Le texte qui suit n'est pas une histoire officielle.
Il a été fait dans le but de rassembler le plus possible d'éléments connus d’après les renseignements recueillis et centralisés, auprès de différents ouvrages, mais aussi, auprès de personnes détenant de leurs aînés, des renseignements qui ont leur importance.
Bien peu de choses concrètes, monuments historiques, vestiges, écrits existent de nos jours. Tout le passé de Saint Georges, figurant dans les archives a disparu, lors de la révolution de 1793. Tout ce qui est écrit ici, est référencé dans des ouvrages tirés de textes originaux.
Quatre personnes aimant l’histoire de Saint Georges, ont mis en commun, leurs connaissances, et le fruit de leurs recherches. Ils espèrent ainsi, mieux faire connaître le passé d’une commune, qui a connu au cours des siècles, des moments de gloire et de détresse. Ces 4 personnes sont : Claude Vachon, Paul Soulard, Eugène Drapeau et Robert Dronneau.
Il y avait jadis, une ville florissante et considérable, mais réduite à l'ombre d'elle-même, par les malheurs qu'elle à subis.
Les Romains succédant aux Gaulois créèrent une véritable ville, plus importante que Rezé, dit-on : c'était Durinum, nom latinisé après l'invasion des Romains, mais dont l'origine devait remonter à quelque appellation celtique.
Il faut trouver dans Durin, le sens du mot bec qui indiquait la jonction des deux Maines. Les latinistes du Moyen Âge ont varié l'orthographe jusqu'à en faire Durenum, Durevum, Durinum, Duranum et enfin Durivum. Cependant, c’est Durinum qui a prévalu par son analogue français Durin.
D'autres historiens, de par sa position géographique au confluent des deux Mairies "Duos Rivos " (deux rives), en ont fait Durivum.
Le confluent des deux Maines (ces deux rivières s'appelaient " Meduanaé "), favorisait le commerce de cette ville, emportant ses barques jusqu'à la Loire, par la Sèvre Nantaise. Elles prenaient leurs sources, au milieu du bocage, l'une aux Herbiers, l'autre aux Essarts.
On y trouvait également le ruisseau "Le Bouvreau", c'est à dire "La rivière aux Castors", qui se jette dans la petite Maine, à la Poitevinière, et qui vient du côté de la Copechagnière. Entre la Fouchardière et la Promenade de Chavagnes, là où la route descend un peu, on avait le petit ruisseau qui s'appelait encore au XVIIIe siècle "Le Margana".
Durinum s'étendait, non seulement à l'emplacement du bourg actuel, mais au-delà des deux rivières; d'un côté vers le village de gîtes des Pinserons, de l'autre vers la Migeonnière.
Il était sans doute l'un de ces "Vicus" : village dont parle César. Sa situation lui suggérait un rôle de refuge en cas de guerre. Il était, en effet situé sur un éperon escarpé, qu'un rempart pouvait barrer sur le plateau. Durinum était peut-être un centre religieux pour nos lointains ancêtres. Un dolmen disparu, a survécu en ce lieu dans le nom du "Verger de la poire plate".
Le for, place publique du bourg actuel, indique suffisamment qu'un forum répondit autrefois à son importance qu'en faisait, disait-on, le point capital de la puissance romaine dans l'ouest de la Gaule.
De riches villas romaines s'élevaient jusqu'au pied de l'actuel château de Montaigu, où fut élevée la citadelle de Durinum. Ce fût Maurice de Montaigu et son père qui remplacèrent, aux environs de l'an 1174, le vieux donjon de bois, ceint d'une palissade, à l'emplacement actuel de la mairie. Ils y construisirent un massif donjon roman, de construction carrée, flanqué de tours, dans le modèle de celui existant au château de Tiffauges.
Sur la place, s'élevait la statue d'Apollon, perçant de ses flèches le serpent Python.
Une population, qu'on prétendait de 20 000 âmes, était restée peu nombreuse après la destruction de la cité. il n'y avait que des demeures pauvres et disséminées. Ces demeures s'échelonnaient, au milieu de landes et de terres à peine cultivées, jusqu'à Montaigu, sur le plateau duquel, on ne voyait que de rares cabanes, s'abriter sous de grands bois.
