Les seigneurs de Sorel faisaient parti des seigneurs les plus distingués du Vermandois.
Le premier chevalier de Sorel connu est Gauthier de Sorel, chevalier du Santerre en 1187.
D’après Paul de Cagny, dans histoire de l’arrondissement de Péronne qui se réfère à Levasseur, évêque de Noyon (donc de Sorel), Regnault de Sorel fut l’époux de la fameuse Agnès Sorel. Il est décédé en 1441. Agnès est citée en 1444 à la cour de Charles IV. Était-elle veuve ?
Qui était cette belle Agnès ?
Née à Froimantel en Picardie, près de Péronne selon certain, ou à Fromenteau en Touraine d’après les autres, vers 1420.
Une chose est certaine, c’était du côté de Thour. Mais la encore le bât blesse : Tours, en Touraine, ne s’est jamais orthographié avec un H.
Certains ont supposé qu’il pouvait s’agir de Thourotte dans l’Oise. Pourquoi pas ? Cela permet de réconcilier à la fois la Picardie et Thour. De plus, coïncidence, on retrouve en 1427 le seigneur de Thourotte désigné comme possesseur des terres de Sorel.
Le père d’Agnès était seigneur de Coudun dans l’Oise, non loin de Thourotte.
Aucun autre historien ne parle de ce mariage avec Regnault de Sorel, mais aucun n’explique comment la fille de Jean Soreau et de Catherine de Maignelais devint Agnès Sorel.
Un des rares portrait d’Agnès appartient au baron de T…, dont la famille le tient en héritage de la dernière descendante des comtes de Sorel d’Ugny.
Dans l’église de Sorel Le Grand, avant 1914, une inscription funéraire portait la mention : Messire louis Isaac de Sorel, chevalier, seigneur de Sorel, Ugny le Gay, Plessier, Guyancourt, La Neuville, Fontaine Notre Dame, Feulaine et autres lieux. Donc la même famille.
Ensuite la belle Agnès devint la maîtresse officielle du roi de France Charles IV. Elle est morte empoisonnée par Louis XI en 1450. Là encore, c’est une longue histoire.
XVIIIe siècle
Par la loi du 14 décembre 1789, l'Assemblée nationale crée les communes, regroupées en districts, rassemblés eux-mêmes en département. La France est alors divisée en 89 départements.
En 1793, Sorel est une commune dans le canton dont Heudicourt est le chef-lieu. Il le restera jusqu'en 1801, année où le canton intègre celui de Roisel.
Le 20 septembre 1792, la tenue des registres de naissance, mariage et décès (état civil) est confiée à la responsabilité du maire. Antérieurement, c'était le curé de la paroisse qui rédigeait les registres de baptême, mariage et sépulture (registres paroissiaux). Ci-dessous désignation des mariages concernés.
La loi du 13 fructidor an VI (30 août 1798) décrète que les mariages seront prononcés au chef lieu de canton. La loi du 18 pluviose an VIII (7 février 1800 rétablit la célébration des mariages dans chaque commune.
Petites histoires de la Révolution
Le 7 septembre 1790, un différend intervient entre la municipalité et celle d'Heudicourt à propos du glanage.
Le 28 septembre 1790, les héritiers du baron HANMER demande une décharge d'imposition.
Le 6 juin 1791, MASCRE est élu curé. Il était précédemment vicaire de Notre Dame de Bretagne à Péronne. Il quitte sa fonction le 8 avril 1794 mais reste autorisé à demeurer au presbytère.
Le 29 août 1792, la municipalité se déclare en état de surveillance permanente compte tenu de la présence de l'ennemi. Le 9 avril 1793, la commune déclare qu'elle exécutera la loi sur la levée quand la commune d'Heudicourt aura donné l'exemple. Le 23 octobre, Le District inflige une amende à la municipalité pour n'avoir pas fourni neuf chariots et deux chevaux. L'amende devra être payée personnellement par le maire et les officiers municipaux. Le 4 juillet 1794, la municipalité est convoquée au District. Le 11 décembre, injonction est faite à la municipalité de faire délivrer par les cultivateurs du blé aux habitants. Le 26 janvier 1795, la municipalité devra livrer du foin en remplacement de l'avoine qu'elle ne peut fournir. Le 16 avril, le District demande que soient cultivées les terres qui ne peuvent l'être par leur propriétaire.
