Le canton d'Ensisheim a été modifié en mars 2015, suite au découpage territorial du département du Haut-Rhin (Source : Legifrance).
Des 17 communes de l'ancien canton, celle de Pulversheim a été rattachée au canton de Wittenheim. Aux 16 communes restantes, ont été rajoutées 16 communes de l'ancien canton de Neuf-Brisach, et 6 de l'ancien canton d'Andolsheim.
Le nouveau canton d'Ensisheim a conservé sa position centrale dans le département du Haut-Rhin, mais s'est étendu au Nord, jusqu'à jouxter le canton de Colmar-2 et le département du Bas-Rhin. La lisière "est", le long de la frontière franco-allemande s'en est trouvée également allongée.
Passée la lisière nord de la forêt de la Hardt (à la hauteur de Roggenhouse et Blodelsheim), les bois se raréfient pour laisser place à la plaine, d'abord celle la basse terrasse rhénane, puis la plaine alluviale tout au bord du fleuve.
Cette zone de plaine est traversée par quatre cours d'eau (dont deux seulement sont naturels), d'ouest en est : l'Ill, le canal du Rhône au Rhin déclassé, le Grand Canal d'Alsace et enfin le Rhin. Par ailleurs, c'est dans ce canton que la nappe phréatique est la plus profonde : « 200 à 250 mètres »[1].
Au sud-ouest du canton, les axes de circulation convergent vers Ensisheim, tandis qu'au nord-est, ils convergent vers Neuf-Brisach, chef-lieu de l' ancien canton du même nom, qui occupe une position de carrefour sur la rive gauche du fleuve, en vis à vis de son homologue allemande Breisach-am-Rhein.
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40
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Démographie
Année
2016
2021
2026
2031
2036
2041
2046
2051
2056
2061
Population
48 425
50 143
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Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Quinze jours après la prise de la Bastille, les élus d'Ensisheim se réunissent pour mettre au point les réformes. Ils décident alors, dès le 30 juillet 1789, de créer une milice. « Le commandement était confié à Monsieur le Baron de Cointet »[3] . La municipalité fait démolir des croix dans les cimetières, fondre des cloches d'églises et interdire les cultes religieux.
C'est dans ce contexte que le curé d'Hirtzfelden cherche à sauver le mobilier de son église dont la Vierge de Pitié : « On rapporte qu'elle fût hâtivement barbouillée en 1789 de bleu, blanc rouge »[4]. Par contre, la paroisse de Niederentzen a dû céder deux cloches : « Sainte Agathe et Saint Maur »[5].
Le 29 juin 1794, « le comité de Salut Public fit arrêter de Conseil Municipal (d'Ensisheim) et le fit conduire à la prison de Colmar »[3]. Il sera libéré le 13 octobre et pourra reprendre ses fonctions.
À cette époque commence la construction du canal du Rhône au Rhin. (Il sera achevé au milieu du XIXe siècle et utilisé jusqu'en 1920, où il nécessitera des améliorations).
Dans les zones rurales de la Hardt, la situation n'est pas brillante. La pauvreté entraîne des dérives et on observe une augmentation de la contrebande qui pousse les autorités à réagir. En 1808, « Le maire de Blodelsheim, Schillinger, est arrêté à son domicile pour faits et complicité de contrebande »[6]. À Rumersheim-le-Haut c'est l'adjoint au maire, Blaise Renner, qui se fait arrêter pour les mêmes raisons.
Les terres de la Hardt sont ingrates, c'est bien connu. Et les inondations du Rhin n'arrangent rien, mais les cultivateurs se résignent. « Face à l'apathie des masses paysannes, l'autorité administrative [...] cherche à stimuler et à moderniser »[7], en instaurant des comices agricoles : un dans chaque canton, à partir de 1834. Au début, on se rencontre, on discute, sans plus. Puis, sous l'impulsion des conseillers généraux (dont Auguste-Amédée Delaville, maire de Meyenheim), s'organisent des concours cantonaux qui accordent de belles primes, et en conséquence, connaissent un franc succès.
Vers 1841, les travaux de "domestication" du Rhin nécessitent une forte main d'œuvre. La commune de Blodelsheim vend des terrains aux nouveaux arrivants. « La population maximum d'environ 1600 personnes est atteinte autour de l'année 1850 »[8], alors qu'elle était de 900 habitants en 1801. Parallèlement, les villageois retrouvent une meilleure santé et l'agriculture offre un meilleur rendement.
