Abbaye de Cîteaux

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Maquette représentant l'ensemble abbatial en 1720 Photo B.ohland
Domaine au XXIe siècle : à l'arrière-plan le définitoire, devant lui la bibliothèque, à gauche de celle-ci l'emplacement de la petite église primitive, l'abbatiale se trouvait sur le rectangle de verdure entre la bibliothèque et le bosquet d'arbre central, à droite le long bâtiment conventuel (Extrait de panneau d'information)

Berceau de l'ordre cistercien, l'abbaye Notre-Dame de Cîteaux est fondée à la toute fin du XIe siècle, soit presque deux siècles après la célèbre abbaye bénédictine de Cluny.
Les fastes et dérives de cette dernière, entrainant son déclin, voire sa décadence, amènent en effet différents moines à souhaiter un renouveau du monachisme chrétien, en se recentrant sur la règle originelle de saint Benoît.
Par l'observance rigoureuse de cette règle, l'abbaye de Cîteaux va connaître un grand succès, devenir abbaye chef d'ordre et essaimer. Elle va aussi rencontrer des difficultés, une interruption, puis une refondation.
Si l'abbatiale d'origine n'existe plus, il subsiste la bibliothèque du XVe siècle ainsi que d'autres bâtiments plus tardifs ; et les lieux abritent encore une communauté cistercienne de la Stricte Observance.

Contexte

  • Fondée en 910, l'abbaye de Cluny devient très vite « le symbole du renouveau monastique »[1] dans le monde occidental au début du Xe siècle. Plus grande église de pèlerinage parmi les édifices chrétiens à cette époque, elle connait une période faste. Mais durant la deuxième partie du XIe siècle commence une période d'excès ou de dérives spirituelles entraînant désaccords et perte de reconnaissance.
  • L'Église en général aspire à un renouveau et voit naître un élan spirituel appelé « mouvement des "pauperes Christi" »[2], porté par des fidèles et religieux souhaitant retrouver humilité et simplicité. Dans les monastères, cela se traduit par un retour aux recommandations de saint Benoît de Nursie[3], édictées dans la fameuse règle bénédictine[4], que l'on pourrait synthétiser en deux valeurs essentielles : prier et travailler.
  • C'est ainsi que naissent les Grandmontains, ordre érémitique fondé en 1076 par Étienne de Muret ; l'Ordre des Chartreux, fondé en 1084 par Bruno ; et les Fontévristes sous l'impulsion de Robert d'Arbrissel.
  • En Bourgogne, un certain Robert et quelques ermites commencent par fonder l'abbaye Saint-Pierre de Molesme, « en 1075 »[5]. Son essor est rapide, entraînant dans son sillage plusieurs fondations de monastères ou prieurés. Mais à la fin du siècle, Molesme étant devenu « trop mondain »[6], Robert et Étienne Harding quittent les lieux et trouvent près de Beaune un endroit pour fonder un "monastère nouveau" plus fidèle à leurs convictions : près de Saint-Nicolas-lès-Cîteaux.

Fondation



Elle a lieu en 1098, suite à l'autorisation de l'archevêque de Lyon, et grâce à un généreux don de terres par Renard de Beaune.

C'est un groupe de trois moines portant les mêmes convictions qui en est à l'origine. Ils se succèderont de près pour les trois premiers abbatiats.

Une bulle papale de Pascal II[7] entérine cette fondation en 1100, en reconnaissant son importance et la rattachant au Saint-Siège.


Le document ci-contre, représentant la remise par le pape de la charte de fondation de l'abbaye, est une photo-poster de Clérin/Morin, en 2020, d'une gravure de Peter Metlinger de 1491

Cofondateurs

Robert de Molesme (1029-1111)

Robert de Molesme


Issu d'une famille aisée, il rentre dès « 15 ans »[8] à l'abbaye de Montier-en-Der, puis rejoint tour à tour l'abbaye Saint-Michel à Tonnerre et l'abbaye Saint-Ayoul à Provins. Mais il reste sur sa fin compte-tenu de son idéal. Il demeure en effet convaincu de l'efficacité de la règle de saint Benoît. Il tente de convaincre ses condisciples jusqu'à former un groupe suffisant pour partir fonder un autre monastère.