Le 13 février 1794, le Maître de poste de Fins, DEVAUX, ne parvient pas à prendre l'avoine pour laquelle il a une autorisation.
Le 5 mai 1794, DESAILLY, habitant de la commune, est nommé estimateur foncier et mobilier du canton de Roisel. Le 12 juin suivant, il est nommé commissaire chargé des relations avec les ingénieurs pour la route de Saint Quentin à Noyon.
Le 5 juillet 1794, Jean Pierre CAZE, voiturier, obtient le remboursement de 725 livres pour la perte de chevaux. Le 5 décembre, le District lui demande de fournir une voiture à quatre chevaux. La même demande est adressée à Charles Augustin LARDE. Pour ce dernier, le brigadier de gendarmerie de Péronne doit lui faire rejoindre son corps de volontaire avec sa voiture le 21 juillet 1795 dans la mesure où il ne s'est pas présenté. Le 4 août, une demande est adressée au directeur des transports d'Amiens pour savoir s'il s'est venu. Le 4 septembre, ses chevaux sont rejetés comme impropres au service.
Le 2 février 1795, Louis Augustin LOREL de Templeux la Fosse, chargé de la vente des mobiliers des églises du canton d'Heudicourt, remarque qu'il n'existe plus que la chaire dite de vérité, le confessionnal, un banc, un marchepied, un coffre contenant les papiers et lois, et deux autres bancs dans la chapelle Saint Gervais. La mise en vente de la chaire et du confessionnal estimée respectivement à 45 et 25 livres a recueilli 3 livres et 24 sols : il n'a pas cru devoir les mettre en vente. La municipalité a déclaré avoir vendu le mobilier le 8 février 1794 et avoir recueilli 177 livres. Les bancs ont été pris par les habitants. La municipalité devra conduire les objets restants au District, restituer la somme perçue, et récupérer les bancs.
Le 15 avril 1795, Marie Anne HAGARD, femme de Pierre Louis GUETTE, et Madeleine DAMOUR, femme de Joseph CAZE, sont arrêtées pour avoir été parmi les plus mutines dans l'attroupement de femmes qui se sont opposées aux opérations du commissaire.
Le 6 juin 1795, le père DESAILLY, actuellement greffier, est proposé comme juge de paix du canton d'Heudicourt.
Le 31 juillet 1795, Jean Louis SAILLY, Pierre Louis GUIOT, et Pierre François LENGLET sont nommés gardes messiers (gardiens des récoltes) par le District sur proposition de la municipalité.
XXe siècle
Première Guerre mondiale
Lors du premier conflit mondial, Sorel est situé en zone d'occupation allemande jusqu'en 1917. L'offensive libératrice est conduite par les forces anglaises. Comme la quasi totalité des communes du canton de Roisel, le village est entièrement détruit durant cette période du fait des tirs d'artillerie britanniques et des destructions opérées par l'armée allemande pour couvrir sa retraite.
Source : Les crimes allemands dans la Picardie dévastée.
Héraldique
Les armes de Sorel-Le-grand sont :
De gueules à deux léopards d'argent passant l'un sur l'autre, couronne lampassée et armée d'or.
Le Père Philippe de l'église des Cordeliers de Péronne
Nicolas DEHEES
1707 - 1708
LEFRANC
1709 - 1716
Jean-Baptiste JOSSE
1717 - 1718
J.E. GERNEZ
1718 - 1739
BAUDELOT
1739 -1739
Doyen rural, curé de Nurlu
DUCASTEL
1742
Curé d’Heudicourt
PONCHART
1746
Pierre BELLIER
1739 - 1751
Repose dans l’église
Jacques COQUELLE
1751 - 1790
Stanislas COQUELLE
1790 - 1791
MASCRE
1791 - 1794
Il est nommé le 6 juin 1791. Il était précédemment vicaire de Notre Dame de Bretagne à Péronne. Il cesse ses fonctions le 8 avril 1794.