Après les premières invasions des Normands (84l et 843), l'épouvante fût telle qu'on pensa à construire des forteresses pour se garder contre leur retour. On déserta le pays plat, difficile à protéger, pour se réfugier dans les lieux qu'on entoura de retranchements, ou dans des châteaux forts qui aidèrent à surveiller les plaines voisines. Déjà du temps des gaulois existaient certains moyens de défense contre les agresseurs. On les appelait des "oppida", forteresses construites en madriers et palissades et en pierres, réunis, le plus souvent sans mortier. On trouvait également des "plessys", forteresses privées, habitées par de riches propriétaires.
C'est ainsi que fut construite, à Montaigu, la citadelle de Durinum. Montaigu, où siégeait à l'origine un camp romain, commença donc à créer peu à peu son importance, en absorbant le plus grand nombre d'habitants de Saint-Georges-de-Montaigu, pressés d'y chercher asile.
C'est à cette époque, qu'il faut attribuer la création de souterrains - refuges, qui servaient de cachettes, pour échapper aux pillards. Par leurs couloirs et leurs détours, ils servaient de pièges contre l'envahisseur qui ne pouvait en ressortir. Certains de ces souterrains bien connus, au Cormier de Chavagnes et à la Marquerie, étaient sans doute des galeries de mines, où l'on exploitait le plomb argentifère. En effet, au Moyen Âge, le seigneur de la Bleure, seigneur également d'une partie du Cormier, devait, chaque année, au seigneur de Montaigu, pour loyer de sa seigneurie, "un marc d'argent en masse". C'était là, sans doute, qu'il trouvait sa matière première.
Au centre du village, saint Martin posa ses deux monastères. Le premier, ou existe encore le grand Logis (maison De Giers), le second au lieu même occupé par l'école actuelle de l'instituteur, laquelle porte le nom de "Prieuré", et qui fût celui des moines.
On a retrouvé dans des couches de schiste, à cette même place, lors des fouilles du XIXe siècle, des tuiles romaines, qui composaient autrefois cette construction.
Sous son influence cette ville, tombée en décadence, commença à se réanimer. Ce dût être vers 580, qu'il faut rapporter le changement de Durinum en celui de Saint Georges. Quelques auteurs, qui généralisent des faits identiques, ont pensé que ce patronage, avait remplacé celui d'Apollon, honoré par les anciens païens de Durinum; mais cet usage avait lieu surtout au IVe siècle. Il est plus logique de considérer qu'à cette époque, la vénération de saint Georges, dont le martyr remontait à 284, se répandit de plus en plus et que les églises se multipliaient sous son vocable.
Le commerce était célèbre au IVe siècle. il était le point central de toutes les transactions mercantiles entre l'Aquitaine et la Bretagne. Marseille et Narbonne lui envoyaient les plus riches productions de l'Orient, notamment les parfums d'Arabie, et recevaient de lui le fer et l'étain qui y étaient transformés. Les tissus et les toiles s'y fabriquaient, soit pour des vêtements de luxe, soit pour le costume militaire qui devenait, disait-on imperméable à l'épée et à la lance.
Les toiles étaient si fines et si transparentes que l'on reprochait à ces dames romaines de s'en servir pour voiler leurs charmes, mais plutôt pour exciter à la volupté. Par ailleurs, on décrivait des guerriers aux colliers d'or et aux casques étincelants, des citoyens aux riches costumes ornés de fourrure, et des jeunes filles en robes de lin couleur de neige et bordées de pourpre, partant, armées de l'arc et du carquois, chasser le sanglier en forêt de Grasla.
En 1810, des familles firent surgir de terre des vases, des objets de métiers, des œuvres d'art et entre autre curiosité de bronze, un de ces sangliers qui peuplaient les forêts des Gaules, des débris d'armures romaines, des tombeaux en forme d'auge, des statuettes de bronze et une multitude de petits poids en plomb, que l'on suppose avoir servi aux nombreux tisserands de Durinum. On dit qu'à cette époque le maire de Saint Georges, M. MONTANT, a fait transporter et vendre à Nantes, plusieurs charrettes de ces poids qui y furent fondus.
On y a découvert également des puits funéraires de l'époque gallo-romaine qui furent fouillés vers 1860 par l'historien de Montaigu DUGAST-MATIFEUX.
