C'est dès le quatrième siècle avant l'ère chrétienne que commencent à s'implanter dans le secteur des peuplades venues de Ligurie, d'abord sur le littoral puis sur les hauteurs au cours du IXe siècle.
"Draille des Bredouilles", remparts du XIIe
Au XIIe siècle la région est dominée par les comtes de Provence et les vicomtes de Marseille auxquels est rattachée la seigneurie de Bormes. Le cœur du village et les remparts datent de cette époque. Au XIIIe siècle, le seigneur Roger de Fos fait ériger un château dont il subsiste des vestiges. Sa construction s'étale dans le temps.
Quatre autres dynasties seigneuriales vont suivre jusqu'à celle du seigneur de Covet.
Au XVIe siècle, le village s'agrandit avec une première construction hors remparts en 1577. Les habitants n'hésitent pas à construire des cuberts, passages couverts sous les maisons permettant de faciliter la circulation entre les différents étagements du village.
Aux siècles suivants l'économie locale est dominée par la production d'huile d'olive. Au XIXe siècle s'implante une bouchonnerie qui travaillera le liège jusqu'en 1945.
En 1913, Bormes est classée "station climatique" en raison de la douceur de son climat. Des jardins botaniques sont créés, des peintres fréquentent les lieux ou s'y installent.
L'issue de la seconde guerre mondiale est favorisée par le débarquement de Provence dans le secteur compris entre Ramatuelle et Saint-Raphaël, et la libération de Bormes a lieu le 17 août 1944.
Héraldique
Blason en pierreNouveau blason
Blasonnement :
« D'azur au lion d'or, lampassé, armé et vilené de gueules, couronné d'argent[1] ».
Histoire :
Les armoiries originelles datent de 1697.
Un nouveau blason a été créé récemment, reprenant l'emblème du lion mais représentant également les autres atouts de la commune
[2].
Toponymie
Le toponyme provient de "Borma", correspondant à "eaux jaillissantes" dans la langue celtique.
En provençal le village prend l'appellation de "Bormas".
Le 15 février 1968, Bormes prend le nom de Bormes-les-Mimosas, en raison des nombreuses espèces de mimosas (famille des acacias) fleurissant sur son territoire.
Histoire administrative
Bormes cède en 1913 Le Lavandou (création commune).
Département - 1801-2025 : Var
Arrondissement - 1801-2025 : Toulon
Canton - 1801-2015 : Collobrières --> 2015-2025 : La Crau
Commune - 1801-1968 : Bormes --> 1968-2025 : Bormes-les-Mimosas
C'est à 180 mètres d'altitude que le château médiéval est édifié en 1257, avec une tour carrée et un donjon rond, sous l'impulsion du seigneur Roger de Fos.
Sa construction se poursuit au fil des dynasties suivantes jusqu'au seigneur de Covet qui, en 1654, décide de s'installer en dehors des remparts.
Le château se transforme alors en couvent pour abriter les religieux Minimes.
En 1767, il est vendu aux enchères en tant que bien national, puis, une petite trentaine d'années plus tard, fait office de caserne.
En partie détérioré, il est cependant acquis par des particuliers au tout début du XXe siècle et inscrit aux Monuments historiques en 1931[3].
Chapelle Notre-Dame de Constance
Marches et portail d'entrée B.ohlandChevet et clocher entourés de rochers B.ohland
L'élévation de cette chapelle est due à Constance de Provence, ou princesse Constance des Francs, fille supposée de Robert II, dit Robert le Pieux (972-1031), qui en fait la demande aux Chartreux de la Verne, religieux établis à Collobrières depuis 1170.
L'édifice est construit au XIIe siècle, dans un style roman, en pierres recouvertes d'enduit à la chaux et une toiture de type provençal. Il est inscrit aux Monuments historiques depuis 1926[4].
Pour accéder à cette chapelle, située à 324 mètres, il faut emprunter un chemin montagneux agrémenté de six oratoires. À proximité est aménagé un point d'observation permettant d'apprécier le panorama sur la mer et les îles d'Hyères.
Chapelle Saint-François-de-Paule
Façade de la chapelle
Cette chapelle en style roman provençal a été érigée en 1560 pour remercier saint François-de-Paule. Ce moine, de son vrai nom Francesco Martotillo, est né à Paule en Calabre en 1416, a fondé l'ordre mendiant des Minimes, a été canonisé par Léon X en mai 1519 et est mort à Paris le 2 avril 1508. Vivant en ermite, avec des dons de guérisseur, il fut accueilli par les Borméens en 1481 et les délivra de la peste. La chapelle de Bormes-les-Mimosas est la plus ancienne élevée en occident à la gloire de ce saint bienfaiteur.
Pendant la construction de l'église Saint-Trophyme, le culte s'est pratiqué dans la chapelle Saint-François-de-Paule. Elle a eu la chance d'échapper au vandalisme révolutionnaire. Le Borméen Maurice Courme l'a achetée mais ne l'a pas transformée en moulin, comme c'était souvent le cas. Il l'a rendue à la paroisse en 1827. Elle est inscrite aux Monuments historiques depuis 1963[5].
Le maître-autel est surmonté d'un retable en bois doré du XVIIIe siècle représentant saint François-de-Paule suppliant la Vierge. Un buste reliquaire en bois, datant du XVe siècle, représente saint Clair, patron de la cité borméenne. Les vitraux et l'oculus de la façade sont une œuvre contemporaine du maître-verrier J.B. Chartier et évoquent la vie du bienfaiteur calabrais.