Pour la partie ouest du canton, le début du XXe siècle est lié à l'histoire de la potasse : après les débuts prometteurs du puits Amélie I à Wittelsheim dans le canton voisin, se crée en 1910 la société des Mines de Kali Sainte-Thérèse, qui se met à exploiter les puits Ensisheim I et Ensiheim II vers 1912, puis Ensisheim III un peu plus tard, tandis que des consortiums allemands en exploitent d'autres, qui seront repris plus tard par les Mines de Potasse d'Alsace (MDPA), tels que le puits Théodore sur le ban de la commune de Pulversheim. En tout, ce seront 24 puits qui seront exploités.
La grande guerre n'a pas trop affecté ce secteur, du moins pas directement, car les combats ont plutôt eu lieu sur les sommets.
En 1939, lorsque l'évacuation est décrétée, les habitants du canton sont dirigés vers l'ouest de la France :
- ceux de Blodelsheim et Munchhouse, aussi dans le Gers, mais à Gimont
- ceux de Roggenhouse et Hirtzfelden, dans les Landes
- ceux de Rumersheim-le-Haut à Fauillet en Aquitaine
À la fin de la Seconde Guerre Mondiale, cette zone est libérée lors de la première quinzaine de Février 1945.
Repères géographiques
L'ancien canton d'Ensisheim se situait dans l'arrondissemnet de Guebwiller, à peu près au centre-est du département du Haut-Rhin, dans l'ancienne région d'Alsace. Sa lisière orientale se confond avec le Rhin et la frontière franco-allemande.
Avant la réforme, ses cantons limitrophes étaient, dans le sens des aiguilles d'une montre, et en partant du Sud : le canton d'Illzach, une petite partie de celui de Wittenheim et une pointe de celui de Cernay, puis à l'ouest, le canton de Soultz-Haut-Rhin et celui de Rouffach, enfin au nord, une pointe du canton de Wintzenheim, celui de Colmar-Sud puis celui de Neuf-Brisach.
Les communes de ce canton s'étalent sur la basse terrasse rhénane, et à la limite de la plaine alluviale pour les villages le plus à l'est. La commune de Pulversheim s'est épanouie grâce à l'exploitation des mines de potasse et les terrils en font le point culminant du canton.
En photos
Église de Blodelsheim, carte de 1924
Hôtel de ville d'Ensisheim (Éditeur : Gezco)
Pigeonnier d'Oberhergheim, datant du XVIIIe siècle, démonté et reconstitué à l'Écomusée d'Alsace
Église de Munchhouse, entre 1908 et 1945
Régusiheim, carte de 1926
Héraldique
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17
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
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Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
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Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
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16 795
18 818
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2015
-
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-
Population
19 924
21 327
23 167
25 209
27 093
-
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-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Cf. [ INSEE] et somme des données des communes grâce à Cassini.
Fils de Jean-Baptiste DELAVILLE et de Victorine WOLLAND. Né le 23/09/1788 à Moranges (Ain). Marié le 16/04/1825 avec Thérèse STACKLER. Conseiller de l'arrondissement de Colmar en 1831. Élu conseiller général au 2e tour avec 51,3 % des voix
Jacques Frédéric TITOT
1836 - 1842
Né en 1781 à Montbéliard (90). Maire d'Ensisheim en 1835. Décédé en 1865
Auguste-Amédée DELAVILLE
1842 - 1848
Maire de Meyenheim du 30/07/1846 au 30/07/1848
Auguste-Amédée DELAVILLE
1848 - 1852
Les résultats sont controversés, on parle de falsification, mais « par un jugement du 25 septembre 1848, le Conseil de préfecture du contentieux électoral valide son élection »[9]
Octave MÉGARD
1852 - 1858
Magistrat à la Cour d'Appel de Colmar
Octave MÉGARD
1858 - 1862
Il décède en 1862
Auguste-Amédée DELAVILLE
1862 -
Il démissionne un peu plus tard...Il décède le 15/11/1868 à Meyenheim.
-
-
Jean-Baptiste RUDOLF
1873 - 1891
Né à Battenheim le 18/06/1824. Décédé au même lieu en 1893. Viticulteur. Maire de Battenheim de 1881 à 1882. Député au Landesausschuss de 1874 à sa mort.