Ces puits, aux environs d'une vingtaine, étaient échelonnés en bordure de voies anciennes, vraisemblablement aux lieux-dits "Les Fosses" (Rue de la Grande Fosse) ou "l'Ouche des Sept Trous" (fin de la rue du Cheminet). Dans tous il trouva invariablement, de la poterie, des amphores; les unes entières, les autres brisées, des monnaies de bronze, des bois de cerfs et des os d'animaux, puis, dans le fond de ces puits, les ossements de personnes incinérées; quelques fois plusieurs. DUGAST-MATIFEUX les datait des deuxième et troisième siècle de notre ère. On a également retrouvé des sarcophages dans les terres des cimetières des anciennes églises, notamment à Saint-Fulgent, Chavagnes-en-Paillers, Saint-Denis-la-Chevasse et Saint-Georges-de-Montaigu. À Ligugé, on en a trouvé un grand nombre autour du sanctuaire de Saint Martin. Un seul porte une inscription précisément le nom d'un Wisigoth (serviteur du seigneur Martin). Chaque sarcophage contenait un petit pot de terre, avec des fragments de charbon de bois, selon un rite funéraire inconnu (sans doute en relation avec l'incinération). Le charbon était d'autre part le symbole de l'immortalité. Rien ne prouve qu'il faille attribuer à la même époque les tombeaux en pierre coquillère et les ossements entassés sous forme de charnier dans le jardin du Grand Logis. Ces sépultures sont évidemment du Moyen Âge. Elles résultent de cimetières chrétiens qui ont dû se renouveler maintes fois, et qu'il fallait survider de temps à autre. Toutes ces choses témoignaient d'une cité avancée dans l'intelligence et dans l'art.
En 1906, lors du labourage d'un champ, il a été découvert au lieu dit "Godet", 21 tombeaux. Ceux-ci étaient en aggloméré et non en pierre coquillière. Ils devaient dater du Moyen Âge. Quelques fragments existent encore à Saint-Georges-de-Montaigu.
En 1982, il a été trouvé, dans le bourg, une pièce romaine à l'effigie de Vespasien (an 68 à 9 avant J.-C.), empereur romain, après la mort de Néron, et qui favorisa les arts et les sciences, et surtout l'architecture. Par ailleurs, par une politique d'économie, il parvint à rétablir les finances délabrées.
Voies et routes
Voies romaines
Il faut d'abord savoir qu'il existait quatre sortes de voies romaines :
- à 1 voie : elle mesurait 1,77 m de large et permettait le passage d'un char dont la largeur était de 1,35 m
- à 2 voies : étaient les plus fréquentées et mesuraient 2,85 m
- à 3 voies : mesuraient 4,75 m
- à 4 voies : faisaient 7,65 m de large
Il est à noter qu'à Rome, elles pouvaient atteindre 20 m de large en trois parties égales, dont celle du milieu était réservée à la chaussée.
Le long de ces voies, d'un mille à l'autre (le mille valait 1 000 pas, ce qui fait à peu près 700 à 800 m) étaient disposées des colonnes en pierres du pays, rondes ou carrées de 6 pieds de hauteur (2,60 m environ) et bordaient ces routes.
De plus, tous les 18 m étaient disposées des bornes de 0,90 m de haut, pour servir de montoirs aux cavaliers.
Les voyageurs et les courriers rencontraient des sortes d'hotelleries tous les 44 à 60 km (par exemple, Montaigu et la Pénissière de la Bernardière). Les relais de chevaux étaient placés tous les 15 à 18 km.
Saint-Georges-de-Montaigu et ses abords étaient traversés par 7 voies romaines désignées ci-après :
- de Nantes à Rome
venant de l'est par Bressuire, Beaurepaire, la Templerie de Bazoges, le Chatelier et la Maison Neuve de la Boissière, les terres de la Fournerie et de la Limouzinière puis le gué du Jonc. Elle suivait la grande Maine et empruntait la route actuelle qui monte à la Métairie. Elle rejoignait la voie descendant le milieu du bourg et arrivait au pont romain. Elle se dirigeait ensuite vers Montaigu, traversait le Bléson, puis allait vers Nantes par la Guérinière et le Pâtis de Vieillevigne.