C'est d'abord la fondation de Molesme en 1075, où il est abbé tandis qu'Étienne Harding est prieur. Les débuts sont difficiles et les nouveaux arrivants pas toujours enclins à respecter l'austérité de la règle.
Robert transfère alors sa fonction à Albéric pour partir avec « vingt et un moines »[9] fonder son "nouveau monastère" à La Forgeotte, selon son idéal : prière, pauvreté et refus des possessions, travail pour subsister. Il y est abbé la première année et, rappelé à Molesme par le Pape, laisse la place à Albéric.

Après sa mort en 1111, Étienne Harding, puis Bernard de Fontaine poursuivront fidèlement son œuvre.
Robert est canonisé en 1220.

Albéric de Cîteaux (ca 1050-1109)

Les trois cofondateurs : Robert, Albéric au centre, Étienne


Appelé aussi Aubry de Cîteaux, c'est un ermite qui s'est joint dès le départ à Robert.
Quand ce dernier est appelé à quitter l'abbatiat de Cîteaux pour retourner à Molesme, Albéric devient le deuxième abbé. C'est lui qui décide de transférer l'abbaye deux kilomètres plus loin, à l'endroit qui va s'appeler Cîteaux, « pour profiter de meilleures conditions naturelles »[10].

Albéric est à l'origine de l'introduction du capuchon blanc dans la tenue des cisterciens. Il jette les bases de l'institution des frères convers[11], permettant de concilier la prière et le travail manuel.

Par ailleurs, Albéric durcit un peu plus la règle imposée par Robert. Cela dissuade certains nouveaux moines d'intégrer ce lieu réglementé. L'abbaye connait alors une petite « traversée du désert »[12].

Étienne Harding (1066-1134)

Étienne Harding


D'origine anglaise, ce moine est influencé par la règle de saint Dunstan. Il effectue un pèlerinage à Rome avant d'entrer à Molesme. Puis se joint au groupe de cofondateurs de Cîteaux.

À la mort d'Albéric, il devient troisième abbé de Cîteaux. Intellectuel plutôt brillant et fin politique, il cherche à éviter le succès mondain, tout en acceptant des donations seigneuriales sans qui les abbayes péricliteraient.
Lorsque l'abbaye de Pontigny est fondée en 1113, Albéric commence à fixer une règle organisant non seulement la vie monastique des cisterciens, mais aussi les rapports entres abbayes de même observance. Ce sera la "Carta Caritatis" ou Charte de charité, approuvée par le Pape Calixte II en 1119. Ce document majeur, encore en vigueur neuf siècles plus tard, « organise une forme de gouvernement original qui associe solidarité et décentralisation »[13]. C'est donc Étienne plutôt que Robert qui est à l'origine de l'ordre cistercien.

Étienne développe la vie intellectuelle et le chant liturgique ; il est aussi auteur de nombreux textes, copiste et enlumineur de qualité.

Enfin, Étienne a la chance de voir arriver à Cîteaux, avec trente compagnons, le moine charismatique Bernard de Fontaine (1090-1153)[14]. Celui-ci va apporter un vent nouveau à l'abbaye, sera convié par Étienne à aller fonder en 1115 l'abbaye de Clairvaux, et participera activement à l'expansion de l'ordre.

Origine du nom

En 1098, les moines s'installent dans une roselière à l'est de Beaune.
Dans cette région, les roseaux sont appelés "cistels". De là va découler le nom de "Cîteaux", par transformation du "s" en accent circonflexe, puis le nom de "cistercien".

Armoiries

Blason standard
Blason sculpté dans la pierre


Blasonnement : D'azur semé de lys d'or, sur le tout, bandé d'or et d'azur à la bordure de gueules.

