Par la Loi du 14 décembre 1789, l'Assemblée nationale crée les communes, regroupées en districts, rassemblés eux-mêmes en département. La France est alors divisée en 89 départements.
En 1793, Fins est une commune dans le canton dont Heudicourt est le chef lieu. Il le restera jusqu'en 1801, année où le canton intègre celui de Roisel.
Le 20 septembre 1792, la tenue des registres de naissance, mariage et décès (état civil) est confiée à la responsabilité du Maire. Antérieurement, c'était le curé de la paroisse qui rédigeait les registres de baptême, mariage et sépulture (registres paroissiaux). Ci-dessous désignation des mariages concernés.
La loi du 13 fructidor an VI (30 août 1798) décrète que les mariages seront prononcés au chef lieu de canton. La loi du 18 pluviose an VIII (7 février 1800 rétablit la célébration des mariages dans chaque commune.
Entre 1790 et 1794, la commune de Plouy est réunie à Fins.
Petites histoires de la Révolution
Le 3 août 1790, la municipalité demande le renvoi d'une garnison de huit hommes présente au village depuis le 8 mars.
Madame HEBERT déclare ne plus pouvoir garder un orphelin de 7 à 8 ans qu'elle accueille chez elle. Il est recommandé le 1er octobre 1790 à l'humanité du département .
Le 17 juin 1791, le "maréchal hippiatre", WERLY visite les chevaux du détachement de hussard. L'un de leurs chevaux est mort de la morve à Péronne.
Le 28 juin 1791, les terroirs de Sorel, Fins et Plouy appartenant à HEBERT sont l'objet d'une estimation de dîme. Le 27 septembre, DEMAUX, titulaire de la chapelle Saint Eloi de Plouy desservie par l'église de Fins, est imposé. Le 22 décembre, les frais occasionnés par un détachement de cavalerie envoyé dans la commune et dans les villages voisins sont répartis sur les dites municipalités.
Le 20 juin 1792, une indemnité est versée aux quatre manouvriers qui assurent depuis 20 jours un service de garde de nuit d'un convoi de fourrage.
Le 23 novembre 1792, MUZEAU est élu curé de la paroisse. Pierre Louis PREVOST est excepté le 10 septembre 1793 de toutes les levées militaires étant seul à la tête d'une maison qui ne peut se passer de lui pour sa subsistance.
Le 13 octobre 1793, la municipalité arrête un homme étranger qui conduit 32 bœufs, craignant qu'il ne passe à l'ennemi. Il déclare conduire le troupeau à FOURNET, boucher de l'armée de Saint-Quentin. Il y est escorté avec ses bêtes.
Le 23 octobre 1793, une amende est infligée à la municipalité pour n'avoir pas fourni les 2 chevaux et 9 chariots réquisitionnés. Elle doit être réglée par décision par le maire et les officiers municipaux personnellement.
Le 18 novembre 1793, la municipalité essuie un refus à sa demande de déchargement de participation au contingent militaire. Une demande identique est réitérée le 18 novembre 1794 et connait le même refus.
Le 4 décembre 1793, 240 moutons sont confiés à la municipalité pour les mener jusqu'à Saint-Quentin. Le Conseil de District s'étant aperçu qu'elle en avait conservé 25, la condamne à payer des indemnités à Pierre Nicolas HACART, le propriétaire, demeurant à Monchy au Bois. Un différent s'ensuit avec ce dernier qui se terminera devant les tribunaux le 17 mars 1794.
Le 26 décembre 1793, un arrêté prescrit aux fermiers qui travaillent les terres acquises par Antoine Charles Gabriel FOLLEVILLE de payer les redevances au receveur de la régie et et non pas à son épouse Catherine BUSSY.
Le 6 février 1794, Charles Louis DEVAUX, maitre de poste, est autorisé à enlever de l'avoine dans les communes voisines. Il connait des difficultés pour le faire à Sorel. Ces autorisations de réquisition se répètent le 5 avril pour 2000 setiers d'avoine, le 27 mai pour 386 quintaux. Le 4 juillet, il retire les avoines déposées chez LARDE. Le 18 juillet, la municipalité de Fins doit lui verser toutes les avoines. Le 23 juillet 1794, des mesures sont prises contre la municipalité qui semble soutenir les habitants possédant de l'avoine qui refusent de la livrer. Le 17 septembre 1794, le maitre de poste reçoit les chevaux supplémentaires qui lui sont nécessaires. Le 1er décembre 1794, il reçoit l'ordre d'entretenir 61 chevaux pour le service. Le 21 décembre, les chevaux de la poste sont exceptés de la levée pour l'armée. Le 22 mars, Charles Louis DEVAUX reçoit une provision de 90 quintaux de blé pour nourrir les personnes que le service de la poste et l'exploitation l'oblige à entretenir. Le 15 juin 1795, il signale la perte de bêtes. Le 4 octobre, il est réquisitionné pour fournir des chevaux à NAHON à Liège et à DEBAVAY à Bruxelles.