- de Nantes à Saintes (1) :
portait le nom de « chemin de la vieille voie ». Elle venait par la Taillée, Sainte-Florence, le bois de l’Herbergement, Saint-Fulgent par la Chaunière, Chavagnes par le Rochais, le Cormier et la Martelière. Elle arrivait à Saint Georges par la Daunière et le bourg par le Sacré Cœur. Elle suivait approximativement le chemin de remembrement de la Rangizière au Sacré Cœur puis arrivait non loin du calvaire actuel où était placée une des « Portes » de Saint Georges. Elle descendait le bourg jusqu'à la rue du Stade et passait dans le lotissement des Maines (à peu près vers la rue de l’Aubépine, en tous cas derrière l’ancienne gare) pour rejoindre le pont romain où sa marque apparaissait encore avant la construction du lotissement. Elle se dirigeait vers Montaigu, puis Vieillevigne, par le même chemin que la voie précédente.
- de Nantes à Saintes (2) :
Venait par la Taillée, Saint-Martin-des-Noyers, les Essarts, la Chapelle de Chauché, traversait la Maine au Pontard. Benaston et la Drolinière puis Saint Georges par le Bois Harlan, la vallée de la Brachetière, le Pont Chaix où elle traversait la petite Maine, puis elle arrivait au bourg par la même « porte » que la voie précédente. Elle descendait le bourg par cette même voie jusqu'au pont romain. Passé ce pont, elle se confondait ensuite avec une autre voie venant d’Angers pour traverser le confluent des deux Maines sur la chaussée du Moulin Boisseau. Elle passait ensuite par la Lévinière, se dirigeait vers Boufféré puis Vieillevigne d’où elle rejoignait Rezé. Cette voie fut refaite et consolidée sur son territoire au XIe siècle par le seigneur de Montaigu, dont un voyer ou bailli, devait assurer l’entretien. Un acte ancien l’appelle « chemin Veyraud ».
- de Bourges à Beauvoir-sur-Mer :
Venait par Chatillon sur Sèvre, la Boissière-de-Montaigu par la Cossonnière et Asson, la Guyonnière par la cour et rejoignait Saint Georges aux Chaussées où elle se confondait avec la voie venant d’Angers. Ensuite, après avoir traversé la Chaussée du Moulin Boisseau, elle se dirigeait vers la Franchetière de Boufféré puis la Citadelle de Saint-André-Treize-Voies, ensuite Vieillevigne, le nord de Rocheservière pour atteindre Beauvoir-sur-Mer, par Saint-Étienne-de-Mer-Morte et Châteauneuf.
- de Nantes à Mareuil :
Venait par Château-Guibert, la Chaize, Boulogne, Saint-Denis-la-Chevasse par le Plessis Cougnon, la brossette de Chaché, les 4 chemins de Grasla, le Plessis Pinson (la Guère), le Plessis Valin, la Babinière de Saint Georges, puis elle traverse le Bouvreau à Godet et se dirige vers la Templerie, pour arriver par le chemin de Chauveau. Elle traverse le complexe sportif et le lotissement des Maines pour rejoindre le pont romain.
- d’Angers à Saint Gilles :
Venait de vers Beaupréau, puis Cugand par Fradet et le Bas Noyer, puis la Penissière de la Bernardière. Elle arrivait ensuite par Tournelièvre, Melay, la Gouraudière de la Guyonnière, puis le Planty et les Chaussées. Elle traversait le Moulin Boisseau puis se dirigeait, par le Vivier, la Cailletière de l’Herbergement, les Lucs, Beaufou, la Chapelle-Palluau, Mâché, Apremont, Le Fenouiller et Saint Gilles.
Voies secondaires et voies gauloises
- à l’ouest de la route centrale : on trouve une voie qui partait du gué du pont des Brouzils, rejoignait le chemin actuel des Noëls, passait à côté du Butais, et arrivait à la limite Est de l’aérodrome, sur le chemin du Vivier allant vers Saint Gilles. Une autre voie reliait la voie principale à celle traversant le complexe sportif, à l’emplacement de la rue du Stade.
- à l’est de la route centrale : une voie venant de la Migeonnière par le Moulin de la Roche, montait la route actuelle passait à « l’Ouche des Sept Trous » (fin de la rue du Cheminet), puis derrière l’école privée maternelle pour aboutir au pont romain.