Origine : La fleur de lys est de grande valeur dans la religion chrétienne, car associée à la Vierge Marie et à sa protection. Elle s'imposait donc pour une abbaye dédiée à Notre-Dame.
Dans le même ordre d'idée, cette fleur est devenue un meuble courant en héraldique car souvent repris par des souverains pour leurs armoiries.

Historique

Évolution jusqu'à la Révolution

Canal de la Centfons, aménagé par les moines
  • Au XIIe siècle, la communauté consolide son installation, chapeautée par Étienne Harding qui réorganise de façon rationnelle le domaine abbatial. Les moines détournent le cours de la rivière de la Vouge afin d'alimenter en eau leur monastère. Cela leur suffira pour cette période. D'autre part ils commencent à cultiver la vigne sur des terres offertes et construisent un cellier au Clos de Vougeot en 1167.
Par ailleurs l'arrivée de Bernard entraîne un vif essor, se traduisant par de nombreuses fondations : abbayes-filles de Cîteaux ou autres monastères. Le rayonnement de l'abbaye et de l'ordre, en si peu de temps, « dépasse tous les autres »[15], se reflétant dans le nombre de 500 fondations en 1198.
  • Le siècle suivant est marqué par un incendie du domaine. Mais cela ne décourage pas pour autant nos moines entraînés au dur labeur. Ils reconstruisent.
De 1210 à 1220, ils dérivent le cours de la rivière Cent-Fons[16], creusant un canal s'étirant sur une dizaine de kilomètres entre Cîteaux et Saulon-le-Chapelle. Véritable « exploit technique »[17], à cause du faible dénivelé, ce canal enjambe le ruisseau de la Varaude par le pont-aqueduc des Arvaux, classé aux Monuments historiques en 1991[18]. L'intérêt de ce canal est de pouvoir faire fonctionner une dizaine de moulins et de procurer à l'abbaye un débit de 300 litres /seconde.
  • Au XIVe siècle, le patrimoine abbatial est maltraité suite à deux pillages à dix ans d'intervalle. C'est aussi une époque de conflits et d'épidémies de peste. Cependant, une bonne partie des bâtiments est en voie d'achèvement, dont la fameuse salle du chapitre, capable d'accueillir jusqu'à 300 abbés pour les réunions annuelles du chapitre général.
Parallèlement, les moines créent des unités d'exploitation agricole appelées granges. Gérées au début par les convers, elles seront par la suite reprises par des métayers. Leurs diverses exploitations prospérant, les cisterciens fondent aussi des « maisons-relais »[19], dans certains bourgs, afin d'écouler leur production.
Le Clos de Vougeot
  • Le siècle suivant est une période faste du fait du développement de l'imprimerie. Les moines de Cîteaux, déjà fameux enlumineurs, se spécialisent dans la reliure. Une bibliothèque est aménagée au-dessus d'une galerie d'un cloître, sous l'impulsion de l'abbé Jean de Cirey qui en profite pour dresser l'inventaire des anciens manuscrits : sur les 10 000 confisqués à la Révolution, il en subsiste trois centaines, soigneusement conservés à Dijon (bibliothèque municipale).
  • Au XVIe siècle arrive la Réforme protestante suivie de son lot de tensions et guerres, pillages et détériorations. L'abbaye cistercienne en est victime à quatre reprises. Cependant la vie monastique parvient à suivre son cours.
Le cellier originel du Clos de Vougeot se transforme en château, devenant une grange importante de la communauté et le restera jusqu'à la Révolution.
  • Le siècle qui suit connaît une période de renouveau sur le plan spirituel. L'abbé de Rancé édicte en effet une règle plus rigoureuse, qu'il met en pratique au monastère de La Trappe. De là va naître la communauté des trappistes. Il s'ensuit nombre de discussions et tensions (dans le définitoire de Cîteaux) dont le résultat aboutit à une scission : ordre de Cîteaux et ordre des cisterciens réformés.
  • La majorité du XVIIIe siècle est encore une période active pour notre abbaye-mère. Une partie de l'ancienne architecture est détruite pour construire un grand bâtiment conventuel (bâtiment Lenoir). Dans la grande infirmerie, sont aménagés des ateliers afin de fournir du travail aux chômeurs de la région.
Mais en 1791, la communauté est obligée de quitter les lieux ; au mois de mai le domaine abbatial est vendu aux enchères. Matériellement, c'est une catastrophe : démantèlement, transformations successives en carrière de pierres, sucrerie, phalanstère[20], colonie agricole. Spirituellement, « l'ordre cistercien s'écroule »[21].