À l'extérieur de la chapelle, une statue sur socle rend hommage à saint François-de-Paule.
Maître-autel et retable
Vitraux
Buste de saint Clair
Statue élevée en 1791
Église Saint-Trophyme
Façade
Les premières mentions de la paroisse remontent au VIe siècle.
L'église actuelle date du quatrième quart du XVIIIe siècle. Son but était de remplacer l'église primitive du château, elle aussi dédiée à saint Trophyme, évêque d'Arles au Ve siècle.
Clocher et contreforts sur l'appentis
Construite dans un style roman provençal, elle est constituée de trois nefs. Dans six piliers sont intégrées des niches arrondies abritant des statues ou bustes reliquaires en bois peint ou doré. Lors d'une restauration de l'intérieur, en 1998, des fresques ont été mises au jour au niveau du chœur : elles représentent Dieu le père au-dessus de l'autel, et sur les côtés l'autel de la Vierge avec draperies et anges.
L'église est inscrite aux Monuments historiques depuis 1973[6].
À l'extérieur se remarque un cadran solaire, dont la devise latine se traduit par « De l'heure du jour à l'heure de Dieu »[7].
Fresques décorant le chœur
Buste de saint Pons
Vierge à l'Enfant
Cadran solaire
Moulins
Tour subsistante, place Saint-FrançoisAncien moulin à huile
Il y avait dans la commune borméenne huit moulins en tout.
- La moitié étaient des moulins à vent placés sur les hauteurs et produisaient de la farine de blé. Les bases des quatre tours demeurent, la mieux conservée étant celle de la Place Saint-François derrière la mairie.
- Les quatre autres étaient des moulins à sang situés plus bas dans le village et étaient destinées à la production d'huile d'olive. Un seul subsiste, au croisement de la Rue du Moulin et de la Rue des Contours. Il a été transformé en résidence privée.
Musée d'Art et d'Histoire
Plafond à caissons
Le musée a été créé en 1926 par l'artiste Emmanuel Charles Bénézit.
Il occupa d'abord une salle de la mairie puis fut transféré à l'emplacement actuel, dans une maison du XVIIe siècle.
Il a servi de maison commune et d'école de garçons.
Il a aussi fait office de tribunal quand le juge de paix de Collobrières y venait, ainsi que de prison.
Son plafond particulier, en schiste du pays, a été refait à l'identique et consolidé en 1970 dans le but de créer un étage supérieur.
Située à 22 kilomètres à l'est de Hyères et à 34 kilomètres à l'ouest de Saint-Tropez, cette commune varoise s'étale entre le front de mer et le sud du massif des Maures.
Son ban communal comprend 82 % d'espaces boisés où fleurissent en février les mimosas qui ont fait sa renommée, et comporte 22 kilomètres de littoral. La commune elle-même se partage en deux entités : le village médiéval qui s'étage sur le flanc de la colline, à l'entrée de la forêt du Dom, et les quartiers plus proches du front de mer, tels la Favière avec son port construit en 1969.
L'extrémité sud du territoire forme la pointe du cap Bénat, surmonté de la résidence présidentielle "Le fort de Brégançon".
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
1 400
1 424
1 428
1 403
1 559
1 730
1 718
1 893
2 019
2 002
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
2 107
2 178
2 027
2 126
2 229
2 292
2 161
2 059
2 070
2 106
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
2 699
1 567
1 628
1 887
1 864
1 609
1 861
2 486
2 965
3 093
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
3 839
5 083
6 324
7 051
7 548
7 982
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Rue Rompi Cuou (Casse-Cul en provençal) 150 m et 83 marches
Maison du maire A. Vigourel, où son ami et académicien Jean Aicard a écrit son roman Maurin des Maures
Monument funéraire dédié au peintre Jean Charles Cazin décédé au Lavandou mais inhumé ici.
Une ruelle
Cartes postales
Divers
Personnalités liées à la commune
Stèle et buste d'Hippolyte Bouchard
Hippolyte BOUCHARD est né à Bormes-les-Mimosas le 15 janvier 1780.
Il entre dans la marine française et côtoie Bonaparte lors de la campagne d'Égypte. Il part ensuite en Haïti puis est nommé commandant de la flotte nationale argentine. Il œuvre pour l'indépendance de ce pays. Il commande aussi la frégate La Argentina lors d'un tour du monde et empêche le trafic d'esclaves ou met la piraterie en échec.
Il est assassiné à Nazca au Pérou le 4 janvier 1843 et inhumé au Panthéon naval de Buenos Aires.
Alexandre Vigourel est né en 1848 et décédé en 1911. Il était l'ami de l'académicien Jean Aicard et l'a accueilli lors de la rédaction de son roman Maurin des Maures.
Outre son mandat de maire, A. Vigourel a été Conseiller général du var de 1879 à 1911.
Ordonné en 1985. A exercé dix ans au diocèse de Versailles. Après Bormes-les-mimosas, a servi à Notre-dame-de-la-Mer. A été aumônier de prison, et aumônier des moniales de Bethléem au Thoronet. A effectué une marche spirituelle dans le désert du Sinaï. A écrit différents ouvrages dont Aiguilleurs du ciel ou Aimable comme une porte de prison.
Guy CASSERON
2001-2006
Ordonné à Toulon en 1980. Curé de différentes petites paroisses. Curé de la cathédrale de Toulon pendant neuf ans. Actuellement curé archiprêtre de la cathédrale de Fréjus.