Le nom gallo-romain est Bitrona. On trouve ensuite Castrum Bonilis (Xe s.), Bonils (XIIe s.), de Bonilis (XIVe s.). La forme provençale est Bonieus.
La préhistoire est ici présente en de nombreux lieux (habitats néolithiques, notamment sur les franges du plateau de Claparèdes).
L'agglomération gallo-romaine se situait aux abords de la plaine (villas romaines en divers lieux) : la partie surélevée ayant été oppidum celto-ligure.
C'est autour de cette zone mieux protégée que s'édifie la ville au Moyen Âge. Dès 972, le château (Castellum, aujourd'hui Castellas) propriété de la puissante famille provençale d'AGOULT protège une communauté que les menaces permanentes venues de la plaine engagent à s'entourer de puissantes murailles et tours (Castrum). Pendant les guerres de religion qui ravagent la région, Bonnieux est restée catholique. Au XIIe siècle, les Templiers construisent la chapelle Saint-Sauveur (base de l'église haute St Gervais et St Protais). De la fin du XIIIe siècle à la Révolution, la ville appartient au domaine pontifical (Comtat Venaissin), ce qui lui donne, du fait de cette position particulière d'enclave, une place à part dans l'histoire de la région.
Au cours du XVIIIe siècle, Bonnieux est devenue une cité active de 3 500 habitants. [1]
Le 14 novembre 1887, Bonnieux est ébranlée par un tremblement de terre qui touche le Vaucluse. Un autre tremblement de terre se produira en Provence le 11 juin 1909 mais atteindra le Luberon avec une moindre amplitude.
La cité produit des vins AOC et Luberon ; le vin Château de la Canorgue (chanoine en provençal), le fief viticole est érigé en comté par le pape Benoît XiV (1747). Elle est également un haut lieu de production de truffes.
Le bourg possède la plus grande forêt de cèdres de France (250 ha), issus de l'atlas marocain ; ils ont été plantés sous Napoléon III
Héraldique
D'azur à la clé d'or, à la lettre B capitale du même brochant sur le tout[2].
Histoire administrative
Département - 1801-2025 : Vaucluse
Arrondissement - 1801-2025 : Apt [Tcl.1926, Cavaillon ... Tcl.1933, Apt]
Canton - 1801-2015 : Bonnieux --> 2015-2025 : Apt
Commune - 1801-2025 : Bonnieux
Résumé chronologique :
1801-.... : Cton de , Arrt. de , Dép. de
Patrimoine bâti
Bonnieux est une ancienne cité entourée par des remparts. Elle possède de nombreux vestiges de ces remparts et des tours du XIIe siècle.
Le Pont Julien est un pont romain, traditionnellement daté de l'an 3 avant JC, au débouché du défilé de Roquefure, à 5 km au nord de Bonnieux.
Il était situé sur la voie Domitienne (via Domitia), voie romaine qui reliait Narbonne (Colonia Narbo Martius) à Turin (Augusta Taurinorum). Il franchissait le cours du Calavon au débouché des gorges de Roquefure, et doit son nom à la proximité d'Apt, appelée alors Colonia Apta Julia, sur le territoire de laquelle il a été construit.
Le pont de pierre, tel qu'on peut encore le voir aujourd'hui, a remplacé un premier pont romain construit en pierre et en bois, sans doute peu adapté au caractère torrentueux de la rivière et peut-être détruit par cette dernière. De ce pont primitif, équipé d'un simple tablier de bois horizontal et peu élevé au-dessus du cours d'eau, sans doute emporté par une crue, ne sont conservés que quelques blocs à la base des piles actuelles ainsi que des entailles dans le rocher destinées à asseoir les piles anciennes.
Avec ses trois larges arches (16.20 mètres pour la baie centrale, une des plus importantes conservées en Gaule), ses ouïes percées dans les piles, et sa chaussée très au-dessus du cours d'eau, le nouveau pont permettait un meilleur écoulement des eaux et un franchissement sécurisé.
L'excellente conception et la construction robuste de cet ouvrage répondaient au trafic intense qui, en toute saison et par tous les temps, caractérisait cet itinéraire majeur de l'empire romain reliant Rome à la péninsule ibérique en traversant le sud de la Gaule (Provincia Galia Narbonensis). La via Domitia, construite et entretenue aux frais de l'Empire (cursus publicus), permettait ainsi aux messagers impériaux de rejoindre Rome et l'empereur en personne en voitures à chevaux et en toutes circonstances. [3]
La chaussée antique de la voie, bien visible en aval et en amont du pont, franchissait le lit du Calavon (ou Coulon) suivant un tracé en baïonnette.
Il est inscrit aux « Monument historique » depuis 1914[4].