Refondation

  • À la fin du XIXe siècle, des moines de la mouvance trappiste se regroupent et fondent officiellement l'ordre des cisterciens de la stricte observance.
En 1898, soit 800 ans après la fondation originelle, ils rachètent le domaine de Cîteaux, qui reprend son rang d'abbaye-mère, pour ce nouvel ordre, bien que les premières années soient difficiles.
Pendant la Grande guerre, les locaux sont aménagés en hôpital.
  • Des changements internes à l'ordre se produisent au XXe siècle : convers et moines ont désormais le même statut, les abbés ne sont plus chefs du chapitre général.
En 1998 a lieu le 900e anniversaire de Cîteaux. À cette occasion, une nouvelle église est inaugurée et un grand rassemblement de cisterciens est organisé.
  • Au XXIe siècle, la communauté de Cîteaux est toujours vivante. Entre 30 et 40 frères y vivent ensemble dans la prière, et y assument leur rôle d'hospitalité.
  • Des visites guidées, sur réservation, permettent de découvrir une partie du site et d'en comprendre son histoire.

Abbaye chef d'ordre

  • De 1113 à 1115, Notre-Dame de Cîteaux, abbaye-mère, « donne naissance à quatre filles »[22] : La Ferté en Saône-et-Loire (1113), Pontigny dans l'Yonne (1114), Clairvaux dans l'Aube et Morimond en Haute-Marne (1115 toutes les deux). Ces quatre abbayes-filles essaimeront à leur tour, avec une imposante filiation pour Clairvaux. L'expansion qui suit est fulgurante : les 500 monastères de la fin du XIIe passent à plus de 800 au milieu du XIIIe siècle.
  • Dans l'ordre cistercien, le lignage était régi par certaines règles. Chaque abbaye-mère élisait le premier abbé de sa fille et la "visitait" une fois par an, se souciant du bon respect de la règle et de la bonne gestion financière. L'abbé "visiteur", avant tout observateur et conseiller, occupait alors pour une journée la place de l'abbé local. Sa visite terminée, il délivrait une "carte de visite" où étaient consignées les améliorations à apporter, servant ainsi de base à la visite suivante.
Quant aux abbés des abbayes-filles, ils devaient assister une fois par an à la réunion du chapitre général, à Cîteaux.
Armoiries des quatre filles de Cîteaux


Patrimoine abbatial

Durant sa période faste, le domaine de Cîteaux était un vaste ensemble auto-suffisant, comme prévu dans l'idéologie cistercienne, avec un grand mur d'enceinte. Muni d'une porterie d'un côté, il communiquait aussi d'un autre côté avec le logis des ducs de Bourgogne.
Mais compte-tenu de l'histoire mouvementée de l'abbaye, le bâti patrimonial est devenu lacunaire et disparate.

  • L'abbatiale :

L'église originelle, sur le premier site de "La Forgeotte" est dédicacée en 1098.
L'église primitive, à Cîteaux, est dédicacée en 1106. Elle était petite, avec un cloître en bois, et son emprise au sol est matérialisée par un espace bétonné à côté de la bibliothèque.
L'église abbatiale, longue de 100 mètres, est élevée à côté de la précédente à la fin du XIIe siècle et « consacrée en 1193 »[23]. Elle a perduré jusqu'à la Révolution et a été complètement démolie entre 1804 et 1807. Les seuls éléments qui ont survécu sont deux autels, déplacés respectivement au château de Quincy et dans l'église d'Argilly.