Une autre voie venant de la Métairie, et partant de la voie du Gué du Jonc, empruntait la rue de la Grande Fosse pour sortir sur la voie principale du bourg, par la rue de l’Abattoir, face au chemin de la Prison. Un chemin devait partir peu après le Pont Chaix, traverser le coteau de Beau Soleil, puis le lotissement du Beugnon où l’on a retrouvé sa trace, pour redescendre par le chemin de la Prison.
Naturellement, il existait de nombreuses autres voies d’importance secondaire, gauloises ou romaines, mais ici ne sont citées que les principales.
Les ponts
Le pont Romain
Le pont Boisseau dit pont romain était antérieur au XIIIe siècle et avait été construit sur la Grande Maine, à l'emplacement de la chaussée reliant les voies romaines.
Il fut refait au XVIIIe siècle avec ses trois arches ogivales qui existent encore. Son nom de Pont Boisseau est emprunté sans doute à une vieille famille de Saint-Georges-de-Montaigu qui l'aurait fait construire.
Le pont des Brouzils
Le pont actuel sur la RD 86 dit pont des Brouzils s'appelait jadis le pont Saint-Mesme - Mesme ou Mesmin étant une contraction de Maximin.
Il fut élevé à l'emplacement d'une chaussée reliant Durinum à l'actuel chemin de Chauveau (voie romaine passant par la Templerie, la Babinière et rejoignant les Brouzils). La date de sa construction ne peut être définie, mais il apparait probable qu'il fut construit bien avant le XIIe siècle, tout comme le pont romain de la Chaussée de Moulin Boisseau. Son nom fut donné par les habitants de Saint-Georges-de-Montaigu en l'honneur de celui qui accompagna saint Martin de Vertou dans son voyage à Rome, et qui s'appelait Maximin de Trèves, et qui fut aussi son ami.
En 1866, ce pont tombait en ruines et devint impraticable et dangereux. Le maire de la commune, Monsieur GUESDON entreprit de le réparer. Grâce à une subvention départementale de 30 000 F, il fut changé et élevé de 2 mètres. L'entrepreneur fut Mathurin CHACUN demeurant à la Sallée.
Les écoles
En 1712, il n'y avait pas à l’époque d’institutions permanentes; cela relevait de l’initiative individuelle. Ainsi en cette même année, l’évêque de Riez, seigneur spirituel et temporel de Saint-Georges-de-Montaigu, avait donné à cette paroisse une rente de 120 livres pour l’entretien d’un maître et d’une maîtresse d’école charitable.
En 1830, la commune achète à une personne des Brouzils, l’école communale qui existe actuellement
C’est vers le début du siècle que furent construites les écoles privées existantes. Auparavant, l’école se faisait au milieu du bourg à la maison Girard.
Histoires locales
L’après Révolution
La Duchesse de Berry tente de soulever l’ancienne Vendée militaire après l’abdication de Charles X, pour imposer son fils Henri V, duc de Bordeaux, contre Louis-Philippe, qui sera proclamé roi en 1830.
Le 17 mai 1831 elle arrive au château de la Preuille à Saint-Hilaire-de-Loulay. Le 25 mai, elle confirme l’ordre de prendre les armes, mais contrairement à ce qu'elle espérait, elle est peu suivie. Cependant, quelques bandes de réfractaires s'organisent et parcourent le pays.
Un jeune Normand, nommé Bonnechose, ancien page de Charles X, était venu en Vendée pour combattre pour Henri V. Chargé de soutenir le moral des réfractaires, il allait ainsi habillé en paysan de ferme en ferme.
En janvier 1832 à la Goyère, il tomba sous les balles de soldats en battue. Il y eut deux autres morts ce soir là : un caporal abattu par lui et le fermier Pierre GOURAUD, tué par une sentinelle. Bonnechose avait d’abord diné à la Fouchardière.
Le 7 juin 1832, les réfractaires, sous les ordres du chevalier de Piennes prirent part au dernier combat des guerres de Vendée à Saint-Aubin-des-Ormeaux. Parmi eux deux rescapés, Beauchamp et Méchineau de la Dragonnière qui, la veille, étaient encore au combat légendaire de la Pénissière de la Bernardière. Dans ce manoir, une quarantaine de Vendéens retranchés, soutiennent le 6 juin un siège contre un bataillon républicain. Les gouvernementaux mettent le feu au toit. Quelques captifs parviennent à s'enfuir. Les autres sont brulés vifs.