Le 3 mars 1794, le meunier LEFEVRE, et ses domestiques refusent de faire le service de garde nationale. Le 29 juin 1794, il est dénoncé par POIROTTE, garde magasin à Péronne, pour négliger de convertir des grains en farine.
Le 14 mars 1794, deux chasseurs à cheval et deux hommes à pied restent à poste fixe dans la commune. Ils se retirent le 22 octobre 1794.
Le 28 mars 1794, Simon Dominique MICHEL est nommé commissaire chargé des relations avec les ingénieurs des routes.
Le 24 avril 1794 a lieu une réquisition de blé et d'orge destinée au marché de Cambrai. La municipalité proteste et déclare manquer de subsistance.
Le 20 juillet 1794, le voiturier Roch THILLOY dépose une réclamation : il demande le paiement d'une somme due par GOINARD, préposé au magasin des liquides de Péronne. Jean Baptiste VERBOIS, autre voiturier, formule la même réclamation. Le 27 juillet, Roch THILLOY voit sa demande d'indemnité pour perte d'un cheval rejetée.
Le 6 août 1794, le vétérinaire DERLY est envoyé à Péronne pour ausculter les juments poulinières.
Le 14 janvier 1795, la municipalité est interpellée pour fournir du blé au marché de Péronne. Demande réitérée une semaine après.
Le 26 janvier 1795, la municipalité vend l'autel, le pupitre et le confessionnal de l'église. Vente jugée illégale par le District.
Le 1er février 1795, Martin Eugène COUPE demande une indemnité pour la perte d'un chariot et de quatre chevaux fourni en mars dernier pour le parc de Réunion sur Oise. Sa demande est rejetée. Le cultivateur, faisant œuvre de voiturier également, dépose plainte pour s'être fait volé un chariot et quatre chevaux par Jean Eloi LENOBLE, voiturier à Remaugies. Ce dernier est arrêté. L'enquête révèle, qu'ayant obtenu un congé du chef du parc d'artillerie de Maubeuge, au lieu de rendre les chevaux, il les a conduit chez lui pour travailler. Le 6 juin 1795, COUPE est proposé comme juge de paix du canton d'Heudicourt.
Le 20 avril 1795, 8 cavaliers s'établissent à Fins pour protéger le transport des grains de Paris.
Le 5 août 1795, Jean Charles LEFEBVRE est nommé garde messier (gardien des récoltes) par le District sur proposition de la municipalité.
(Source : Inventaire sommaire de la série L. Voir bibliographie ci-dessous)
XXe siècle
Première Guerre mondiale
Lors du premier conflit mondial, Fins est situé en zone d'occupation allemande jusqu'en 1917. L'offensive libératrice est conduite par les forces anglaises. Comme la quasi totalité des communes du canton de Roisel, le village est entièrement détruit durant cette période du fait des tirs d'artillerie britanniques et des destructions opérées par l'armée allemande pour couvrir sa retraite.
Source : Les crimes allemands dans la Picardie dévastée.
Décorations
Croix de guerre 1914-1918 le 27 octobre 1920
Histoire administrative
Département - 1801-.... : .... :
Arrondissement - 1801-.... : .... :
Canton - 1801-.... : .... :
Commune - 1801-.... : .... :
Résumé chronologique :
1801-.... :
Patrimoine bâti
Église Saint-Martin
Vue principale Photo Claude DEROLETZ
L'église Saint-Martin fut reconstruite après 1918.
Patrimoine industriel
Ancienne sucrerie de betteraves Dazin, puis Dubar et Cie, puis Candeliez René, devenue sucrerie agricole coopérative, dite La Délivrance (IA00076538) Hauts-de-France, Somme, Fins, 3 rue du Pavé.
Repères géographiques
Associé à la Communauté de Communes du Canton de Roisel entre le 30 décembre 1994 et le 31 décembre 2012.
Associé à la Communauté de Communes Haute Somme à partir du 31 décembre 2012.
Vue aérienne
Localisation (aprés 2015)
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
428
410
426
451
506
524
588
617
631
627
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
606
622
601
626
629
599
600
583
502
508
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
429
242
349
321
334
289
305
333
313
296
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
258
243
257
268
283
279
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Quatre natifs de la commune ont été décorés de la Légion d'honneur.