Sous le calvaire et l'oratoire datant de 1839 , l'ancien castrum (Château) est enfoui.
Église Saint-Gervais et Saint-Protais
Église Saint-Gervais et Saint-Protais F.CouvreurLe clocher et la Vierge Photo JPG
L'église haute est à 429 m d'altitude, à laquelle on peut accéder par un escalier de 86 marches. De l'église originelle, (construite par les Templiers) en partie de style roman du XIIe siècle, ne subsistent que deux travées sur laquelle vient s'appuyer une construction du XVe siècle de style gothique provençal, ainsi que plusieurs chapelles latérales des XVe et XVIIIe siècles.
L'église est équipée d'un orgue signé Frère Jean-Esprit ISNARD de 1777-1778, initialement construit pour le couvent des Minimes à Marseille, qui a été utilisé jusqu'en 1939.
La toiture de l'église est faite de plaques de pierres. Le clocher avec ses 4 cloches est encore actionné à la main.
L'entrée primitive est située au sud pour protéger les paroissiens du "Mistral", elle est pourvu d'un tympan avec un aigle sculpté. Le clocher a reçu une Vierge en 1865.
Depuis une trentaine d'année une association s'est créée pour sauvegarder l'édifice du délabrement et depuis 2018 elle s'attache particulièrement à la restauration du mobilier intérieur et notamment le chef d'oeuvre du retable de la Transfiguration du Christ[5]
Édifice classé aux Monuments historiques depuis 1978[6]
Vue arrière
Porte et tympan
La façade
Escalier d'accès
Escalier pour se rendre à l'église du haut
Armoiries
Elle possède également de très nombreux objets classés :
Portail JPGalichonÉglise de la Transfiguration F.Couvreur
L'église Saint-Gervais et Saint-Protais, ou église haute, ayant été jugée comme "meurtrière pour tous les membres souffrants et infirmes de la paroisse", il fut décidé par les bonnieulais de faire construire à leurs frais un nouveau lieu de culte en bas du village. Entre 1858 et 1860, le curé Crévoulin établit un protocole de souscription qui enthousiasme les villageois et les paroissiens des communes environnantes : 60 000 francs récoltés et une longue liste de donateurs (dont les noms sont visibles dans l'église). La première pierre fut posée le 15 novembre 1866, elle fut inaugurée en 1870.
L'église n'appartient pas à la commune mais à l'archevêché d'Avignon.
L'édifice est en forme de croix latine composé d'une nef et de deux bas-côtés voûtés d'ogives. Son chœur, doté de sept baies, est pentagonal doté de chapelles. L'église est éclairée par six baies plein cintre percées dans les murs des bas-côtés et deux rosaces éclairent le transept
À noter que les feuilles d'acanthe qui décorent le pilier ont été taillées avant la pose de la pierre.
Le clocher est situé à l'aplomb de la porte principale, percé de quatre baies ouvertes en plein cintre, et surmonté d'une flèche pyramidale à base carrée.
Depuis 2022 une campagne de rénovation et d'entretien est en cours.
Ancienne résidence d'une famille notable de Bonnieux , elle fut transformée en mairie en 1859, maison commune installée initialement rue Droite (rue droite et escarpée qui n'est pus convenable au service de la population et aux besoins des services). Située dans le haut de Bonnieux et donc difficile d'accès elle cessa d'être mairie en 2006 poour des raisons similaires.
Une tour devait être construite place de la Justice pour y recevoir la nouvelle horloge. Ce projet est abandonné au profit de l'hôtel de Rouvil ; la façade nord-ouest porte l'horloge et un clocheton à campanile en fer forgé.
La salle des mariages est un ancien salon d'apparat. Une cave taillée dans la roche témoigne d'une utilisation plus ancienne. Après un large escalier, un portail, à l'entablement ornementé, encadré de deux pilastres et surmonté d'un fronton à corniche, s'ouvre sur un cour intérieure.
Toutes les fontaines sont alimentées par le captage des eaux de source par gravitation, et notamment par celle de la Croupatière , en haut de Bonnieux, qui alimentait la fontaine aux Dauphins jour et nuit.
Autrefois non adossée, cette grande fontaine desservait le cœur de Bonnieux. Un lavoir se trouve sous l'arche mitoyenne.
Le belvédère
Le Belvédère F.Couvreur
Lou Badaréu, lieu qui offre la plus belle vue sur le bas du village, la vallée du Cavalon, les monts du Vaucluse et le mont Ventoux.
Emplacement de la chapelle Notre-Dame-des-Sept-Douleurs bâtie par la confrérie des Pénitents blancs. Elle fut aliénée pendant la Révolution et revint à la famille de Rouvil, puis à la collectivité lors de l'achat de l'hôtel.