  • Les cloîtres :

Ils étaient au nombre de trois : le cloître du colloque, le grand cloître et le cloître Saint-Edme.

La bibliothèque

Bâtiment de la bibliothèque Photo B.ohland
Galerie du rez de chaussée
Photo B.ohland

Il s'agit d'un bâtiment à deux étages, remarquable par sa façade en briques et tuiles vernissées, qui a été restauré.

Le rez-de-chaussée correspond à une galerie de l'ancien cloître du colloque et s'ouvre sur des cellules/ateliers où travaillaient moines copistes, enlumineurs et relieurs au XIIIe siècle. La couleur actuelle des arêtes de voûtes, ocre rosé, n'est pas dûe à de la peinture mais à l'incorporation dans l'enduit de briques ou tuiles cassées, comme le faisaient autrefois les cisterciens par souci d'exploitation raisonnée de leurs ressources.

Au niveau supérieur a été construite entre 1498 et 1509 une salle de lecture, voûtée, devenue bibliothèque pour héberger et répertorier les nombreux manuscrits. Une exposition permanente y présente une belle collection d'enluminures et leur histoire.


Le définitoire

Définitoire
Sceau des définiteurs
Presse à sceau

Construit de 1685 à 1699, ce long bâtiment détenait plusieurs fonctions.

Une partie abritait un noviciat pour les cisterciens novices du nord de la France.

Une autre partie abritait le définitoire (propre à une abbaye chef d'ordre), souhaité par l'abbé Jean Petit pour retrouver une certaine unité de l'ordre à une époque de remise en cause. S'y réunissaient 25 définiteurs chargés d'étudier et solutionner les différends non résolus lors des réunions des chapitres. Leur décision finale était scellée par un sceau.

Le bâtiment abritait aussi les archives de l'abbaye.

Malmené par ses diverses affectations après la Révolution, le définitoire (auquel s'applique le classement MH) est porté par un projet de restauration dont le financement participatif est en cours.

L'église contemporaine

Église actuelle inaigaurée en 1998
  • Avant la refondation, du temps de la colonie agricole pénitentiaire, une église a été construite en 1861 sous l'impulsion du père Joseph Rey (1798-1874).
  • Les nouveaux cisterciens la rénovent, mais elle s'avère trop petite et peu pratique par son manque d'ouverture.
  • Ils décident d'en construire une nouvelle qui est inaugurée en 1998 lors du 900e anniversaire.
Le style, résolument contemporain, est l'œuvre de l'architecte Denis Ouaillarbouron. L'intérieur se caractérise par une très grande sobriété et beaucoup de lumière. Les décorations se limitent au nombre de trois : un orgue contemporain dans le chœur, le tableau des trois cofondateurs de l'ordre, et une statue d'une Vierge à l'Enfant.


Quelques abbés

Prénom(s) NOM Période Observations
saint Robert de Molesme mars 1098 - juillet 1099 Cofondateur (voir détail dans la section concernée)  
saint Albéric 1099 - 1108 Cofondateur (voir détail dans la section concernée)  
saint Étienne HARDING 1108 - 1133 Cofondateur (voir détail dans la section concernée)  
Guy de Trois-Fontaines 1033 - 1034  
Raynaud de Bar-sur-Seine 1034 - 1050  
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Jean de CIREY 1476 - 1801 À l'initiative de la bibliothèque et du catalogue de manuscrits  
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François TROUVÉ 1748 - 1797 À l'origine des ateliers pour chômeurs et du nouveau bâtiment conventuel. Dernier abbé de la première période.  
Période de vacance avant la refondation -  
Sébastien WYART 1898 - 1904 Trappiste  
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Pierre-André BURTON 2021 - en cours  
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Enluminures de Cîteaux