Pierre François Louis BOUSSINGAULT nait le 30 décembre 1773 de Jean Baptiste BOUSSINGAULT et Marie Nicole Sophie BOIRON. Son père est Capitaine général des Fermes du Roi. Pierre reste fidèle à la royauté. Cadet aux Chevaux légers de Lobkowitz le 10 octobre 1792, nous le retrouvons Volontaire aux Hussards de Choiseul le 15 novembre 1794. Il poursuit son engagement volontaire en qualité de sous lieutenant dans la Cavalarie de Condé le 1er juin 1796. Il entre comme Cadet aux Chasseurs britanniques le 1er mai 1801. Il y est promu Adjudant major le 26 juin 1806, puis Chef d'escadron le 1er juin 1813. Il rejoint le corps d'officier sans troupe le 24 décembre 1814. Il reprend un commandement de Chef d'escadron aux Chasseurs de l'Oise le 7 février 1816. Durant sa carrière militaire, il participe aux campagnes de 1793 à 1801sous les ordres du Prince de Condé. Il participe encore aux campagnes de 1802 à 1814 face aux armées napoléoniennes. Durant ce long parcours, il est blessé à quatre reprises. Il reçoit un coup de sabre en septembre 1796 à Bibezac (Souabe). A Rosette en Égypte, un coup de feu lui transperce le corps le 31 mars 1807. Un nouveau coup de feu ensanglante sa main droite le 30 juillet 1813 à Pampelune (Espagne). Sa dernière blessure, il la reçoit à Saint Jean de Luz dans les Pyrénées par un coup de feu qui le touche à la jambe droite. Cette vie trépidante lui a valu de recevoir l'Ordre du Croissant, le Brassard de Bordeaux remis par le duc d'Angoulême le 12 mars 1814, la décoration du Chevalier de Saint Louis le 8 novembre 1815. Il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur le 1er mai 1821.
Pierre Louis Joseph DUBOIS est né le 7 mai 1778. C'est le fils de Martin Joseph DUBOIS, manouvrier, et Marie Anne Charlotte CAZE. Il effectue sa carrière militaire au sein du 30e Régiment de ligne à partir du 14 février 1800, puis du 103e Régiment de ligne le 7 juillet 1803. Il est engagé dans les campagnes d'Italie, d'Allemagne, de Pologne, d'Espagne, pour terminer avec l'Armée du Rhin à la campagne de France en 1815. Il sera blessé par un coup de feu à la jambe droite et au pied gauche à Alexandrie, dans le Piémont ; il subit une forte contusion à gauche et une blessure au bras lors des combats à Albuera (Espagne). Caporal le 1er novembre 1811, Sergent le 25 janvier 1812, il est distingué Chevalier de la Légion d'Honneur le 19 novembre 1813.
Alexandre Narcisse Benjamin DUMEZ nait à Fins le 7 mai 1864. Il est l'enfant de Joseph Alexandre Constant DUMEZ et de Marie Sophie MICHEL. Il a épousé Estelle Marie Eugénie ROTH avec laquelle il vit 6, rue Mondoni à Paris (1er). Il fait ses études à l'École des Arts et Métiers dont il sort ingénieur constructeur. En 1890, il crée une société spécialisée dans la charpente métallique. Il fonde en 1904 à Hautmont les Établissements RAMEZ et DUMEZ dont il est l'administrateur délégué. L'entreprise fournit d'importants travaux à l'étranger. Le premier conflit mondial contraint l'entreprise à se réorienter vers le béton armé. A partir de 1921, il devient Administrateurs des Établissements BARBIER, BENARD et TURENNE. Durant son existence, il a participé à la vie sociale en effectuant notamment des dons à l'Hôpital de l'Automobile Club et divers autres hôpitaux ou bureaux de bienfaisance. Tireur émérite, il crée la Société "Le Revolver de Paris" en 1902 dont il devient le Président, puis Président d'Honneur. Hors concours en France, il s'engage dans des concours internationaux de tir et obtient le 1er Prix en 1906, 1910, et 1911. Le Ministre du Commerce le propose pour la promotion de Chevalier de la Légion d'Honneur le 31 décembre 1921. Le Ministre de la Guerre, pour son œuvre au sein de la société de tir, le promeut Officier de la Légion d'Honneur le 30 octobre 1926. Alexandre Narcisse Benjamin DUMEZ meurt à Paris le 14 octobre 1932.
Georges Louis Antoine VITELLE, né le 8 février 1881. Chevalier de la Légion d'Honneur.
Monument à FinsCharles Henri MICHEL
La commune compte encore parmi ses natifs Charles Henri MICHEL, peintre du XIXe siècle. Un monument érigé sur le passage de la Départementale 917 conserve son souvenir.
Il est né le 14 janvier 1817 dans une famille de cultivateurs. Il s'initie à la peinture auprès de maîtres péronnais, en particulier Auguste DEHAUSSY. A vingt ans, il gagne un concours départemental et entreprend de parfaire sa technique à Anvers, puis à Paris ou il s'installe définitivement en 1851. Au cours de ses voyages en Italie, il trouve sa voie : il se voue à la peinture religieuse à partir de l'Évangile. Il produit également des portraits au pastel. Il expose régulièrement au Salon des Artistes au cours desquels il est récompensé en 1865 pour son Jésus source de vie (tableau acheté par l'État pour le Musée d'Amiens), en 1868 pour son œuvre Dépouillement. Il meurt en 1905 à Paris. Son fils, Félix, embrassera également la carrière de peintre pastelliste.
Ses descendants feront don de plusieurs des œuvres de Charles Henri MICHEL au Musée [Alfred Danicourt] de Péronne où elles sont visibles.
Source portrait : Ville de Péronne