À la foire de Saint Georges
À la foire, en 1389 arrivait Colinet ALARD, cordonnier, et son compagnon PICART. Ils décidèrent de changer la selle de leurs chevaux. Avisant deux chevaux sellés, ils s'emparèrent de leurs selles et s'enfuirent. À ce moment, les propriétaires des deux chevaux arrivèrent et crièrent « au larron ». Nos deux voleurs furent pris et emprisonnés, dans la prison du prévôt qui était moine - religieux de Saint Georges et à qui la foire appartenait. PICART qui n'était pas le principal coupable fut relâché. Colinet ALARD reconnu le vol des selles et le moine le confessa. Il s'accusa alors d’un larcin un peu
spécial. Il n’avait pas enlevé que les selles, mais aussi une femme nommée Jehanne Moricete. Avec elle, il avait pris également deux juments, un pot de beurre et divers biens au mari de celle-ci. Jehanne qui n’avait que 25 ans ne voulait plus rester avec son mari qui en avait cinquante. Elle partit donc avec Colinet et arrivèrent à Mathefelon, près de Seiches en Maine-et-Loire. Colinet avait juré de la suivre là où elle irait. Ce serment fut sans lendemain. Il abandonna Jehanne et alla s’installer à Longué en Vallée (près de Saumur) où il travailla à son métier de cordonnier. Jehanne sans ressources, vendit les deux juments et s'en vint pour retrouver Colinet. Celui-ci apprenant son arrivée quitta rapidement Longué pour revenir à sa ville natale : Saint Père du Luc où il avait d’ailleurs connu Jehanne. En arrivant au pays, il apprit que son mari était mort depuis 5 mois. Il retourna donc à Longué pour la ramener.
Dans l’intervalle, un enfant était né de leur union. Il se retrouvait donc en prison, entre les mains d’un juge-sénéchal, moine de Saint Georges. Il fut condamné pour ses deux vols (selles et femme) à la peine de mort. Fort heureusement, il put faire appel de cette décision au parlement. Il reçu du roi Charles VI dit « le Bien Aimé », les lettres de grâce, le libérant cependant sous certaines conditions :
« Attendu que Colinet passe 3 mois en prison, qui il a été durement questionné, qu’il est chargé maintenant d’une femme et d’un enfant, que le prévôt - moine n’aurait tiré aucun profit de son exécution, vis à vis de la coutume du pays, il n’a commis aucun crime principal. Par pitié, justice, compassion et miséricorde, nous voulons que la justice soit tempérée. Nous remettons et pardonnons les faits, et le restituons à sa « bonne fame » ainsi que ses biens. »
Noël approchant, il sera tenu de faire un Pélerinage à Rocamadour, étant entendu qu’il a deux mois pour exécuter sa sentence. En ce cas, nous mettons au néant, sans amende, en imposant silence perpétuel à votre procureur ainsi qui à tous les autres justiciers, officiers et lieutenants, présents et à venir.
Nul doute que notre pauvre Colinet s’empressa à sa sortie de prison d’accomplir son voyage à Rocamadour.
Le petit train
En 1908 le maire, de Saint-Georges-de-Montaigu, qui sollicitait le renouvellement de son mandat, eut à subir les critiques d’un certain nombre de ses administrés. On lui reprochait notamment de ne pas avoir obtenu la modification du tracé de la ligne de tramway et de ne pas avoir su imposer une limitation de vitesse à ce petit train.
Quelques jours avant les élections, il répondait à ces critiques par une lettre circulaire :
L’administration supérieure a adopté le tracé actuel parce qu'elle y avait intérêt. La diminution du parcours, l’absence de terrassement la propriété du sol, constituaient, des avantages primant toutes autres considérations. Le conseil municipal, frappé des inconvénients du projet cotoyant la grande Maine, avec gare à la Pitardière avait accepté, non sans répugnance le principe d’une voie ferrée suivant la route nationale. C’est pour cela que par une délibération en date du 1 janvier 1899, il avait repris l’idée d’un premier projet, conçu puis abandonné par l’administration des tramways, et d’après lequel, la ligne, évitant la rue principale devait traverser les jardins, mais à une distance suffisante de la rivière, pour permettre l’établissement d’une gare très voisine du centre de l’agglomération.