Le scriptorium de l'abbaye de Cîteaux a produit de nombreuses enluminures, avec une particularité intéressante : trois styles décoratifs différents se sont succédé pendant le premier siècle, dont le troisième, facilement identifiable et signant sa provenance :
- Le premier style est marqué par la vitalité des représentations et le dynamisme des peintures. Ce sont souvent des scènes concrètes de personnages en action ou des scènes imaginaires de monstres. Très colorées, à l'exception du doré, ces enluminures ont très souvent été utilisées pour illustrer la période du Moyen Âge.
- Le deuxième style, démarrant vers 1120, est souvent surnommé byzantin, et trouve probablement son inspiration dans la première croisade. On y retrouve une certaine monumentalité dans la composition, avec de la symétrie, des encadrements structurés ou des volumes avec entrelacs ou géométrie. Cette collection comporte beaucoup de scènes de dédicace, de portraits de personnages bibliques, et 70 initiales de couleur.
- Le troisième style, appelé monochrome, diffère des deux autres. Il n'y a plus de décorations figuratives ; les initiales sont traitées de façon abstraite dans des camaïeux de teintes parfois délicates.
Par la suite, on assiste à un retour de la polychromie, mais qui n'égalera pas la vivacité des premiers manuscrits.


Bibliographie

  • Odile CANNEVA, Comprendre les abbayes et les ordres monastiques, Rennes, Éditions OUEST-FRANCE, 2019, 32 pages, ISBN 978-2-7373-7755-6
  • Christian Sapin et Denis Cailleaux, Abbayes de Bourgogne, collection "Patrimoine culturel", Luçon, Éditions Jean-Paul Gisserot, 2017, 32 pages, ISBN 978-2-755-806-854
  • Alain Erlande-Brandenburg, Les Abbayes Cisterciennes, collection "mémo", Luçon, Éditions Jean-Paul Gisserot, 2017, 64 pages, ISBN 978-2-755-800-388
  • Les moines de l'abbaye de Cîteaux avec la collaboration de l'agence les Pistoleros, abbaye Notre-Dame de Cîteaux, haut lieu de spiritualité vivante, Saint-Nicolas-lès-Cîteaux, 2014, 64 pages, ISBN 979-10-93473-00-0
  • Les moines de l'abbaye de Cîteaux avec la collaboration de Madeleine Blondel, 1115, CÎTEAUX fonde CLAIRVAUX, Saint-Nicolas-lès-Citeaux, 2015, 10 pages, ISBN 979-10-93473-01-7
  • LE GUIDE VERT Bourgogne, Boulogne-Billancourt, Michelin Travel Partner, 2021, 561 pages, ISBN 978-2-06725-070-3
  • Visite guidée et divers panneaux d'information sur le site

Voir aussi (sur Geneawiki)

Liens utiles (externes)