Le 11 juin 1909, un séisme provoqua deux importantes fissures sur la façade ouest de l'église haute et des lézardes sur les murs de la chapelle ; celle-ci fut démolie en 1915 pour cause de danger public. On aperçoit encore une belle voûte qui témoigne de son existence. [16]
Jardin de la Louve, classé Jardin remarquable en 2020 [23]
Musée de la Boulangerie
Repères géographiques
Bonnieux est situé au début de la jonction entre le Petit Luberon et le Grand Luberon. Elle fait partie de la Réserve naturelle géologique du Luberon.
Bonnieux fait face au village de Lacoste (6.8 km). Les autres communes limitrophes sont : Roussillon (11.3 km), Gargas (14.5 km), Apt (15 km), Buoux (12 km), Lourmarin (13.4 km), Lauris (17.5 km), Puyvert. Avignon est à 47 km et Aix en Provence à 53 km.
Au pied du village s'étale la vallée du Calavon avec en son milieu la colline de Roussillon avec ses ocres.
Deu rivières traversent la commune : le Calavon au nord, et l'Aigue Brun au sud.
Crète du Luberon : 600 m. En plaine : 147 m, le village : 350 m
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
2 540
2 450
2 539
2 608
2 560
2 723
2 804
2 705
2 674
2 631
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
2 530
2 520
2 534
2 507
2 180
2 175
2 022
1 845
1 783
1 722
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
1 686
1 435
1 483
1 489
1 437
1 390
1 312
1 322
1 292
1 360
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
1 385
1 422
1 417
1 400
1 413
1 369
1 177
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Pierre Joseph ARTAUD (né le 5 mars 1707 à Bonnieux, décédé le 5 novembre 1760), évêque de Cavaillon entre 1757 et 1760
Joseph Stanislas François Xavier ROVERE de FONTVIELLE (né le 16 juillet 1748 à Bonnieux, décède le 11 septembre 1798 en Guyane), homme politique de la Révolution française
François-Régis ROVERE (né le 16 janvier 1756 à Bonnieux et décédé à Bonnieux le 4 décembre 1818), évêque constitutionnel du Vaucluse (août 41793-février 1794)
Joseph Sébastien Ferdinand de TERRIS (né à Bonnieux le 20 janvier 1824, décédé le 8 avril 1885 à Fréjus), prélat de Sa Sainteté, assistant au trône pontifical, comte romain et évêque de Fréjus de 1876 à 1885.
Louis-Paul RASTOUIL (né le 8 mai 1884 à Bonnieux, décède à Limoges le 7 avril 1966), évêque de Limoges de 1938 à 1966
Décès
Édouard Léon WARSCHAWSKY dit Edy LEGRAND (né le 24 juillet 1892 à Bordeaux, décédé à 2 septembre 1970 à Bonnieux), illustrateur et peintre français
Jean des VALLIÈRES (né le 5 avril 1895 à Paris et décède à Paris le 20 septembre 1970), militaire, écrivain et scénariste français, est inhumé à Bonnieux ; père de Hervé des Vallières et de ; ses noms de plume : Jean RAVENNES et Terence Mc SWINEY
Émile GARDON (1896-1980), classé parmi les peintres naïfs, considéré comme le douanier Rousseau provençal, sans qu'il existe une véritable ressemblance picturale, il a peint Bonnieux et le Luberon avec beaucoup d'amour et de cœur
Hervé des VALLIÈRES connu sous le nom d' Hervé (né à Avignon le 27 février 1924, décédé à Cavaillon, le 6 juillet 2005), publicitaire et artiste peintre est inhumé à Bonnieux
Maurice ROBINET dit Maurice RONET (né le 13 avril 1927, décédé à Paris le 14 mars 1983), comédien et réalisateur, est inhumé à Bonnieux ; son nom a été donné à l'une des rues de la commune
Autres
Daniel LOUBET chef étoilé du restaurant gastronomique au Domaine de Capelongue de Bonnieux entre 2004 et 2020
Y possèdent une maison : Jack LANG (Ministre de la Culture de 1981 à 1986 et de 1988 à 1992), Danièle ÉVENOUet Georges FILLIOUD, Alain CHABAT s'y est marié, John MALKOVITCH, Daniel AUTEUIL ET Emmanuelle BÉART lorsqu'ils étaient mariés,
Plusieurs films ont été tournés à Bonnieux :
Un village en Provence, série TV de la BBC
Une grande année de Ridley Scott
Absolutely fabulous, un épisode de la troisième saison de la série britannique
Swimming Pool de François Ozon, principalement tourné à Ménerbes, mais quelques séquences à Bonnieux
Visages, Villages d'Agnès Varda, une des 5 séquences tournée à Bonnieux