Ce plan qui sauvegardait tous les intérêts à malheureusement été rejeté. « Je me suis livré à des démarches personnelles auprès des membres de la commission des tramways chargée de statuer. Si l’administration des tramways se conformant à des engagements pris, se décidait à imposer à ses trains, dans l’intérêt du bourg, une marche de 6 km à l’heure, qui correspondrait à l’allure ordinaire d’un piéton, le danser deviendrait à peu près nul. Il disparaîtrait le jour ou la vitesse serait supprimée. Le ralentissement occasionnerait un retard de 2 min et demie, qu'il serait facile de récupérer en pleine campagne. »
Malgré les explications données par le Maire, la municipalité ne fut pas réélue aux élections de 1908.
Le bandit GUILLERY
Le 9 juin 1604, Sully, gouverneur du Poitou vint à Fontenay. Cette tournée lui permet de constater à quel point la campagne poitevine, dévastée par 40 ans de guerre civile, vit dans une affreuse misère. Misère d’autant plus tenace, que les bandes de brigands continuent de piller les populations paysannes. La plus célèbre de celles-ci est celle du capitaine GUILLERY.
Celle-ci naquit au village des Landes commune de Boulogne. Avec ses deux frères, après avoir combattu sous les ordres du duc de Mercœur ils s'organisèrent dans le but de tuer et de dévaliser les voyageurs.
GUILLERY possédait plusieurs châteaux en Vendée. Il avait fait de l’un d’eux, à la Merlatière, son quartier général. Sa bande de 500 hommes s'y réunissait. Devant la peur qu'ils inspiraient au pays, Henri IV dût envoyer une véritable armée contre ces bandits.
En 1608, messire LEGEAY tint donc garnison pour le capturer, au manoir de la Gestière.
Ce château, construit par le Baron de la Richardière, possédait tours, tourelles et était protégé par des douves.
Un jour que GUILLERY lui donnait un peu de repos, il organisa un festin pour oublier ses fatigues. Il y avait convié la plupart des gentilshommes de la contrée. Au moment du repos, le bandit se présente déguisé en poissonnier. L’aubaine était bonne, on lui achète une quantité considérable de poisson et il est invité à dîner à la cuisine pendant que son cheval « Carabi » mangeait au râtelier du châtelain.
Pendant que le joyeux festin battait son plein GUILLERY bien restauré, va cherché son cheval à l’écurie puis se présente à la fenêtre de la salle du festin. Il fait une révérence aux convives et leur dit : « vous cherchez GUILLERY, messires... C’est lui-même qui, en ce moment, a l’honneur de vous saluer. À ces mots, tout le monde se lève de table et court aux écuries. Mais quelle ne fut pas leur stupeur, en voyant que tous les chevaux avaient le jarret coupé. Pendant ce temps, GUILLERY, sûr de ne pas être rejoint, s'éloignait au petit trot de son cheval, riant de cette aventure.
Le 4 décembre de cette même année il fut pris et exécuté à Niort. Sa troupe se dispersa et la plupart des bandits qui la composait furent arrêtés et envoyés au supplice.
Héraldique
D'azur au pairle d'argent, accosté à dextre d'une roue dentée d'or et à senestre d'un épi de blé feuillé du même, au pont de quatre arches aussi d'or mouvant de la pointe, surmonté d'une crosse de sable, brochant sur le pairle.
Histoire administrative
Département - 1801-2018 : Vendée
Arrondissement - 1801-1810 : Montaigu, 1810-1814 : Napoléon-Vendée, 1814-1848 : Bourbon-Vendée, 1848-1870 : Napoléon-Vendée, 1870-2018 : La Roche-sur-Yon
Canton - 1801-2018 : Montaigu
Commune - 1801-2018 : Saint-Georges-près-Montaigu (Saint-Georges-de-Montaigu)
Résumé chronologique :
1801-.... :
Patrimoine bâti
Église néogothique du XIXe siècle
Logis de la Gestière
Manoir (ancien) de la Goyère du XVIe siècle
Manoir (ancien) de la Limousinière
Repères géographiques
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
?
1 442
1 449
2 110
2 129
2 170
2 213
2 279
2 265
2 302
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
2 291
2 430
2 324
2 319
2 333
2 309
2 398
2 368
2 380
2 331
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
2 301
1 962
1 885
1 914
1 854
1 780
1 785
1 886
1 912
2 072
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
2 417
2 769
3 176
3 687
4 014
4 269
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.