Henri Joseph RUDOLF
1891 - 1918
Frère de Jean-Baptiste. Propriétaire viticulteur. Né à Battenheim le 1er/11/1847. Décédé à Ensisheim le 23/02/1935. Président du comice agricole de Guebwiller. Député au Landesausschuss de 1893 à 1911. Maire de Battenheim de 1896 à 1903
Né en 1928. Maire d'Ensisheim (1983-1988). Homme de lettres et grand défenseur de l'humanisme. Chevalier du Mérite agricole et officier des Palmes académiques. Décédé en 1988
Vincent BIRR
1988 - 1992
Maire d'Ensisheim (1989-1995)
Michel HABIG
1992 - 2015
Maire d'Ensisheim (1995-)
Bibliographie
Haut-Rhin magazine n°45, janvier 1014, édité par le Conseil Général du Haut-Rhin et distribué à tous les Hauts-Rhinois
Jean-Marie BLOSSER, feu François DEYBER, feu Guy PARIS, Gérard PETER, Jean-louis PETER et René SCHMIDT, Ensisheim, un voyage dans le temps, collection "Mémoire de vies", Strasbourg, Carré Blanc Éditions, 2016, 248 pages, ISBN 2-84488-183-1
Gilbert POINSOT, Alain HAUSS, Olivia LIND, Michèle SCHNEIDER-BARDOUT, Canton d'Ensisheim, collection "Images du patrimoine", Illkirch (67), Le Verger éditeur, 1990, 72 pages, ISBN 2-908367-19-X
Annuaire de la Société d'Histoire de la Hardt et du Ried, n° 12, 1999, 150 pages, ISSN 0990-6894
Annuaire de la Société d'Histoire de la Hardt et du Ried, n° 14, 2001, 122 pages, ISSN 0990-6894
Annuaire de la Société d'Histoire de la Hardt et du Ried, n° 19, 2006-2007, 126 pages, ISSN 0990-6894
Mi Dorfn° 6, juin 1986, bulletin municipal aimablement mis à ma disposition par Madame Thuet, mairie de Blodelsheim
François IGERSHEIM, L'Alsace des notables 1870-1914, la bourgeoisie et le peuple alsacien, Strasbourg, bf éditions, 1981, 318 pages (CDI collège de Lutterbach)
↑Carte page 22, dans un article de Pascal Herrscher intitulé "La nappe phréatique rhénane", pages 21 à 23, in Haut-Rhin magazine n° 45, janvier 2014, édité par le Conseil Général du haut-Rhin et distribué à tous les Hauts-Rhinois
↑Loi no 2021-191 du 22 février 2021 portant report, de mars à juin 2021, du renouvellement général des conseils départementaux : Légifrance
↑ 3,0 et 3,1Page 37, in Jean-Marie BLOSSER, feu François DEYBER, feu Guy PARIS, Gérard PETER, Jean-Louis PETER et René SCHMIDT, Ensisheim, un voyage dans le temps, collection "Mémoires de vie", Strasbourg, Carré blanc Éditions, 2016, 248 pages, ISBN 2-84488-183-1
↑Page 33, in Gilbert POINSOT, Alain HAUSS, Olivia LIND, Michèle SCHNEIDER-BARDOUT, Canton d'Ensisheim, collection "Images du patrimoine", Illkirch (67), Le Verger éditeur, 1990, 72 pages, ISBN 2-908367-19-X
↑Page 74, dans l'article de Georges BORDMANN, intitulé "Les cloches de Niederentzen", pages 71 à 88, in Annuaire de la Société d'Histoire de la Hardt et du Ried, n° 12, 1999, 150 pages, ISSN 0990-6894
↑Page 127, dans l'article d'Olivier CONRAD intitulé "La contrebande au début du XIXe siècle dans la Hardt : un fléau inévitable ? ", pages 119 à 134, in Annuaire de la Société d'Histoire de la Hardt et du Ried, n° 19, 2006-2007, 176 pages, ISSN 0990-6894
↑Page 67, dans l'article d'Olivier CONRAD, intitulé "Les concours agricoles dans la Hardt : éléments sur l'agriculture locale au milieu du XIXe siècle", pages 67 à 81, in Annuaire de la Société d'Histoire de la Hardt et du Ried, n° 14, 2001, 122 pages, ISSN 0990-6894
↑Page 3, dans l'article d'Émile Decker intitulé "La situation démographique au XIXe siècle", in Mi Dorf n° 6, juin 1986, bulletin municipal aimablement mis à ma disposition par Madame Thuet, mairie de Blodelsheim
↑Page 62, dans l'article d'Olivier CONRAD intitulé "L'itinéraire d'un notable de la Hardt : Auguste-Amédée Delaville (1788-1868)", pages 59 à 64, in Annuaire de la Société d'Histoire de la Hardt et du Ried n°14, 2001, 122 pages, ISSN 0990-6894