Notes et références

  1. Odile CANNEVA, Comprendre les abbayes et les ordres monastiques, Rennes, Éditions OUEST-FRANCE, 2019, 32 pages, ISBN 978-2-7373-7755-6
  2. Les moines de l'abbaye de Cîteaux avec la collaboration de l'agence les Pistoleros, abbaye Notre-Dame de Cîteaux, haut lieu de spiritualité vivante, Saint-Nicolas-lès-Cîteaux, 2014, 64 pages, ISBN 979-10-93473-00-0
  3. Né vers l'an 480, à Nursie en Italie, il est considéré comme le père fondateur du monachisme en Occident.
  4. Cette règle, écrite dans le milieu du VIe siècle, vise à poser les bases d'un mode de vie monastique. Assez souple au départ, elle est reprise et précisée par saint Benoît d'Aniane.
  5. Christian Sapin et Denis Cailleaux, Abbayes de Bourgogne, collection "Patrimoine culturel", Luçon, Éditions Jean-Paul Gisserot, 2017, 32 pages, ISBN 978-2-755-806-854
  6. Alain Erlande-Brandenburg, Les Abbayes Cisterciennes, collection "mémo", Luçon, Éditions Jean-Paul Gisserot, 2017, 64 pages, ISBN 978-2-755-800-388
  7. Né en 1050, ce bénédictin devient en 1099 le 160e pape. Il décède en 1118.
  8. Alain Erlande-Brandenburg, Les Abbayes Cisterciennes, collection "mémo", Luçon, Éditions Jean-Paul Gisserot, 2017, 64 pages, ISBN 978-2-755-800-388
  9. Les moines de l'abbaye de Cîteaux avec la collaboration de l'agence les Pistoleros, abbaye Notre-Dame de Cîteaux, haut lieu de spiritualité vivante, Saint-Nicolas-lès-Cîteaux, 2014, 64 pages, ISBN 979-10-93473-00-0
  10. Alain Erlande-Brandenburg, Les Abbayes Cisterciennes, collection "mémo", Luçon, Éditions Jean-Paul Gisserot, 2017, 64 pages, ISBN 978-2-755-800-388
  11. Ce type de frères n'existait pas auparavant. Ils sont souvent issus de milieu plus modeste, pas ou peu lettrés. Autorisés à porter la barbe et les cheveux longs, il peuvent s'habiller en paysans. Non soumis aux même règles de prière, ils font fonctionner l'ensemble du domaine grâce à la prise en charge des tâches domestiques.
  12. Les moines de l'abbaye de Cîteaux avec la collaboration de l'agence les Pistoleros, abbaye Notre-Dame de Cîteaux, haut lieu de spiritualité vivante, Saint-Nicolas-lès-Cîteaux, 2014, 64 pages, ISBN 979-10-93473-00-0
  13. Les moines de l'abbaye de Cîteaux avec la collaboration de Madeleine Blondel, 1115, CÎTEAUX fonde CLAIRVAUX, Saint-Nicolas-lès-Citeaux, 2015, 10 pages, ISBN 979-10-93473-01-7
  14. Bernard est un moine conservateur qui désapprouve les différentes réformes. En directeur de conscience, il va inlassablement œuvrer à enseigner son dogme à ses moines. Il prêchera la deuxième croisade et sera proclamé Docteur de l'Église au XIXe siècle.
  15. Odile CANNEVA, Comprendre les abbayes et les ordres monastiques, Rennes, Éditions OUEST-FRANCE, 2019, 32 pages, ISBN 978-2-7373-7755-6
  16. Cette rivière est parfois orthographiée "Sans fond", ce qui est une erreur puisque son nom provient de ses très nombreuses sources, même si ce n'est pas tout à fait une centaine.
  17. LE GUIDE VERT Bourgogne, Boulogne-Billancourt, Michelin Travel Partner, 2021, 561 pages, ISBN 978-2-06725-070-3
  18. Base Mérimée, pont-aqueduc des Arvaux
  19. Christian Sapin et Denis Cailleaux, Abbayes de Bourgogne, collection "Patrimoine culturel", Luçon, Éditions Jean-Paul Gisserot, 2017, 32 pages, ISBN 978-2-755-806-854
  20. Genre d'hôtel aménagé pour la vie en communauté, selon les idées de Charles Fourier. Un projet similaire verra le jour plus tard avec le familistère de Jean Baptiste André Godin.
  21. Les moines de l'abbaye de Cîteaux avec la collaboration de l'agence les Pistoleros, abbaye Notre-Dame de Cîteaux, haut lieu de spiritualité vivante, Saint-Nicolas-lès-Cîteaux, 2014, 64 pages, ISBN 979-10-93473-00-0
  22. LE GUIDE VERT Bourgogne, Boulogne-Billancourt, Michelin Travel Partner, 2021, 561 pages, ISBN 978-2-06725-070-3
  23. Autels et reliques de l'abbatiale de Cîteaux

Cet article a été mis en avant pour sa qualité dans la rubrique "Article de la semaine" sur l’encyclopédie Geneawiki.