François BOURY
1803 - 1805
DELEVAQUE
1805 - 1822
PECOUL
1823 - 1827
Jean-Baptiste PITEUX
1827 - 1873
Camille RENARD
1873 - 1897
Mgr Paul MALABAT
1897 - 1911
Éveque de Notre dame de Laurette (en Italie) Il a prêché dans toutes les grandes villes de france
Eugène COLART
1911 - 1916
Louis NIQUET
1921 - 1954
Curé de Nurlu. Né à Hallencourt le 13 avril 1885. Décédé le 12 janvier 1966 à Saint-André-lez-Lille, à l'âge de 81 ans
Pierre TURCRY
1954 - 1963
Curé de Nurlu
Étienne CARNIAN
1963 - 1967
Curé. Ordonné prêtre le 29 juin 1947, à Amiens. Vicaire à Sainte-Jeanne-d’Arc à Amiens en 1947. Curé à Heuzecourt en 1950. Curé à Maricourt en 1953. Curé de Miraumont en 1967. Curé de Boves en 1983. En retraite en 1984. Né le 21 novembre 1921 à Ytres (62). Décédé le 21 juin 2019 à Ytres (62)
GODFROID
1967 - 1972
DAIX
1972 - 1977
Michel GOUILLIEUX
1977 - 1988
Dominique BLOT
1988 - 1989
Modérateur
Jean-Pierre DALIBOT
1989 - 1993
Curé. Ordonné prêtre en 1988. 1988: Vicaire de Montdidier. 1989: Curé de Moislains. 1993: Curé de Molliens-Dreuil. Né en 1944 à Bréal-sous-Montfort (35)
Francis DUPIRE
1993 - 2002
Curé de Moislains
Nicolas JOUY
1995 - 2004
Curé. Ordonné prêtre en 1993. 1993: Vicaire à Ham. 1995: Curé de Corbie. 2004: Curé de Péronne. 2014: Curé de Flixecourt. 2018: Vicaire Épiscopal (Ouest). 2021: Vicaire Général Épiscopal (Secteur Ouest). Né en 1966 à Amiens (Somme)
Quatre natifs de Sorel ont reçu la Légion d'honneur.
Alexandre Edouard Gomard BOURY nait le 2 avril 1800. Il termine sa carrière militaire avec le grade de capitaine au 1er Régiment d'Infanterie de marine. Il est fait Chevalier de la Légion d'honneur le 25 avril 1844, promu au grade d'Officier le 3 mai 1852. Il prend sa retraite à Moncontour en Bretagne. Il meurt le 12 novembre 1882.
Théophile Constant NOBLESSE, né le 20 février 1810.
Pierre Jean Louis CAZE né le 13 juillet 1820. Capitaine de gendarmerie, il est décoré de la Légion d'honneur le 11 août 1869. Il prend sa retraite en 1873 à Challans en Vendée où il demeure jusqu'en 1892. Il s'installe ensuite à Verneuil dans l'Eure. Il y décède le 24 juin 1912.
Mariages au chef lieu de canton en 1798 - 1799
Durant cette période, 2 mariages de couples demeurant à Sorel ont lieu à Heudicourt, chef lieu de canton :
29 avril 1799 : Jean Baptiste LEPINE et Anne Marie DUFLOT
18 juin 1799 : Antoine DIEU et Marie Anne Félicité CHATELAIN
Source : registre des mariages d'Heudicourt.
Bibliographie
Inventaire sommaire de la série L. Tome II. Registres des districts - Archives Départementales de la Somme - J. ESTIENNE
La guerre en 1917. Les crimes allemands dans la Picardie dévastée - Maurice THIERY -Editions E. de Boccard -¨Paris - 1918