN, Toul, la collégiale Saint-Gengoult, la cathédrale Saint-Étienne, Metz, Éditions Serpenoise, 2004, 112 pages, ISBN 2-87-692-617-2

Voir aussi

Liens utiles (externes)

Notes et références

  1. Page 28, in Jean-Louis JOLIN, Toul, la collégiale Saint-Gengoult, la cathédrale Saint-Étienne, Metz, Éditions Serpenoise, 2004, 112 pages, ISBN 2-87-692-617-2
  2. Page 20, in Association le Pélican, Toul en Lorraine, Regensburg, Schnell und Steiner, 2011, 96 pages, ISBN 978-3-7954-2452-7
  3. Base Mérimée
  4. Page 48, in Jean-Louis JOLIN, Toul, la collégiale Saint-Gengoult, la cathédrale Saint-Étienne, Metz, Éditions Serpenoise, 2004, 112 pages, ISBN 2-87-692-617-2
  5. Page 59, in Jean-Louis JOLIN, Toul, la collégiale Saint-Gengoult, la cathédrale Saint-Étienne, Metz, Éditions Serpenoise, 2004, 112 pages, ISBN 2-87-692-617-2
  6. Page 78, in Jean-Louis JOLIN, Toul, la collégiale Saint-Gengoult, la cathédrale Saint-Étienne, Metz, Éditions Serpenoise, 2004, 112 pages, ISBN 2-87-692-617-2
  7. Page 86, in Jean-Louis JOLIN, Toul, la collégiale Saint-Gengoult, la cathédrale Saint-Étienne, Metz, Éditions Serpenoise, 2004, 112 pages, ISBN 2-87-692-617-2
  8. Chanoine de la cathédrale en 1490, érudit, dessinateur, géographe, auteur du Traité de perspective écrit en latin avec 37 planches illustrées et publié à Toul en 1505
  9. Base Palissy
  10. Base Palissy
  11. Base Palissy
  12. Page 83, in Jean-Louis JOLIN, Toul, la collégiale Saint-Gengoult, la cathédrale Saint-Étienne, Metz, Éditions Serpenoise, 2004, 112 pages, ISBN 2-87-692-617-2
  13. Page 25, in Association le Pélican, Toul en Lorraine, Regensburg, Schnell und Steiner, 2011, 96 pages, ISBN 978-3-7954-2452-7
  14. Page 6, in Association le Pélican, Toul en Lorraine, Regensburg, Schnell und Steiner, 2011, 96 pages, ISBN 978-3-7954-2452-7



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