CHAPDELAINE Auguste
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Auguste Chapdelaine est né, à la Rochelle Normande, le 8 janvier 1814 de parents cultivateurs. Il est le huitième enfant. Il fréquente l'école du village. Il doit rester à la ferme pour assurer la subsistance de la famille.
Cependant en 1834, son père donne l'accord afin qu'il rentre au petit séminaire de Mortain. En 1836, il entre au grand séminaire de Coutances. Le 10 juin 1843, il est ordonné prêtre ; il a alors 29 ans.
Il est ensuite nommé vicaire à Boucey, une petite commune dans le canton de Pontorson toujours dans la Manche. En janvier 1851, il est accepté au Séminaire des Missions étrangères. Il suit, rue du Bac, l’année de probation obligatoire avant le départ. Le 5 mai 1852, ils sont six prêtres à embarquer à Anvers pour la Chine. Le lieu de destination est Hong-Kong. Auguste et ses compagnons y demeurent dix mois et demi à la Procure des Missions étrangères afin de consolider leur connaissance du chinois.
Le 12 octobre 1853, il part vers le Guangxi son lieu d'apostolat. le 8 décembre 1854 il penêtre enfin dans le Guangxi et y célèbre sa première messe. Dès le 17 pourtant, il est arrête par le mandarin de Si-Lin. Il sort de captivité en avril 1855. La captivité avait duré cinq mois, l'apostolat avait duré neuf jours !
Il est de nouveau arrêté dans la nuit du 24 au 25 février 1856. Il est longuement supplicié puis enfermé dans la « cage » ne laissant dépasser que la tête, les bras et les pieds, le tout suspendu en l’air. Il a déjà expiré quand on le décapite. Son corps est abandonné aux chiens.
Auguste Chapdelaine n'aura exercé son ministère que quelques mois. Pourtant peu de temps après sa mort, des articles et des biographies paraissaient sur lui. Cette célébrité n'est pas seulement littéraire, elle résulte aussi d'une utilisation politique du cas Chapdelaine. Indubitablement, Auguste Chapdelaine est un produit de son époque. Par son zèle missionnaire et par la destination exotique il s'est offert à sa religion, à son pays qui l'ont instrumentalisé.
Il est nécessaire de rappeler le contexte. la colonisation reprend avec la conquête de l'Algérie à partir de 1830 puis se poursuit par l'expédition du mexique (1861-1867), la colonisation de la majeure partie de l'Afrique occidentale et équatoriale, de l'Indochine, ainsi que de nombreuses îles d'Océanie. Auguste Chapdelaine n’était pas le premier à mourir pour sa foi en Chine, mais sa mort était « providentielle » dans le contexte commercial agressif des relations entre l’Europe et la dynastie Mandchoue. Suite à son assassinat les Anglais déclenchaient une nouvelle guerre. Conjointement avec les Français, ils firent bombarder Canton qui fut ensuite assaillie par les troupes coalisées. Les hostilités se terminent en 1858 pour reprendre en 1859 permettant aux occidentaux d'obtenir de nouveaux avantages.
La colonisation s'accompagne d'un renouveau des missions pour la propagation de la foi dans le monde pendant tout le XIX° siècle. L'élan est réél ainsi par exemple : en 1854, Juste François Colette de Lengronne, toujours dans la Manche, arrive à Papeete. Il faut aussi alimenter cet élan. Le destin d'Auguste Chapdelaine outre qu'il enrichit la page du martyrologie du catholicisme permit, au travers des multiples hagiographies où le destin d’Auguste s’explique par l’unique volonté divine, de remplir cette fonction. Encore dans les années 1930, les enfants des paroisses environnantes se rendaient à pied à la Rochelle pour célébrer le culte du martyr.
Auguste Chapdelaine a été béatifié le 27 mai 1900 par le pape Léon XIII. Le pape Jean-Paul II le canonise le 1er janvier 2000 en même temps que 120 autres Chrétiens morts en Chine entre le XVIIe et XXe siècles.